JULIUS EVOLA REVOLTE CONTRE LE MONDE MODERNE (EXTRAITS NOTES COMMENTAIRES BRAN DU 2019) 11 02 FEVRIER
JULIUS EVOLA Révolte contre les monde moderne (extraits)
(Editeur Guy Tredaniel l'Age d'Or)
CE DOSSIER, assez long il est vrai, mais "copieux", devrait, je pense, requérir particulièrement votre attention car il est de prime actualité et met en parallèle, en confrontation pertinente, notre société moderne et les "valeurs" du monde dit traditionnel auquel l'auteur fait ample référence et recours...
Il montre que ces deux mondes ne sont pas nécessairement totalement antinomiques, que des ponts et passerelles sont peut-être parfois possible, mais sujets à controverses argumentées...
Les inquiétants et interpellateurs constats de situations critiques qui se présentent à nous, nous amènent à faire face à nos responsabilités et à veiller sur nos libertés de plus en plus menacées comme on le sait...
Le Druide que je suis et la Tradition que je m'efforce d'incarner ne sauraient en aucun cas se tenir à l'écart de tels enjeux et de tels périls humanitaires et planétaires de surcroît...
En Introduction ce texte de Lao Tseu !
le Tao The King Chapitre XV
« ...Ceux de jadis étaient des maîtres habiles, ils étaient en union secrète avec les forces invisibles.
Si profond qu'on ne saurait les connaître ; c'est pourquoi l'on ne peut qu'à grand peine décrire leurs aspect extérieur.
Hésitants comme qui traverse un fleuve en hiver, prudents comme qui redoute de toutes parts ses voisins ; réservés comme des invités, s'effaçant comme glace fondante, simples comme matières brutes, ils étaient vastes comme la vallée sans plus de transparence que l'opacité même.
Qui sait (comme eux) dans le silence éclairer peu à peu les ténèbres ? Qui sait (comme eux) peu à peu, à la longue, engendrer la sérénité...
Celui qui reste dans cette voie ne désire nulle abondance de biens car c'est seulement parce qu'il est démuni, qu'il peut être humble, éviter de nouveau, et atteindre l'accomplissement. »
…///...
Notes : Bran du le 10 02 2019 :
« Eclairer peu à peu les ténèbres », n'est-ce pas cette même sage invitation que l'on retrouve parmi les enseignements premiers du Barddas ( Livre des Bardes) quand il nous est recommandé d'amoindrir l'emprise de l'obscurité afin que rayonne davantage la Lumière ?
Si le mot « homme » est issu du mot « humus » il a aussi donné le terme « humilité », nous devrions songer à cela plus souvent n'est-il pas ?
C'est à partir de la conclusion de cet ouvrage que je vous propose de partager la vision et les conceptions de l'auteur sur l'état de notre société moderne...
…///...
« … Il y a en effet un « déclin de l'Occident » (toutefois celui-ci n'est pas une réalisation qui relève d'un « déterminisme » nous dit l'auteur.) "Nous ne croyons pas qu'agit ici un destin différent de celui que les hommes se sont créé. Le fleuve de l'histoire suit le lit qu'il a lui-même creusé. Mais affirmer qu'on peut encore changer la direction du courant alors que celui-ci est devenu impétueux et total, qu'il est sur le point de déborder, n'est pas le genre de choses qu'on puisse faire aujourd'hui à la légère.
Le fait de savoir si, après la fin du présent cycle, une nouvelle phase ascendante, présentant une certaine continuité avec les phases antécédentes, pourra commencer – voilà qui reste indéterminé. …///...
Dans tous les cas de figure seul un retour à l'esprit traditionnel dans une nouvelle conscience unitaire européenne pourrait sauver l'Occident. Or, qu'est-ce qui, aujourd'hui, pourrait vraiment servir de base à ce retour ?...
Nous avons dit : dans une conscience unitaire européenne.
C'est là le vrai problème. Il s'agirait, pour l'Occident, d'un retour à la Tradition au sens le plus profond, universel, unanime, compréhensif de toutes les formes de vie et de lumière.
La Tradition renvoie donc ici à un esprit et à un ordre unique, qui s'impose souverainement à chaque homme, dans tous les groupes d'hommes et dans tous les secteurs de l'existence... …///...
