DU NEO PAGANISME EN GENERAL ET EN PARTICULIER BRANDU 09/SEPTEMBRE 2012
DRUIDISME… CHAMANISME…WICCA... et PAGANISME en général : Approches
Bran du Sept 2012
En prélude ou préambule quelques citations :
« Le chamanisme est un formidable élan de reliance qui réunit l’homme et l’ensemble de la création ; un chant s’amour qui unit les hommes au monde des esprits et des dieux. »
Thierry PIRAS Chamanisme (ed Pradés)
« Nous canoniserons le Soleil, la poésie et la joie ». Hugues Rebelle (Lettre aux Eglises)
« La vieille religion reviendra… Sur le haut des collines, nous nous rassemblerons de nouveau pour danser nu et célébrer ainsi la gloire de l’homme et les évolutions du ciel… Une fois de plus dans les bosquets sacrés nous unirons la passion et les délices de l’amour humain avec le sentiment le plus profond de la sainteté et de la beauté de la nature… Dans les clairières nous nous tiendrons nus face au soleil et nous adorerons l’emblème de la splendeur éternelle. »
Edward Carpenter 1889
« Dans les Traditions de la vieille Angleterre nous trouvons quelque chose de nécessaire, quelque chose de pur, de clair et de vrai. » John Hargrave (Sur les anciennes croyances britanniques.)
Lequel apostrophait aussi Merlin : « Debout Merlin ! Nous avons besoin de vous à Din Breon la Montagne Sacrée ! »
Ancien responsable du mouvement scout anglais il quittera celui-ci pour fonder un mouvement qui sera en lien étroit avec la Wicca anglaise et l’Order of Bards, Ovates and Druids de Philip Ross Nichols dont Philip Carr-Gomm sera « l’héritier »…
Et ce décret assez surprenant d’un certain … Robespierre ... :
« Toutes les sectes doivent se confondre d’elles-mêmes devant la religion universelle de la Nature… le véritable prêtre de l’Etre suprême c’est la Nature, son temple l’univers, son culte la vertu, ses fêtes la joie d’un grand peuple rassemblé. »
J P Sironneau spécialiste de cette période révolutionnaire précise : « Sous le nom de Nature perçait la croyance en un Grand Tout qui relevait plus du panthéiste que du déisme. »…
« Un jour on parlera des deux millénaires passés comme de la parenthèse chrétienne. » Tom William
« Une nouvelle religion pour le XXIème siècle : cette nouvelle religion, nommée le néo-paganisme ou simplement le paganisme, est plus largement une forme du mystique de la nature. C’est une foi qui voit dans la Terre, et dans toutes les choses matérielles, une théophanie, une manifestation de la Divine Présence. Divine Présence elle-même habituellement personnifiée dans une Grande Déesse et son époux, le Dieu ou Principe masculin de la nature. …/…
Les païens d’aujourd’hui voient dans tous les Dieux et Déesses des personnifications du couple divin. Dans sa forme la plus courante le néo-paganisme est une théologie de la polarité, plutôt que le polythéisme de l’ancienne culture européenne… …/…
Après les croisades dans les Pays Baltes, il n’y eut plus de résistance païenne au christianisme organisée en Occident. Il ne subsista que des comportements païens et des vénérations de lieux. Ce qui apparaît de manière indépendante fut, parmi l’élite intellectuelle, une admiration pour les anciennes civilisations païennes et pour leurs principales divinités. »
Prudences Jones et Nigel Pennick (Histoire de l’Europe Païenne)
A propos des « sorciers » et de la « sorcellerie » :
La question reste posée à savoir si les survivances culturelles sont ou non doublées aujourd’hui d’une survivance cultuelle ? Y-a-t-il eu subsistance d’un culte païen organisé jusqu’à nos jours ? Pour Margareth MURRAY (1863-1963) La réponse est OUI !
Elle développe l’idée que la sorcellerie avait été la manifestation dans les campagnes d’un culte de la fertilité organisé autour d’un dieu mâle cornu et sa parèdre… (Tout ceci contesté par d’autres chercheurs.) Pour elle, la chasse aux sorciers n’avait pas fait disparaître la sorcellerie, mais avait obligé ses pratiquants à entrer dans une plus grande clandestinité…"
In : C Bouchet : le néo-paganisme
(En 1484 la sorcellerie est déclarée comme une hérésie par le pape Innocent VIII et ce sera le début d’une chasse aux sorcières qui se terminera (!) dans le milieu du XVIIIè siècle. Ce fut la terrible répression de ce qui restait dans les campagnes de rituels païens agraires.)
