INTERCELTISME ET HERITAGE DES CELTES ERWAN CHARTIER (2020 10 04 AVRIL)
Oeuvre Gravée de Christian Tual (Suite 2)
De l'interceltisme et de l'héritage des Celtes:
Par Erwan Chartier
in collectif sous l'égide de Philippe Jouet
Celtes et Celtisme... Edition Dumane
« L'interceltisme convivial et ouvert développé ces dernières années peut aussi apporter des réponses et du lien à des sociétés en pleine mutation...
Les Celtes n'ont-ils d'ailleurs pas fait preuve d'une belle constance à revenir sur le devant de la scène et à provoquer des modes plus ou moins durables ? »...
« La civilisation celtique demeure profondément polycentrique et revêt des aspects différents selon les régions et les époques. »
(Pas de notion d'Etat ou de Nation. NDR)
« On peut émettre que l'absence de centralité est à l'origine du fort engouement et des sentiments d'appartenance qui se sont développés au cours de ces derniers siècles. La diversité de ses aspects permet une identification plus aisée....
L'extrême étendue des territoires que cette civilisation a touché explique également la force de l'Héritage des Celtes. »...
« En reflux à partir du IIè siècle avant J.C. les Celtes ont été en grande partie intégrés dans l'Empire Romain à l'exception de l'Irlande et de l’Écosse. Mais cette intégration n'a pas signifié une assimilation totale et un vieux fond celtique a longtemps perduré.
La civilisation Celte ne se limite donc pas à l'Antiquité. Incorporés peu à peu au monde romain, les Celtes ont préservé des caractères communs pendant longtemps.
A l'extrême Ouest de l'Europe, de nouvelles entités indépendantes ont émergé, dont les actuels pays Celtes sont les héritiers.
Christianisés mais conservant des traits cultuels originaux, ces pays Celtes du Moyen-Age ont exercé une forte influence sur le Continent. Par ailleurs durant le haut Moyen-Age, plusieurs entités celtiques préservant entre autre leur langue, ont subsisté à l'Ouest du Continent.
Ces finistères celtiques ont eu alors un rayonnement culturel important, principalement à travers l'activité intellectuelle des moines irlandais ou de la riche « matière de Bretagne » soit un ensemble de récits et de mythes liés au roi Arthur.
Les mythes celtiques font, au Moyen-Age déjà, l'objet de récupérations politiques. Plus tard, les Celtes médiévaux feront également partie des références des tenants de l'interceltisme contemporain. »
L'auteur parle à propos des druides « d'un corps professionnel », formulation qui me convient. La vague celtomaniaque du 18è siècle a eu tendance à présenter le druide comme faisant partie d'un « clergé » ce qui ne saurait être le cas.
Philippe Jouet fait état lui d'une « institution druidique ».
Il n'y a pas eu au temps des Celtes « d'Eglise Celtique » ; le fait d'exercer des fonctions sacerdotales axées sur la notion de « sacrifice » (le service du sacré) et d'exercer une activité intellectuelle en terme de théologie et de mise en œuvre des pratiques religieuses ne recouvre pas et n'implique pas pour autant cette notion de clergé....
L'idée de centralisation de la dimension spirituelle avec une structure cléricale pyramidale, pas plus que celle de nation ou d'état, est étrangère à la pensée celtique... Il n'y a pas de « Vatican » celtique !...
L'île de Mona, (Anglesey) est un sanctuaire parmi d'autres et surtout un « centre de formation et de perfectionnement »....
Les assemblées druidiques sont aussi, périodiquement, un genre de « symposium » permettant aux druides de faire le point sur leurs fonctions, les difficultés rencontrées, les négociations à mener, l'état des sociétés et de leurs relations entre elles etc...
Un corps professionnel peut s'apparenter à une « corporation ». Il est possible que les structures mises en place au Moyen-Age dans la cadre du « compagnonnage » soient inspirées pour partie de l'organisation druidique !
NDR
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