Si font défaut les conditions internes et externes pour que « toutes » les activités humaines puissent recouvrer un sens, pour que tous les hommes puissent tout demander à la vie et, la portant à hauteur d'un rite, d'une offrande, puissent la faire graviter autour d'un axe qui ne soit pas seulement humain – alors tout effort est vain, il n'y a pas de graines qui puissent germer, alors l'action d'une élite reste paralysée.
Mais ces conditions, aujourd'hui, précisément, sont inexistantes.
L'homme, présentement plus que jamais, a perdu toute possibilité de contact avec la réalité métaphysique, avec ce qui se tient avant lui et derrière lui. …///...
Chez l'homme moderne, il y a un matérialisme qui, vieux de plusieurs siècles, est désormais devenu une structure, une donnée constitutive de son être. Sans que la conscience périphérique ne s'en aperçoive, ce matérialisme étouffe toute possibilité, dévie toute intention, paralyse tout élan, réduit tout effort même correctement orienté à une stérile et inorganique « construction ».
Il faudrait une « purification » totale, une mise à nu qui n'épargne rien, pour libérer le dernier homme de ses concrétions, de son »Moi », de son orgueil et de ses œuvres, de ses espoirs et de ses angoisses. Le « progrès » est allé si loin que c'est là la condition pour qu'un point de référence transcendant puisse être reconnu de nouveau. (…///...) Au point de réabsorber et de racheter dans une pureté nouvelle tout ce qui a été profané et dégradé.
Mais tant et tant encore... à converger vers un idéal de puissance ou de prospérité illusoire et vide de sens.
(Le terme de « pureté », ici employé, n'est en aucun cas à relier avec une idée raciale, s'il était besoin de le préciser. NDR)
Il faut en finir avec les compromis et les adaptations. Le jeu avec les compromis et les adaptations n'a que trop duré et n'a rien pu contre la désintégration de l'Occident. »
Ou la religion (au sens moderne du terme) redevient unanime, absolue, manifeste de nouveau la puissance présente et agissante du transcendant, ou elle n'est rien.
Spirituellement, une tradition qui n'est plus qu'un système de foi et de théologie de séminaire, de symboles et de rites dont le sens le plus profond n'est plus compris, ne peut pas agir en mode universel et vivifiant.
Le catholicisme exerça en Occident une action anti-traditionnelle plutôt que traditionnelle...(...///...)
Il constitua une espèce de barrière qui bloqua la possibilité de donner au corps de l'Europe une spiritualité conforme à son essence, une spiritualité reflétant donc ce que nous avons appelé la Lumière du Nord.
…///... L'homme catholique qui se croit être un homme de la tradition s'arrête à mi-chemin, car il ignore les premiers maillons de la chaîne des causes, et surtout, ne tient pas compte du monde des origines et des valeurs absolues....///...
L'Occident est en train de rompre avec une spiritualité qui n'est pas la sienne ; mais d'autre part, dans ses formes propres, l'esprit lui fait défaut, et il semble incapable de se donner une spiritualité. On peut donc penser que le déclin s'accomplira inévitablement...
…///...
La conception prédominante dans les anciens enseignements traditionnels ; c'est que (…///...) il n'y aurait pas renaissance et relèvement progressifs, mais un nouveau commencement, une mutation brusque, correspondant à une manifestation d'ordre divin et métaphysique...
Une des nombreuses illusions à combattre est celle qui consiste de s'efforcer de voir une logique supra-ordonnée dans les processus de dissolution, c'est estimer que d'une manière ou d'une autre, le monde ancien devait périr pour donner lieu à un monde nouveau vers lequel malgré tout, nous serions aujourd'hui en marche...
Le seul monde vers lequel nous marchions aujourd'hui (...///...)
c'est simplement celui qui recueille et récapitule sous une forme extrême ce qui a agi pendant la phase de destruction.
Ce monde est tel qu'il ne peut servir de base à rien, qu'il ne saurait offrir une matière pour que de nouveau puisse se manifester en lui, fût-ce sous une forme différente, des valeurs traditionnelles. Car ce monde, en effet, ne représente que la négation organisée et incarnée de ces valeurs.
Pour la civilisation moderne considérée globalement, il n'y a pas d'avenir au sens positif.
Les possibilités encore offertes ne regardent qu'une minorité...
A côte des grands courants de ce monde, il existe encore des hommes ancrés dans des « terres immobiles ». ce sont généralement des inconnus qui se tiennent à l'écart de tous les carrefours de la notoriété et de la culture moderne.... Ils gardent les lignes de crête et n'appartiennent pas à ce monde... Bien que dispersés sur la terre, s'ignorant souvent les uns les autres, ils sont invisiblement unis et forment une chaîne incassable dans l'esprit traditionnel. …///...
