GWENC'HLAN LE SCOUEZEC LA MEDECINE EN GAULE EXTRAITS 2024 15 06 JUIN
Coquelicot
GWENC'HLAN Le SCOUEZEC
La Médecine en Gaule Edition Kelenn 1976 Extraits
Les débuts de l'art de guérir remontent certainement très haut dans l'histoire et se confondent avec l'origine de l'humanité...
Le premier médecin a du être un sorcier mêlant à ses convictions imaginaires et traditionnelles, ses premières constatations empiriques, il devait pratiquer à la fois la magie et la médecine à la manière des chamans.
Une prophylaxie magique était mise en œuvre par les populations paléolithiques (objets à suspendre au cou, amulettes avec des coquillages, des dents percés.) Au Néolithique les amulettes étaient d'utilisation commune.
(Des objets certainement destinés à prévenir le malheur et la maladie.)
(Il y a peu encore dans le Morbihan ont faisait des colliers avec des patelles percés.)
A l'époque gauloise on fabrique des milliers de rouelles et on voit se multiplier la diversité des talismans...
On note également l'usage de fossile... Cela persistera chez les druides qui chercheront (comme Merlin dans le Barzaz Breizh N.D.R) « l'oeuf de serpent » marin ( un oursin pétrifié symbole de quintessence)...
Il y a tout lieu de penser que les autres grandes thérapies (que la pratique chirurgicale) en usage à l'époque celtique et romaine ; plantes et compositions à base de plantes, voire de produits animaux, eaux thermales et minérales, magies diverses, étaient déjà pratiquées avant l'arrivée des Celtes.
Les druides ont été les premiers médecins de la Gaule celtique...
Plantain Lancéolé
Les Médecins :
Les Druides, que leurs pouvoirs étendus, leurs fonctions religieuses, leur vocation pour la magie appellent à exercer
l'art de guérir parmi les peuplades gauloises...
Il faut aussi noter sur le sol Ligure l'installation dès le VII siècle de thérapeutes Grecs...
Les secrets de la nature faisaient plus particulièrement l'objet des recherches des vates mais les druides s'appliquaient également à leur étude...
Pline (non sans ironie ou moqueries parfois N.D.R) rapporte l'usage de la cueillette du gui et du rituel minutieux qui l'accompagne (sans comprendre ni voir que ce rituel fait partie intégrante d'un autre rituel d'intronisation royale N.D.R). Il rapporte aussi l'usage thérapeutique et prophylactique du selage et de l'utilisation comme talisman pour les bestiaux de la plante des matais appelée Samolus...
Il est raconté que dans l'île de Sein neuf vierges consacrées nommées Gallicenas / Galli-Senas, possèdent des pouvoirs exceptionnels (elles commandaient aux vents et aux flots), elles guérissaient les maladies incurables. Pour obtenir leur secours, il faut en venant vers elle n'avoir d'autre dessein que de les consulter...
Rien par ailleurs, bien au contraire, ne s'oppose à ce que d'autres collèges féminins se soient adonnés à la divination, à la magie et à l'art médical.
Cependant, l'exercice féminin de la médecine était loin d'être la règle...
Le peuple des campagnes avait ses recettes magiques et ses préparations à lui...
Marcellus de l'école de Bordeaux dit : « J'ai reçu non seulement mes connaissances exposées dans mon ouvrage des Anciens et de mes Maîtres mais j'ai appris en autre, des paysans et des gens du peuple, les remèdes fortuits et simples que l'expérience avait confirmée. »...
(Les imposteurs et les escrocs existaient aussi à cette époque.)
Parmi les procédés thérapeutiques utilisés par les médecins gaulois, il y a l'emploi de substances médicamenteuses d'abord, représenté principalement par les plantes et la préparation que l'on en composait.
Mélisse
Trérapeutique et Pharmacologie :
Les gaulois paraissent avoir eu une connaissance assez poussée des plantes et de leurs qualités thérapeutiques...
Pline attribue formellement aux druides la connaissance de centaines d'entre elles, mais bien d'autres figuraient certainement au nombre de leurs remèdes.
Des auteurs contemporains des gaulois font état de la renommée dont jouissent les gaulois en terme d'herboristerie et de pharmacologie...
La question cependant se pose :
Comment déterminer avec certitude que l'usage thérapeutique d'une plante et bien d'origine gauloise ?
Une telle affirmation est en fait bien difficile, sauf le cas d'une mention expresse dans l'une de nos sources (exemple pour le gui)...
