Les dits du corbeau noir

LA GEOPOETIQUE DE KENNETH WHITE SELON R BOUVET COMMENTAIRES ET APPROCHES BRAN DU 2015-12-02 DECEMBRE

Préliminaires :

 

Bien que "Druide", et pour autant que mes frères et soeurs me reconnaissent comme tel, je n'en suis pas moins Barde et en tant que tel je m’intéresse à divers courants littéraires dont la Géopoèsie que je pense pratiquer depuis bien longtemps selon mes conceptions spécifiques, mais non sans références ni résonances avec la démarche de Kenneth White dont je suis l'oeuvre depuis les Lettres de Gourgoumel ; premier ouvrage publié en France après son séjour dans les Pyrénées......

 

 

 

 

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Photos Bran du

 

 

 

EN PARTAGE     Qu'est-ce que la GEOPOESIE ?      Bran du



Ce concept a été élaboré, conceptualisé puis précisé par l'écrivain poète, essayiste Kenneth White (Ecossais et installé en Bretagne du côté de Trebeurden.)



Pour présenter ce concept, je prendrai appui, pour partie, sur le livre de Rachel Bouvet « Vers une approche de la Géopoétique » (Edition Presse universitaire du Québec)...

 

 

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La GEOPOETIQUE :

 

« Liée à l'exploration du dehors, la géopoétique a suscité des rapprochements entre littérature et géographie tout en mettant à contribution la philosophie et les arts. Il s'agit en effet d'un champ transdisciplinaire ouvert à la recherche et à la création....

Elle permet de déployer une approche singulière des paysages...

(En termes de marge, de résistance, la géopoétique selon l'auteur de l'ouvrage a, dans l'un de ses buts, une vocation à déclencher une critique radicale de la société occidentale actuelle...)



La géopoétique est en grande partie une aventure collective...

Elle entend participer au vaste mouvement actuel des idées et partager, proposer, celles qu'elles suscitent.

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La géopoétique vise à développer un rapport sensible et intelligent à la terre en envisageant une nouvelle manière de concevoir les rapports entre les disciplines artistiques et scientifiques...

Kenneth White (Fondateur de la géopoétique) a ouvert le « champ du grand travail » dans le but de remuer des pensées sédimentées depuis des années et de stimuler à la fois la recherche et la création...

Il a lui même refusé pendant longtemps de donner une définition de la géopoétique parce qu'il ne voulait pas que celle-ci se fige ou qu'elle devienne restrictive ou qu'elle soit mal interprétée.

 

 

 

 

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Pour approche :

 

La géopoétique est à la fois un concept dont les soubassements restent stables, et un champ de recherche et de création interdisciplinaire en constante évolution.

Sa définition elle-même évolue....

De nouveaux concepts se créent, des manières de faire et de penser aussi.

 

Il ne s'agit pas d'une école avec un manifeste et un maître à penser, mais d'un mouvement regroupant un ensemble d'individus qui s'interrogent sur leurs rapports au monde, sur le sens des textes, des œuvres ou de la vie, des individus qui sont sans cesse en chemin, à l'oeuvre, grâce à la réflexion, à la création de poèmes, dessins, essais, œuvres diverses, et à l'interaction avec les autres. Il s'agit d'un « mouvement » dans tous les sens du terme.

 

Ce champ de recherche et de création évolue à la faveur des gestes individuels et collectifs...

Il importe de donner à l'élaboration conceptuelle une certaine souplesse. Afin que chacun puisse y trouver sa place...

Ceux qui s’intéressent à ce mouvement ont souvent l'impression de faire de la géopoétique depuis longtemps...

Chacun arpent le champ géopoétique à sa façon, à partir d'un angle singulier, à partir de leur propre personnalité....

C'est pourquoi chacun des membres de l'Institut international de Géopoétique à sa propre compréhension de la géopoétique...

 

 

 

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Explorer individuellement ou conjointement le monde extérieur et le monde des idées et développer soi-même un rapport sensible et intelligent à la terre.

Toutefois la Géopoétique s'élabore sur des bases communes.

