HIROAKI YAMASHITA ANCIENT GRACE PASSEUR DE BEAUTE 2017 TEXTE BRAN DU 27 06
A partir des photos de nature sauvage et forestière d'Hiroaki (Une île du Japon) Yamashita « Ancient Grace »...
Texte : Bran du 26 06 2017
Cadence Books éditeur 1992
Les nuages, comme autant de rêves parfumés se diluant dans l'espace, s'estompant dans les nuées ou revenant en pluie dans l'aridité de nos cœurs...
L'écorce mêle le sang et la sève
Et tous deux bouillonnent dans l'aubier...
Si l'arbre est l'avenir de l'homme ;
nous en sommes aussi le devenir...
L'arbre convoque les ombres afin de clamer le dit de la pure lumière...
La pensée enveloppée de brume...
La pensée maturant en son œuf...
Par la poésie (la poésie en couvaison) s'en vient l'éclosion d'un monde neuf !...
La forêt perfusée de lumière
transfuse en l'homme
sa chaleur sèche ou humide et sa clarté tamisée...
L'Histoire est un fleuve souvent cruel rarement pacifié...
Vivre une Tradition païenne est affaire de puisatiers et de sourciers ; ceux là font jaillir de leur cœur la source première, pure, inaltérée...
Là où les hommes se couchent parallèlement au sol, l'arbre dresse une volonté verticale et ascensionnelle qui le relie au ciel...
Toute une forêt dans une seule goutte d'eau, comme une mémoire enclose dans la transparence du vivre...
La graine à germer...
Le plant à trouver son équilibre...
Il s'ordonnance puis s'oriente dans l'espace, affirme sa verticalité...
Cela l'homme ne sait plus le faire !...
Quand les branches mortes se parent de mousses et de fougères...
La Vie redonne Verbe et conjugue encore...
La forêt est ce féminin dans lequel je m'enfonce retrouvant les racines et l'humus de l'initiale de mon nom...
Au sein du givre, une perle de lumière, s'estompe goutte à goutte...
Par immersion dans l'océan des feuilles, nous sommes submergés d'essentialité...
L'envers d'une médaille ; c'est quand le revers dit !...
L'homme est un arbre que ne recouvre pas la neige...
Délicate, subtile, profonde...
C'est l'image de la beauté que seul le regard du cœur dénude...
Parce que la fougère ployée est une « ombelle de grâce », je me courbe à son contact...
Troncs et branches à la nuit tombée
enchâssent la lumière
comme le ferait un vitrail...
Des feuilles d'érable jonchent le miroir des eaux...
La terre aussi à ses étoiles...
La forêt tout de blanc vêtue...
le noir lui, ne saurait fondre à la saison nouvelle !...
De l'arbre mort,
il n'est resté qu'une chanson
que le pinson chante encore...
Deux maîtres mots :
Origine et primordialité...
Tout alors redevient possible !
L'île ; l'océan l'entoure de ses multiples bras,
la brasse en tous ses contours...
(Comme l'amant fait de l'amante.)...
Midi incruste dans les échancrures des écorces
son or liquide... Les arbres deviennent solaires...
Le vert partout présent
comme un baume de sérénité
passé sur l'arbre et la pierre...
La brume révèle le mystère de l'acte scellé entre le ciel et la terre...
La forêt « univers en rupture d'urbanité »
nous restitue cela dont nous nous sommes
stupidement amputés....
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Hiroaki Yamashita