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Et des définitions : Source C BOUCHET Le Néo-paganisme (ed Pradès)
« Le Néo-paganisme : C’est l’un des courants de la religiosité non chrétienne dans l’Occident contemporain. » J F Mayer
Néo-paganisme : « Une religion de la nature polythéiste ou monothéiste sous certaines conditions, qui est basée sur les religions anciennes ou néo-païennes. C’est une tentative de faire renaître les aspects humanistes, écologiques et créatifs de ces systèmes de croyance. »
Isaac BONEWITS
« Le néo-paganisme est une philosophie en constante évolution qui voit toute l’humanité comme un grand organisme vivant. » Otter ZELL
A NOTER : Lors du synode tenu par les évêques de France en 1999, le néo paganisme de la société française a été (de nouveau) dénoncé.
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CHAMAN : Source : Thierry Piras Le Chamanisme Prades editeur (extraits)
Le chaman agit en intermédiaire entre le monde des humains et celui des morts, des esprits et des dieux. Ses initiations, sa reconnaissance par la Tradition lui permettent de « voyager » dans l’invisible. Il est à la fois prêtre d’un culte traditionnel
De reliance avec les forces sacrées de la nature, sorciers par ses connaissances et savoirs, par ses relations avec les esprits de pouvoir, guérisseur par ses actions et l’aide sur les personnes qui font appel à lui…
Le chamane, par ses longues années d’initiation et de formations a acquis le pouvoir de parler avec les esprits, de se métamorphoser avec ses esprits de pouvoir, pour devenir, l’espace d’un rituel, un esprit de pouvoir…
Le chamanisme, depuis l’aube de l’humanité, et ce, aux quatre coins de notre terre, est la plus ancienne voie de reliance de l’homme avec les mondes sacrées ; des esprits, des morts, des dieux.
Aujourd’hui, il s’agit toujours de vivre, de survivre, de comprendre et de bâtir sur place dans l’harmonie générale.
A l’aube d’un nouveau millénaire il n’est plus question d’opposition entre spiritualité et science mais, bien au contraire, l’harmonie ne peut se bâtir que sur l’équilibre des réponses et des actes…
C’est une voie d’essor et d’affirmation de l’autonomie…
Le chamanisme porte les aspirations d’une reconquête du simple, d’un retour aux valeurs de la vie, du respect, de la reliance, d’une réconciliation avec ses origines, sa tradition, ses ancêtres…
Le monde du subtil, celui des esprits ou bien encore celui des cérémonies de la nature, n’apparaissent plus comme les éléments d’un folklore étranger emprunté à une vision idyllique de la vie. Mais il s’agit bien d’un repositionnement de l’Etre avec toutes les forces qui l’arment, l’entourent et le protègent…
C’est dans ce sens que le chamanisme a ce qui a de plus profond et de plus beau en nous : l’amour et l’autonomie de l’âme… C’est le grand chemin de la voie du cœur et du partage…
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« Quel est la croyance religieuse qui connaît actuellement le développement le plus rapide aux Etats Unis ? C’est le néo-paganisme et plus spécifiquement, l’un de ses courants connu sous le nom de Wicca. » C Bouchet (Le néo-paganisme est pluriel. Par paganisme il faut entendre les formes religieuses traditionnelles originelles. Le terme polythéiste est parfois employé pour désigner les néos païens.9) (idem)
DE LA WICCA (Selon l’ouvrage de C. Wallace) Grand merci à CERIDA pour l’ouvrage offert…
Après lecture, j’ai extrait les lignes de force et les axes majeurs de cet ouvrage bien écrit et bien documenté; ouvrage permettant de se représenter la Wicca contemporaine à partir des travaux de cet auteur…
Au « Centre » de cela la MERE, le principe de Vie, L’Energie, la communion entre l’Homme et les Forces de la Nature…. C’est une pensée grandement inspirée du druidisme, une religion qui prône la joie, l’amour et la sagesse…
Les « contenus » et les « outils« :… Le culte, les Pouvoirs, La magie millénaire, la divination, la purification, l’invocation…