La géopoétique privilégie une appartenance commune à la terre ; appartenance partagée par l'ensemble des êtres humains...



A partir du moment où le regard tente de saisir la poésie des lieux et de surprendre les éclats de la vie au quotidien, tout change ; chaque parcours sur la terre donne l'occasion de faire de nouvelles découvertes, intimes d'abord et avant tout, et de chercher à les partager.

 

Le préfixe géo nous lie à la terre...

Le terme poétique doit être entendu dans un sens assez large proche d'Aristote quand il parlait « d'intelligence poétique » (noûs poiêtikos ) ; il désigne : « une dynamique fondamentale de la pensée. » mettant à profit toutes les ressources physiques et mentales dont dispose l'être humain. - les sensations corporelles, la sensibilité, la réflexion critique -, autrement fit, une poétique qui « synthétise » toutes les forces du corps et de l'esprit.

 

C'est aussi une manière de « composer » (organiser, mettre en forme) qui est la force de l'esprit humain à ses grands moments, là où il entre, avec toutes ses facultés de perception et de compréhension, dans un large espace-temps. Plus le rapport au monde gagne en intensité, plus les ressources augmentent, plus la « composition » gagne en vivacité .

Chacun possède une façon unique de comprendre et d'exprimer ses paysages fondateurs, son rapport au monde, nourri par les lectures, les rencontres marquantes et les recherches faites en chemin.

 

 

 

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De l'alliance entre « géo » et « poétique » devrait surgir un monde habité....

« Un monde, c'est ce qui émerge du rapport entre l'être humain et la terre. Si ce rapport est riche, sensible, intelligent, fertile, nous avons un monde au sens plein du terme, un espace agréable à vivre. Si par contre, ce rapport est inepte, insensible, pour ne pas dire brutal et exploiteur, nous n'avons plus qu'un monde stérile et vide ; un monde immonde. » K White



Une autre notion : celle de « territoire ».

 

La géopoétique cherche à construire un nouveau territoire, un espace dans lequel chacun peut respirer à pleins poumons, « agrandir » son être, nouer des rapports harmonieux avec les autres sur la base d'une appartenance commune et d'un travail mené de concert, pour former un vaste champ de recherche et de création dans lequel se croisent les sciences, la philosophie, les arts et la littérature, autrement dit un champ multidisciplinaire...

Il importe que chacun fasse un bout de chemin pour découvrir les perspectives de l'autre....

La géopoétique vise un champ de convergence potentiel surgi de la science, de la philosophie et de la poésie.

 

Le but visé par la géopoétique est d'intensifier le rapport de l'être au monde, de le rendre plus harmonieux, de manière à pouvoir s'émerveiller, encore et toujours, face à la beauté du monde...

« Pratiquer la culture humaine c'est essayer de faire rendre au champ de l'être humain, le maximum d'être ; de présence, de perception, de compréhension, d'expression, de communication. » K White



 

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Les géopoéticiens privilégient le rapport au réel, la dimension sensible, et se méfient de tout ce qui peut les en éloigner (la spiritualité, la pensée mythique, le symbolisme...)

En 1963 K White écrivait pour expliquer la constitution d'un groupe de recherche et de création : « ...dans le but d'éveiller et d'accroître l'étendue de nos facultés cosmiques et pour absorber cette énergie de vie concentrée dans les espaces de montagne et de mer en dehors du cauchemar mégalopolitain de nos cités. »


Les groupes géopoétiques se sont constitués en forme d'archipélisation synonyme de ramification, de mise en réseau et d'arborescence. (ceci afin de préserver de dérives éventuelles la cohérence de l'ensemble.)(Archipélisation : un ensemble d'îles disposées en groupe. Un archipel se nourrit des liens instaurés et entretenues entre les différentes îles.)



Le mouvement (la marche notamment, la déambulation) apparaît donc comme un principe premier de la géopoétique...

Le cheminement sur les sentier peut accompagner le cheminement dans l'esprit... Cheminer amène à se livrer, avec passion, à telle ou telle recherche et à intégrer un processus d'écriture ou tout autre projet de création.

