L'ILE D'OUESSANT CARNET DE SEJOUR TEXTES RECITS POEMES LECTURES PHOTOS BRAN DU 2016 15 05 MAI
Départ pour Ouessant du Conquet photos Bran du
Passage devant Molène
Ouessant... Carnet de séjour partie 1 Bran du mai 2016....
Sont proposés à la lecture les articles qui suivent :
- Carnet de séjour partie 1 Bran du
- La Pierre de mémoire Bardi Bran du
- Rituel à Penn Ar lan Récit Bran du
- Carnet de séjour. partie 2 :
L'Ermitage des Grands vents de Paul Sanda ( à lire absolument...) Intro Bran du...
- Carnet de séjour partie 3 "Stang ar Glann" (Au bord du marais) Bran du
- La Ouessantine (Bran du) Une Tranche de vie...
- Enez Eusa : Un monde Mystérieux de G Le Scouëzec et Maï Sous Dantec (extraits)
- Aurélie Prouff « Où vivent les filles de la pluie ? » Extraits
- Carnet de séjour Partie 4 « Païens et Chrétiens »... Bran du
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Le bourg de Lampaul centre de l'île
l'arrivée sur Ouessant
« Ce n'est pas en effet uniquement en songe, ou par des visions symboliques, que beaucoup de ces insulaires voient les démons et conversent avec eux, c'est face à face !.. .»
Plutarque
Ce sont là les territoires des souffles et des vents, des herbes sauvages, des buissons nains, des saules et des aulnes, des « doués » couverts de cresson, des croix (18 sur toute l'île) censées faire barrage aux emprises maléfiques des forces dites obscures...
C'est le royaume des plumages et des pelages qui tissent et retissent le tissu mouvant et émouvant du ciel et de la terre...
Ce sont les marées diurnes et nocturnes de tout cela qui s'en vient au rivage du monde et s'en retire ayant déposé sur la grève du temps l'empreinte invisible, transitoire, éphémère, de leur passage...
Toute l'île d'ailleurs est « passage » comme le Fronveur qui la borde et par lequel circule une société marchande et ses ambassades de cargos et de portes containers qui affrontent le plus violent courant qui soit (ce sont des centaines de naufrages survenus au cours des siècles de navigation en ces parages périlleux ô combien.)...
Insulaire en effet cette terre immergée défiant l'océan d'Iroise ; une île brillant de mille lumières dans son écrin d'écume...
C'est une gigantesque ode minérale, un sanctuaire de pierres sculptées par les siècles qui relatent, chacune à sa façon, un trait de mémoire des règnes qui aboutirent à l'espèce humaine dont les profils curieux et étranges se détachent sur l'horizon incendié des couchants...
Terre et eau comme il se doit, brassées de ciels changeants, de saisons alternant le clair et l'obscure, la face et son revers...
Ouessant ; un autre territoire de l’Être, révélateur des hauteurs et profondeurs qui sommeillent en l'homme et en la femme qui, plongés dans l'alchimie des jours et des nuits tourbillonnant dans le Chaudron magique, s'éveillent à leur « réalité » aimante et pensante, prennent conscience de leur « verticalité » d'arbre planté au cœur de l'essentiel, enraciné élémentairement dans l'humus primordial d'une authentique présence au monde et à l'univers...
Terre et eau, royaume terraqué donc placé depuis toujours sous la régence de la haute Lumière, parcouru alternativement par les feux célestes, les flammes pourpres d'un soleil naissant et mourant....
Terre, Eau et Île ; trois termes « féminins »qui font de cet espace un lieu initiatique par excellence... Un lieu élu par celui qui, se mettant l'âme à nue, offre à celle-ci une recouvrance fondamentale, un diadème lumineux, rayonnant et irradiant, les mille facettes et éclats du diamant de l'Univers...
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La Pierre de Mémoire Bran du Mai 2016
Elle se tenait là, en place, en son assise,
La Pierre d'Origine,
bien avant le brin d'herbe qui l'entoure
bien avant les plumes et les pelages
bien avant la chair palpitante et mystérieuse
bien avant le premier mot et son balbutiement...
Elle était là enclose de fureur
enceinte de laves puis,
suivant les étoiles naissantes en leurs courses,
les planètes en leur évolution,
apprenant de saison en saison
les rythmes et les cycles,
la grande ordonnance des vibrations...
Elle est la mémoire du sol, celle de ce lieu...
Elle connaît toute l'histoire de celles et de ceux
qui naquirent en ce pays
et vécurent de ce qu'ils pouvaient s'offrir
d'espérance et de vie...
Elle fût de leurs rêves et de leurs songes ;
de cela qui use et qui ronge toute forme et toute matière
de cela qui s'achève ou se prolonge
animant l'aubier, les pulsions de la chair...
Elle fut témoin des peuples de naguère...
Me voici aujourd'hui devant elle ;
Moi, dans mon enveloppe charnelle
et elle défiant l'emprise de l'oubli...
