L'ÂME AMERINDIENNE N'EST PAS A VENDRE TEXTE BARDI BRAN DU 2024 20 03 MARS
L'Âme Indienne n'est pas à vendre....
Bran Du Mars 2024...
Non, je ne te vendrais pas la rivière avec ses poissons aux écailles de Lune, ni les roseaux qui frémissent dans le vent, ni la grenouille qui croasse au soleil sur la berge...
Cela pas plus que l'eau du ciel ou le vent qui pousse les nuages n'est à vendre...
Tu peux reprendre la bourse que tu as jetée sur la table. Je ne vois de celle-ci que la peau de cuir qui enferme tes pièces et cette peau est celle de l'un de nos bisons que tu as exterminés pour nous affamer et nous réduire en esclavage...
Tu penses pouvoir tout acheter avec ton métal sonnant, tout dominer, tout soumettre mais la montagne, tu lui obéiras, les tempêtes et les orages, les fureurs du ciel, tu leur obéiras pauvre petite créature gonflé d'orgueil et de démesures....
La poussière que soulèvent tes pas, elles non plus n'est pas à vendre, elle est la mémoire des montagnes du passé et des plus lointaines étoiles...
L'air que tu respires tu l'empruntes à l'Univers et tu lui es redevable de ta vie misérable...
Tu ne seras pas le marchand de nos songes et de nos rêves, tu ne mettras pas sur ton compte le rire de nos enfants et la joie dans les yeux de nos vieillards, ni les chants enjoués de nos mères et de nos filles...
La source offre ses eaux
et le printemps ses fleurs
L'arbre offre ses fruits
et l'animal nous offre sa chair,
qu'as-tu à offrir toi qui ai quelques valeurs ?
Tu accumules des fausses richesses
Et de la vie tu veux prendre possession
Tout doit t'appartenir et ton désir est insatiable
Reprends ton argent, tu fais honte à cette table
Qui n'a connu et ne connaîtra que le don, l'échange et le partage qui sont nos vraies richesses...
Le monde n'est pas un coffre-fort
et la vie un compte en banque...
Tu survies dans la peur du manque
Et l'envie ronge tout ton corps...
Comme ceux de ta blanche race,
tu amasses, amasses, amasses...
De l'illusion, tu remplis tes poches
Tes doigts crochus à tout s'accrochent...
Un brin d'herbe est plus serein que toi
qui ne sait frémir devant l'aurore,
Qui ne sait jouir sans avoir pour soi
cumuler de soi-disants trésors...
Pauvre tu es, sec et vide en ton cœur
Sans place pour le frère ou la sœur
Et tu vas mourir dans cet état
avec quelques « dollars » derrière toi...
Je te plains homme argenté
Je plains ton âme délaissée
Ton arbre n'est fait que de bois mort
Nul Indien ne voudrait de ton sort !...
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