GILBERT AUBERT POETE CHANTEUR DANSEUR MUSICIEN... (TEXTES BARDIQUES) 2020 BRAN DU 16 01 JANVIER
Gilbert AUBERT (Montage Artio & Connedos)
Beaucoup d'entre vous connaissent Gilbert Aubert, multi-instrumentiste et animateur d'une foule d'événements conviviaux dont la majorité de nos rendez-vous festifs... Il est de tous nos « Celtivals » depuis leur création et bien avant dans les très nombreux concerts, bals et spectacles que nous avons animés en commun depuis plus de... 50 ans !...
Lors des rendez-vous estivaux, il anime des ateliers « Haiku » et « Apprentissage des danses traditionnelles »...
Son répertoire concerne les airs à danser d'ici, de là-bas et d'ailleurs ainsi que les musiques et chants Médiévaux, Baroques, Renaissance et aussi les Chants de Marins, les Chants à décompter et se propres créations...
Il est membre des groupes traditionnels : Molènes et Breudeur an Hent (Les Frères du Chemin)...
Depuis plus de cinquante ans donc nous nous adonnons également à la philosophie et à la poésie ainsi qu'à des immersions nombreuses en milieu naturel...(Randonnées accompagnées)...
C'est une autre facette moins connue que je souhaite vous faire découvrir de cet artiste talentueux et généreux... Son Ecriture :
ST JEAN D'ETE
Torons bleus
D'algues rêches
Cous noueux
Des flammèches
Dans le feu crépitant
On est là
A attendre
Qu'un éclat
De la cendre
Montre la
Vie du feu
A minuit
Les brasiers
Craquent et puis
Comme déliés
En grand bruit
Tous éclatent
Torons blancs
De fumée
La Saint Jean
Terminée
Plane un chant
Au matin :
« Om Belen
Lug ha Bran
Telem
Dir ha Tan... »
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Dans Plinn (A Étienne Collomb)
Un deux trois et quatre
Pieds collés à la terre
Balancement court appuyé
Un deux trois et quatre
Respiration serrée
Rythme qui rien ne perd
Et l'unique cordeau des danseurs verts...
Pulsations brèves de centaines de pieux
Obstinés, sourds et qui s'efforcent
A pétrir la terre douloureuse
Et l'unique force de la seule chaîne
Obsédante comme un cœur décidé et puissant
Les yeux fixes et ronds
Percent la nuit aveugles et visionnaires
Routes d'épaules qui sinuent et se lovent
Buissons de bras aux bourgeons pâles et pleins
Et de têtes impassibles et rythmiques
TAN TAN DIR HO DIR... Tan, tan dir ho dir....
Feu immobile des regards perdus
Acier de coups réguliers et souples
Et l'unique conscience de la chaîne réalisée
Scande aux étoiles la mélopée retrouvée
Aux milieux des cris jaillis oiseaux de feu
Qui percent la nuit, épées de nos cœurs...
TAN TAN DIR HO DIR
HIR ! HIR !
TAN TAN DIR HO DIR
HIR ! HIR !
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Ces Gens sont Fous...
Ils vivent autrement
Avec fureur, avec ferveur
Des brasiers dans les yeux
Et des gerbes d'étoiles dans les mains
Quels beaux buveurs
Et quels fins chanteurs
Mais quand ils dansent, ils sont fous
Tout bascule dans leurs yeux agrandis
Chutent des ouragans de tristesse
Alors qu'ils vibrent de transes incantatoires
A rebrousse-temps, ils remontent l'espoir
Comme le saumon au printemps
Pour trouver leur paix et leur fin
A grand coup de queue-rêves
Pour vaincre le courant
Qui éteint la vie et rallume leur âme
Ces gens sont fous
Quand ils dansent ils pleurent
Et quand ils rêvent, ils rient
Ces gens sont fous
Cœurs rudes et âmes tristes
Mais ils chantent
Mais ils dansent
Mais ils boivent
Jusqu'à l’extinction d'étoiles
Jusqu'à l'oubli du matin blême.