Sa masse sculptée par tous les vents de la terre
me toise de tous ses milliards d'années...
Et je suis, par elle, enflammé
J'ai braise et étincelle au foyer de mon esprit...
Ses contours se détachent sur le bleu du ciel
Faisant jaillir des formes insolites
et parfois le rappel d'un visage humain ou d'un animal fabuleux
balafré par les siècles, rongé par les pluies et les feux...
Des mousses, des lichens, des parmélies s'accrochent à ses flancs,
Des ailes y trouvent le repos...
Des aurores s'y lèvent...
Y meurent des crépuscules ...
S'y déversent des eaux en lesquelles quatre lunes se baignent...
Pourquoi cette fascination exercée sur tout mon être
par ces amoncellements de granit ; ce reste de chaos
qui commerce avec les millénaires ?
Comment demeurer « fermé » devant ce Livre ouvert ?
Comment ne pas songer que je peux moi aussi « respirer » comme « respirent » les pierres ?
C'est bien ici que j'ai le sentiment aigu d'avoir plus de quatre milliards d'années !
Il n'est de vague en toute l'Iroise qui n'ait fait son pèlerinage vers ce bout de terre et ce verger de pierres nues...
Pas une vague, pas un flot qui ne soit revenu, poser ses lèvres aux margelles de ces rivages...
Pour cela, aujourd'hui, en cette île, en cet instant, je suis nu ; nu de songe, de mot et de silence....
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Le cromlec'h de Penn ar lan
Rituel à Pen ar lan... Bran du Mai 2016
Sept points dans le ciel ; c'est la constellation du grand Ours...
Et là, c'est le grand umbo, le bouclier du héros...
L'Ancien se tient à la verticale du ciel en cette nuit profonde de Samain. Il a prit, la veille, le bain rituel à la source de Bel...
De nourriture, depuis deux semaines, il s'abstient....
A chacune des quatre portes du Cercle de pierres se tient une jeune vierge consacrée tenant un flambeau allumé en sa main...
Le sage se tient lui face à l'Est, entre la masse verticale de deux menhirs disposés de part et d'autre du centre du sanctuaire...
Du Nord s'est élevé un premier son, une première syllabe reprise en écho à l'Est puis au Sud puis à l'Ouest avant de revenir à son point de départ et ainsi trois fois de suite...
Les vibrations émises par les lèvres ferventes tourbillonnent dans l'enceinte sacrée et s'élèvent tour après tour en spirale autour des pierres et de l'homme qui se tient debout au mitan du cromlec'h...
« -IOV....YOU...IOV....YOU...IOV....YOU... »
Le vent se tient au large et seul le souffle des servantes et la respiration calme du Sage parcourent l'anneau d'alliance...
L'officiant et les quatre vestales ont revêtu leur corps nu d'une ample saie de lin blanc...
L'une des femmes s'est avancée vers l'autel constitué de pierres plates superposées... Elle a déposé une corbeille de pommes sur celui-ci et versé de l'hydromel dans une coupe en verre...
D'une autre coupe en terre cuite s'élève une fumée chargée des essences entremêlées des plantes séchées et enflammées ; des plantes choisies pour leurs vertus médicinales et leur symbolique...
Sur un autre autel, identique à celui-ci, sont offerts également le Fruit de la Connaissance et le breuvage des Dieux...
Une « flamme » surgit des lèvres de l'Ancien et illumine l'espace, écarte le temps et le pousse aux frontières de l'instant...
C'est une « épée de lumière » qui lors traverse, transperce, l'homme aux bras levés vers les Etoiles...
L'orant « flambe » dans son Verbe ; la rouge parole monte et danse dans les nues...
Le ciel s'anime sous la clameur ardente et la clarté lunaire s'intensifie...
L'une après l'autre et chacune à la suite de l'autre les quatre femmes forment une ronde après avoir fiché dans la terre de bruyère leur torche enflammée marquant les quatre directions du Cercle...
Elles dansent maintenant sur la ceinture de l'aire, tournoyant sur elle-même, les bras écartés comme des ailes....
Et le chant reprend, s'amplifie, vrombit et vibre, tisse une nappe sonore parcourue de vagues et de flots....
Puis le silence ponctue cette chorégraphie d'amour...
L'aurore illumine le levant et frôle la pierre de l'aube fichée à l'extrémité Est du promontoire...
Les premiers goélands marins se dirigent vers le lac intérieur de l'île pour dessaler leurs ailes empesées...
Le Grand Ancien a repris son ardoise de schiste et ajoute à celle-ci de nouveaux repères sur la carte du ciel qu'il dresse depuis trente lunaisons maintenant...
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Mai 2016 Enez Eusa.... Carnet de séjour Partie 2 Bran du
« Le feu est un oiseau qui attend de déployer ses ailes... » BD
« Nous sommes véritablement, vibratoirement,"en vie" tant que l'envie et sa volonté actionnent, animent, incarnent, notre présence au(x) monde(s) en tant qu'Offrande et Expérience offertes à ce qui Fût, Est et Sera.. ». BD
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Le hasard nous donnant rendez-vous, il me mit en présence d'un ouvrage remarquable aux magnifiques accents bardiques...