Si la géopoétique est en marge des mouvements actuels, c'est parce qu'elle est centrée sur l'espace plutôt que sur le temps, sur le nomadisme plutôt que sur la sédentarité, sur le parcours plutôt que sur la stabilité. (L'Esprit Nomade de K White.)

 

 

 

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La lecture géopoétique

 

Elle se déploie à partir d'une posture qui privilégie les paysages, le mouvement, le dehors et la critique radicale de la société...

L'approche géopoétique de Catherine Chauche conçoit cela comme une méthode qui ouvre des voies, des chemins donnant accès aux subtilités du texte.

La géopoétique est un champ ouvert, où la rigueur est essentielle ; un champ offrant suffisamment de souplesse pour que des démarches personnelles différentes puissent s'y investir...

Pour mettre en oeuvre une telle posture de lecture on doit d'abord découvrir par elle-même la géopoétique et s'approprier la démarche...

 

Avec des ouvrages qui comportent des paysages, des cartes, des frontières ou des parcours....Où l'espace occupe une place de choix...(Où est suggéré des manières singulières d'habiter le monde...)

Quand le rapport au texte s'intensifie au point de susciter chez le lecteur une réflexion sur son propre ancrage géographique, voire une transformation de son rapport au monde ; on peut parler d'une posture géopoétique...

 

Si la lecture ne donne pas au bout du compte le désir de partir ou d'explorer l'environnement immédiat, si elle ne réactive pas autrement dit l'appel du dehors, si elle ne contribue pas à la densification de la présence au monde ; c'est que la posture prise n'aura pas déployé tous les possibles de la géopoétique.

 

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De la Géopoésie          Réflexion Bran           du 02 12 2015



Ce terme à été conceptualisé par Kenneth White (Ecrivain, penseur, poète, essayiste, écossais vivant en France... Prix Fémina pour la « Route Bleue »)



Kenneth White, tout en donnant des lignes de force et des axes majeurs quant à ce qu'il faut comprendre la la Géopoétique n'a pas, semble-t-il, voulu figer celle-ci dans une définition considérant ce concept comme étant un « mouvement » au double sens du terme ; une démarche interdisciplinaire rassemblant tous les arts et toutes les sciences mis au service d'un nouveau rapport, plus harmonieux, à l'espace, aux lieux, au paysage, à la terre, à la mémoire des dits lieux et aux œuvres inspirées par cela à l'homme pensant et créateur...



Une rigueur intellectuelle qui ne fait pas économie des sens, du sensible et de l'émotion, du créatif, de l'imagination et de l'inspiration...



Etudes, analyse, recherches, explorations, marches et démarches, parcours, traversées et trajectoires sont le vocabulaire incarné et privilégié du « géopoète » qui articule en sa pensée et en ses actes une synergie d'énergie entre le dedans de l'être et le dehors de sa présence au monde, entre intériorité profonde consciente et éclairée et la Vie telle que se manifeste en tout être et en toute chose de façon « visible » ou non....



L'attention, le regard, l'écoute, la prégnance, l'infusion paysagère et humaine, la lecture y compris tactile, transpirante, émerveillante, de ce qui fût, est et adviendra en un espace/temps élu et choisi, en double pénétration et imprégnation, accompagnent un nomadisme intellectuel qui n'hésite pas à parcourir la dimension cosmique de l'univers et à interpeller tous les rapports et relations instaurés avec lui depuis que l'homme se pose des questions et tente d'y répondre...



Liberté, souplesse et exigence dans cette mise en mouvement individuelle et « archipélagique » (un collectif d'entendement et de convergence majeurs oeuvrant pour le passage du non-être à l'être)...

 

 

 

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La géopoétique peut être en effet « des manières singulières d'habiter et d'animer « artistiquement » le monde .»



La géopoétique est un somme de convergences, d'entendements et de compréhensions associant l'être et l'univers dans une démarche commune fondée sur le mouvement créateur et l'évolution qui en résulte....

