Les dits du corbeau noir

Bran Du     Réflexions     Dec 2023

Le croyance (de quelque nature qu'elle soit) est selon mes conceptions une affaire d'abord toute « personnelle », elle implique de visiter au préalable à toute association extérieure notre « continent intérieur », « intrinsèque » soit la partie obscure et cachée qui nous constitue et dont nous ignorons ou méconnaissons une bonne part...

Il s'agit lors de faire de la Lumière, le plus de Lumière possible ; une « introspection » au sein de notre « continent noir »...

Cela constitue une réelle et difficile mais vitale aventure humaine que cette exploration de l'inconnu de nous-mêmes, en étant volontairement, authentiquement et dynamiquement en quête de nos fondamentaux et de nos désirs et aspirations les plus légitimes afin d'en faire une claire identification...

Cela participe grandement de ce que j'appelle la Quête d'Essentialité...

Une druidesse bretonne (Angèle Vannier) nous disait que la connaissance de « l'inconnu » nous remettrait au monde... La perception et l'entendement de l'Un étant alors connu et reconnu nous serions en quelque sorte mus et animés par ses Energies, ses Forces et sa Lumière...)

La Spiritualité et les pratiques religieuses induites par Celle-ci mais également la dimension philosophique, culturelle, sociale naissent dans notre antre secrète et accessible à nous-mêmes pour autant que nous ayons le désir et la volonté conjointe d'aller en rechercher les bases et les fondements qui nous sont propres au fin fond de notre chaudron alchimique et « magique » fait de science et de poésie comme l'affirmaient les sages et bardes de la Celtie...

Croire ou ne pas croire est une liberté individuelle incontestable et respectable mais ne pas croire et argumenter en ce sens est aussi une façon d'affirmer une conviction qui implique la croyance en ce qui n'est pas et ne saurait être !...

Avant de se conjoindre à des affinités fraternelles et « sororales » extérieures faisant conjonction d'entendements majeurs, il me semble que des préliminaires s'imposent en ce qui concerne nos propres « croyances » et ce sur quoi elles se constituent, se fondent et s'appuient....

Le perspective d'un changement en cours de paradigme sociétal implique tout d'abord une ré-évolution intérieure à chacune et à chacun avant que de se conjoindre à une collectivité ayant désir d’œuvrer dans de mêmes sens et de mêmes orientations....

Si nous voulons vraiment changer ce monde, il nous faut préalablement comme disait Gandhi opérer ce changement en nous-mêmes et cela comporte nécessairement le sens que nous voulons donner à notre vie, la juste place que nous voulons occuper en ce monde et dans l'Univers, les croyances et conceptions spirituelles et philosophiques en capacité d'animer, de dynamiser et revitaliser notre vie, d'inspirer et de stimuler notre créativité et notre imaginaire et des rites et pratiques (pour nous traditionnelles et païennes) permettant de nous connecter individuellement et communautairement avec ce qui pour nous Fût Est et Sera au-delà et par delà toute fin existentielle...

Cela implique de temps en temps d'interroger honnêtement l'état de notre « démarche », de notre cheminement, de nos engagements :

« Est-ce que le Chemin est bien toujours adapté à mes pas, est-ce que mes pas sont bien toujours en adéquation avec le Chemin qu'ils suivent ? »

« L'accompagnement spirituel, traditionnel philosophique qui est le mien est-il toujours en résonance ajustée et accordée avec la partition sacrée que je veux continuer d'écrire et de vivre ? Etc... »

Sans vigilance sur mon état intérieur d'équilibre, d'harmonie et de cohérence, je ne peux prétendre, en cas de défaillance dans ces domaines, offrir aux autres ce dont ils ont besoin eux-mêmes relatif à ces vertus et valeurs o combien structurantes humainement parlant...

Nos fonctions sacerdotales nous amènent à incarner exemplairement l'Anima et l'Animus qu'elles entendent servir de leur mieux et ainsi de témoigner de la réalité de ce qui fait sens, croyance et sacre en notre vie...

Druides ou Femmes consacrées, c'est à cela, à tout cela, (entièrement et pleinement cela) que nous nous sommes engagés par serment à servir toute notre vie lors de nos initiations progressives...

Il m'est très difficile de comprendre que certains ou certaines personnes puissent rompre aussi facilement un tel engagement fait devant l'Innomé, les Dieux et Déesses, les Anciens et Anciennes, les Eléments et les Règnes comme si rien n'était ou ne subsistait des Paroles prononcées et des gestes réalisés lors de leurs initiations !....

Mais, pouvons nous continuer de servir « l'édifice du Sacré » si celui-ci n'habite plus, n'anime plus ou très peu notre maison intérieure ?

Ce sont là des questions conséquentes et il nous appartient d'y répondre avec honnêteté et franchise...

Bien fraternellement     Bran Du