« Donner sens à la vie, renouer avec les valeurs, renouveler l’essentielle relation avec le sacré. »…
L’auteur préfère les termes d’enchanteurs et d’enchanteresses à ceux plus anciens de sorciers ou sorcières…
C’est « l’Alliance avec Tout »
Le chercheur est libre, responsable et conscient, seul maître de sa recherche intérieure…
Il n’y a ni textes sacrées, ni maîtres investis de grands pouvoirs, ni hiérarchie ni obligation sauf celles de ne pas nuire à autrui, de manquer de respect…
Il n’y a pas une importance excessive accordée aux rituels mais un accent mis sur la recherche intérieure et personnelle et le perfectionnement des talents innés. L’individualisation est primordiale… « Un individu complet pour une vie complète. »
On distingue plusieurs écoles, sources, origines, sensibilités avec pour les bases ici indiquées :
La Wicca georgienne (Georges Patterson) Wicca californienne avec Scott Cunningham
Laura Rangoni en Italie ( une wicca libre et indépendante )…
La Tradition Gardnérienne (Gérald Gardner) lequel invente les rituels qui seront adaptés par Doreen Valente… Wicca hiérarchisée et statique (magie sexuelle - nudité - rite secret des pratiques - occultisme…) Groupe très exclusif et sélectif…
Tradition Alexandréenne (Alex Sanders) ( Cabale, mystères egyptiens et Golden Dawn (l’Aube Dorée) (avec le mage Crowley)
La Tradition Dianique en 1970 qui interprète la Wicca Traditionnelle ‘Il n’existe comme principe Créateur qu’une seule force : la Déesse)…
La Tradition Wicca Pictish (Ecosse) de Viviane la Compagne de l’Auteur… Accent mis sur la pratique individuelle, la nature, la divination, la magie animiste, l’gédonisme, l’instinct naturel…
Références à Ishtar (soit Inanna ou encore Isis) (Tradition Assyro-Babylonienne)…
La Grande Mère accompagne la lente évolution de l’Homme… Le culte de la Déesse serait la première forme de religion apparue sur la terre…
L’affirmation de l’Homme en ses emprises entraîne la perte d’autonomie de la Femme et de la Déesse. On passe au fil des siècles au contrôle du masculin qui subordonne de plus en plus la Femme à ses désirs et conceptions…
Fertilité, procréation, prospérité, mort et régénération sont les fonctions fondamentales de la Déesse….
(Attributs, bestiaire, symboles associés : le serpent, la corne d’abondance, les oiseaux, le bélier, la destinée, l’enseignement (le tissage entre autre), les pratiques agricoles et pastorales, les cycles lunaires, la spirale, le cercle…)
Elle est aussi représenté en ses trois âges : la jeune fille, la femme et la vieille femme….
(Il y a des hauts lieux où se concentre l’énergie de la déesse)…
Les célébrations : il y a 13 esbats pour célébrer la lune et 8 sabbats pour honorer le passage des saisons…
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Compléments d’informations : (Source : Christian Bouchet le Néo-Paganisme Ed Prades)
La wicca s’est structurée autour de la roue de l’année, les rites de passage et le culte privé…
Pour info : Les fêtes du Solstice d’hiver font un empreint à la Tradition scandinave avec Yule le 21 décembre. L’équinoxe de printemps est appelé Ostara et celui d’automne Mabon. Imbolc est appelé Oimelc ou Brigid…
On prête à Gerald Brousseau Gardner la « création de la « wicca aux alentours de 1940... (Il est mort en 1964). Il se dit l’héritier d’une longue lignée de sorcières, mais des chercheurs ont démontré que son organisation avait été montée de toutes pièces à partir de diverses lectures…
Il n’en demeure pas moins que ce « théosophe » à l’origine de ce « mouvement » initiera un courant parmi les plus florissants et importants du « néo-paganisme »…
Les rituels de la Wicca seront publiés en 1973 et permettront la création de nombreuses tendances wiccanes… (Exemple la wicca dite « éclectique » empruntant à diverses sources et « filiations » ou la wicca dite dianique ou féministe.)… L’essor le plus conséquent se produira en 1960 aux Etats Unis… Ce sera la rencontre avec les mouvements de la contre culture américaine puis surtout avec le féminisme qui déboucheront sur un vrai phénomène de société encore actif aujourd’hui…
