En compagnie de Jean GIONO et des vraies richesses Bran du
Jean Giono…. (Notes diverses et variées !) Bran du
«Ceux qui viendront ai-je dit, ils auront passé au travers de mes mots.
Je leur dirai tout pour qu’ils puissent trouver, mais je les avertirai que sans la «bonté du cœur», ils n’entreront jamais dans ce pays qui est la merveille des merveilles.»
«Je suis seulement l’ouvreur de fenêtre, ce qui compte c’est d’être enchanté.»
«Je suis celui qui entre et qui vient parler de la vie…»
" J’apporte les forêts, les mers, les montagnes…"
«Je donne à ce que j’aime, à ceux que j’aime, pour que nous soyons également chargés sur la route vers la joie.»
«Pour que nous fassions nous-mêmes notre propre espérance.»
«Le poète, c’est celui qui précède la destinée des hommes (un visionnaire), celui qui sait le grand enseignement, qui n’a pas perdu le contact avec la terre.»
Les questions restent posées :
Qu’elles sont aujourd’hui les vraies richesses ?
Où et comment entendre les chants du monde ?
Que faire pour que notre joie demeure ?
Quel est l’état de nos rapports et relations avec les vraies richesses, l’enchantement, les mondes «paniques», le contact direct avec la grande force, la grande chanson de tout le créé, le petit fruit rouge du cœur ( mais un coeur encore bien verdoyant aussi), l’ivresse sacrée, l’ordre et le chaos, le rythme mouvant de la vie, le grand aède cosmique, la pureté et la densité, les mains guérisseuses, le grand enseignement, l’avancée vers l’inconnu, la volonté d’être mélangé d’éléments, sa propre espérance, l’acceptation, l’aptitude aux transformations, l’homme du Nord, l’espace, la lumière, le refus d’être inanimé, le fait d’être de sexe et de sang, la grande liberté…
L’esprit est le vecteur alchimique de nos transformations salutaires afin de devenir ce que l’on est réellement, naturellement… (une sorte de «sel de la terre»)…
(fusionner, brûler, se mêler, se fondre, pénétrer, s’ouvrir…)
Quid de l’expérience dionysiaque ?
Qu’en reste-t- il ?
Est-elle encore possible, souhaitable et comment ?
L’expérience du Contadour sera reniée par celui qui l’a induite et suscitée…
Quid de ce reniement postérieur ? ( L’illusion et l’échec?)
(une société égocentrique où dominent la haine et le mépris, une humanité mesquine, les foules qui se détestent, la duplicité et l’avidité des hommes…)
«Se mettre à l’écart du fleuve et le regarder sans illusion.»
Pourquoi cet itinéraire Giono ?
Pour répondre à quelles attentes, pour faire quelles découvertes ?
Une immersion dans un paysage et ce qu’il inspire, ce que l’on y respire, ce qui y est insufflé, ce qu’il induit opérativement… (affinités, échos et résonances).
Quels effets sur soi-même aujourd’hui ? «Une mémoire sans devenir ?»
«Une trace que l’on ne veut plus emprunter ?» dans un «désert à profusion»
Un univers où règnent la nudité, l’aridité, la solitude, l’exclusion, l’abandon, la sécheresse, l’isolement, la désolation…
«Des confins perdus pour un continent retrouvé : le territoire originel et essentiel des hommes ? »
«Des terres blanches après avoir été des terres noires et rouges»
«Une nature qui tente d’oublier la présence insidieuse de l’homme»
Sur les traces de Giono le pacifiste, au pays de Jean le bleu, de Bouche d’or, du Serpent d’étoiles…
On connaît deux périodes dans l’écriture gionesque :
La fusion, l’utopie, le lien avec le cosmos et les forces naturelles
(Colline, Regain, Un de Baumugnes, le Grand Troupeau, les Vraies Richesses, Rondeur des Jours…) (de 1910 à 1038)
et la désillusion, la déception, la lucidité, la séparation, la distanciation, l’étude des caractères (1938 à 1970)
Au fur et à mesure décline la croyance en l’homme ce «salaud»…
Il y aura le mutant et l’immuable…
L’anima d’une écriture au service de soi, des autres, de l’autre, de sa propre créativité…
Mental et intellect servent le sédentaire, le nomade l’imaginaire…
Une marche pour l’essentiel sans retour vers les hommes déchus…
Giono : porteur de messages ? quels messages ?
Pour quelles «valeurs».
Quelles résonances, quelle portée contemporaine, quelle actualité ?
Plus qu’une espérance, qu’une finalité, n’est-elle pas une nouvelle façon d’habiter et d’animer le monde en convoquant les hauts gardiens que sont la paix, la fraternité, l’harmonie, l’équilibre, la musique ?…
Quelles consciences et quelles volontés, quel ardent désir aujourd’hui pour de «vraies richesses» ?
En quoi et pourquoi cette pensée est-elle une nourriture, une substance vitale permettant d’accompagner un cheminement contemporain lucide et exigeant ?
Les cardines ; ces «bouches d’or» qui interpellent le ciel au sujet des hommes…
Là-haut le poète qui marche la poitrine ouverte aux vents, aux chants et aux souffles du monde reçoit et s’emplit d’un souffle «cosmique» qui lui insuffle le Verbe juste, la note juste, la résonnance essentielle…
Les cairns sont les témoins d’une pérégrination.
