ECOLE BARDIQUE (SUITE) 2018 DU BARDE CONTEMPORAIN ET DU VERBE CELTE BRAN DU 18 07 JUILLET
Photo Bran du Lyre au naturel
Le Barde « contemporain »...
Connaissant ses « origines », sa « provenance », ce dont il est issu, tissé et tissu (ayant mythologiquement, traditionnellement, symboliquement et analogiquement à voir avec le « saumon »), il sait son « origine » et ce qu'implique le cours de son ruissellement et l'estuaire de lumière qui s'ouvrira çà lui au terme de sa navigation existentielle.)
Le barde est un pont, une passerelle entre enracinement dans l'humus de mémoire et vision de « l'Autre rive » du possible...
Il est l'être du « passage » entre les berges de l'instant et incite pour cela et à cet effet, par le courage et l'audace qu'il procure, à sauter au-dessus de l'abîme des peurs, des craintes, des doutes et de l'ignorance...
Il exalte la quête et le cheminement, l'aventure singulière propre à chacun et à chacune, invite ceux-ci à être maître de leur propre bateau et gouvernail, à tracer leur propre carte, a s'orienter sur leur propre étoile et à naviguer sur un océan d'entendement né de leurs affinités, cohérences, et mises en correspondances avec l'Anima du Monde, l'Essence même de l'Univers...
Il est la Voix qui met sur la voie... Non par une autorité qui s'impose, mais par les réflexions et les méditations qu'il induit et pratique lui-même et qu'il anime de sa personne, exemplairement, authentiquement, en tant que force de proposition soumise aux libre arbitre et à la libre critique individuelle et collective...
Il traduit de son mieux ce que le silence a à nous dire de nos tapages et brouhahas, de nos cacophonies existentielles, de nos parasitages verbaux, de l'inaudible de nos artifices et illusions et de l'embrouillement de nos contradictions et confusions...
Il rend la parole devenue stérile de nouveau féconde...
Il dit la « plénitude » là où règne la carence, il dit la « présence » là où l'absence fait son nid...
Il n'a aptitude et capacité, faculté et légitime compétence à dire, à clamer, à chanter le « Vivant », à déshabiller la mort, à transmuter celle-ci, parce qu'il est un « Initié » et qu'il a su faire mourir en lui-même ce qui devait s'éteindre en laissant place à un nouveau foyer de braises et d'étincelles...
Initié car il a su faire rejaillir la flamme de l’amoncelé des cendres et offrir à son âme une vêture de splendide lumière...
« Initié » par lui-même dans l'accompagnement sage de ses pairs ; initié par la lune et le soleil, par l'écorce et l'argile, par la pierre et la mouvante écume, par les danses saisonnières, par les chants de l'aurore et ceux du crépuscule, par la noce des couleurs et les fiançailles du jour et de la nuit, par ce fil d'or et de vie qu'il a introduit dans la trame même de l'Univers...
« Initié » car mêlant l'eau et le feu en la forge du dire, faisant sonner l'enclume qui appelle à l'attention et à l'écoute, qui donne à voir et à comprendre que tout est vibration, mutation, transformation et métamorphose... et que la mort « initiation ultime » n'est que le « milieu » d'une très longue Vie sonore et lumineuse...
Le barde « Initié » est « Parole des Origines », Parole du « Commencement» ; Parole Initiale donc et, en cela et par cela, il est autant « sourcier » que « puisatier », homme ou femme d'un Verbe
allaité par la Voie lactée et dont les lèvres répandent la blancheur nourricière...
Il sème germes, graines et semences dans l'humus et le terreau qui en acceptent le précieux dépôt et la germination afin que l'Être se fasse croissance, en conscience, valeur, vérité et dignité, dans la Verticalité et l'Horizontalité de la Bonté et du Don...
« L'Initié » est un être des croisements et des carrefours ; il est compagnon de ces parcours, de ces acheminements qui vont de la méconnaissance à la connaissance, de l'indifférence à la gratitude, de l'inertie aux danses de paix et de joie, de l'obscurité à la lumière,
du doute à la « Celtitude », du renfermé à l'ouvert, de la haine à l'Amour...
Des mots, du langage, il fait métier et le Poème est son œuvre clamée ou chantée...
C'est elle ou c'est lui qui font danser la vie, qui font monter la flamme de l'instant dans le foyer d'éternité, qui font s'enspiraler les amants et les aimants au sein de leur brasier d'Amour...
Ils sont l'autel et l'offrande, servantes et servants, serviteurs d'esprit et de cœur et à l'Amour font demeure et séjour...
