ECHANGES ENTRE LE DRUIDE DERUOS ET LE DRUIDE BRAN DU 2024 02 06 JUIN
Illustration CONNEDOS
Propos et manifeste : Druide Deruos : Mai 2024 (Cilldara)
Résolument tourné vers l'avenir, libre de mes paroles, je m'interroge sur ce druidisme d'aujourd'hui et ce qu'il peut offrir à ce monde, aux chercheurs de sens, en quête de sources et connaissances, de chemins à explorer.
Le druidisme contemporain, ou néo-druidisme (oui il faut assumer ce que l’on est) a besoin de penser son avenir. Il a besoin de vision au lieu de division.
Il n’y a pas de filiation historique du druidisme. Aussi, le néo-druidisme est une spiritualité inspirée du druidisme et il faut l’assumer ainsi.
Mais c’est aussi ce qui fait sa force et son intérêt.
Sa résurgence d’il y a 300 ans, créant 3 lignées, ses scissions multiples, ont fait naître un visage diversifié du druidisme, où chacun de ces visages porte une teinte particulière avec ses références, ses pratiques, ses valeurs, son niveau d’ouverture au monde actuel.
Certaines, comme notre Assemblée Cilldara, évoluent et cherchent à approfondir leurs racines païennes, pour s'ancrer davantage dans les énergies et esprits de la Terre et du Ciel.
D’autres se tournent vers des racines indo-européennes, d’autres incorporent parfois des pratiques spirituelles millénaires venues d’autres civilisations ou cultures.
C’est la force du nouveau druidisme que de s’enrichir de tout ce que le monde spirituel et la science ont apporté aux hommes et aux femmes en quête de sens.
Et c’est bien comme cela.
Les autres religions du monde ont aussi cette diversité des voies.
Vouloir revenir en arrière est mortifère, c’est la stagnation, les eaux mortes.
Aujourd’hui, il y a certes le besoin de se protéger des charlatans qui vendent nos fêtes et s’érigent en gourous en s’habillant de saies blanches.
Ils portent atteinte au Sacré de la Tradition.
Mais s’il est utile de dire ce que nous sommes, pour que chacun puisse comparer les pratiques et l'éthique, il est dangereux de s’arroger le droit de dénoncer telle ou telle pratique.
D’ailleurs, celles et ceux qui découvrent le druidisme ont-ils vraiment besoin que l’on créée ces lignes rouges ? Ne sous-estimons pas le discernement des chercheurs de spiritualité. Ni la valeur de l’expérience et parfois de l’erreur.
Si l’on veut faire vivre le druidisme contemporain, il faut le laisser vivre et s’ouvrir aux perspectives qu’offre la modernité et la communication entre les cultures.
Prenons par exemple, le néo-chamanisme.
Chacun peut en penser ce qu’il en veut mais ne prend-il pas le même chemin que le druidisme il y a 300 ans ? il se cherche et ses pratiquants sont divers, ses néo chamans multiples et de différentes qualités.
Au nom d’une pseudo orthodoxie, devons nous laisser les pratiques « chamaniques » en dehors de notre champ d’investigation ?
Nos vates n’ont-ils pas à connaître des pratiques dites chamaniques ?
Les pratiques magiques des druides anciens, comme la geis, le glam dicim ou l'Imbas Forosnai, en autres, sont des pratiques magiques qui peuvent trouver leurs pendants dans les pratiques chamaniques.
Même si nous n’ignorons rien des pratiques et des outils du chamanismes, le druidisme n’est pas chamanique. Il a sa propre raison d’être, ses propres références culturelles et historiques, ses mythes, ses dieux et déesses.
Mais se couper de toute référence à ces pratiques ou s’interdire d’en parler ou de s’entretenir avec ses pratiquants seraient une absurdité.
Il en est de même avec la méditation ou les pratiques énergétiques.
Nous ne devons pas nous isoler au prétexte de revenir à une orthodoxie qui pour l’instant ne repose que sur un imaginaire.
La diversité du néo-druidisme, et sa capacité à dialoguer avec les autres traditions est essentielle à sa vivacité, sa force, son avenir.
Nous avons une grande tache, celle de faire vivre cette sagesse ancienne qui est essentielle pour notre monde actuel et les problèmes qu’elle rencontre.
Tout en avançant les yeux ouverts, il nous est demandé de proposer cette sagesse à celles et ceux qui ont envie et parfois besoin de se reconnecter à l’essence sacrée du monde qui nous entoure.
Il existe peu de spiritualités, de sagesses anciennes qui sont porteuses d’aussi belles valeurs, d’outils et de pratiques de reliance au Sacré, de mythes fondateurs, qui permettent de retrouver du sens à nos vies, d’évoluer individuellement et de participer collectivement à l’équilibre du monde.
Le néo-druidisme, enrichit de cette histoire, inspiré par les ancêtres dont les esprits nous entourent et nous parlent à l’oreille, ouvert et libre, est une belle voie spirituelle qui ne doit pas se codifier, se rigidifier par l’écrit.
Les Druides d’antan ont choisi l’oralité pour la transmission de la Tradition, ne trahisons pas leur héritage, laissons de la légèreté et de de la spontanéité à ce chemin de vie.
Druide Deruos /|\ 1er juin 2024
Notes Bran Du
Le « néo-druidisme » est une dénomination récente usuellement utilisée pour qualifier la résurgence au 18è siècle de la Tradition et de l'héritage Celto-druidique, une résurgence qui n'est pas exempte des siècles précédents quand, par exemple, on sait que Rabelais ou Shakespeare incorporent tous deux dans leurs œuvres des éléments issus de notre Tradition, quand toutes les cours d'Europe sont pendant plus de 500 ans au fait des mythes arthuriens et que ces mythes n'ont cessé d'être revisités et interpellés depuis...