Tout bonheur authentique est fait pour être partagé, aussi je n'hésite pas un instant à mettre ce qui suit sur la table généreuse du partage....
Il y a là les mots essentiels qu'il appartient à chacun et à chacune de « revisiter »... Offrande en lui-même que ce « bardi » et la lumière qui l'éclaire de ses scintillantes étoiles...
Voici le poème nu dans le cercle d'entendement...
Je vous invite à faire danser vos yeux, votre corps, votre esprit, vos songes et vos méditations au sein du sein de ce Cercle, au coeur du choeur de ses vibrations accordées... Et ce avant même que de vous rendre à tout rituel !...
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Un des promontoires de Penn ar lan où se tient le cromlec'h
Paul Sanda Ouessant l'Ermitage des Grands Vents extraits
"Vouloir Ouessant, c'est l'aimer par dessus-tout. Choisir Ouessant, c'est dépasser la conscience d'être, c'est atteindre à la certitude d'être."
"Enez Eusa est la pierre de base de la Terre ; c'est-à-dire l'ombilic de la Terre, parce que c'est de là que s'est déployée la Terre toute entière....
"...Au sein de l'ermitage des grands vents, seule la Beauté s'installe, sans aide et sans demande, sans volonté...
« ...... Fréquenter les herbes rases...
Il faut sentir comment volent les oiseaux dans ces herbes là...
" Même si les lois véritables sont gravées dans le granit, elles ne peuvent protéger les hommes car ils ne perçoivent pas assez l'invisible".
« Je vais devoir commencer à parler du rôle initiatique tenu par les îles dans l'imaginaire du poète, et la position rituelle si particulière d'Ouessant, sèche et dénudée....
« … Nos neurones eux-mêmes nous contournent, nous déclinent,
des formes qui échappent à l'entendement conscient, nous renvoient à notre « divinité » dissimulée en d'obscures méandres...
« ...A l'anse de l'île, nous trouvons les « modifications harmoniques » à opérer dans notre ressenti vibratoire, dans notre capacité à nous livrer au diapason de l'énergie qui là, affleure, si évidemment...
«... Ressentir la veine d'Est en Ouest...
Enez Eusa, oui, l'île... L'île de la transformation qui va se produire... L'île de l'imminente reconnaissance », de l'immanence asservie à la circulation du grand Souffle... L'île de toutes les correspondances, entre le haut et le bas, entre tout ce qui peut advenir en nous, et tout ce qui ne sera pas...
L'île de la coïncidence entre ce que nous pouvons et voudrons décider, et, dans ce même instant, ce qui nous emportera...
«... Bientôt l'univers, éprouvé, va basculer dans une gravité vitale véritablement homogène : l'ouverture spirituelle de l'élément primordial va se condenser sur un point fixe puis s'engouffrer par une faille, une fente, une béance : la matrice de l'expérience...
les prolongements concentriques d'esprits étranges, soudain jaillis de l'invisible, vont dresser la densité de la seule lumière sombre, jusqu'à l'émergence du cromlec'h suspendu.
Ombilic, Equilibre. Embrasement...
« Ce qui se joue ici. Le réveil d'un lieu énergétique dans l'utilisation de « l'axus mundi » pour accentuer la métamorphose, pour préparer le temps de la transformation.... (Toute forme de cosmos...)
« ...L'axe du monde passe par le centre du cromlec'h ; la roue du monde, qui est la terre rotative posée sur l'océan. L'axe du monde est fixé dans un endroit désert ; un endroit secret et interdit à la pensée profane. Il est un cercle, un creuset, un réceptacle...
De ce point sublime, tout peut être pensé.
C'est le cœur vibratoire de l'harmonie.
Il porte le « secret », celui de la plus grande loi d'attraction et de force, de la loi totale d'organisation des sphères, celle qui détermine, depuis l'Incréé, tous les possibles...
Que nous prenions dans l'Incréé ce que nous devons faire jaillir, advenir, à la matière...
En s'appuyant sur les paroles de Mircéa Eliade (le Profane et le Sacré) :
« … L'Univers, le Temple, la maison, le corps humain, cela est pourvu d'une « ouverture » supérieure...
On comprend mieux maintenant la signification de ce symbolisme : l'ouverture rend possible le « passage » d'un mode d'être à un autre, d'une situation existentielle à une autre...
Toute existence cosmique est prédestinée au « passage »...
«...Une fois né, l'homme n'est pas encore achevé ; il doit naître une deuxième fois spirituellement. On peut dire que l'existence humaine arrive à la plénitude par une série de rites de passage, en somme d'initiations successives. » Mircéa Eliade
«... C'est parce que nous allons pénétrer la roue, être aspiré par le moyeu, c'est parce que nous allons bientôt voler en spirale, jusqu'à l'extrême hauteur du cosmos, densifier un voyage de lumière dans les constellations. Nous inscrire dans la grande télépathie qui accélère la danse archétypale de l'immensité ; oui, voilà que notre chaos va s'organiser dans la circulation à venir.