 



Pour approcher le terme différemment, il serait plus court et peut-être plus pertinent de s'entendre déjà sur « ce que n'est pas ou ne saurait être la géopoétique », sur ce qui s'oppose ou fait obstacle à sa « dynamique relationnelle du vivre », sur ce qui compromet les synergies d''énergies ( de forces, de lumières...) à partir desquelles penser et créer trouvent sens et essence tant au niveau de l'individu que dans ses rapports avec ses communauté d'appartenance et celle plus vaste et plus large de « destin planétaire »...

 

 

 

 

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Géopoète ?

 

Je pense pouvoir revêtir et accueillir sur mes plumes et sous ma plume, le souffle et le vent par lesquels respire et voyage la « géopoétique... »

Je ne saurais d'ailleurs en aucun cas « définir » celle-ci...

Je m'efforcerais seulement de « respirer avec elle »  comme je respire, mes poumons accordés à ceux de l'océan, au ruissellement d'une rivière, au ballet des branches et des feuilles !

La géopoétique peut s'apparenter à un « état d'être en pleine conscience d'être » soit un « individu » qui à voulu et su trouvé sa juste place et sa juste présence en ce monde et qui a cherché à s'y maintenir en paix et en harmonie tout en accroissant, par expérience et créations cumulées, les plans et niveaux de sa dite « conscience ».....



Cela peut être un « regard », une « perception », une « vision », qui, partant du singulier et du différencié, progresse peu à peu vers un sentiment d'unité et de commune appartenance...



C'est peut être aussi l'idée d'une « culture » qui soit, en l'humus de notre humanité, un labour, des emblaves et ensemencements, porteurs de moissons et de récoltes dans l'engrangement de promesses et de vœux réalisés au bénéfice du « vivant » (sous toutes ses formes) et de sa pérennisation la plus harmonieuse possible...



Ceci et cela sous entendant la recherche permanente d'équilibre et d'harmonie sans lesquels la matière étend son diktat à toutes les formes de l'esprit, enclave et cloisonne toute forme de liberté et dévêt de son nom et de sa dignité le terme même « d'humanisme »...



La pensée géopoétique, selon la conception que je pense incarner, est une pensée « sage », sapientiale, philosophique, (traditionnelle par rapport à une souche et une source mémorielle qui m'est plus « spécifique ») qui tend (dans un « faire » éminemment poétique donc ) vers un art de vivre et d'habiter/d'animer le monde , sans interféré négativement, (en terme vibratoire), avec les flux, les fluides et les ondes qui circulent en tout l'univers et en mon corps, récepteur, capteur, émetteur, transmetteur et retransmetteur des énergies, des « forces », des « lumières» qui irriguent, en leurs courants singuliers et pluriels, les rivages de la vie et les territoires (les « Hautes-Terres ») de celle-ci....



Plus qu'elle ne se dit (avec l'importance que l'on peut accorder à une parole, à un « verbe », qui mettent ou remettent au « monde » une origine, une essentialité, un fondement primordial et initial qui participent de son acheminement absolu et infini, la géopoétique, pluri-expressive, telle qu'elle me parle elle-même, se « vibre », se chante, se clame, se danse, s'enroule et se déroule dans sa spirale évolutive ponctuée d'alternances et de cycles....



C'est, et j'ose le dire assez affirmativement, une forme d'essence o combien féminine, et, comme telle une « matrice » qui nous « initie » à la vie et aux rapports et relations les mieux accordés pour sonner juste et en écho et résonance avec elle...



Il est vrai que je ne fais pas exclusion en ma recherche et démarche de renforts symboliques et analogiques voir mythiques ou archétypaux bien que cela ne semble pas être « préconisé » dans les préceptes géopoétiques tels qu'il furent énoncés par son fondateur dans une base apparentée quelque peu à une orthodoxie ou éthique de conception et de mise en pratique...



C'est là, en partie, l'une de mes libertés ; une liberté qui ne me semble pas porter atteinte aux vues de coeur, d'intelligence et d'esprit qui sont celles que j'apprécie chez l'ami Kenneth White....

 

 

 

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04/12/2015