L'AFFAIRE ? BRAN DU 2018 17 01 JANVIER
L'affaire Bran du 17 janvier 2018
Elle fît à l'époque grand bruit dans ce hameau de basse Bretagne rassemblant une centaine d'âmes sous une douzaine de toits....
Vilaine affaire que celle-ci qui ne fut jamais élucidée...
Ce que l'on appelait à l'époque la « criminelle » détacha sur place la fine fleur de la police d'investigation, le plus fin limier qui soit ; un inspecteur dont la renommée n'était pas déméritée loin de là...
L'enquête dura plus de trois années sans qu'on ne pu déterminer le mobile ni l'auteur de ce méfait... On dû se résoudre finalement à la classer ; l'auteur du forfait perpétré n'ayant pu être identifié...
Bien des hypothèses furent émises qui tentèrent de relier les causes aux effets produits, mais en vain... Toutes les théories s'écroulaient d'elles-mêmes...
La presse régionale s'empara de cette énigme qui ne tarda pas à faire la une des journaux nationaux...
Ce hameau de quelques feux n'avait jamais connu une telle animation et agitation de toute sa rurale histoire...
On employa tous les moyens de détection possible. On fit usage des dernières techniques scientifiques qui s'avèrent impuissantes pour soulever le voile épais du mystère qui ébranla fortement la sérénité bocagère de cette population d'agriculteurs et d'éleveurs...
On tourna longuement en rond sans trouver le fil qui aurait permis de dérouler la pelote des événements et d'en comprendre les articulations majeurs et les subtiles mécanismes...
Bien des supputations furent émises, mais aucune ne permit d'aboutir à une preuve irréfutable et recevable de ce fait par le juge d'instruction venue spécialement de la grande ville voisine...
On piétinait, il est vrai et l'on n'avançait point dans ce brouillard qu'aucun trait lumineux ne pouvait dissiper...
Chaque foyer fut visité, fouillé de fonds en comble.
On interrogea plus d'une dizaine de fois chaque habitant et ce quelque soit son âge, mais, hélas, sans résultat, sans début probant de pistes...
On monta un dossier pour chacun et chacune, on fouilla le passé de tous, leurs liens, leurs relations, leurs antécédents éventuels mais rien ; rien de rien !
Ce fût un territoire parfaitement circonscrit et examiné à la loupe.
On ne laissa de côté aucun détail. Le moindre élément quelque peu suspect fut soumis à un examen rigoureux...
Ce déploiement conséquent, laborieux, méthodique, minutieux, obstiné, ne relava aucun indice, rien qui puisse permettre, autoriser, un constat, une déduction, fournir des éléments exploitables et révélateurs...
Un échec, un fiasco, sur toute la ligne !
Une célèbre radio envoya un journaliste mener son enquête.
L'INRA a conserver dans ses archives l'émission radiodiffusée alors. On y entend donc ce journaliste relater ses observations et sa conclusion personnelle. Ces notes sont reproduites ci-dessous telles qu'elles ont pu être entendues alors :
« - Oui, bien sûr, a n'en pas douter, il y avait dès le départ anguille sous roche. Il n'y a pas, comme on sait, de fumée sans feu...Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse... Qui vole un œuf vole un bœuf et touti quanti (le toutim quoi!)...
C'est parfaitement évident même pour un enfant de quatre ans...
Le doute subsiste, on ne saurait le nier, mais comment ne subsisterait-il pas confronté à tant de données enchevêtrées, d'informations contradictoires, de silence, de mutisme....
Difficile de se faire la moindre idée, de développer la moindre opinion, d'envisager tel ou tel scénario...
Ce que j'en pense après une longue immersion dans ce substrat paysan de la fin du vingtième siècle et après avoir participé à toute une série d'interrogatoires des plus serrés, me laisse encore perplexe aujourd'hui...
Comment dire, comment formuler, faire comprendre l'incompréhensible ? Pas de résolution possible. Ce sont des questionnements qui restent irrémédiablement en suspens...
L'imagination ne saurait, face à un tel cas, suppléer aux manques de matérialité avérée...
Les faits sont là de toute évidence, mais nous restons dans l'ignorance totale de ce qui les a générés...
Enfin, bien sûr, on pouvait supputer et on supputa... On envisagea même telle ou telle hypothèse, possibilité, circonstance...
On fit même recours à un chien policier, à un magnétiseur, au curé de la paroisse voisine, à une voyante et dérobeuse de feu ; c'est-dire que tout fut tenté pour élucider cette énigme qui restera dans les annales des affaires non résolues. »...
On ne fît donc jamais la lumière sur une telle obscurité...
Les saisons passèrent comme les années, mais la chape de mystère demeura enveloppant les mémoires locales de son voile épais et fort troublant...
L'oubli pour certains fit son œuvre, mais pas pour tous...
Aux dires de ceux-ci, ce fût une sacrée affaire que cette affaire là !