Carol LeMaster (écrivain) extrait : « Se sentant aliénées dans les religions juives et chrétiennes dont les dieux sont des mâles, les féministes de la fin des années soixante et du début des années soixante-dix cherchaient une alternative. Elles la trouvèrent à partir d’une multitude de sources dont la plus importante fut la Wicca. Les femmes y prirent non seulement le culte de la Déesse, mais aussi le respect pour la nature, les pratiques magiques, la structure rituelle, la célébration de la lune et des sabbats, le cercle rituel, l’usage des énergies, les chants et les danses, les chandelles et l’encens… Tout cela venait des groupes néo-païens et wiccan qui florissaient à l’époque… Les rituels devinrent peu à peu plus « spontanés » que reproduits… »
« Pour retrouver leur liberté, les femmes contemporaines devaient redevenir des sorcières. »
C Bouchet
« La wicca ou néo-sorcellerie est une croyance religieuse reconnue aux Etats Unis. Elle est en voie d’institutionnalisation. C’est la résurgence d’un culte de la fertilité remontant au Néolithique. » Thierry Jolif
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Commentaires Bran du : Je ne retiens que ce qui me semble être l’architexture essentielle de cette pensée qui comme vous le constatez ne présente guère de différences notables et encore moins incompatibles avec la druidisme telle que l’auteur précité nous en relate le fond et les formes… Et pour cause ici le dit auteur étant Druide antérieurement à sa vocation de Wiccan…
Ce ne sont donc pas des « oppositions » mais de nombreuses convergences, de nombreuses conceptions similaires, des passerelles évidentes qui se présentent ici. Il n’est pas étonnant d’ailleurs qu’en Angleterre par exemple un nombre important de druides et druidesses sont aussi membres de la Wicca et inversement pour les enchanteurs et enchanteresses…
Il y a là des sources et des souches communes et les quelques particularismes annotés sont bien minoritaires avec la majorité des conceptions analogues…
J’aimerai toutefois faire valoir de façon plus « accentuée » en ce qui concerne les communautés druidisantes qu’une part plus « conséquente » soit octroyée au Féminin, à se représentativité, à son expression, à ses fonctions plus spécifiques afin qu’il participe à une plus grande harmonie, à un meilleur équilibre des « polarités » en présence lors des divers rituels. Il y a, à mon avis, encore des efforts à faire en ce sens pour que l’Essence soit honorée de notre mieux...
LE NEO-DRUIDISME ou DRUIDISME :
« Le druidisme moderne fait partie des mouvements dits néo-païens ou du nouveau paganisme au même titre que d’autres religions contemporaines : Wicca, Chamanisme et Odinisme. »
Miranda Green (les Druides)
(Il y a à priori environ 3000 druides en Grande Bretagne mais moins de la moitié d’entre eux se considèrent comme païens.)
L’un d’entre eux « évolutif » dans ses pratiques nous dit : « J’ai moi-même incorporé dans les rituels des éléments africains, amérindiens et indous quand cela me semblait approprié pour exprimer ce que je voulais dire… le druidisme contemporain comprend des éléments d’orinie non celtique. Certains viennent des Traditions amérindiennes…/… des pratiques chamaniques (Tambour, chant, voyage visionnaire, objet de pouvoir comme les cristaux utilisés pour les guérisons…) …/…. Des techniques de méditation qui ont leur origine dans le bouddhisme et l’hindouisme… » Philipp Shalcrass Grand Druide du British Druid Order in The Druid’s Voice bulletin de cet Ordre.
Pour ce qui est du Gorsedd breton si les vénérables druides Kaledvoulc’h et Taldir affichait à leur époque et personnellement une tendance païenne le monde chrétien était bien présent dans l’Assemblée… Il faut attendre la création en 1936 de la Kredenn Geltiek Breuriez Spered Adnevezy soit une Fraternité de l’esprit du renouveau pour que l’affirmation païenne soit totale.