« ...Pour que le "németon" retrouve toute sa force d'avant la folie des hommes des temps actuels, il faut d'abord « circum-déambuler » en extérieur, et rendre les pierres à leur sonorité initiale... ce sont là des vibrations progressives circulaires murmurées intérieurement d'abord qui vont permettre d'ouvrir la porte...
C'est une tentative risquée, presque dangereuse, parce que toutes les vibrations anciennes qui vont répondre à nos sonorités trop modernes sont inconnues. Elles sont pures, et elles ignorent que les millénaires nous ont affaibli à telle fièvre que nous ne savons plus « directement » composer avec le Grand Rêve...
Nous devons trouver le vide, pour la permission de la grande énergie tutélaire, verticale et cosmique. Nous devons oublier les idées, les sentiments. En ne voulant rien, en ne désirant rien, en n'imaginant rien...
Le cercle ne retient pas l'obscur, il prépare les pressentiments, l'affirmation de la destinée du genre et des êtres qui le composent...
Nous avons respiré, senti, pressenti le Cercle...
Bientôt nous commencerons vraiment d'éprouver sa complexité, sa suspension, sa pureté primitive, sa fragrance immémoriale...
Bientôt nous percevrons combien l'union du macrocosme et du Microcosme s'exercera au moyeu de sa roue, de cet axis, comme un superbe vertige...
...Le chant commence... le chant se fortifie, le chant se densifie... Et voilà que ce qui doit être dit va advenir. Et voilà que ce qui doit être dit advient et voilà que la lande est traversée de la Parole. La magie est en vie. En vie et en marche...
La magie passe dans les vraies mains, de main en main, comme elle retrouve la pierre véritable.. .»
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Ouessant mai 2016 Partie 3 Bran du
« Stang ar Glann » (Au bord du marais.)
Enez eusa : l'Ile Haute... Extrême, mais aussi et plus anciennement Ouxisama, puis Heushant, puis Eusa...
C'est l'une des îles du Ponant et la plus extrême... C'est à elle que s'applique le terme de « finis terrae »... la fin des terres...
Mais, c'est a elle aussi que revient, prioritairement, l'autre terme de « Penn ar bed » (la Tête du monde)...
« Toute île est, par définition, un centre sacré. »
CH J Guyonvarc'h
« ...Rien ne s'est perdu, ici, jamais, mais rien ne nous sera offert d'emblée, nous devrons prendre notre temps...en flâneur silencieux. » Louis Cozan
« L'isolement renforce le communautarisme... » mais....
«... Une île n'est pas un isolement ; c'est un envol vers l'infini, une étape entre deux mondes, l'avant garde de la liberté... »
« C'est l'athanor de l'imaginaire ; au delà c'est l'Autre-Monde... »
G Le Scouëzec et Maï Sous Dantec
«... Les Druides ne sont pas loin, à peine cachés par le temps, les grands dieux vivent toujours... » (Idem)
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le mystère des pierres
Pour Gwench'lan le Scouezec et Maï Sous Dantec, l'île à été la « balise des migrations » opérées par l'homme depuis l'Antiquité... Un point de passage obligé, mais redoutable...
Elle fût sur la route des chercheurs d'étain qui remontaient sur l'Ecosse... Pythéas le massaliote, au temps de la tribu gauloise des Osismes, la croisa en son périple entouré de brumes...
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vol de craves
Carnet de séjour suite :
Derrière nous s'estompe le port du Conquet et son armada de caseyeurs...
Bientôt nous longerons les îles Banneg et Balaneg, feront une pause à Molène, puis nous arriverons au port d'Ouessant après une bonne heure de navigation...
Quelques vols gracieux de fous de Bassan accompagneront notre traversée, des fous que nous verrons plonger à plusieurs reprises...
(On recense 20 000 couples aux sept îles...)
Nous croiserons aussi le puffin des anglais...
Toute l'île, ses anses encaissées (bouyoù en breton), ses criques, mais aussi ses tourbières et roselières, sont une piste de danse pour les ballets des oiseaux.
On recense, avec le passage régulier de nombreux migrateurs, jusqu'à plus de 400 espèces qui animent le ciel insulaire...
En cette période de passage ce sont surtout le courlis (corlieu et cendré) que nous verrons arpenter les grèves, mais aussi les pelouses maritimes...
Nous pourrons observer aussi le buzard (il y en aurait huit couples sur l'île) explorant minutieusement les landiers et des faucons faisant de même...
Le cadeau ; ce sera la parade amoureuse du pipit maritime s'élevant dans la verticale du ciel, portant son chant dans les hauteurs et concluant celui-ci en ouvrant un gracieux parachute
en forme d'ailes...
Et, la cerise sur le gâteau : entrapercevoir la tête moustachue de deux phoques gris émergeant des eaux calmes d'une anse...
