Haiku de février Bran du
Haiku de février 2014 Bran du (Dans le train Paris-Rennes)
1 / La rivière à élargit
Son ruban d'or et d'argent...
Il y a tant de noces à célébrer....
2 : La vie est ici au cœur des prairies ;
Tant de vie
Qu'on ne la voit pas !
3 : L'homme est à recycler ;
Le Cercle, la Danse et la Spirale
Ont cette fonction et vocation...
4 : Avant que la nuit
N'explose dans la lumière,
L'essentiel se tient en gestation...
5 : Quand la femme s'abandonne
Au sommeil profond
La lune chuchote aux étoiles...
6 : Autant de toits, de maisons,
Autant de drames et d'épreuves,
De souffrances côte à côte...
7 : La vie est en effet un théâtre...
Aussi je ne saurais faire une scène
A tous et toutes celles qui ne sont qu'en représentation...
8 : Des ruches alignées
Dans le pentu d'un près...
Silence et sommeil font leur miel....
9 : La campagne verdoie
- Un paysage d'Irlande ;
Les moutons en moins -. »
10 : Dire que la pluie, de ses lavis de gris,
Estompe le paysage,
Ce n'est pas noircir le tableau...
11 : Le refrain du soleil
Se noie
Parmi les couplets de la pluie...
12 : De l'affirmation pour certains
Qu'il est « vivant », bien en chair et en os,
Ne demeure que l'os !...
13 : Les jardins partagés
Voilà une bonne idée ;
Les légumes s'en félicitent...
14 : Enfin des collines
Pour élever son regard
Plus haut que ses pieds et que le sol...
15 : Le train file à travers la campagne
Ne laissant de trace
Qu'en ce qui m'a, moi-même, traversé.
16 : Alors que la terre
Partout fait le plein
L'homme reste avide !
17 : Que de ruines
Serties de lierres et de ronces...
En l'homme aussi !
18 : Le rêve est de cette argile
Que modèle l'esprit
Egaré et errant dans un songe...
19 : Patient, l'arbre attend
Le bourgeon, la feuille, le nid
Et les chants du printemps...
20 : Le vol des oiseaux
Est un trait d'union
Entre la perte de mémoire et la recouvrance.
21 : Trop de mots, d'analyses
Emondent l'arbre poétique
Et en altèrent la sève...
22 : Les champs ennoyés
Pour rappeler à la Terre
Que, jadis, la Mer était là...
23 : Au mitan des labours de novembre,
Trois chevreuils à la robe rousse
Broutent à bonne distance des fusils...
24 : On a remplacé les arbres
Par des éoliennes qui me font,
Avec les oiseaux, orphelin de saisons.
25 ; Bien des sources
S'en voudraient conter aux cités
L'origine des choses...
26 : Les toupets de clématites
Disent l'emprise sous laquelle
L'arbre va étouffer...
27 : La terre, jamais, ne refuse ses paumes
Au déversement des pluies ;
L'homme, si !...
28 : Tout est là
Tout se tient dans l'offrande
Avec l'oubli que nous en avons...
29 : L'ajonc, déjà en fleurs,
Annonce le proche retour
Du flamboiement solaire...
30 : Les mots ne sont que sable
Sur les grèves de la vie...
La marée seule apporte et remporte...
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