Il est utile de savoir que le druidisme américain est très fortement influencé par la Wicca. On estime que 80 % des druides sont également wiccans. (Christian Bouchet)
Une main mise idéologique des plus fâcheuses : Celle de la création d’un néo-paganisme spécifique à la Nouvelle Droite d’Alain de Benoist qui est la volonté du GRECE (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne ou Nouvelle Droite) via l’un de ses départements « la commission tradition » qui s’est donnée pour but de réactiver un certain nombre de traditions populaires ( comme les solstices par exemple)…
C’est une « nébuleuse idéologique » en quête de digne antériorité qui défigure l’Esprit druidique et tente de s’approprier celui-ci. (La grande majorité des mouvements druidiques ont foutu à la porte de telles nauséabondes ambassades. Il y a une totale incompatibilité avec un monde libertaire comme le nôtre et avec l’idée que quoi que ce soit, même symboliquement et graphiquement, ne saurait dépasser le Cercle sacré, spirituel et archétypal de notre Tradition - si ce n’est l’orgueil, la cruauté et le mensonge ! -) (En ce Cercle universel de fraternité tous et toutes sont égaux de corps, de cœur et d’esprit, tous et tous sont Enfants du Cercle et Fils ou Fille du Points et ce, quelque soit leur appartenance ethnique ou leur couleur de peau !)…
Depuis quelques temps il semble que cette sorte de pieuvre relâche ses tentacules au profit d’autres proies !… (La peur conjointe aux ignorances alimentent de tels amalgames chez des sujets très manipulables… Le seul recours est de faire reculer cela en aidant chacune et chacun à faire preuve de discernement et en lui apportant les outils et connaissance dont il disposera librement et en conscience pour ses « entendements » personnels.)...
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A défaut de méthode il me paraît opportun d’adopter un ordre d’analyse qui devrait faciliter l’abord de cet ensemble de croyances plongeant dans les racines de l’Europe et même au-delà…
Il semble bien que le chamanisme soit antérieur à toutes les autres croyances qui lui succéderont… Il est lié à des pratiques dites « magiques » fort anciennes… Bien que l’on parle dans la Préhistoire du « Sorcier de la grotte des Trois Frères » ; un « homme/cerf » lié à des « pouvoirs », il apparaît que la sorcellerie ait davantage sa source résurgente pour une part en tant que telle dans le Moyen Age….
Avant de parler de druide, les anciens Grecs parlaient de Mage… Les druides apparaissent après selon des sources en cours de revisitation soit vers l’an 600 avant notre ère. (Une forte probabilité les situerait dans l’accompagnement de ce que l’on affirme avec plus d’insistance aujourd’hui des « proto-celtes », un recul vers l’an 1000 quelque part dans les steppes anatoliennes ou plus loin encore !…)
Une disparition officielle de cette corporation sacerdotale oscille entre le 4è ou 5è siècle de notre ère en Irlande où elle subsistera (sous une forme amoindrie et amputée du sacerdoce lui-même), encore quelques temps à travers les Files (ou bardes de cour) jusqu’à une certaine dégénérescence de leurs fonctions….
C’est au Vè siècle que la sorcellerie sera qualifié d’hérésie et dramatiquement persécutée… Elle subsistera elle aussi dans la clandestinité et des sabbats continueront de se célébrer nuitamment en des périodes clefs de l’année au milieu du XVè siècle ( en Auvergne entre autres lieux fort attachés à elle)…
C’est à partir de 1717 environ, à Londres, qu’apparaîtront au grand jour des bosquets tenus secrets jusqu’alors… Se revendiquant de la Tradition druidique rebaptisée depuis Néo-druidique… (Résurgence en une taverne dite du Pommier ! Accompagnée concomitamment de l’émergence de ce qui deviendra la Franc-Maçonnerie ; mouvements Co-orchestré tant par des vénérables que des druides d’ailleurs changeant de tenues selon leur office…)
Il y a bien une trace assez abondante de pratiques dites de sorcellerie mais tellement manipulée par l’Eglise à des fins d’hégémonie religieuse que l’on a du mal a discerner dans tous ses (faux) procès le vrai du fabriqué et du falsifié… On brûlera encore des femmes innocentes en Normandie entre le 17 et 18 è siècle !…
Il nous reste des rebouteux et jeteurs de sorts bien implantés en Berry et dans le Cotentin entre autres régions de Tradition mais ceux-ci se rattachaient-ils dans leur pratiques à un « service cultuel »… Rien n’est moins sûr !… Si ce n’est dans un recours très catholique aux saints et à la bonne Sainte Vierge comme c‘est le cas le plus souvent encore aujourd‘hui !… Quelles références à un service dépendant des cultes païens ? Difficile à savoir…
La Wicca ou néo-sorcellerie naîtra vers 1940 à partir d’un savoir livresque à ce que l’on affirme et générera un engouement certain pour ce passé panthéiste qu’un troisième millénaire revisite avec élan et essor…
Il est vrai aussi qu’en Angleterre comme aux Etats Unis et plus rarement en France que le druidisme et la Wicca sont très « apparentés » avec des cérémonies communes et des échanges fréquents. (On peut appartenir aux deux mouvements.)
