LA FONCTION DE VATE COMPTE RENDU DE CILLDARA SUITE AUX ASSISES 2023 LE 22 11 NOVEMBRE
Compte rendu des débats sur les vates lors des assises de la
Druidité à Pléneuf Val André.
La première interrogation du petit groupe qui s’est réuni a été :
Qu’est-ce que le vate aujourd’hui ?
Nous avons donc dû au préalable évoquer le rôle et la fonction du vate dans la société celtique d’il y a plus de 2000 ans.
Origine du mot Vate
Leur nom uati (latin vatis, grec ouateis) est un mot d’origine gauloise, qui désigne un devin, un prophète, un oracle. Il correspond au gallois gwawd, et à l’irlandais fàith. Le mot se retrouve chez Strabon (IV, 4, 4), Pline (Histoire naturelle XXX, 13), Lucain (Pharsale I, 448), Ammien Marcellin (XV, 9) et, avant lui, Timagène.
Dans cette société celtique, le vate est un druide spécialisé dans certaines fonctions, qu’il peut parfois aussi partagé avec les druides ou les bardes.
En résumant et dans l’état de nos connaissances, il avait pour rôle :
- La rituélie, les sacrifices et notamment l’entretien des offrandes et des encens.
- La divination, augure, prédictions, divination sacrificielle
- La médecine : chirurgie, plantes, remise en place des articulations …
- La magie : incantations, talismans, amulettes …
Les femmes participent à cette fonction de prophétie (telles les Gallisenae de l’Île-de-Sein).
Dans les traces antiques, les femmes ont accès à cet aspect de la magie, la divination, notamment en Irlande, moins en Gaule. Pas aux autres fonctions, notamment les sacrifices.
On ne retrouve pas de trace de sacerdoce féminin avant le 3 ème siècle en Gaule.
A la chute de la civilisation celtique, sans structure sacerdotale, les vates sont probablement devenus guérisseurs, rebouteux, devins, « sorciers » … comme avant l’arrivée des Celtes.
Et de nos jours, dans les groupes druidiques que nous connaissons ?
Les vates ont approximativement les mêmes fonctions sauf l’aspect sacrifice et divination sacrificielle si on identifie le sacrifice uniquement à l’aspect sacrifice animal.
Mais ils ont toujours comme fonction de s’occuper des offrandes aux divinités.
Sur la question de la médecine, nous ne sommes plus dans une civilisation celtique aussi, le domaine des soins est maintenant encadré par la loi qui ne reconnaît qu’à certaines personnes le droit et la légitimité de la médecine et le droit de soigner.
Une question est donc venue dans le débat :
- doit-on rester dans une transposition fidèle du rôle du vate et de ses outils entre les temps anciens et aujourd’hui ?
- Ou s’intéresser aussi et éventuellement intégrer certains éléments d’autres cultures, d’autres médecines, d’autres spiritualités ?
Si on considère l’esprit des druides, ouvert aux échanges, aux évolutions, aux découvertes d’autres « sachants », il semble que c’est dans cet esprit que l’on peut s’ouvrir à d’autres univers et pratiques notamment dans le domaine des soins.
Plusieurs pistes ont été évoquées :
- La physique quantique avec sa description de la matière et du réel qui permet une vision plus vaste et peut notamment expliquer la divination via une description du temps et de l’espace différente de la physique habituelle,
- La médecine orientale avec sa connaissance des méridiens énergétiques,
- Les pratiques « chamaniques » qui permettent de redécouvrir certains états modifiés de conscience via les tambours ou les plantes psychotropes.
Il a été évoqué la nécessité d’un travail personnel et essentiel des vates pour retrouver plus de perceptions, de sensibilité, de sensorialité, qui doit permettre au vate d’améliorer ses échanges avec les mondes sensibles et invisibles, le monde sous son aspect vibratoire.
Le vate doit travailler à écouter la mère nature, la terre, qui apporte les maux et les remèdes.
Le vate travaille à rétablir les équilibres corporels, mentaux, énergétiques des individus mais aussi les équilibres des groupes.
La formation et apprentissage du Vate aujourd’hui
Dans sa formation et initiation, le vate se tournera vers un apprentissage dans les matières et thèmes suivants :
- La connaissance intime de soi et notamment des contenus inconscients
- Une bonne hygiène de vie qui permette ce retour à une sensibilité nécessaire à la connexion avec les mondes sensibles et invisibles, les énergiques vitales des végétaux arbres, et hommes.
- Les plantes médicinales et leurs usages y compris la magie végétale
- Pratique de la divination au travers des outils issus de la tradition : augures, oghams.
- La connaissance des processus magiques : rituels de protection, rituels de guérison, etc.
- Les processus permettant d’accéder à certains états modifiés de conscience, certaines perceptions et contacts avec les « esprits » au sens large.
- Travailler avec les énergies telluriques, terrestres, et humaines : géobiologie
Le vate travaille à rétablir les équilibres corporels, mentaux, énergétiques des individus mais aussi les équilibres des groupes.
La formation et apprentissage du Vate aujourd’hui
Dans sa formation et initiation, le vate se tournera vers un apprentissage dans les matières et thèmes suivants :radiesthésie, magnétisme.
- La connaissance de la rituélie et des invocations, offrandes, encens.
Les pistes de partage et d’échanges dans l’esprit des assises de la Druidité
A ce titre, qu’est ce qui peut être mis en commun dans un esprit d’échanges et de partage entre les différents groupes druidiques et vates initiés ?
- Il y a un grand besoin de connaissance approfondie des plantes et de leurs usages,
- Besoin d’échanges sur les différentes pratiques qui peuvent constituer une médecine druidique contemporaine,
- La fabrication de talismans et d’amulettes et encens « druidiques »,
- Une sensibilisation à l’usage des plantes psychotropes de nos pagus.
- Une question d’éthique à trancher : Le vate peut-il faire payer ses interventions (divination, rituel, etc) ?
(Animateur et secrétaire de séance : Druide Deruos /|\ de l’Assemblée Cilldara)
…............................................................