Grâce à ces hommes, la Tradition est présente partout, la flamme brûle secrètement, quelque chose rattache encore le monde au supramonde. Ce sont les « veilleurs »... …///...
Mais il s'agit là d'une chose qui concerne une minorité, et il ne faut pas en attendre qu'il en sorte une variation appréciable de l'ensemble des destins...
…///... Il est bon que ces « témoins » existent, que les valeurs de la Tradition soient toujours indiquées... même si ces valeurs ne peuvent pas s'incarner aujourd'hui, elles ne se réduisent pas pour autant à des « idées ». Ce sont des « mesures ». Si cette capacité de « mesurer » disparaissait alors complètement alors, en effet, la dernière nuit descendrait sur le monde...
Ne veillons qu'à une chose : à rester debout dans un monde en ruines...
Ceux qui saurons résister alors serons plus grands que les hommes d'autrefois...
Rendre bien visible les valeurs de la vérité, de la réalité et de la Tradition à ceux qui aujourd'hui, ne veulent pas de ce monde et cherchent confusément « autre chose », cela signifie fournir des soutiens afin que la grande tentation ne l'emporte pas chez tous les hommes, alors que la matière semble devenue plus importante que l'esprit. …///...Favoriser l'expérience d'une vie et d'une liberté supérieures... (Impliquant une orientation vers la transcendance.) …///...
« Les ponts sont coupés, il n'y a plus d'appuis, il n'y aura plus de « retours » en arrière, il n'y a qu'à avancer... »
….////...
Commentaires Bran du
Ce que nous pouvons essentiellement retenir de cette analyse de la société moderne par Julius Evola :
L'émergence d'une conscience unitaire européenne...
Un retour à l'Esprit Traditionnel (profond, universel, unanime, compréhensif de toutes les formes de vie et de lumière.)...
(Un esprit et un ordre unique donc.)
La nécessité de recouvrer un sens à donner aux activités humaines... de porter la Vie à hauteur d'un rite, d'une offrande, faire qu'elle gravite autour d'un axe qui ne soit pas seulement humain...
Nécessité d'une « mise à nu » ; d'un purification totale ; (d'un nettoyage complet du corps du cour, de la pensée, de l'âme...)
Nécessité de trouver ou de retrouver un « point de référence » « transcendant » (racheter par une pureté nouvelle tout ce qui a été dégradé et profané.)...
Le constat qu'il n'existe plus de contact avec la réalité métaphysique...
La prédominance d'un matérialisme étouffant devenu une donnée constitutive de l'être qui fait que celui-ci progresse vers un idéal de puissances illusoires et vide de sens...
Plus de compromis ou d'adaptation envers une société qui ne peut plus servir de base à rien... Une société qui nez représente que la NEGATION organisée et incarnée des valeurs traditionnelles.
(Ce monde tel qu'il est n'a aucun avenir positif)...
Retour à une religion redevenant unanime, absolue, qui manifeste de nouveau une puissance présente, agissante et transcendante...
Redonner au corps de l'Europe une spiritualité conforme à son essence (une spiritualité reflétant la « lumière du Nord », les origines et valeurs absolues de cette « lumière »)...
L'Occident est en train de rompre avec une spiritualité qui n'est pas la sienne, mais l'Esprit fait défaut à cette Europe...
Une mutation (d'ordre divin et métaphysique) brusque est souhaitable et non l'accomplissement d'un cycle de mort et de renaissance qui s'inscrit dans une durée plus ou moins longue...
L'espoir est dans les mains d'une minorité...
Grâce à quelques uns que l'on pourrait appeler des « veilleurs » la Tradition est partout (certes essaimée, isolée, dissimilée, discrète) ce qui fait que quelque chose rattache encore le monde au supramonde...
Une invitation aussi à favoriser l'expérience d'une vie et d'une liberté supérieures (orientée vers la transcendance)...
Il n'y a qu'à avancer (nulle autre possibilité.)...
Chacun pèsera objectivement et à l'aune de ses propres conceptions et convictions, la teneur et la porté des propos ci-dessus... L'expression de son libre arbitre et de sa libre critique est comme toujours recommandée (et cela vaut d'ailleurs pour tous les articles publiés sur ce blog)...
Personnellement, ce constat à de la pertinence et certaines analyses me paraissent fondées, d'autres demanderaient un approfondissement, un élargissement et des précisions...