Ils sont la sauvegarde des pas amoncelés, l’élévation des vœux individuels et communautaires vers l’entendement ou la surdité apparente du ciel…
Là aussi se réunit dans la chaleur neuve d’avril le grand concile des coccinelles…
L’absinthe en sa fleur d’armoise encercle le Contadour, circonscrit, de ses bras argentés, les mas encore animés et les ruines…
Une folie persiste bien que tout soit fait pour qu’elle se taise et qu’on ne la ranime pas !…
Les taupes boursoufflent la terre et hissent les alpages…
Ici, ceux qui vous traitent «d’estrangers» traitent aussi les terres et à vrai dire les maltraitent ! (NDR)
Un parcours alchimique, un art de la transformation, des étapes, des expériences conscientisées comme autant de jalons dans le processus du «Grand œuvre».
L’athanor c’est le paysage et le processus passe par le regard, la perception, l’attouchement, la pénétration, la vision, l’analogie, l’écriture enfin par une distillation toute intérieure.
Le but : un élixir de vie !
La vraie richesse est dans le cœur et nulle part ailleurs, de là naît le chant du monde, celui qui répond et se conjoint en parfaite résonance avec les autres chants de l’univers ceci afin que la joie demeure au-delà et par delà la vicissitude humaine…
A: une expérience individuelle
B: un rapprochement de ces expériences
Une marche une imprégnation une immersion
Un échange d’émotions, de sensations, de perceptions, d’inductions, de visions
Une écriture pour la mise en lumière personnelle et mutuelle…
Giono : le fabuleux périple intérieur d’un voyageur immobile…
Un goût pour l’extravagance, ,la fantaisie, l’art de l’humour…
La correspondance profonde entre un caractère et un paysage…
Un imaginaire qui recompose le paysage et transforme les hommes pour mettre en scène les drames et les affrontements ( de la campagne riante à la campagne aride et vindicative) «Moi, je peux dire que je suis d’ici.»
«Le soleil n’est jamais si beau qu’un jour où l’on se met en route.» Jean Giono (les Grands Chemins)
«…On peut marcher des journées entières seul avec soi-même, dans une joie, un ordre, un équilibre, une paix incomparable…» Giono (Provence)
«Tout de suite j’ai écrit pour la vie, j’ai écrit la vie, j’ai voulu saouler tout le monde de vie. J’aurai voulu pouvoir faire bouillonner la vie comme un torrent et la faire se ruer sur tous ces hommes secs et désespérés, les fouetter avec des vagues de vie froides et vertes, leur faire monter le sang à fleur de peau, les assommer de fraîcheur, de santé et de joie, les déraciner de l’assise de leurs pieds à souliers et les emporter dans le torrent.»
Jean Giono (Je ne peux pas oublier)
«L’ombre est comme le paon ; elle a des yeux dans ses moindres plumes.»
Giono Les âmes fortes
Inventaire divers :
Du paysage réel au paysage imaginé – le prolongement de l’un vers l’autre (fonctionnement en binome) (annotations après observations des lieux et des caractères)
Un lieu universel pour une pensée à l’œuvre ?
Induction – inspiration – homme/paysage – quid de l’espace, du lieu, de l’instant, de l’échange, du «transfert», de l’alchimie de la transformation, des conjonctions et hautes conjugaisons ?
«Je ne peux plus comprendre une œuvre d’art si elle ne sert pas l’homme.»
(La condamnation de la civilisation des machines, une chaîne sans fin d’esclavage…)
«S’obliger à l’être» ( réflexion majeure sur le plateau magique du Contadour)
«Cette montagne de Lure… Qui s’élève dans le ciel non pas à la façon d’une aiguille, mais comme l’écriture monstrueuse du taureau de Dionysos » Les Vraies Richesses
Le mystère de Pan : la clé de son œuvre, la source de son inspiration, l’explication du monde…
«Il avait compris qu’il n’était lui-même qu’une part de la matière vivante»
(une invitation à la révolte)
«Dans les collines où le soleil brûle les graviers chacun règle ses comptes dans l’air du temps…»
«On ne nous consolera jamais de la guerre, c’est pour ça que je me suis jeté sauvagement du côté de l’arbre, de la bête et de la neige.»
(la génération des hommes au sang noir)
«Je chante le rythme mouvant et le désordre»
«Il ne faut plus isoler le personnage-homme traversé, imbibé, lourd et lumineux, des effluves, des influences du chant du monde.» (Chant du Monde. Solitude de la Pitié)
«Le poète doit être un professeur d’espérance.»
« Ma joie ne demeurera que si elle est la joie de tous.»
Entre 1935 et 1939 se déroulera l’expérience du Contadour autour des écrits de Giono, de la paix et de la poésie ainsi que de la musique…
«Ne suivez personne, marchez seul, que votre clarté vous suffise.»
«Ne vous laissez pas transformer comme de la matière première.
Soyez seulement l’outil de votre propre vie…» (Message – Cahier du Contadour)
«Je suis un pessimiste joyeux.»
Giono sera oublié ou stigmatisé de 1944 à 1951 (nouvelle ferveur avec le Hussard)
«Dormir comme un amant satisfait.» (Ennemonde et autres caractères)
«C’était pour obéir, enfin, à l’essentiel de tous les songes qu’il portait en lui.»
«Il y a les traditions qui viennent du besoin de vivre, il y a les traditions qui viennent du besoin de paraître.»
«C’est le lieu géométrique du serpent.»
«Des animaux mis en mouvement par leur essence.»
«Les spéculations purement intellectuelles dépouillent l’univers de son manteau sacré.»
(les vraies richesses)