Les dits du corbeau noir

Le retour des oiseaux migrateurs

Photos Bran Du

Qu'est-ce qu'être « Vivant dans le Vivant de la Vie ?

Bran Du Janvier 2024

Une seule réponse convient : ETRE oui, E T R E pleinement, totalement et en avoir une jouissante conscience et inviter à ce banquet de joies autant les sens que l'intelligence, le moi que le soi, le souvenir que la vision du devenir et sans omettre surtout le frémissement de l'instant saisi d'émois...

Etre, c'est là que réside l'exercice essentiel de notre existence et que faire d'autre qui vaille si ce n'est lors respirer ce que la vie elle-même respire de beauté, de tendresse, de mystères ?...

L'herbe à sa mazurka de soleils et de lunes, elle danse dans le vent qui soulève ses soupirs et je danse avec elle tourne et retourne aux bras du jour qui court après une libellule...

Etre de cet Instant, cet Instant même qui condense, qui synthétise, qui rassemble et assemble, qui caresse et pacifie ce qui a rendez-vous d'amour....

Vous qui avez connu, même très éphémèrement, le miracle de la joie réjouissez-vous de nouveau comme le fait le feu ou l'eau quand ils s'embrassent sur leurs lèvres...

Envie d'être et par la même être en Vie, poser sa tête trop lourde sur la poitrine de Celle-ci et s'abandonner aux flux, aux ondes, aux vibrations qui émanent du Coeur des êtres et des choses...

Entrer lors en pulsation conjointe avec ce Coeur des cœurs et battre le rythme et battre la mesure qui donnent mouvements au monde...

C'est alors que je suis ce fruit sur la branche où mûrissent tous les fruits, où les fruits s'arrondissent fécondés de saisons...

Je suis les ailes de ce papillon qui virevolte au-dessus du mûrier de ses désirs...

Je suis le galet qui roule sous les flots de mémoire et d'écume...

Je suis l'incendie d'un ciel où se consume le jour

et ce foyer éteint où jadis flamboyait l'amour...

Et cela parce que « je suis »... Je suis ce sang, ces muscles, ces veines, ce corps qui s'amenuise à force d'avoir été frotté sur le granit des tempêtes suivies parfois de courtes embellies...

Oui, je suis semblable à l'arbre qui ne cesse, qui se dresse vers la voûte céleste cueillant au passage la cerise des nuages suspendue à leurs oreilles...

Etre, c'est ce sentiment très simple qui réside dans la faculté à accueillir, à recevoir, à fêter ce qui s'en vient à frapper à votre porte et qui ouvre en même temps en grand celle de votre cœur...

Rien de complexe, rien de compliqué à être ce que vous êtes ; c'est-à-dire ce poème effeuillé comme une marguerite et dont il ne reste à la fin que le délicat et mélancolique parfum d'un amour qui s'est dérobé face aux noces proposées du bon, du vrai et du bien...

Il n'y a pas de difficulté à être, à être en vérité, il suffit d'être amoureusement  ouvert aux vents et aux lumières qui viennent vous envelopper de leurs baisers...

Bien Fraternellement       Bran Du