En revanche, comme les données archéologiques manquent totalement et que les textes sont le plus souvent muets à ce sujet, il faut se contenter la plupart du temps de présomptions...
Nous admettrons toutefois, lorsque le nom gaulois d'une plante est cité, seul ou parmi d'autre, celle-ci peut être considérée comme ayant fait partie de la pharmacopée des Gaules...
Chélidoine
Plusieurs catégories méritent ainsi d'être distinguées :
Les plantes dont l'emploi thérapeutique est attesté chez les gaulois, par exemple le gui, le selage, la samolus ; puis celles dont la dénomination gauloise est citée par les auteurs anciens et appartient indiscutablement au celtique.
Enfin celles que diverses raisons nous incitent à considérer comme connue des gaulois, bien que nous ayons de ce fait aucune preuve absolue....
Restent encore celles dont l'usage thérapeutique a été attribuée aux gaulois, à tort selon nous....
Plantes certainement utilisées par les gaulois :
Absinthe / Centaurée / Limaeum (une drogue servant a mettre du poison sur la pointe des flèches). Samolus ( nature inconnue) et Selage ou Selago (de même) / Verveine...
Plantes médicinales ou non indiscutablement gauloises :
Achillées / Aigremoine / Camomille / Chélidoine / Consoude / Coquelicot / Fougère / Germandrée / Glaïeul / Fenouil sauvage / Ellebore / Cresson / Bétoine /Armoise / Bardane / Asaret / Hièble / Jusquiame / Lauréole / Lierre / Mélisse / Menthe / Morelle noire / Mouron des champs / Nénuphar / Plantain / Quintefeuille / Rhodora (?) / Serpentaire / Serpolet / Sésame / Sureau / Trèfle / Tussilage / Vernetus (?)...
Plantes probablement utilisées en Gaule :
Gentiane / Belladone...
Plantes attribuées à tort aux gaulois :
Cytise / Genévrier / Bouleau / Britonnica / Chamelea / Iris des marais / Pastel / Pervenche / Primevère / Satyrion orchidée …
L'auteur donne des précisions pour les plantes citées ci-dessus et livre des recettes en provenance de l'ouvrage de Marcellus....
Armoise
Pratiques :
Le dernier groupe des procédés thérapeutiques est sans doute en importance le premier de ceux qu'utilisaient les médecins gaulois : celui qui fait appel à la magie (distinguée de la religion.)...
Elle consiste essentiellement à mettre en œuvre des rites dont l'action utile tient à leur exécution même.
Ce qui différencie la magie d'une science c'est que son efficacité dépend entièrement du psychisme vers lequel elle est dirigée et de la croyance qui lui est accordée.
Dans toute la magie, le geste soigneusement prévu et réglé occupe une place prépondérante.
CRESSON
Des rites présidaient certainement aux ablutions par l'eau sacrée et à son ingestion.
Ces gestes se rencontrent aussi dans la cueillette des simples, qu'il s''agisse du gui, du selage ou du samolus.
Pline nous indique la manière convenable de cueillir la plante, faute de quoi, semble-t-il, celle-ci serait inefficace...
De ces textes de Pline et de l'ouvrage de Marcellus, on peut tirer quelques principes qui semblent avoir dirigé les gestes rituels des gaulois en cette matière...
La cueillette des plantes médicinales se fait de la main gauche...
L'opération doit assez souvent être faite par un jeune garçon ou une vierge.
Pline insiste sur la nécessité d'arracher la plante et de l'emporter comme un voleur.
De même l'auteur de l'Histoire Naturelle note dans plusieurs cas l'interdiction de toucher l'herbe médicinale avec le fer.
Les rites étaient certainement très nombreux et très divers...
Iris des marais
Prière découverte dans un manuscrit du 12è siècle (en latin) - document en 2 parties :
La première :
« Ici commence la prière à la Terre que les anciens païens prononçaient rituellement lorsqu'ils voulaient ramasser des herbes. »
La seconde est intitulée : « Prière à toutes les herbes. »
Il s'agit d'invocations à a Terre-Mère et aux simples qu'elle produit, pour qu'ils soient propices et efficaces.
Le dévot commence par demander la permission de la Grande Déesse, puis il cherche à se concilier les faveurs des plantes en les assurant d'abord que la « sainte trinité », « Mère de la nature » a donné son consentement...
« Celle qui vous a créées avec vos propriétés salutaires veut bien que je vous cueille, faite autant que vos vertus naturelles le permettent, que celui qui vous recevra de ma main recouvre la santé. »
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Mouron
Germandrée maritime
Fougères