De grands chercheurs nous affirment que la Pensée, l'Esprit, l'Anima même de notre Tradition sont « anhistoriques », soit qu'ils n'appartiennent pas à l'Histoire mais se rattachent aux mythes originels du monde Celte....
On pourra par contre parler « d'historicité » à partir des trois résurgences du 18iè siècle.... Il ne faudrait pas non plus oublier les « Ecoles bardiques » antérieures et bien attestées...
Ce Souffle, ce Verbe, ce Logos mythique, cet « Awen » auraient-ils cessé de souffler et d'inspirer la pensée et le coeur d'hommes et de femmes pendant des millénaires, je ne le pense pas car ils sont spirituellement, philosophiquement, mythologiquement vibratoirement et énergétiquement éternels et immortels...
Face aux enjeux majeurs auxquels est confrontée notre société nous n'avons ni le temps, ni la disponibilité et surtout ni l'énergie
et encore moins la volonté pour nous consacrer aux vaines querelles et stériles disputes et autres chamailleries qui agitent stupidement et en bordure le monde de la Druidité....
Une forte spiritualité induisant et inspirant les pratiques religieuses certes ( et non l'inverse!) mais doublée, secondée par une philosophie de haut (et donc de sage) niveau qui est aussi un art de mieux ou de bien vivre...
La notion de « druidité » (découverte chez un auteur anonyme du début du 20iè siècle) me semble être en parfaite adéquation avec notre monde contemporain et ce qui l'agite non sans turbulence et violence car elle s'adresse directement à l'être et à « l'état » de celui-ci...
Plus que le druidisme (les ismes portant souvent à confusion, à projection, à interprétation, à «étroitesse» ou a excés) l'état de druidité me semble plus clairement approprié pour qualifier le fait de faire référence à notre Tradition Celto-Druidique, à l'héritage et au patrimoine matériel et immatériel dont nous sommes les dépositaires, gardiens et transmetteurs...
Cet « Etat de druidité » est ouvert et offert à tous et à chacun notamment au dialogue avec bien d'autres traditions comme par exemple la tradition amérindienne mais pas seulement, Tradition considérée comme une « Tradition Soeur » par beaucoup d'entre nous, mais, car il y a un mais, le risque existe de confusions et d'amalgammes pouvant gravement nuire à tout réel « égrégore » au sein d'un rituel ou d'une cérémonie où chaque participant se doit d'être collectivement et communautairement en symbiose et osmose avec L'Essence, le Principe, l'Anima, L'Esprit du Cercle relationnel tracé, avec son contenu, sa périphérie et surtout son Centre et sa Verticalité...
J'ai été amené hélas à constater que le fait de mélanger diverses références et pratiques spirituelles et religieuses menait à un fort préjudiciable constat de disharmonie, de déséquilibre et d'incohérence du fait d'un fragmentaire de références distinctes, de dissension dans les intentions, volontés, vœux, formulations et expressions nuisant grandement à la notion d'unité, ce « disparate » n'étant pas en mesure de concentrer et de synthétiser toutes les diverses émanations périphériques pour atteindre un Centre unificateur et son élévation verticale...
IL va de soi par contre que toutes les Traditions non dogmatiques prônant avec grande sagesse la liberté, la conscience et la responsabilité sont appelées à réfléchir et à œuvrer ensemble sur un autre modèle sociétal à élaborer et à mettre au monde...
La Tradition Celto-Druidique est une voie d'Evolution constante qui ne saurait connaître la stagnation puis la régression et encore moins une fixation car elle obéit et suit la Loi dite D'évolution qui par son changement permanent permet à la Vie de demeurer en Vie et nous Vivant avec Elle...
Il ne nous appartient pas (les choses se passant à un autre niveau que celui de notre « humanité » quand un individu se comporte de façon nuisible envers le Vivant de la Vie) de porter jugement sur telle attitude nocive, néfaste, négative dévoyée, querelleuse manipulatrice, diffamante et calomnieuse etc...
Par contre en faire état ou dénoncer des pratiques qui portent atteinte au vrai, au juste, au beau, aux valeurs constitutives de dignité humaine et à une éthique de sagesse....est de notre ressort mais plus encore, apprendre à tous et à toutes à exercer par libre arbitre un juste discernement l'est davantage...
L'orthodoxie (Ensemble des doctrines, des opinions considérées comme vraies par la fraction dominante d'une Église et enseignées officiellement. Le terme « orthodoxie » vient du grec ὀρθός / orthós et δόξα / dóxa. Au sens littéral « orthodoxe » signifie « la pensée droite », la définition sous-tend donc le sens « qui pense dans la bonne voie » ; et plus largement : « ce qui est conforme à », « respectueux de la tradition » Wikipédia)
Si ce qui est défini ci-dessus ne pose pas de problèmes, un usage, un emploi, des concepts et des pratiques dites orthodoxes exacerbées, rigides, autoritaires, dogmatiques et intégristes dévoient trop souvent ce terme et les exemples hélas ne manquent pas de ces dérives... La vigilance s'impose et de même le bon « discernement »...
Nos références, nos bases conceptuelles, nos axes spirituels, nos orientations philosophiques puisent originellement dans le mythe, la mythologie, les archétypes fondamentaux, le légendaire....et dans notre « Awen » spécifique et ce bien plus que dans l'Histoire...
Bien fraternellement Bran Du