FORME MERE 02 05 2012
LA FORME MERE Approches (et à suivre) Bran du
Aux calendes de Bel Mai 2012
La pensée fraye son chemin…
A L’origine l’Un est nu mais d’un désir revêtu ; le désir de mise au monde de son songe… Qu’est-il que ce songe qui demeure pour l’heure et l’instant inconnu ?
Il est songe de « Création », la volonté de donner Existence, Expression, Forme, Animation, à ce que l’on appellera, par la suite, la Vie…
C’est une Pensée qui se donne et se dote d’un moteur, d’une énergie, de forces, de dynamiques, d’articulations, d’une « architexture » conceptuelle visionnaire qui aura pour nom l’Evolution… (Une évolution constante, inventive, novatrice, active en permanence avec des facultés d’adaptation considérables, un sens du prévisionnel et un génie inégalé…)
Cette « Pensée » Innomée, Incréé se fait souffle, respiration, inspiration… (Bien plus tard on lui donnera l’appellation de Verbe…)
Cet Influx, cette Onde, cette Vibration majeure et « originelle« (autres termes évoquant cette « Pensée ») émerge d’un chaos matriciel, d’un magma indifférencié,
d’un espace/temps qui est la résidence de toutes les « potentialités », de tous les déploiements, de tous les développements à venir…
Le Premier Chaudron sacré
Ce creuset des « possibilités » constitue le premier Chaudron sacré, l’Archétype de tous les processus « alchimiques » qui participeront à l’œuvre….
Ce creuset est aussi celui de toute « Initiation » car il participe des « commencements »…
Il conçoit et instruit les « processus » qui par stades et degrés progressifs mettront « la Vie en mouvement et en capacité de se reproduire infiniment… »
Un principe s’énonce, se formule, s’expérimente, trouve ses applications :
Tout se doit de naître, de croître, de mourir puis de se renouveler après transformation…. Pour cela, le Un va concevoir la dualité soit le Deux et créer ainsi le champ même de toute expérimentation… A chaque chose se doit un contraire qui à charge de trouver sa complémentarité et en celle-ci et par celle-ci d’enfanter le Trois…( La vie en Mouvement, Le Un à l’œuvre, le « Songe » réalisé…)
Ce qui semble s’opposer au point de s’agresser et de se détruire parfois est en fait appelé à trouver sa transcendance, à dépasser sa « différence » perçue alors comme un vecteur et un facteur d’évolution…. Le dialogue fécond, le fertile échange, deviennent « trilogue »… La « Matière » prend « Conscience » de l’Esprit qui mène son ouvrage en son sein libérant en Elle les parties les plus subtiles afin de la faire accéder en ses fragments à ce « Tout » qui est la plénitude d’un monde qui manifeste la splendeur de la Lumière, du Mouvement, du Souffle….
UNE LOI d’EVOLUTION
Pour que l’Evolution puisse « se matérialiser », s’incarner, elle doit résulter d’un « Principe » doté d’une « Essence » articulant tous deux et mettant en « Gestation » un Anima et un Animus appelés eux aussi au « mariage et aux noces génésiques des contraires….
Pour cela une « médiation », des éléments « régulateurs » faisant « juste mesure » suscitant et favorisant la « concorde » ont été élaboré… Ce sont des « outils » nommé l’Equilibre et l’Harmonie…
Par eux tout ce qui est mis en rapport, en relation, se trouve accordé et le Verbe peut lors exercer ses « heureuses conjugaisons »…
Cette « Pensée » ne peut s’appréhender que dans une approche linguistique, symbolique, analogique ; c’est-à-dire, de façon formelle, « supposée », « supputée », réduite à notre « intelligence humaine » et aux limites de celle-ci…
Les dites limites s’imposent sagement et nous en resterons à ces « supputations » qui impliquent un schéma qui part de l’inconnu, de l’infini, d’une forme de « néantisation » vers d’autres infinis et d’autres inconnus en empruntant au passage certaines « formes » nécessaires à l’Evolution ; formes savamment extraites d‘un chaos pourvoyeur d‘ordonnancements et d‘agencements divers et variés….
