Les dits du corbeau noir

EN PENSANT AU FEMININ SACRE... 2023 BRAN DU LE 13 01 JANVIER

 

 

Carlos de la Pinta AN Avril 2020 022.JPG

 

Carmelo DE LA PINTA

 

 

 

Hommage au « Féminin sacré »

Bran Du... Janvier 2023

 

L'idée même de « déesse-mère » est contestée et de nombreux chercheurs et de nombreuses chercheuses, qualifiés pour la plupart, en contestent l'existence même...

 

Je n'aborderais ce délicat sujet que dans le cadre de notre Tradition Celto-Druidique où le Féminin partage amplement les fonctions masculines, leurs attributions et représentations...

 

Si le panthéon celtique ne représente que des entités masculines, il n'en demeure pas moins que ces entités doivent, selon les textes transcrits de l'oralité originelle, leur existence au Féminin considéré comme la Matrice de tous les êtres et de toutes les choses... ( Brighid / Keridwen / Dana...)

 

L'attribut principale, mythique, symbolique et analogique de cette Féminin considéré comme une « Déesse », comme une « Mère », voire comme une « Soeur ou comme une Epouse », en lien étroit avec une dimension « sacrée », « divine », est un « creuset » ou « chaudron » détenant la source et la racine de toute vie et manifestation en ce monde...

 

Toute manifestation de la Vie en provient et y reviendrait à travers le dernier souffle de l'existence et de l'âme qu'il transporte une fois le processus de spiritualisation de la matière corporelle effectué...

 

C'est donc un « chaudron » matriciel initial, fondamental et élémentaire, à la fois de vie, de mort et de renaissance.

 

Les « dieux » ambassadeurs d'un Principe « innommable » sont eux aussi dotés d'un chaudron bénéficiant de même d'une action efficace et opérative sur la vie, la mort et la renaissance...

(Un chaudron parfois appelé « fontaine de santé » et ayant vocation à « vaincre la mort » pour ceux et celles qui t sont plongés.)

 

Mais leur chaudron attributif ne serait-il pas lui aussi issu du Chaudron primordial détenu par le Féminin, par l'Essence même du Féminin ?....

 

Nombreux sont les « dieux » Celtes, mais aussi nombreuses, si ce n'est davantage, les divinité féminines particulièrement liées aux Eaux de toute nature....

Des Eaux inséparables de la compagnie du Feu et ce depuis l'Origine du monde (ou des mondes !)...

La Femme, le Féminin, président en effet au « Foyer de la Vie »...

 

C'est par la rupture des eaux qu'elle porte en sa gestation que nous « venons en ce monde » afin d'y crier notre « cri de vie »...

 

Et les « Feux » intérieurs de la « Femme-Flamme » ne sont pas sans avoir présidé à cet enfantement comme le partenaire de cette gestation et naissance....

 

Le patriarcat semble pour se dédouaner de son emprise et de son asservissement sur le féminin depuis plus de 5000 ans au moins avoir fait circuler et entretenu l'idée d'un monde primitif dominé par un matriarcat tout aussi coercitif, intégriste et dogmatique...

 

Dans le monde Celte on ne trouve pas de traces attestées et validées d'emprises exacerbées du Féminin sur la masculin ou inversement où de façons très modérées...

 

Certes, en certains récits mythologiques, le Féminin s'impose et cela ne lui réussit pas ; pas plus à lui-même qu'à sa communauté d'appartenance, mais, la règle, la plus générale, la plus constante, veut que ce qui doit prédominer et clôturer un récit, soit l'expression qui consiste à restaurer un équilibre et une harmonie, lesquels président lors à la restauration d'une cohésion et d'une cohérence entre les membres quelque peu disjoints de la communauté humaine...

 

Ces notions d'équilibres et d'harmonies sont fondamentales et prépondérantes dans toute la pensée Celto-Druidique où tout excès est « condamné » car venant perturber gravement la bonne marche de l'Univers, du Monde, de la Nature, des Saisons et des Cycles etc...

 

La Femme Celte de l'Antiquité n'était pas la Femme Grecque ou Romaine, laquelle enviait grandement la place singulière et fort honorable faite au Féminin dans cette civilisation...

 

Taliésin, le « Prince des Bardes », disait lui même ne pas avoir eu de Père ou de Mère « biologique » lors de son engendrement et de sa naissance....

Il semble bien que celle-ci soit proche de la « Création du Monde » ou s'apparente à celle-ci, de même que pour Merlin dont la conception et la naissance semblent appartenir à une autre dimension plus mythique que biologique elle aussi...

 

Dans le Monde Celte, le Féminin est généralement vecteur d'équilibre et d'harmonie et il incarne des « valeurs » et une « éthique » garantes de cela, mais il existe aussi des aspects contraires et ambivalents d'où une ambiguïté qui n'est pas l'apanage des dieux non plus !...

 

Quand l'humain demeure exclusivement humain, il n'échappe pas aux paradoxes et aux contradictions !.... Les mythes expriment parfaitement cela qui s'adresse à la société des hommes et des femmes afin d'enseigner l'art de vivre ensemble et de faire corps, cœur, pensées et âmes en leur communauté de vie...

 

Nombreuses sont les représentations du Féminin dans l'art Celte et notamment celles qui figurent en bonne place sur le Chaudron de Gundestrup en compagnie de leurs homologues masculin...

 

Comme eux, elles entourent de leurs protections, de leurs souffles inspirateurs, de leurs soins prodigués, l'épopée humaine qui se déroule dans le creuset mythique où la vie côtoie la mort et où l'homme-cerf connecté avec « aimance » et ferveur aux Energies sacrées qui circulent entre la terre et le ciel, entre le ciel et la terre, régule, en tant qu'intermédiaire et sacerdote, les Flux, les Ondes et les Vibrations qui maintiennent la Vie en état de Vie...Et ce malgré nos périlleuses défaillances humaines !....

 

Qu'apprenons-nous de cela Ici et maintenant :

Qu'une domination ou préséance du Masculin sur le Féminin ou inversement amène inexorablement à une perte d'équilibre, d'harmonies, de cohérence et de symbiose préjudiciable à toute le vivant visible ou non !

Il se peut que dans certaines circonstances et situations « délicates », il soit nécessaire, utile et judicieux de donner pour un temps la parole et l'acte à un genre plutôt qu'à un autre en faisant lors appel à la « Loi de l'alternance » comme celle qui régit l'obscurité et la lumière...

 

Chaque genre a semble-t-il des facultés et des capacités (intellectuelles et ou sensibles et perceptibles) qui lui sont propres ou qui sont davantage développées tout en sachant que les exceptions à cette apparente généralité ne manquent pas....

 

Les antagonismes rédhibitoires et récurrents entre un genre et un autre n'ont certes pas empêché ce partenariat d'engendrer la Vie comme la pulsion et nécessité biologique et existentielle les y invite...

 

Mais au-delà de cela et de cette finalité, il n'en demeure pas moins que ce dualisme des genres et à l'origine d'une lutte incessante et stérile de prédominances arbitraires et fortements dommageables pour tous et pour toutes...

 

Une société nouvelle (en cours de gestation) se devra de revisiter avec maturation de conscience ce rapport distordu le plus souvent entre le Féminin et le Masculin. En reconduire et en prolonger les travers et inepties, nous condamneraient à un échec cuisant !...

 

Bien fraternellement       Bran Du

 

 

Carlos de la Pinta AN Avril 2020 009.JPG


Carmelo DE LA PINTA

 



15/01/2023
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