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Le Barde
Le barde est grand
Quand sa voix s'élève
Et remplit l'infini
Mais il est petit
Quand sa voix se perd
Au milieu de la bataille
Du jour et de la nuit
Voix, vois de nulle part
Vérité, vérité inaccessible
A jamais cachée des yeux et des sens
Perception pourtant d'une seule chose, d'une première chose
A travers la cascade bruissante des événements
La vallée originelle sise quelque part
Au fond de rien qui nous oit accessible et imaginable
Nous vibrons au rythme profond
D'une dimension qui n'est pas la nôtre
….
Mais ce langage n'est pas le nôtre
Rien n'est nôtre de ce que nous cherchons
Tout l'amour passe au travers de nous
Comme le regard glissant dans l'eau
Nous passons, nous coulons, nous mourons
Le regard reste, il ne nous appartient pas
Il vient de derrière nous, de très loin
…....
Le barde chante
Le barde s'accorde avec ce rythme fondamental et infini qui nous traverse
Le barde est la poite, la fenêtre
Ses yeux sans fond sont un canal aux eaux limpides
Sa voix transmet l'accord profondeurQui unit nos âmes avec la chose oubliée.
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Avec le groupe Breudeur an hent
LES BARDES SONT DEBOUTS (Extraits)(Chanson)
...Leurs voix ont disparu des siècles durant
Un peuple sans nom dérivait à tous les vents
La terre qui se souvient voit et entend
La vague a retrouvé le rivage d'antan
Réveillez-vous ! Réveillez-vous
Les bardes sont debout, réveillez-vous !
Mais où avez-vous appris à rêver l'océan du temps ?
- Oui, le grain lève et les bardes se relèvent.
Mais où avez-vous appris à chanter le feu et la terre ? - Oui, le grain lève et les bardes se relèvent.
Ne demandez pas qui pourra vous apprendre
Ni sur quel chemin le destin doit vous attendre
Étendez vos filets sur l'immensité
Écoutez la pierre qui parle d'éternité
Réveillez-vous, réveillez-vous
Les bardes sont debout, réveillez-vous !
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Telenn
Harpe
De l'eau
Qui coule
Escaliers
De lumière
Au travers
Déblayer le bruit
Jusqu'à l'éclat
Premier
Celui où les cordes
Claquent leurs gouttes
Sur le granit cymbale
Réveillant le scintillement
Améthyste et émeraude
Des géodes sonores
Harpe
Frémissement de peau
A fleur de terre
Harpe
Souplesse de l'eau
Et de sa voix caressant les roches
Luisance de lune
Dans la chevelure
des comètes séculaires
Légendes
Affamées de vastitudes
Derrière les perthuis de nos vies
Fingall, Gao, Basileïa
Is, Nazca, Vineta
Tocsins tournoyants à vide
Distorsions
Du zénith et du nadir
Jusqu'au point vernal
Harpe le centre
Pour spiraler
A nouveau
Mouvement double
Et complémentaire
Tissage équilibré
De chaque voie
Harpe note à note
Ambre gris
Ne tuez plus
Le cétacé
Remorquer de banquises vierges
Il contient la pierre bleue
Boussole fondamentale
Et devenir des improbables
Il faut faire aller
La vie
Jusqu'au rêve
Harpe
Estrans de silence
Et galops sonores
De l'espace
Pour respirer
Et densifier
Harpe
Goutte à goutte
Infusion de Vie
Goutte à goutte
Note à note
Et réintégrer l'enveloppe matricielle
Se souvenir vite
Marcher lentement
Un plan net comme l'horizon
Et les harpes sous-marines
Répondront aux cornemuses célestes
Dans le vol tendu d'un goéland
Telenn
Bag Gouelan
E tal an amzer barzh
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