Les dits du corbeau noir

Est-ce l'âge, le fait de l'âge mais mes yeux, s'embrument et s'humidifient de plus en plus à la vue d'un moment intense de simple humanité...

Quand l'humain soudain apparaît dans sa nudité absolue, sans masque, sans artifice, sans la falsification du paraître qu'il affiche si souvent...

Cela ressemble fort à une femme qui se dénude pour revêtir la robe de soie de l'Amour....

Lors la beauté jaillit comme une étoile dans le ciel...

Lors nos yeux se font regards d'eau et de feu...

Lors nous savons enfin ce qui signifie « l'intense »....

Nous voici tout aussi dépouillés de notre inconsistance...

Nous voici comme un silence soudain empreint des plus beaux chants du monde...

Alors l'aube fait glisser sur son corps alangui sa cape de nuit et les oiseaux chantent comme résonnent dans la cour de l'école les rires de l'enfance...

L'âge étant, me voici en effet de plus en plus ému, mue en tout le dedans qui me constitue et ce par la figure émouvante d'un visage, d'une lèvre, d'une main, d'un mot, d'un geste, qui refont de l'humain ce qu'il n'était plus... un être de chair, de sang et de songe qui offre à la vie un bouquet de poésie serti par des rubans de noces...

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