(Eléanor avait souhaité en voir un pour son jour d'anniversaire. Elle a été exaucée !)
On compte sur Ouessant une dizaine de couples de craves à bec rouge (pyrrhocorax « corbeau rouge feu » bien que le rouge ne concerne que le bec et les pattes ! Espèce devenue hélas bien rare. Nous aurons la joie de les contempler en formation de vol...
Les oies bernaches sont peu présentes ici ; de même que les huîtriers pie...
Pour les autres oiseaux en transit ce sont surtout les oies cendrées, les barges à queue noire, le vanneau huppé, le pluvier doré ou argenté, le chevalier gambette, le bécasseau Maubèche ou aboyeur, le bécasseaux sanderling ou violet, quelques grèbes et le fulmar boréal et le labbe parasite...
Les « sédentaires » ce sont surtout les cormorans (certains huppés),
le goéland marin, le brun, l'argenté, le cendré... et quelques mouettes aussi « gueulardes » que sur le continent....
L'île Keller, en face de Ouessant, possède une petite colonie de macareux moine...
En cette période de nidification nous aurons le plaisir de voir et d'entendre les linottes, les traquets motteux, les tariers pâtres, les chardonnerets, le coucou, quelques mésanges et pinsons...
le crave a bec et pattes rouges
le courlis
Pipit maritime
Faisan et lapin de garenne
L'huitrier pie
Goeland argenté
Ce seront des concerts sans fin et des lignes mélodieuses déroulées de l'aube au crépuscule... Ce que l'on peut appeler à juste titre un « enchantement »...
Toutefois à la saison de la chasse cet enchantement disparaît sous les coups de carabines qui traquent le garenne qui d'ailleurs pullulent sur l'île (il y a en effet des ribambelles de lapins...)
Pour changer de gibier et quand il reste des sous dans la caisse de la société de chasse on introduit des faisans et des perdrix qui se tirent comme les pipes en terre à la foire !....
En dehors de l'homme et de quelques rapaces, seul le chat participe à d'autres prédations ; le renard étant absent sur l'île...
L'île est entourée de cinq phares (la Jument, Kereon, le Stiff avec Nividic et ses deux tourelles, le Creac'h) chargés de la protection des voies périlleuses tant redoutées par tous les marins et ce, à juste titre.
C'est plus d'une centaine de carcasses, de bateaux naufragés qui reposent dans les fonds marins depuis des siècles ! (Dont Le Drumond castle le 16 06 1896 qui fit 251 victimes avec 3 survivants seulement.)...
le Creac'h
Le Créac'h (hauteur, éminence, en breton) toujours en activité est l'un des phares le plus « performant » au monde.
Il arrive parfois hélas que des oiseaux migrateurs (qui volent la nuit pour échapper aux prédateurs) soient pris dans ses faisceaux éblouissants et se tuent...
Faire le tour de l'île implique une marche d'une quarantaine de kilomètres bordée, en ce mois de mai, du chant des alouettes, de violettes, de silènes et du rose éclat des arméries maritimes....
Ouessant ; c'est 856 hectares. (8 km de long et 4 de large.)
Comme l'île de Bath, l'île est accueillante et aimable avec ses nombreux visiteurs ce qui n'est pas le cas par exemple sur Bréhat... Il est vrai que ce sont entre 500 et 1000 visiteurs qui débarquent chaque jour sur ces îlots lors de la saison touristique...
A la différence d'autres îles bretonnes, on circule ici en voiture...
le brise bise
Les maisons typiques sont peintes aux couleurs protectrices de la Vierge (blanche et bleue). Elles ont de petites ouvertures pour éviter au vent de pénétrer à l'intérieur. (On a noté des vents soufflants à plus de 180 Km/H!)
Un porte donne sur le Sud (le beau côté de la maison appelé le penn brao), l'autre sur le Nord... Un jardin, souvent très fleuri, (arum, agapanthe, valériane, echium...) entoure le « Penty » ceinturé lui-même par des murets en pierre sèche que recouvrent les lichens...
Le musée de l'habitat ouessantin permet de se représenter qu'elle était la vie il y a encore un siècle... Des pièces assez petites avec les lits clos, la cheminée, la table-coffre pour mettre le pain (an daol), et le banc-coffre (banc toser)...
Ceci fait avec beaucoup de bois de « récupération » provenant de ce droit que se sont octroyés les insulaires sur tout ce qui provient des naufrages (droit appelé "pense" avec un "tilde" sur le n), ceci fortement contesté et réprimé par les rois français puis les gouvernements successifs...
Comme dans de nombreux habitats bretons le pain et le lard ainsi que le café peuvent être servis à toute heure...
Les fenêtres sont parées de charmants rideaux de dentelle réalisés au crochet appelés brise bise...
Bien des girouettes surmontent la demeure où prônent dans le jardin ! C'est une « spécialité de l'île » qui occupait l'hiver des mains privées d'emplois....