Morgann Myrdhin et Elisa au Festibarde 2017
Redonner au Verbe, à ce qu'il évoque, enseigne, inspire, conduit, transmet, propose et invite, la place première avec les valeurs qui lui sont imparties ; valeurs premières formulées dans la prééminence et la « primordialité » du Dit sur le verbiage arrogant et insipide de notre siècle...
Un langage, une « Langue de Vie », qui redonne à l'Esprit sa primauté sur toute matière...
C'est vers cela, vers ces dimensions « hauturières », que se veut tendre l'Ecole Bardique que Jaufré et moi-même mettons en place à la rentrée septembre dans l'Ouest de la France ; une école bardique de transmission des connaissances acquises, des créations et œuvres réalisées et des expériences faites au cours de plus de quarante années de cheminement pour l'un comme pour l'autre...
Celle-ci sera présentée le dimanche 5 août à 14 h dans le cadre du 6è Celtival de Brocéliande...
Pascal
Du Verbe Celte (Suite) Juillet 2018 Bran du
Une Pensée et une Parole au service du Vivant...
Une Parole Celte ou encore issue du monde traditionnel Indo-Européen débarrassée en ses racines, sèves, tourbes et essences des encombrements judéo-chrétiens véhiculés par une idéologie institutionnelle dogmatique et destructrice de toute autre pensées que les siennes... (Première institution a être citée devant le tribunal de l'humanité !)
Une Parole retrouvée, restituée, rendue aux Lèvres des Origines...
Une Parole qui fait pain et vin sur la table du partage...
Une Parole qui fasse monter dans les hauteurs la flamme rejaillit du foyer du cœur...
Une Parole d'écoute et d'attention, de respect et de considération, de nuance et de tolérance, de volonté et d'audace, accordée, ajustée et cohérente...
Une Parole qui soit vent dans les voiles de l'espoir, sève dans l'aubier des arbres de la liberté...
Une Parole de blé mûr et de folle avoine...
Une pensée axée verticalement sur tout l'Univers visible ou non, connectées aux vibrations, forces, énergies, ondes, flux, fluides et lumières du Cosmos et aux lois qui régissent l'infini comme l'absolu de toute la Création connue et inconnue...
Une pensée instruite de cycle en cycle par la ronde des âges et des saisons et par le seul livre dont sont issus tous les autres : la Nature...
Une pensée non figée mais constamment évolutive qui accompagne attentivement, objectivement, librement les mouvements de la Vie en soi et autour de soi...
Une pensée qui interroge, qui interpelle, qui alerte, qui dénonce au besoin, qui s'engage, qui remet en cause le penseur lui-même, qui explore fonds et formes en toute manifestation et qui tente d'incarner des approches, des amorces, de réponses et ce à travers des « actes » créateurs (poésie, chant, musique...)...
Une pensée qui sache faire l'économie du rationnel et de l’analytique quand ces recours ne sont pas nécessaires et qui s'ouvre à tous les chants du magique et de l'imaginaire, qui développe les vertus de l'inspiration et de l'intuition, une pensée qui renaît et se renouvelle sans cesse au sein du cycle perpétuel des morts et des renaissances...
Une pensée fondamentalement « alchimique » axée sur des processus efficients de transformation et qui soit le creuset de ses propres expériences et opérations et qui opère avec sapience, discernement, patience et sagesse sur l'athanor charnel que nous sommes...
Une pensée qui s'entend et s'ingénie à servir l'Esprit dans son ouvrage aussi bien philosophique qu'altruiste, social ou culturel...
Une pensée qui soit une présence et une offrande faite au(x) monde(s) et qui, placée au point médian, entre le passé et le devenir, entre mémoire et clairvoyance, entre ombre et lumière, s'efforce d'animer l'instant dans sa corrélation avec un sentiment d'éternité...
Une pensée « sauvage », océanique, forestière ; une pensée de plein souffle, de pleine vague, de plein vol, de plein ciel, de pleine lune, de pleine bouche, de pleine joie, de pleine vie....
Une pensée de ruissellement et d'écoulement qui se propose de déposer un limon fertile d'entendement, de discernement, de conscientisation tout au long de son cours et de son parcours entre les berges asséchées et stériles de notre siècle...
Une pensée « fille » qui rend hommage à la Source-Mère, à la vasque matricielle d'un féminin qui préside aux sacres de la Vie, à l'épanchement prodigue et généreux d'une bienfaisance et d'une bienveillance formulée en terme de forces, d'énergies et de lumières...