Histoire d'Eau : la Flora... Bran du 27 09 2014
La Flora... Bran du Sept 2014
Ce n'est qu'une très modeste rivière prenant sa source quelque part au-dessus du village de Saint Alban dans les côtes d'Armor et qui vient à la rencontre du sel de l'océan en se jetant dans l'étang puis dans le port de Dahouët (Le port du seigle et du blé en breton)...
Elle n'a guère connue d'activités humaines si ce n'est d'abreuver quelques rares troupeaux dans un parcellaire très réduit de pâturages...
Elle serpente en effet dans un fond de vallée assez encaissé par endroits et encore assez sauvage et parfois très humide pour ne pas autoriser de cultures ni de quelconque exploitation...
C'est un paradis pour les merles, les fauvettes des rivières et quelques perdrix et faisans sans compter les geais, les ramiers et les buses qui se font, de ces derniers un plat assez quotidien...
Comme il se doit son cours est serpentaire ; un cours qu'elle à taillé dans le schiste.
Des pierres ferrugineuses tapissent son fond d'une mosaïque assez anarchique il est vrai, mais très colorée....
Roseaux et rouches, diverses variétés de fougères et de mousses, bordent ses berges où viennent plonger les racines des aulnes, noisetiers, aubépins et merisiers, quelques chênes aussi...
Peu de vie cependant en ses eaux si ce n'est quelques truites lâchée de temps à autre par la société de pêche , des truites qui font le bonheur du héron ou de la "garzette" qui viennent s'offrir quelques "extras" d'eau douce...
Des demoiselles vertes et bleues viennent faire briller leurs ailes vermeilles le long de cette rivière chantante...
Depuis un an je sillonne pas à pas ses courants et remontent ses flux attentif à toutes les aspérités qu'ils rencontrent en leur course, aux jeux d'ombres et de lumières qui ne cessent de se fuir et de se retrouver jamais identiques mais toujours différents...
Une diaspora changeante de formes et de couleurs, de lignes et de courbes, qui sont une danse permanente et une chorégraphie époustouflante avec lesquels je m'émerveille et me réenchante constamment...
Le bonheur n'existe que partagé, aussi je vous offre ce coffret de pierres précieuses et cet élixir de beauté...
"Flux d'or et d'argent mêlés dans l'alchimie de l'onde et de la lumière,
dans le creuset scintillant, mouvant et émouvant, d'un athanor liquide...
Etre témoin puis ambassadeur ou colporteur, de "cela" qui fait briller et resplendir l'obscurité, l'ombre et la pénombre d'une force lumineuse et claire...
Fluidité extrême de "Cela" qui s'écoule épousant les courbes et les formes de la terre...
Puisse ma pensée, votre pensée, être aussi cet "écoulement" ; ce ruissellement limpide et ondoyant qui contourne ou submerge tout ce qui s'oppose à son passage...
Puisse l'amour, vos amours, avoir un identique parcours...
La vie, toute la vie, réside en ce cours qui sourd d'une source en quête d'un estuaire...
Nulle stagnation, nul croupissement, si ce n'est quand cesse le haut et profond débit de la vie...
Nous ne voyons pas, aveuglés par nos propres éblouissements ; nous ne voyons pas... Le monde, les êtres, les choses, glissent furtifs, vite effacés, sur le verre épais et teinté de nos regards...
Trop peu de "Cela" qui est la vie brute, immédiate, offerte, "interpellative", belle au-delà de notre souffle, ne pénètre en nous à nous en faire frémir et pervibrer...
Pourtant "Cela" constitue la "corbeille de mémoire"....
Etre pénétré en conscience par "Cela", tous nos sens convoqués et invités aux noces, nous fait frère de l'instant et compagnon de l'éternité !...
C'est par la poésie, celle bue à pleine bouche, que nos lèvres se font eau courante.... Et que notre corps retrouve son bain de jouvence...
Et que nos pensées flottent sur le courant porteur qui sillonne la Terre et tout l'Univers....
Nous sommes appelés, à l'exemple des rus et ruisseaux, à la fluidité, à faire circuler en notre peau, en nos pensées, ce sang universel qui irrigue et féconde tous les déserts...
La rivière est l'un des plus puissants fluide qui soit avec celui que l'on appelle l'amour... Soit une force subtile et mystérieuse qui émanne de "Cela" que nous ne saurions définir... une radiation aimante et aimantée... Une émanation des plus étranges qui vient à la rencontre de "l'ange de l'être" !....
Une émanation, une radiation fluidique de nature "à cristalliser les formes si fluides de la vie spirituelle" Paulhan...
Est fluide ce qui est "changeant et insaisissable"....
Ainsi, aussi, la vie qui ne saurait être figée et fixée à demeure, si l'on conçoit qu'elle s'écoule parmi les flux et reflux des marées de l'existence...
La vie est un fleuve au très long cours qui nous invite aux confluences si nous voulons bien nous conjoindre à elle en tant qu'affluent aimant, connaissant, conscient et confiant....
Puisse notre ruisselet d'entendement rejoindre l'océan de compréhension...."
Révélation
C'est le mot
C'est l'image
C'est la merveille
là, sous mes yeux...
Le mariage fabuleux des formes et des couleurs
ne cesse d'enfanter l'enchantement...
Prodigieuses et prodigues que ces noces liquides et fluidiques...
En une seconde défilent des centaines de mondes...
Car tout cela existe que je peux contempler dans le ravissement...
L'appareil photographique ne fait qu reproduire, et encore très partiellement, ce chatoiement, cette myriade de danses colorées...
Croisement, entrecroisement des ondes et des flux, tissages liquides et échevelés... "Architextures" ondines et savantes... Lignes de forces sans cesse renouvelées...
La rivière est magicienne qui fait rejaillir à sa surface tous les secrets du ciel, toutes les ondulations, touts les variations, toutes les fluctuations célestes...
Le soleil, les nuages et les nuées, les vents et les souffles, orchestrent "Cela"...
Et moi, je suis là, les pieds dans l'eau remontant le cours comme un saumon, sachant en bout de course, la Fontaine originelle de "Cela" qui Fût, Est et Sera !..."
Eclats et jets de lumières
coulée d'ambre gris et jaune,
de sèves fougueuses...
Aucune solidification...
Aucune fixation...
Rien que le mouvement...
Tout le mouvement possible...
Une vie profuse, enjouée, alerte
qui bondit et caracole de roche en roche...
Miroir transparent qui renvoi cependant
des prismes de clarté, des gerbes multicolores...
Mille faisceaux convergents qui semblent flamboyer
animés qu'ils sont d'une braise nomade porteuse du feu des origines...
Le frissonnement des eaux trouble les reflets qui en lui prennent fièvre et se forgent et se fondent...
L'eau source de toutes les métamorphoses, de toutes les transformations, siège de toutes les mutations...
Elle transpose toute forme, la dépouille de son visage, pour lui procurer une multitude de figures...
L'eau se rue vers l'aval de son désir...
Rien ne l'arrêtera en son voeux qui se veut se dissoudre dans l'immense, se conjoindre à l'infini...
Nombreuses sont les racines qui puisent au lait blanc de la croissance, qui s'abreuvent à cette voie lactée où se baignent, la nuit venue, l'assemblée des étoiles...
Infinis sont les scintillements qui éperonne le grand coursier et le montent à cru dans une chevauchée qui éclabousse toutes les rives en attente...
Cela est Féérie, Grand Féérie qui nourrit la vision et l'imagination en ce qu'elle révèle de mystères aux mages, aux poètes et aux penseurs qui font allégeance à son pouvoir... de séduction....
Bran du 27 09 2014
suite du parcours...