LA PRIMITIVE RELIANCE 2019 TEXTE BRAN DU 01 05 MAI
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Bran du Mai 2019
La Primitive Reliance...
Une tentative d'immersion sauvage au tout premier commencement du « sentiment religieux »...
Existe-t-il un sentiment « religieux », une perception, un état d'être, des conditions, un environnement qui invitent à ce sentiment sans qu'ils fassent référence à une Tradition spirituelle et à des pratiques religieuses afférentes à celle-ci ?
Peux-t-on faire l'expérience d'une relation directe, immédiate, spontanée, naturelle avec une « essence », une « présence » , un « anima » de nature spirituelle sans qu'elle s'inscrive dans un référent « religieux » déjà connu, identifié, codifié ?...
Toutes les relations avec ce qui s'apparente au divin et au sacré, aux « mystères », aux mythes et archétypes, semblent avoir été expérimentées dans le monde sous une forme ou une autre, avec ou sans église, institution, fratrie etc...
Il semble que nous devons remonter aux premiers hommes et aux premières femmes de l'humanité pour retrouver un sentiment « religieux » qui ne soit pas encore « conceptualisé », dénommé comme tel, mais simplement vécu, incarné, avec crainte, effroi, et/ou espérance et attente et ce, à travers les prémices, les tâtonnements et les approches d'une rituélie « approximative », d'une pratique amorçant le sentiment que l'on qualifiera comme religieux par la suite en le codifiant ultérieurement selon des critères et éléments propres à chaque civilisation ou peuple...
Le fait d'avoir, au cours des âges, énormément diversifié les divers entendements que nous pouvons avoir de ce sentiment de « reliance » avec une dimension « métaphysique », abstraite, puis devenue conventionnelle et conditionnée voire « dogmatique», ne nous a-t-il pas fortement éloigné d'une relation de base, instinctive, originelle et primordiale, jaillissant spontanément dans une proximité immédiate sans que rien ne s'interpose à cette reliance ? (En revêtant sa « nudité » de concepts divers et variés soi-disant taillés sur mesure pour en visualiser l'Essence et les représentations/manifestations !)...
C'est à priori de cela qu'il s'agit quand on évoque une « mystique « sauvage », « primitive » qui n'a pour référent que l'air que l'on respire, le souffle qui nous anime, la terre qui nous porte, l'eau et le feu sous toutes formes qui se manifestent en nous, à travers nous et à l'extérieur de nous-mêmes !...
N'est-ce pas là, dans cet humus et dans ce terreau, élémentaire, initial, que ce qu'on appelle la Vibration-Mère, la Force, l'Energie et la Lumière d'Amour font, pour nous autres humains, graines et semences d'entendements ?...
En renouant avec les configurations symboliques, analogiques et universelles du Cercle et du Centre, nous nous replaçons au sein du sein, au cœur du cœur des entendements fondamentaux et primordiaux de la relation entre l'humain et le divin, la terre et le ciel, un monde et un autre....
Nous faisons lors œuvre fondamentale et salutaire de « reconnexion » en faisant l'économie de concepts qui semblent bien s'être fortement éloignés de l'essentialité de nos liens ancestraux...
Ne s'agit-il pas d'être de nouveaux au plus près, au plus proche, dans la proximité immédiate de l'Essence/Présence perçues par notre corps et par nos sens tenus lors en éveil, en état de perception/réception, de connexion et d'échange ?...
Nous passons lors d'un isolement spatial et temporel à une vastitude sans limites ni confins, en étant à la fois distincts et semblables à ce qui se manifeste...à la fois traversés et traversants, à la fois la « Chose et son contraire », l'endroit et l'envers, le singulier et le pluriel, le visible et l'invisible, le concret et l'abstrait, le lumineux et l'obscure, le présent et le distant, l'être et le non-être, l'anima, le végétal, le minéral, l'arbre, la pierre, l'onde, le flux, la sève, le sang et l'écume........
Nous n'avons plus de « corps », mais sommes toutes les formes, tous les corps...
Nous sommes lors sans question puisque nous animons toutes les réponses données au plus essentiel de nos interrogations !...
Il suffirait alors de s’asseoir sur la mousse au plein cœur d'une foret, peau contre humus, avec une simple vêture de feuilles et de soleil, enveloppé des senteurs de vie et de mort émanant de la Nature en laquelle nous retrouvons peu à peu, avec jouissance et jubilation, pleinement la nôtre...
Se poser là, dans l'éternité d'un instant, densément, intensément, suspendu aux branches légèrement agitées par le vent et dansant une partition faite d'ombre et de lumière...
Etre « présent », en ce monde et s'ouvrir comme une rose à tous les autres mondes, faire de soi un présent offert au présent de cet instant ; un poème « éthérique » tissé de chants d'oiseaux et d'un silence frémissant...
Rien ni personne à « invoquer», à « solliciter », à « prier »...
Être là, pleinement là, simplement là, humblement là, mais joyeusement là, avec ses os, ses muscles et sa chair transmués comme ses pensées, en nuage, en ruissellement de source, en bourdonnement d'insecte, en parfum enivrant, en couleur chatoyante, en ondulations de fougère, en crissement d'écorce, en visitation d'abeille.....
Etre ainsi l'Offrande de toute offrande et ce, dans cette extrême gratitude qui n'a rien à donner puisque le don s'est vidé de tout ce qu'il pouvait contenir et qu'il se tient là comme un oiseau sur la branche du jour à s'enchanter de cet amour qui offre des ailes à tout être et à toute chose...
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P.S. : La Tradition que je sers ; dont je suis l'amoureux servant, est celle qui se rapproche le plus, pour moi, de l'état d'être qui précède.
Elle n'a nul besoin de Livre ni de Révélation.
Elle n'a de nom que par commodité de langage et ses « écrits », fluctuant et flottant, se contentent de couler de source et de remonter périodiquement, comme un saumon, la rivière du temps....
Elle délivre de toutes formes d'enfermement, de conditionnement...
Elle célèbre par le Verbe et le Souffle, spontanément...
Rien ne s'interpose entre ses musiques et ses danses, si ce n'est le cœur chantant et dansant...
Ce n'est lors, qu'être vrai, vraiment, véritablement d'esprit, de pensée et de corps !...
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