On peut voir de nos jours, ici et là, flotter au vent le drapeau ouessantin fait de bandes noires, jaunes et rouges...
(Le noir pour le deuil, le rouge pour le sang et le jaune pour l'honneur.)...
Jadis les familles possédaient un troupeau de moutons et ceux-ci étaient laissés libres sur les landiers. On les réunissait début février au moment de l'agnelage (pour la Ste Brigitte ; une survivance de l'ancienne fête celtique d'Imbolc)....
Le mouton noir d'Ouessant avait sa réputation légitime, mais depuis le naufrage d'un cargo Grec transportant des moutons d'une autre race, la race ouessantine s'est trouvée génétiquement modifiée...
(On appréciera cependant le plat ouessantin qui consiste à cuire longuement dans une marmite de l'agneau et des pommes de terre « sous la motte ».)
On peut voir encore de nos jours un abri protégeant les moutons des vents dominants et faits de pierres formant l'amorce d'un triskel...
Noires aussi sont les abeilles de l'île récemment menacées par l'introduction d'une autre espèce sur l'île « concurrente » de Molène....
Il faut dire que les deux populations insulaires qui se font face ne s'apprécient guère, l'une traitant l'autre de « mouette » et l'autre en retour qualifiant cette dernière de « mahout » (bélier)...
Les moutons laissés en libre pâturage sur les pelouses maritimes permettent d'éviter des friches trop nombreuses qui en cas d'incendie mettraient en péril bien des habitations parsemées sur l'île...
Plus de 50 % de ces habitations sont maintenant des résidences secondaires qui ne permettent plus l'élevage ni l'entretien des parcelles ce qui accroît fortement ce risque...
Apparaissent depuis peu, venues du continent, les chenilles processionnaires qui ravagent les pinèdes et qui, à défaut de leur essence favorite, s'attaquent à d'autres arbres...
La femme ouessantine...
Elle a hérité de son ancêtre Celte qui faisait choix de son futur mari pour autant que l'élu, après un temps d'essai, soit à la hauteur de ses attentes !.... Sa chance d'être veuve et de confectionner une croix faite de cire dite de Proella est très grande tant sont nombreux les « péris en mer » dont le corps restera à jamais dans la « grande goule de la Mè » comme on dit en côtes d'Armor....
(Il n'y a pas que sur les grands bancs que l'on peut redouter à juste titre le Paotr ar vrummen, celui qui baratte la mer, le « faiseur de brumes »!)
L'homme d'Ouessant...
Il a du « sel dans le sang »....
Il bourlingue, navigue, voyage sans cesse sur tous les flots et ce de la naissance au tombeau...
Il incarne totalement la devise de l'île :
« Mar kouezh en em sav » : « S'il tombe, il se relève. »...
IL affronte le Grand torrent (le Fromveur) et va porter secours à ceux, hélas nombreux, qui ne lui résistent pas... Tous savent ce terrible avertissement : « qui voit son sang, voit Ouessant » !
Il est bercé dès l'enfance au rythme du Taboulin ar rech'hier ; le tambour des rochers ou tambour de mer (Taboulin ar mor)...
Fin août, début septembre, les enfants de l'île et les femmes cueillent les mûres sur les abondants ronciers de l'île...
Au printemps on peut aussi cueillir la criste-marine (cueillette limitée à une poignée par jour et par personne.)...
La criste-marine
Nombreuse est la flore insulaire avec l'épine noire, le chèvrefeuille, les bruyères, les fougères, les genets et ajoncs les silènes, les arméries, les jacinthes, les violettes, les compagnons rouges et blancs, les iris, mais aussi bien d'autres espèces moins courantes...
l'armérie maritime
Valériane
bourrache
L’agapanthe la fleur souveraine des îles bretonnes
l'arum
l'echium (famille des vipérines) avant la floraison
poireaux sauvages (un délice !)
cresson de fontaine
aulnaie
iris
De nombreux points d'eau sont répartis dans l'île...
De nombreux marais (stankoù), vallons humides aux herbes spongieuses (stang korz) et marécages avec des saulaies aux branches enchevêtrées...
Des roselières où nichent des oiseaux rares et protégés...
(Le Bruant et le busard des roseaux par exemple.)...
Des sources et fontaines dont l'une serait dédiée à Ste Brigitte (très anciennement, c'est Brigid ; la déesse des Celtes.)
Des doués (mares entourées d'un petit muret ou servant de lavoir.)...
Comme les oiseaux venus de la lointaine arctique, de ce Nord à la fois mythique, énigmatique et magnétique, nous reviendrons pérégriner sur Ouessant, mieux préparés cette fois pour en goûter de plus subtiles découvertes...
Ces îles du Ponant sont autant de points d’atterrissages pour les mythes, les légendes et les rêves venus, sous les ailes des oiseaux, de ce Nord Lointain berceau de la Tradition selon René Guenon...
D'autres contes, d'autres légendes, d'autres histoires seront brodées par les marées de mars ou de septembre pour s'en venir déferler ou pour caresser les rivages des yeux, des oreilles, de la mémoire et du cœur...