Pour ma part cela me permet de poursuivre à mon niveau la réflexion qui suit....
Notes Bran du (Suite)
Préambule :
(Les propos qui suivent n'engagent comme toujours que leur auteur qui ne prétend détenir aucune « certitude», mais explore, visite et revisite, questionne, approfondi et prolonge certaines « celtitudes » qui lui sont « propres », mais aussi de nature à être partagées peut-être si elles peuvent collaborer, à leur modeste niveau, à une réflexion plus généralisée qui s'impose plus que jamais.)
De quel point de transcendance disposons-nous aujourd'hui qui fasse convergence d'entendement ; qui soit vecteur de cohérence sociale communautaire et qui soit la résultante de synergies d'énergies nées à travers un processus individuel étendu et élargi de « conscientisation » ; une conscientisation fondée, conçu, déployée dans un axe et une direction qui soient de nature « symbiotique » ; c'est-à-dire en osmose, en accord, en résonance, en affinité avec la VIE sous toutes ses formes passées, présentes et en devenir ?...
Ce « point d'équilibre et d'harmonie » (de « vérité ») dont le Barddas celtique nous entretient en ses recommandations premières, ne serait-ce pas la VIE en tant que telle, laquelle peut réunir, rassembler, faire converger avec toute la compréhension, le désir et la volonté requise, la lucidité objective, réaliste et éclairée ; les pensées, outils, et méthodes adéquates, une vaste communauté humaine qui fasse « unité » au sein de son singulier pluriel ?...
(L'idée symbolique, analogique, que chacun et chacune d'entre nous sont un « Arbre de Vie » orienté vers la symbiose avec les autres et non en compétition conflictuelle et meurtrière avec eux et que chaque arbre est « utile » à la forêt, comme la forêt elle-même est « utile » à chaque arbre.)...
La démarche proposée et soumise à réflexions :
la quête objective d' un « Point référent » seul apte à réguler, seul en capacité de transcender les contraires opposés, les dualités antagonistes, seul habilité à faire médiation et conciliation au plus haut niveau de l'aspiration humaine à vivre la Vie, à la vivre de son mieux, à la protéger de son mieux, à la pérenniser de son mieux pour soi et les autres, pour soi et tous les autres règnes et créatures !
Nous est-il vraiment impossible de faire Cercle concentrique, égal, fraternel, solidaire, autour de ce Noyau, de ce Moyeu central qu'est la Vie pour tous et chacun et pour tout le sagement créé, présent et en devenir ?...
Nous avons, avec ce « Moyeu de Vie », la figure analytique, sensible, émouvante, symbolique, mythique, analogique, qui invite, autant les sens que l'intelligence associée, à une conception qui fasse équilibre et harmonie au sein de tout ce qui divise, sépare, distend, exclu, éloigne, porte à affrontements et à conflits...
L'Esprit de Vie, l'Anima de Vie, l'Essence de Vie, se doivent d'être nos Référents, nos Points Sources, nos Racines Mères...
Là est le transcendant, là la vertu opérative, efficiente des nécessaires conciliations et réconciliations !...
Qu'est-ce qui importe, se devrait d'importer majoritairement le « plus » pour soi-même, l'autre, les autres et tout le « Vivant de la Création » sinon la Vie elle-même ?...
Le « Parti du Futur », le « Mouvement du Futur » , ne s'inscrit dans aucune institution, dans aucun « parti politicien », ne s'inféodera à rien qui ne soit ou qui n'aille à l'encontre de la Vie...
Le rayonnement généreux, bienfaisant et bienveillant de Celle-ci se diffusera à travers ceux et celles qui se revendiquent porteurs et dispensateurs de cette Vie au sein du Parti et du Mouvement qu'Elle seule peut durablement et universellement fonder...
La Tradition est la première servante de cette Vie pour laquelle elle a pris initialement et élémentairement parti en s'inscrivant pleinement dans le mouvement de Celle-ci...
Cette Vie résulte d'un Principe, d'une Essence et de leurs Animas (à défaut de pouvoir humainement nommer l’Innommable.)...
C'est là l'Oeuvre majeur, l'Alchimie opérative de toutes les alchimies qui consiste à « spiritualiser » la Matière que nous sommes, femmes et hommes, afin de l'associer par consentement approuvé, lucide et éclairé, à « l'Expérience » que l'on pourrait appeler Loi des Cycles et de « l'Evolution », (Loi régissant tout le Cosmos, tout l'Univers, toute la Nature et nous-mêmes) où tous et chacun contribuent, selon leur bon vouloir, leur libre volonté, à la « collecte d'informations » nées de la dite « Expérience »...
