Echanges HAIKU d'AUTOMNE .... Octobre 2014
HAIKU d'AUTOMNE 2014....
Photos : Bran du
Le Rire des Cascades poèmes «en forme d' haiku » d'Alain BOUDET Motus Edition (extraits)
à noter les belles illustrations de Michelle Daufresne
« Quelque mots pour la soif
Quelques mots pour la faim
Quelques mots pour le rêve
A
Chaque
Jour
son
Poème.
…/...
Arbres arabesques
au bord de la route
Alphabet d'oiseaux
…/...
Sur le sucré d'un paysage
une pluie d'abeilles
fait le beau temps.
…/...
Un mince filet d'eau
jamais ne retiendra
le rire des cascades.
…/...
Ouvert sur le monde
au jardin de l'oeil
L'iris étonné.
…/...
Aux chaleurs des grands jours
le châtaignier éclate
en gerbes d'étincelles.
…/...
Ocre des maisons
nichées dans l'ocre des dunes
La vie terre à terre.
…/...
Parfois
le vol d'un corbeau
pèse sur le ciel.
…/...
De temps en temps
au bord du monde
tu voudrais être seul
comme un arbre pleureur.
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Cueillette automnale Bran du :
Dans le peloton
L'homme au crane rasé
A un maillot « jaune d'oeuf »...
Sur les monts
des croix érigées
dispensent menaces et protections...
Dans le champ solaire
des millepertuis
attendent la lune...
Ils vont lentement
ceux qui ont beaucoup porté...
les ex-cargos !....
Après l'orage
les forêts fument
le calumet de la paix...
Redonnes à ta vie
Le goût du sel
Soit sel toi-même dans l'océan de ton devenir !...
Demeurer entre quatre murs
Alignés au carré n'est pas la place
D'un Enfant du Cercle !
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Merlune (Odile Briand)
Collecte automnale d’haïku
Intrigante fleur-champignon
Eclose sur la branche
Shitakès des bois ?
Goutte de Cristal
Eclat de lumière
Enferrée dans sa toile d’araignée
Au détour du chemin
Le monstre du Loch Ness
Dans son incarnation boisée
Même pas peur…..
Rideau de pluie
Brouillant l’horizon
Et rinçant ma peine
Un presque rien
Un frisottis de lichen
Qui m’émerveille
Un papillon sur le chemin
Se pose et me guide
Vers plus de légèreté
Des abysses spectrals
Les peurs s’en sont allées
Ouverture engagée
Berceau de vagues et d’écume
Pour une naissance aquatique
Lisser ma chevelure d’Ondine
Dans les eaux de Brocéliande
Cadeau d’un Ecrin sacré
Pour déployer mes « Treize Ors »
Au cœur de la nuit
Sensation d’un poids sur les draps
Le chat est là !
Guerre des tranchées dans le figuier
Les étourneaux en haut
Dame confiture en bas.
Jacassement d’un oiseau
A l’heure de la sieste
Dialogue de sourds
Apparition d’une sauterelle
Dans le jardin
On dirait le sud
Face à face
Chat blanc chat noir
Dialogue félin anti-raciste
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ILES :
"Les îles : une fondation mystérieuse et sacrée ; un émiettement de sanctuaires hérités des plus anciennes cosmogonies....
Elles veillent là où le soleil tombe...
Le pèlerin des marches insulaires est avant tout quêteur de vent, de grèves, de lumière sauvage...
Ce qui m'émeut en elles.... C'est cette pureté où l'on perçoit enfin sans masque ni leurre toute l'ossature originelle du monde, quelque chose de la forme et de l'alphabet des commencements....
Les îles du Nord, - Bréhat, Batz...- sont comme les ambassadrices ou les gardiennes, aux portes de l'Armorique, de l'arrière monde celtique...
Les îles : Un balcon marin au bord de l'inconnu..."
Philippe le Guilloux Iles Terre de brume éditeur...
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Méditation dune île à l'autre..... Bran du 07 Octobre 2014
Une île parmi les îles....
Des mots me parlent... d'Elle !
Parfois, la lumière
Lacère de son cuter
Le linceul qui enveloppe le jour....
Ma terre natale ?
Elle n'était point de Paris
Mais entre le chêne et l'écume... d'ici...
"Corps-morts" ;
Se dit des bateaux à l'attache...
A l'attache, le sont, aussi, bien des hommes !...
On ne prend pas la route
C'est elle qui vous prend
Pour vous restituer à la vie !....
On dit tant des couchers de soleil...
On dit tant des levers du soleil...
On ne dit rien de ce qu'en pense la lune !...
L'île me disait :
Reviens à l'aube...
Retrouve-moi au crépuscule...
Mer, un jour, je viendrais vers toi
Avec mon tambour de peau
Et tu feras vibrer ma peau...
Une simple flaque d'eau...
Elle est là pour nous dire que le ciel
Est venu boire aux lèvres de la terre....
Les pierres nues,
Enceintes des temps anciens,
Reposent dans leur coffret,
De fougères et de mousses....
Viendra un temps
Où le soleil et la lune
D'un même effort...
Les feront éclore !...
Le ciel à ses reflets,
Jamais les mêmes,
Dans l'eau de nos regards...
Cet hameau ;
C'était une table et un vin chaud
Et le temps suspendu au cuivre rouge de l'horloge...
Ce môle,
Rien ni accoste
Si ce n'est mon rêve....
L'herbe pour s'asseoir...
Le paysage pour le regard...
Et l'instant pour être dans le fondement des yeux...
Quand la marée se retirera
Des grèves de mon existence,
Ce coquillage sera pour toi !...
Le gris sied à la Bretagne
Comme un gant
En cuir souple et de femme...
Ils ont plaqué à la face de ce pays
Des calvaires, des croix, des crucifix
Devant lesquels aucun vent ne fait prière....
La brume et le landier
S'entretiennent de ce mystère
Qui les a assemblés...
Cette touffe de joncs
Hirsute et hors de l'eau
Est, en fait, un appel au silence....
Chaque mot était une pierre
Chaque poème un muret
Entre lesquels il s'était... enclot !...
Seulement le ciel, l'horizon et la terre...
C'est pourquoi l'arbre est venu
Se planter devant moi...
La lande sait
Quand un homme y passe...
Son ombre va plus vite !
Il fallait la mer immense
Il fallait la pierre profuse
Pour que l'homme se pose la question de l'Homme...
L'homme qui regarde l'étendue déserte de la lande dit...
Quelle solitude !
Et la solitude lui répond : tiens, un compagnon !...
Qu'ont-ils de si particuliers
Ces chemins de l'Arrée ?
Ils montent vers le ciel....
Les mégalithes sont couverts d'un alphabet
Fait de lichens et de parmélies...
C'est avec celui-ci que les jeunes étoiles apprennent à lire !...
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