La Grande Traversée
Bran du
oct 2011
J’accepte, je conçois, la nuit profonde en moi, le progressif assombrissement de mon ciel de vie, le recouvrement, mois après mois, heure après heure, de mes clartés intérieures… C’est le « passage » obligé, une « forme de mort » éprouvée, l’inversement nécessaire à l’Oeuvre de Lumière…
Désolation en ma chair - Silence sur les terres -… Givre, brouillard, froidure, glace, solitude, nudité ; Les sèves du printemps se sont retirées de l’aubier du Grand Arbre Séculaire…
Dans l’humus et le terreau reposent les graines et les semences confiées ; graines de mort qui vont germer - Fleurs et fruits en la promesse enclose…
Nous sommes aussi cela… ( Même sort, même espérance, commune loi…)
Il me faut me recentrer sur les braises d’un intime foyer qui veille sur les cendres des mois noirs accumulés et provisoirement vainqueurs…
Toutefois, cependant, ni effroi, ni peur, mais en moi, la conscience aiguisée d’une nécessité ; d’un indispensable équilibre des contraires ; d’une conciliation en toute opposition ; d’une dualité intelligemment et subtilement transcendée…
L’amour ; cette « Energie première » ne s’en vient-il pas au jour après avoir erré et macéré dans la pensée et dans le cœur d’un long, difficile et bien ténébreux séjour ?…
S’estompe en nous la bienfaisante énergie solaire, mais, subsiste celle engrangée avant les assauts de l’hiver… Nous avons su faire ample provision en la fin de l’été, des dons offerts, de l’abondante et profuse générosité de notre Mère…
Nous sommes, lors, prêts pour la Grande Traversée ; Une lueur en nous ne cesse de briller qui nous rassemble en tant que sœurs et frères, qui nous ressemble par sa fidèle lumière, qui nous assemble en la terrestre clairière ; Etoile d’Amour, de Paix, de Joie, de Souvenance et d’Eternité