Notre Vie se peut « informer » le monde ; les Forces, Energies et Lumières, qui circulent en ce monde comme le sang en nos artères et la sève dans le printemps des arbres et des plantes !...
C'est parce que nous sommes cette Vie, en cette Vie, avec tout ce qu'il nous faut pour apprendre, connaître, entendre, faire, discerner et comprendre que nous sommes la Vie en « pensées » , en « songes » et en « actions »....
Avec elle nous contribuons à animer le « présent » du monde (et des mondes), mais aussi le futur de celui-ci (ou de ceux-ci)...
La Tradition est au cœur, au sein même, de cet « entendement suprême », les Grands Anciens, les Grandes Anciennes ont été les serviteurs de cet Awen qui rayonne à travers la Vie, qui est « Verbe », « Souffle » et « Soleil de Vie »...
…...............
Je connais des êtres pétris d'humanité qui devant les fléaux accumulés de nos actes délibérément génocidaires de la Vie laissent ruisseler sur leurs joues, sur leur cœur meurtris, des larmes chargées d'un sentiment d'impuissance et de désolation tant se perpétue et s'amplifie le « Meurtre du Vivant »...
Ne cesse, chez eux, de tourner comme dans un manège infernal cette éternelle question : Que puis-je faire ; que puis-je faire face à ces déferlantes d'annonces meurtrières qui chaque jour déferlent sur le rivage de mes émotions, renversent et pulvérisent mes espérances ?...
Nous pouvons et devons avoir des réponses individuelles à cela et certains d'entre nous, non seulement les exposent, mais plus encore les incarnent là où ils sont, avec les moyens dont ils disposent ou qu'ils inventent ou créent pour leur donner les outils adaptés à leur réalisation...
Ce sont là des initiatives locales, personnelles certes, mais elles sont plus nombreuses qu'on ne le pense ; elles se confortent et se partagent mutuellement et ont ainsi valeur d'expérimentation et de témoignage, d'audace et de courage, d'authenticité et d'exemplarité et sont, de ce fait et ainsi, porteuses, socialement, d'heureuses et souhaitables « contagions »....
Nombre de contemporains se complaisent et pataugent dans la « fange normative et formatée » résultant de leurs pensées et de leurs actes, mais d'autres résolument s'exonèrent de cela, épurant régulièrement ce qui serait de nature à les « salir »
(y compris mentalement, moralement) et faisant de sorte de rester dignement, courageusement, « propre » et « debout » dans leur corps comme dans leur cœur...
(Ce que J Evola traduit par le besoin de « pureté ».)
A ces réponses « individuelles », qui sont réponses en dignité d'être face à la submersion du paraître, manque cruellement, désespéramment, une réponse collective qui fasse l'économie du superficiel, des divergences « formelles », de la petitesse, de la médiocrité, et surtout des égoïsmes surdimensionnés, tout cela qui entretient la stérilité du cœur et de la pensée et qui lacère le tissu communautaire au point d'en faire des haillons et des chiffons dont se couvrent encore les plus déshérités et les plus délaissés d'entre nous !...
Le « défaut d'esprit » dont fait état l'auteur précité ne relève que de la communauté humaine car l'Esprit est permanence et immanence, il souffle où il veut, quand et comme il veut.
Il en est de même des mythes et des archétypes qui n'appartiennent pas à « l'Histoire »...
La connexion ou la reconnexion à ces « substances vitales » à cette « Eau de Vie », à ce « Feu de Vitalité », par chacun ou chacune d'entre nous, est parfaitement « opérable » à tout instant !...
Nous sommes urgemment convoqués au sommet des convergences majeures qui englobent objectivement toutes nos « réalités »....
Sans cette convergence d'entendements sur les priorités de l'existence, sur la plus juste et possible des répartitions entre ceux qui possèdent au-delà de toute « acceptation » et tous les dépossédés, sans que les besoins biologiques primaires ne soient assurés à chaque membre de toute population, alors, oui, ce monde inique peut s'écrouler, doit s'écrouler...
La base, l'assise, le fondement de toute société ; c'est l'ensemble de « matériaux » qui font socle et ciment et qui en assure une ferme solidité... Sans cela pas d'élévation qui ne tienne, pas de stabilité...