Le fait nouveau ( depuis 20 ans environ),c’est que la vague déferlante du chamanisme ou néo-chamanisme talonne de plus en plus le mouvement Wicca et interfère en partie sur le mouvement druidique…
L’observation de cela montre combien le FEMININ est à l’origine de ses "évolutions" en s’appuyant parfois sur quelques gourous plus ou moins inspirés et honnêtes… tout en oscillant entre la noce des polarités contraires et un polythéisme plus accentué dans le féminin…
Reconnaissance de la femme en tant que servante à part entière du sacré, de la Grande déesse ou de la Terre-Mère, possibilité d’exercer librement les rituels et cérémonies sans rendre compte à qui ou quoi que ce soit, revalorisation de la personne et de la féminité en général… A cela s’ajoute l’épanouissement personnel et une créativité redéployée, un sens de l’appartenance de forme clanique ou tribale à des communautés d’esprit… Un sentiment de réel pouvoir (avec de notables exceptions tant ce mot est sujet à corruption et à illusions préjudiciables !)…
C’est là une belle et légitime revanche sur deux millénaires de castration, d’étouffement, de frustration et d’asservissement !…
Voilà pour une tentative de classement chronologique bien imparfait et incomplet au demeurant mais se voulant tracer de « grandes lignes »…
Alors aujourd’hui qu’en est-il ? Dans le domaine du religieux et du spirituel on assiste il est vrai à une sorte de « Patchwork de croyances »… Un « marché » où chacun épice sa vie sprituelle comme il l’entend… C'est aussi la recherche d’un « bricolage » quand ce ne sont pas des parodies ou des pastiches de spiritualité… Un « nomadisme religieux » où l’on va de cercles à loges, de loges en convens, de convens en clairières, de clairières en ordres etc… Et-ce dans tous les sens rendus possibles mais toujours en quête de l’ESSENCE qui conviendra le mieux à son attente personnelle, à ses aspirations bien souvent brouillonnes et confuses…
C’est tout cela qu’exprime Marcel Gauchet dans « le Désenchantement du Monde » : un confusionnisme débridé ; un compromis boiteux entre l’adhésion et la distance (vis-à-vis de ses engagements et investissements « spirituels ») …
Certes, mais, l’important n’est-il pas dans la sincérité, l’authenticité, la véracité, l’exigence d’une telle démarche qui n’engage que la personne elle-même dans un premier degré d’approche et d’entendement ?
Il y a en cela des démarches qui méritent respect, écoute, attention, accompagnement, soutien… Il est légitime et souhaitable que l’on cherche une assise et une élévation de nature spirituelle d’autant plus si celles-ci conjuguent en leur sein une déontologie humaniste, un sentiment écologique, un service du vivant et du sacré, une recherche d‘équilibre et d‘harmonie entre toute polarité en présence ( et celle du féminin accordée au masculin et inversement n‘est pas la moindre !)…
Bien visionnaire celui ou celle qui peuvent dès aujourd’hui voir ce que sera la « religion du IIIé millénaire » mais le « paganisme » en ses diverses formes et « associations » et en évitant les confusions, approximations et amalgames saucissonés, y trouvera une plus juste et légitime place sans chercher pour autant à exclure les autres formes de relation au divin et aux mystères fondamentaux…
La Tradition ne « recrute » pas, ne « formate », ne « convertit pas, mais laisse chacun et chacune se déterminer librement au sein de sa quête identitaire, humaniste, philosophique, culturelle et spirituelle… Elle souhaite simplement que les postulants et postulantes au véritable cheminement « initiatique » se donnent à eux-mêmes une exigence qui se veut sonner juste, en amour, conscience et connaissance, dans le concert du monde et de la vie.