En remontant au plus haut des « limites », en se tenant, humblement et audacieusement à la fois, au seuil, en lisière de « l’humainement appréhendable », j’ose concevoir une « FORME-MERE » qui se tient d’ailleurs dans les brumes encore épaisses de ma réflexion et que je tente « bardiquement » de pénétrer et « d’éclaircir »…
Pour expliciter cela il me faut pénétrer de même dans le chaos et faire recours aux travaux les plus récents tentant d’explorer scientifiquement celui-ci :
DU CAHOS
Je ferais ici des emprunts extraits du livre de James Gleick « La Théorie du Chaos » :
« L’Evolution est un chaos avec un feed-back. » John Ford (lequel ajoutait « Dieu joue aux dès avec l’univers »)…
« … Tout tend vers le désordre… Il y aurait au sein du chaos l’existence d’un ordre surprenant… …/… La vie puise l’ordre dans un océan de désordre… …/…
Au sein du chaos on constate une étonnante régularité « géométrique »…
L’univers est certes, du hasard plus de la dissipation, mais un hasard orienté pour engendrer une complexité surprenante… …/… L’essence du chaos est un équilibre délicat entre des forces de stabilité, une intelligence féconde, entre des forces à l’échelle atomique et des forces aux échelles ordinaires… …/… Les lois de la création des formes sont universelles… …/… Le chaos s’est révélé gouverné par un ordre dynamique… …/… La dissipation est un facteur d’ordre… …/…
Il s’avère que les études menées depuis une trentaine d’années sur le « chaos » ont constitué pour la science un formidable et révélateur champ d’explorations et ce dans de nombreux domaines… La science qui se tenait dans des impasses à trouver là des « issues » !… (La science jusque là avait tendance a éliminer de son champ de recherche les « anomalies »)…
« Il y a en ce chaos une forme d’ordre …/… un « attracteur étrange »…
Une « irrégularité » est décelée au sein de ce chaos ; un chaos non « linéaire »…
Les lois de la complexité sont universelles… Il est inutile d’étudier des parties isolées du tout… La nature est compliquée…
Les questions subsistent :
Comment l’ordre apparaît-il ? Il surgit « spontanément » mais encore ?… »
« Comment un flux d’énergie qui s’écoule sans but peut répandre la vie et la conscience dans le monde ?…
« Où se situent les lois importantes créatrices ?… »
Nous nous en arrêterons à ces premiers constats et aux interrogations qu’ils soulèvent…
Nous voyons une fois de plus, une fois encore, combien la démarche scientifique ne cesse de se rapprocher ces vingt dernières années de la démarche « traditionnelle » !…
Tout ce qui précède pourrait s’appliquer aux premiers contours d’une Forme-Mère objet de la quête instruite ici…
FRACTALES…
Il serait aussi important d’évoquer en ces lieux et places la notion de «Fractales» :
Il s’agit d’une « équation » d’une formule mathématique traitée par ordinateur… A chaque élément qui compose l’adéquation est attribué un « code », une forme d’expression, de représentation, qui calcul après calcul se « dessine » en se développant sans cesse dans une extension et expansion continue ( et graphiquement du plus bel effet) … La surprise vient que, périodiquement, apparaît au sein d’un déroulé créatif multiforme, ce que j’appelle personnellement une « Forme Mère »… Une forme matricielle et génitrice, toujours la même ; un retour au « moule » conceptuel en quelque sorte… un « Eternel retour » quasi Nietzschéen…
On pourrait lors parler d’un phénomène d’entropie (Fonction mathématique exprimant le principe de dégradation de l’énergie d’un sytème/ retour en arrière… Une dégradation qui se traduit par un état de désordre toujours croissant… L’Entropie du monde tend vers un maximun…Nous dit le petit Robert)
Lavoisier bien après le constat fait par les Sages du monde Celte, insistait sur le fait que tout naît, croit puis se transforme !…
Il ne s’agit ici que de « collecter » des éléments du puzzle, les pièces d’une demeure « alchimique » où j’essaye de me frayer pas sage…
Extension, Concentration, Dissipation…
Tout est appelé à se « dissiper » , à « dépérir » sous une forme tout en participant à une « reconstitution » qui sert la Loi d’Evolution…
Nietzche nous rappelait l’éloignement dans lequel nous vivons face à cette essentialité qui est l’origine de la vie, la danse éternelle du Vivant… A juste titre il nous renvoyait à ce « chaos en nous » source et souche des entendements majeurs et vitaux pour le « sens même de l’existence »…
La quête de la Forme-Mère est indubitablement liée à l’Origine, aux genèses des formes, des sons, des vibrations de toute nature…
Le Verbe à son Initiale et son « Initiation » : en son commencement même, il est Enfant de la Forme-Mère, un Alpha menant ou ramenant à l’Omega d’où surgira un nouveau jaillissement…
L’état « d’Androgynie » est ici l’état supposé qui associe et concilie les polarités duelles afin de reconstituer périodiquement ou cycliquement plutôt, une Unité s’exprimant à travers le divers et le multiple…
Si nous reprenons le module accepté de la Création selon la démarche scientifique nous partons d’un point dans l’espace, d’un grain de poussière selon H Reeves… C’est là l’athanor le plus secret où la vie se tient en gestation…
DU GRAIN DE POUSSIERE AU CHAPELET DE l’AMOUR
Nous naissons dans la mémoire de la genèse de bien des continents et des peuples de cette poussière devenue parfois « argile » ; une argile amenée à être façonnée et prenant forme selon des particularités et des spécificités mais en demeurant relié au « Fond »…
C’est de ce Point Souche que naîtra par la suite l’Arbre de la Vie, de notre Vie !