Cela s'appelle aussi la cohérence, celle qui fait qu'une architecture pensée et appliquée construit un édifice qui peut s'élever parce que les fondations autorisent et permettent, confortent, sécurisent, cette élévation...Toutes « charges » régulièrement réparties...
Ce qui vaut pour un « bâtiment » vaut aussi pour la pensée, pour tout « projet de société » qui se veut aider l'homme à se construire et se construisant, à faire « société » !...
La division, la séparation, le cloisonnement, la désolidarisation, l'indifférence, le « déni » de réelle communauté de destin, tout cela appuyé sur l'individualisme exacerbé et politiquement et économiquement entretenu, contribue à faire de la société un éparpillement, une dislocation, une bi-partition entre des « privilégiés » qui manœuvrent aux commandes et ceux condamnés, par les premiers, au rendement, à la compétition outrancière, à la servitude, à la soumission et à la forte dégradation de leur santé physique et morale...
Cela poussé à l''extrême entraîne les « génocides » humains contemporains que nous savons et la disparition de nombreuses espèces animales de surcroît avec la forte et très inquiétante dégradation de l'environnement naturel et la mise en grand péril du destin planétaire !...
Il n'est de cri plus fort au monde que celui que fait jaillir l'injustice et l'iniquité !...
A ce titre et à ce sujet :
La « société » est confrontée pour la majorité qui la compose à ce renforcement d'une « autorité » liberticide et donc arbitraire pour faire subsister une entière inégalité et entretenir un différentiel intolérable et sans cesse croissant entre richesse et pauvreté, entre « munis » et « démunis », entre imposition maximale et exonération frauduleuse et éhontée, entre droits et devoirs, entre moralité et immoralité, entre entendement et déni, entre humilité et arrogance, entre légitime et exemplaire représentation et usurpation et détournement de délégation...
Il n'y a jamais par exemple autant eu de disproportions de traitement vis-à-vis de l'impôt et de son légitime recouvrement.
De même de largesses octroyées à une « grande fortune » qui par ailleurs finance des spécialistes pour échapper à l'impôt !
De même entres les rémunérations et autres avantages accordés à un « grand patron » lors de son départ à la retraite et les licenciements qu'il a opéré dans son entreprise ; licenciements qui singulièrement et anachroniquement ravissent en dividendes les actionnaires et accroissent la fortune des dirigeants !... (Ceci au prix parfois de plus d'une cinquantaine de « suicides » survenus parmi le personnel cadre et non cadre dans la dite entreprise !)...
Tout ceci ne fait qu'alimenter bien entendu le puissant sentiment d'injustice qui en résulte tout naturellement...
…///...
L'épineux problème de la « représentation »...
Il n'est pas possible qu'une masse d'individus soit en mesure et en capacité de gérer et d'organiser la masse elle-même et cela pose le délicat problème de la « représentation » ou de la « délégation »...
La démocratie est censée illustrer et mettre en pratique « le gouvernement du peuple par le peuple », mais l'usage et le fonctionnement de cela rend impératif une structure représentative issue d'une élection libre et contrôlée faite au sein de la communauté d'appartenance.
Au premier temps de la dite démocratie, elle était réalisée en direct, en Grèce ou en Islande par exemple et à main levée le plus souvent, mais cela n'est plus possible lorsqu'on dépasse un certain nombre d'individus rassemblés pour gérer au mieux leur communauté d’intérêts individuels et collectifs...
La haute instance représentative concentre les « pouvoirs » (politiques, économiques voir religieux etc) « délégués » et ces pouvoirs échappent le plus souvent aux « autorités de contrôle » (quand il y en a et pour autant qu'elles ne soient pas elles-mêmes inféodées aux dits pouvoirs ! Elles sont censées, comme pour la justice par exemple, être « indépendantes »)...
Hors le pouvoir contient en lui-même le germe de la corruption et de l'abus et celui-ci à forte tendance à se développer dans des proportions telles que cela peut aboutir... à une dictature !...
On comprend alors que, sans cesse déçus, bafoués, trahis par ses représentants censés demeurer dans une éthique de confiance, dans une parfaite déontologie de représentation, qu'une population donnée soit en révolte ouverte avec l'immoralité outrancière et éhontée du monde « politique » et de ses institutions sujettes, par ailleurs, à d'énormes scandales répétitifs et récurrents qui exaspèrent et alimentent la dite révolte légitimement fondée...