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Ur wech e oa Une fois c'était...
Ur wech e vo Une fois il sera...
Hiziv eo Aujourd'hui est...
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La Ouessantine... (Une tranche de vie) Bran du Mai 2016
Elle s'avançait à pas menu, mais fendant l'air comme une étrave...
Vêtue de noir, des pieds à la tête, elle progressait à contre vent arpentant la lande nue, brûlée par l'hiver...
Sa lourde jupe ourlée d'écume moirée s'entourait à ses jambes encore vaillantes malgré les veines bleues et saillantes qui les parcouraient....
Elle ne comptait plus les saisons comme d'autres femmes de son âge égrenaient le chapelet du quotidien ; elle vivait l'instant offert et donné et tachait d'y trouver une juste place...
C'était un rendez-vous qu'elle se donnait à elle-même et il avait sa date fixe, immuable, intangible....
Celui-ci se tenait au levant, face au « continent » le plus souvent masqué à la vue...
C'était l'un des promontoires de l'île avec sa maigre et rase végétation se colorant aux abords du printemps...
Rituellement, à l'heure où l'aurore se hissait hors du berceau de la nuit, ses rubans de velours flottaient dans la bise fraîche de mai et caressaient ses tempes et leur duvet gris......
Près de la Croix blanche qui écartelait l'espace, sur la Pierre où s'agenouilla le Saint venu d'Outre-Manche, elle déposait un bouquet d'arum cueilli en son jardin...
Ses lèvres, lors, murmurait un nom, toujours le même... « Gustave »... Le vent emportait celui-ci sur ses ailes immenses et les lettres scellées entre elles par une salive sèche et salée naviguaient jusqu'à Terre-Neuve vers le cimetière d'écume et de flots...
Broderie sur un costume de mariée à Ouessant
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Ouessant Bran du mai 2016.... L'île terraquée...
La Grande Terre n'avait de peine pour cette île orpheline...
Cela faisait des lustres et des lustres que le cordon ombilical et minéral avait été tranché entre la fille et la mère...
I n s u l a i r e... Telle était les neuf caractères qui façonnaient son « identité singulière » et ses conjugaisons plurielles...
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Je suis sans âge,
je suis incommensurablement,
présent et offert...
Je suis la mer, je suis l'océan ;
J'ai dix mille ans et davantage....
Je suis l'eau, je suis cet élément
sans cesse fluctuant...
Je suis la vague, je suis l'écume
Je suis le flot mouvant, le crachin et la brume....
Je suis, rose des quatre vents
Au mitan d'un temps qui ici se résume....
Je suis la terre cernée de vifs courants...
J'ai rivage d'hommes et de femmes
Qui sont arbres debout affrontant les tempêtes...
Et celles-ci et ceux-la, sans cesse, tiennent tête
Aux assauts du temps
contre la forteresse de leur âme...
Ouessant est mon nom
De sang sont mes flots
Où meurt le couchant...
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Enez Eusa : un monde mystérieux... extraits
(Gwenchl'an le Scouëzec et Maï sous Dantec) ed Elisant (2001)
« … Pour partir vraiment de ce lieu naturellement et si évidemment mystérieux, il faudra trouver les paroles magiques transmises par les Anciens, les cultes et les religions dans les lieux rituels... Et cela afin de passer dans l'Autre-Monde, en harmonie avec l'Univers....
Il faudra mener une quête de la porte quelque part près du Creac'h, à l'Ouest du Stankou, au pied de la grande roche... »
(Men Korn Pern ; La pierre du vieux dieu Kernunnos devant la pointe de Penn.)
« Pour respirer et trouver la lumière, il faut chercher l'Etoile. »
Jean Yves Cozan
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"La mer à ces couleurs froides et indélébiles,
Qui vous tatouent le corps aussi bien que le coeur
Et vous chavire l'âme en nuances subtiles
De bleus métalliques aux changeantes humeurs."
...///...
"La lumière est précieuse autant qu'elle se fait rare,
Sculptant les atmosphères, aiguisant les nuances...
Tout est calme, éthéré, tapissé de silence,
Comme la page blanche au début des histoires..."
Baie de Porzguen (Ouessant)
Aurélie Prouff "Où vivent les filles de la pluie." (Extraits)
Auto-édition
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Séjour (suite) partie 4 « Païens et Chrétiens » Bran du mai 2016
C'est originellement une Terre Païenne...
Un sanctuaire sous le étoiles et en correspondance étroite avec elles...
Une terre de « résistance » face aux entreprises idéologiques, religieuses, de « déracination »...
Il faudra le concours cumulé et obstiné d'au moins trois saints pour priver l'Arbre Païen de sa sève originelle... ( St Pol appelé Gwas Doué ; l'Homme de Dieu, St Gwénolé et St Gweltas)
(Curieusement, comme le note Gwench'lan le Scouëzec à propos de St Pol, le diable en breton se dit polig !)