Avant que « l’être prenne chair » il devra passer lui aussi par des stades successifs de « transformation »… Simple cyanobactérie ensemençant la terre comme une « Farine de l’air » faisant lever la vie dans le four encore brûlant de la Création puis protéine bien plus tard, il connaîtra l’emprise du feu, de la lave, du magma incandescent puis celle de la glace… Il patientera longuement au sein des ténèbres cherchant peu à peu son « souffle », sa « respiration » avant d’accéder au revêtement d’une forme dont la croissance aboutira à un stade d’humanoïde du genre mammifère doté d’un pouvoir de reproduction…
ETRE VIVANT N’EST-CE PAS DÉJÀ FABULEUX ?
(Au passage qui oserait nier, réfuter, le fait qu’il est fabuleux, prodigieux, extraordinaire que nous ayons, ici et maintenant, une existence et que nous sommes la résultante phénoménale d’une sacré somme d’impossibilités, d’improbabilités et de concordances incroyables… Le sachant avec pertinence, il nous reste à faire un aussi fabuleux emploi de cela.. Non ?)
Car nous sommes Cela qui Est Fut et Sera… Nous avons en nous tout ce processus mémorisés dans l’inconscient ; un processus dont nous retirons peu à peu des parcelles et des fragments ambassadeurs de ce tout constitutif…
MONDE INTERIEUR/MONDE EXTERIEUR… Tout est en Tout…
Cette « intériorité » est détentrice de la genèse de la vie et c’est dans notre rapport avec l’extérieur qu’une piste s’entrouvre pour nous mener en nos « profondeurs »… (Par un dialogue fécond et interactif entre le « dedans » et le « dehors »…)
En la caverne intrinsèque de notre être quelqu’un qui est « nous » se fraye passage avec la lampe de sa pensée pour peindre, sur les parois de sa peur et de son ignorance, les premières formes archétypales et lumineuses lui permettant d’être « Homme au Grand Jour » et de se relier, filialement, au Forces et aux Energies premières et fécondantes!… Forces et Energies qui sont les attributs même de la Forme-Mère…
LA REGENTE INTIME DE TOUT ROYAUME
Une Forme Mère capable de tout régir, la Régente incontestable de tout Royaume Souverain !… (En fonction, du lieu, du mouvement qui s’y opère…)
Soit, pour revenir aux propos antérieurs : Une sorte de Code apparenté à la notion de Fractale dont la Formule, semblable et inédite, perpétuelle et éternelle, cachée et dévoilée, instruit le monde, les mondes, de sa Présence et de son Essence…
Des cristaux de neige pour exemple
L’exemple des cristaux de neige est intéressant car ceux-ci obéissent à des lois mathématiques d’une surprenant subtilité en étant tous différents ; en présentant chacun une combinaison géométrique à six branches quasi infinie…
Une unité qui actionne toute la diversité possible, qui explore et expérimente tout le devenir tout en propageant en cela sa « mémoire »… (Une mémoire détentrice de novations…)
LA MATRICE DE TOUT ENFANTEMENT
Plus nous pénétrons nous aussi (mentalement, émotionnellement, intelligemment, sensitivement …) au sein de cette « Forme-Mère », plus nous acquerrons un « pouvoir génésique », plus nous sommes « porteurs d’enfantements »… Et plus nous accouchons » de notre « essentialité »…
Par notre capacité, faculté, à « entrer en Poésie » nous devenons des « dérobeurs du feu primordial », de celui que la Forme Mère offre aux êtres qui aspirent au « Vivant » et à sa perpétuation sous une forme ou une autre…
PARENTHESES
(Autres parenthèses : nous obéissons, individuellement et socialement, le plus souvent et pour notre désagrément et préjudice, à des lois qui se sont substituées idéologiquement et fort dangereusement aux lois « naturelles » dont la Loi d’Evolution…)( On constate des effets néfastes, fâcheux mais recherchons-nous vraiment les causes en remontant la chaîne des conséquences ?)…
L’ACCORD SUPTILE ET MAGNIFIQUE DES POLARITES
Tenter et réussir l’accord du masculin et du féminin est une entreprise fantastique , un fantastique qui a des chances d’être « vrai » comme le disait Teilhard de Chardin…
« Ordre et désordre existent de façon insécable… Ce sont deux faces de quelque chose que l’on ne peut pas appréhender… Ils sont l’un et l’autre… » me disait l’ami Gilbert Aubert entrainé dans cette réflexion amicale… Lequel avait écrit il y a quelques années : « Nous sommes des pierres qui remontons à la surface de la terre et que le soleil fait éclater en myriades d’étincelles… Nous redevenons voyageurs ! » (retransposition approximative…)
Alors oui quel voyage, quelle fabuleuse navigation que celle qui nous entraîne à la rencontre de la FORME-MERE…
Je vous laisse entrer dans ce labyrinthe en suivant le fil de l’Amour !…
A s’y retrouver !