Un exemple de société qui peut nous interpeller :
Dans le monde Celtique ( par exemple), organisé en classes fonctionnelles interdépendantes les unes des autres, le pouvoir est délégué à un membre de l'aristocratie ; le roi, mais celui-ci ne peut prétendre à cette royauté qui si il est digne d'assumer une positive gérance ; une gérance dont il aura à rendre compte d'ailleurs y compris sur sa vie si la qualité de celle-ci n'est pas celle attendue !...
Par ailleurs le Druide, qui « parle avant le roi », assume pleinement son rôle de sage conseiller sans interférer dans l'exercice de la fonction royale elle-même !
Le druide maintient le roi dans un ensemble de dispositions qui le contraignent à assumer au mieux son exercice royal. Le roi est entouré d'interdits divers et variés qui l'obligent à un exercice permanent de conscience en quelque sorte qui évite les écarts et les dérivations préjudiciables au peuple et à sa fonction.)»
La souveraineté attribuée relève de ses compétences et qualités telles qu'elles ont été reconnues par les « électeurs »... mais aussi d'un Féminin (la Reine) sans laquelle nulle nomination n'est possible et qui exerce elle-aussi un « jugement » sévère sur l'aptitude du roi à « régner »...
Nous avons là l'exemple d'une délégation suprême qui repose en amont sur la validation d'une candidature soumise à appréciation réelle des aptitudes mises en avant et pour partie déjà expérimentées ; des aptitudes mises en permanence « sous contrôle » et pouvant amener à déchéance voire à sanctions si elles ne trouvent plus leur juste et raisonnée application !...
A ce niveau la royauté est aussi facteur et vecteur d'unité et donc de cohésion. Elle symbolise aussi toutes les valeurs celtiques puis « chevalereques » qui se sont retrouvées autour de la « Ronde Table » dont les aventures et les épopées continuent sur tous les continents de répandre un idéal quasi universel qui ne saurait disparaître sans que le monde ne disparaisse avec lui !...
Dérives, duperies, tromperies, mensonges, déviances et perversité...
Nombreux et parfois courageux sont les films documentés et argumentés o combien qui démontrent, preuves à l'appui donc, que de très nombreux chefs d'état et pas des moindres ont encore très récemment plus qu'abusé de leur mandat électif avec hélas bien du sang sur les mains quand leurs décisions ont eu une portée telle que des pays entiers ont été ensanglantés, soumis à leur diktat, pillés et détroussés de leurs ressources, on fait l'objet d'une destruction délibérée puis d'une reconstruction bénéficiant aux destructeurs, soient des procédés les plus « immoraux » qui soient et opérés sans vergogne sous couvert de « civilisation », de « démocratie » et « d'humanité » à « instaurer ou restaurer » !!!
L'odieuse collusion entre finance, économie et mandat électif met donc le monde à feu et à sang et se partage celui-ci comme on partage un gâteau géant au détriment d'une assistance condamnée pour partie non négligeable à mourir de soif et de faim où sous les bombes censées apportées un modèle exemplaire de société ; bombes colportées par des bombardiers envoyés à cette fin et en provenance de la dite société « exemplaire » !...
L'inquiétant n'est pas tant, face à cela, face à ces aberrations monstrueuses et stupides, que des adultes « conscientisés », poursuivant une étape de maturation de cet « éveil de conscience» revendiquent un droit en « dignité de Vie » et portent la « révolte » individuelle dans la « rue », non et bien au contraire, mais que la « jeunesse » ne s'implique pas elle davantage dans cette révolte qui concerne aussi son propre devenir !....
L'une des difficultés majeures consiste dans le fait que la complexité de notre société est telle, que les imbrications entre les structures, fonctions, organisations ainsi indissociablement entremêlées ne font plus qu'une pelote entièrement constituée de nœuds, ce qui rend impossible de « dé-tricotage » de tous ces appareillages...
La roue censée faire avancer la société n'est plus qu'un ensemble de rustines posées les unes sur les autres et ce, dans un état d'usure on ne peut plus, lui, avancé !...
Si l'Univers, relativement simple à son origine supposée poursuit une hyper complexification et que la compréhension de celui-ci implique de remonter aux primes commencements envisagés, n'en-est-il pas de même pour mieux comprendre, plus « simplement mais efficacement » notre société ?
