REFLEXION : LA DRUIDITE : CHEMIN SOLITAIRE ET/OU COMMUNAUTAIRE ? (REFL. PARTIELLE) BRAN DU 03/MARS 2015
Le chemin de la druidité : démarche solitaire et/ ou commune ?
Bran du 28 03 2015
Une approche dans la réflexion :
La "pensée occidentale" est a priori plutôt inscrite dans l'action que dans la "méditation" et le "repli de ce monde" ; pratiques, qui, en d'autres continents et civilisations, ont, à priori, une plus grande importance.... (Je souscrit personnellement et pleinement au fait que la pensée méditée, macérée, "maturée", se doit de précéder et de mener l'action... )
(Je ne parle pas ici de l'exception monacale chrétienne et des différentes formes de sa "présence au monde et dans le monde", mais de la Tradition celtique et de ses représentants sacerdotaux appelés Druides.)
(Ceci, "hors monachisme celtique" lequel ne concerne plus des Druides qui sont devenus pleinement chrétiens et qui ont adopté, avec zèle d'ailleurs, cette doctrine religieuse en renonçant à leur ancienne religion.)...
(N'oubliant pas par ailleurs que les druides ne pratiquaient pas le prosélytisme ni la conversion à tout prix au sein de leurs communautés d'appartenance et qu'ils ne rejetaient pas les autres croyances plus anciennes ou celle, nouvelle, qui tentait, elle, de les faire disparaître !)...
Les sages du monde Celte pratiquaient certes la mise en réflexion, observation et contemplation des lois de la vie, de la nature, de l'univers ; lois sacrées et divines dont ils tirèrent des concepts philosophiques et une doctrine spirituelle et religieuse, mais s"impliquaient directement et pleinement au sein de leurs manifestations Incréées en agissant et en s'investissant au coeur des communautés humaines auxquelles ils appartenaient....
La druidité : une démarche individuelle, solitaire, interne à soi, qui peut être méditative, contemplative, mais traditionnellement en "navigation", dans les sages ou tumultueux courants de la vie et les méandres de l'existence communautaire....
C'est la question ici posée du rapport a soi et au "groupe" et des diverses articulations possibles, souhaitables ou non avec celui-ci...
Peut-on concilier une présence dans la distance, une absence dans la proximité, lorsque l'on est en quête d'un Anima à la fois individuel et collectif ?...
On constate au sein des rencontres opérées une intériorité qui se protège de l'extérieur car protection il y a vis-à-vis de l'autre, des autres...
(Ceci peut être la résultante justifiée des "leçons" tirés de diverses expériences communautaires "malheureuses" ayant affecté la "confiance" (clef de toute véritable relation)...
Cela peut concerner encore certains"chemineux", praticiens en terme de soins, confrontés à des nécessités professionnelles impliquant des "sécurités" dans l'investissement parfois conséquent imposé dans l'ouvrage de guérison et d'accompagnement sur cette voie.)...
(Nécessité légitimes alors de poses et de récupérations pour se recentrer sur soi, refaire ses forces, équilibres et harmonies en restant en dehors de l'implication communautaire et des participations qu'elle induit habituellement...)
Ces "sécurités"me semblent être tout autant indispensables dès que l'on est en charge d'un accompagnement qui demande à la fois une présence et un retrait et des limites pour en garder la maîtrise et l'efficience....
Ce n'est pas ici le constat d'une absence de générosité ni d'attention, mais celui d'un partage, d'une rencontre, mesurée et limitée en présence du groupe sous couvert protecteur d'une non exposition de soi aux différentes formes de "pénétrations" ou d'envahissements extérieurs non souhaités...
Mais, cela, un groupe le ressent, le perçoit, le constate et s'interroge sur le fait que l'un de ses "composants" ou "membres, soit dans un cadre de convivialité et de partage, à la fois "présent et absent", "proche et éloigné", "impliqué, concerné et distant" etc...
C'est l'art d'être véritablement "ensemble" dans un combinatoire subtile fait de retrait et d'investissement, de distanciation et d'implication de toute sa personne....
Mais, animateur d'un groupe, d'une communauté, d'un partenariat, nous nous devons pleinement à celui-ci quand nous sommes "immergés" en son sein... Et ce malgré les "épuisements" que cela peut générer...
(A noter que dans un rituel (et l'acte d'union "consacré" en est un), toute "énergie pleinement donnée" est amplement restituée en retour par la source même de l'Amour !)...
Etant dans l'offert nous ne pouvons restreindre le don ou nous retirer de celui-ci sauf circonstances particulières mettant en danger , en déséquilibre, en disharmonie, nous-mêmes, l'autre et les autres...
Solitaires nous le sommes et nous le resterons quoi qu'il en soit et ce de la naissance à notre terme, mais, en ce temps accordé à notre existence et donnant tout son "sel" à celle-ci, la rencontre nous est aussi proposée, bouleversante, souvent et ce quelque soit son contenu et sa finalité si nous savons en retirer, après joie ou épreuves, les sages enseignements...
Mais, être au service de l'autre et des autres au nom d'une Tradition comme la nôtre (éminemment "sociale", "culturelle", "vivante", "solidaire, compassionnelle et coopérative"...) implique de conjuguer à la fois la solitude et la présence au sein de communautés humaines, la première étant indispensable pour "habiter" et "animer" efficacement et bellement la seconde....
(L'Orient et l'Occident ont a s'apporter de mutuelles connaissance et pratiques en ces deux domaines de sages prédilections...)
Cet art de l'équilibre et de l'harmonie inscrit et vécu dans une "médiation" et une "transcendance" est d'autant plus renforcé quand il s'agit d'un sacerdoce...
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La fonction spirituelle, philosophique, inhérente à l''exercice de la druidité est aussi et surtout une fonction "sociale", communautaire, qui implique d'être présent et disponible pour la rencontre, le partage, l'écoute, l'attention, l'investissement, la découverte, l'éveil des consciences, l'implication, l'animation, la transmission des connaissances et des pratiques...
Elle combine une nécessaire et un indispensable retrait par rapport aux groupes communautaires et une présence active, médiatrice et réfléchit au sein de nos "semblables" et de leurs assemblées....
La druidité n'est donc pas tournée vers une "vie monacale", mais vers une sage, avivée et impliquée présence au côté du vivant et au coeur des manifestations et activités de celui-ci... (Avec les préservations et ménagements d'usage pour demeurer en équilibre au sein de cet "Anima" et avec l'aide, l'appui, l'accompagnement des Forces, Energies et Lumières dispensées par le Souffle de l'Awen à ces effets...)
Le chemin de la druidité et de ce qu'elle implique de pensées et d'actions est de toute évidence un chemin d'abord solitaire, mais impliquant des étapes, des auberges, des marches communes, des assemblées, pour donner vie à la vie et donner au mot bonheur son sens et son Essence par sa vocation à mettre en oeuvre l'échange, le partage, la solidarité, le don, l'altruisme et la rencontre....