St Pol débarque en l'an 517 pour christianiser le pays léonard et débarrasser l'île d'Ouessant des rites celtiques qui s'y pratiquent...
A la Pointe du Pern (amoncellement en breton), St Gweltas figera dans la pierre et donc pour l'éternité les prêtresses païennes qui y avaient leur temple naturel...
Ce temple érigé au couchant devait répondre à celui édifié au levant...
Ce temple est encore décrit au XVIIIè siècle :
« ...Ce temple était un collège de druidesses, vierges perpétuelles qui prédisaient, vendaient le vent aux navigateurs et consacraient leur virginité et leur vie pour l'entretien d'un feu sacré. »
Amiral Thevenard en 1799
Il émit l’hypothèse que ce sanctuaire fut un lieu d'initiation et de formation aux mystères gaulois...
(Au premier siècle de notre ère, un géographe Grec appelé Artémidore évoque un culte célébré par des femmes...)
Mais il faut croire que l'on ne peut durablement empêcher les insulaires de revenir périodiquement à leurs anciennes croyances car plus de douze siècles après des jésuites (dont le père Maunoir qui, en 1641, bannira les danses lors des fêtes et interdira même de danser lors des mariages) reviendront sur l'île pour ramener au saint bercail les brebis païennes de nouveau égarées !...
A l'inverse et après une « christianisation » forcenée, l'île sera considérée par la suite comme étant peuplée par des cléricaux et des fanatiques religieux. Les congrégations religieuses refuseront d'ailleurs de se soumettre aux lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat et aux principes édictés par la Laïcité...
Les 18 croix qui ceinturent l'île dans un licou de peurs et de craintes entretenues illustrent par leur nombre un besoin de protection renforcée face à toutes les forces obscures...
St Gwénolé sera mal accueilli par la population locale et recevra des jets de pierres. Pour la sanctionner celui-ci fera tarir toutes les sources de l'île jusqu'à ce qu'elle se repente. Ceci fait il plantera son bâton dans le sol pour en faire jaillir une nouvelle source mais, chrétienne, celle-ci !
Parmi les anciennes pratiques « païennes » attestées, il y a celles liées aux cultes des sources sacrées par ailleurs très nombreuses en Bretagne armoricaine...
Près de la croix peinte en blanc attribuée à St Pol et marquant le lieu (contesté) de son débarquement, il y avait une source qui donnait lieu à des aspersions rituelles lors du pèlerinage annuel début septembre...
Le Diable aurait aussi laissé ses griffes sur une pierre proche.
Un diable (an Diaoul) qui hanterait aussi l'île Keller qui fait face à Ouessant...
Men Korn
Men Korn c'est la roche isolée qui se tient au large face au soleil levant...
Elle serait la résultante d'un sérieux conflit opposant St Gwénolé et St Gweltas qui se jetèrent des pierres de part et d'autre de leur promontoire !
C'est le « Grand vieux rocher » ou « Youc'h Korz » qui serait la demeure des Morgans dont il vaut mieux éviter la fréquentation !
(Ils sont réputés « enlever les enfants » comme l'illustre la légende de Pipinenou et les trois cygnes qui sont, en fait, des femmes-cygnes comme celles qui viennent de l'Autre-Monde des celtes...)
Il est aussi question de « viltansoù » d'autres « morganed » aux cheveux de goémon...
Il y aurait également à la pointe de Penn les restes d'un temple païen appelé Ti ar baïaned (la Maison des païens)...
On fait aussi état de la Roche des païens (supposant des « sacrifices ». (Karreg ar baïaned)...
Il existe aussi une très ancienne « fontaine jaune » dite Feuteun Velen objet de cultes.
Pour le grand druide Le Scouezëc ce serait en fait, et avant mutation fréquente dans la langue bretonne du B en V, Feuteun Belen (une fontaine dédiée au dieu Bel ou à sa parèdre Belissama.) ( Un dieu « solaire » dont la couleur est celle de l'or ce qui expliquerait ce mystérieux qualificatif de « fontaine jaune.»)
C'est dire que la lutte fut âpre entre l'ancienne et la nouvelle religion et que celle-ci ne s'est peut-être pas éteinte avec le regain moderne pour un héritage lointain fait d'une culture, d'un art de vivre et de penser autant philosophique que spirituel, qui interpelle de plus en plus le monde contemporain en quête d'un retour vers le sacré véritablement et authentiquement ancré et enraciné dans le tissu vivant de tout l'Univers !...
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Nous resterons cinq jours sur l'île d'Ouessant....
Un vent venu de Sibérie, comme les oies sauvages, viendra nous fouetter le visage un matin et la boucaille, (le crachin local), nous humectera le front un autre jour...
Mais c'est surtout l'azur du ciel qui accompagnera notre séjour restituant à la mer son émeraude éblouissante, sa « veste de fête » appelée glazig soit une couleur qui oscille entre les nuances mouvantes et émouvantes, les « noces marines et célestes » du vert et le bleu...
A SUIVRE...