Ce n'est là qu'une longue suite de causes à effets, d'origines à conséquences... Qu'est-ce qui nous a amené au stade où dotés de la Vie nous faisons tout pour y porter atteinte et la mettre en grand péril ?...
Cette pelote organisationnelle, cette roue usée jusqu'à la corde ne nous sont plus d'aucune utilité (si ce n'est celle de comprendre comment et pourquoi elles en sont arrivés à cet état.)...
(Et, par la même occasion de jeter pelote et roue, pour concevoir fort de nos apprentissages et expériences de bien d'autres façons de tisser de véritables et solidaires liens et d'aller de l'avant sur d'autres bases dynamiques dotées du moteur de l'Utopie laquelle n'est pas le but, mais bien le moteur !)...
Aldous Uxley dans le « Meilleur des Mondes » évoque le fait que notre société est comme un train qui file à une vitesse démesurée vers un immense butoir... mais que l'on n'est pas obligé, ce constat établi, de rester dans le dit train !...
Sans avoir à quitter ce train et sa course folle avec grand péril, on peut simplement décrocher le wagon dans lequel on se trouve !...
On sait, on en a l'exemple vérifié, qu'il arrive qu'un homme seul ou qu'une femme isolée, parvient en tant qu'individu à changer la face du monde (mais ce, toutefois, pour le pire autant que pour le meilleur.)
C'est très souvent un groupe, une petite communauté, (avec ou sans éthique conceptuelle) de « penseurs », « d'expérimentateurs » porteurs d'imagination, d'inspiration, d'intuition, d'invention, de novation , de créativité qui sont à l'origine de grands changements...
Plus que rares sont les changements instaurés par une grande masse d'individus sans que ceux-ci n'aient bénéficié pour cela d'une pulsion amenée par l'un ou quelques-uns d'entre eux...
Cela pose la question du pourquoi d'une élite et de leaders indispensables à de tels profonds changement...
Quand on demande aux français, sous forme de sondage, en qui ils feraient confiance pour les mener vers un meilleur devenir et avenir, aucun homme politique n'est cité ! Ne sont cités que des personnes issues de la société civile dont les paroles se traduisent fidèlement en actes et dont le comportement est réellement « exemplaire » !... Dont acte !...
Quand les « politiques » (des élus défaillants) perdent pieds, ils en viennent aux mains par force armée interposée et renforcent de surcroît la mise en œuvre de mesures de plus en plus liberticides faisant levier avec les peurs réelles et celles « organisées » afin de faire céder par ce chantage « à la sécurité » ceux qui refusent de se faire déposséder de leur seul moyen (n'étant pas par ailleurs écoutés, niés et déniés dans leur légitimité) de défense et de révolte...
Nous sommes ici en pleine actualité, la peur étant passée dans l'autre camp (qui le plus souvent l'entretient, la manipule et « l'exerce » à son profit), il y a perte de « contrôle », une masse n'obéissant plus aux ordres, il y a lieu de la remettre à la place dont elle ne devrait pas bouger et ce, avec tout le cumul de « mesures démesurées»dont le « pouvoir » dispose y compris celui fort utilisé de discrétisation du bien fondé de la révolte à travers les débordements réels et regrettables voir provoqués qui surgissent au sein des manifestations... (Objets comme on sait de tentatives de « récupération » , d'infiltrations et de détournements idéologiques à finalité « politique» extrême !...
Il s'agit là de constats que tous et chacun peuvent faire, d'états de situations assez « opaques » ou rendues opaques où il est difficile de se faire une opinion et un juste discernement (vu l'ampleur des « désinformations » qui circulent parfois à cet effet)...
Il ne saurait y avoir de solutions à cela ou qui ne peuvent être alors qu'un retour aux « équilibres, au plus justes et équitables mesures » ; toute action extrême en paroles et en actes concourant à entretenir les problématiques voire à les accentuer...
L'excès, l'extrémisme, sont l'ennemi de toute cause et de toute recherche sincère « d'harmonie » !...
Ce retour aux équilibres, à l'harmonie, à la juste « mesure », à la cohérence, à la concorde, à l'accord ajusté, à l'équité, à la solidarité, à la vérité de ce qui est juste et vrai, à la dignité d'être et d'acter sagement, tout cela est bien d'autres vertus, relèvent notamment des « valeurs traditionnelles » dont nous a entretenu Julius Evola et en lesquelles il voit (comme moi-même d'ailleurs) de fortes potentialités de « résolutions » pertinentes et efficaces à nos problématiques modernes... A SUIVRE DONC !