LA REVENDICATION IDENTITAIRE (APPROCHE DE REFLEXIONS) BRAN DU 2017 27 10 OCTOBRE
La Revendication « identitaire »...
Nous sommes là dans le déroulé de l'Histoire et des événements qui l'ont ponctué notamment en terme de communautés humaines « d'appartenance » attachées à un territoire, à une mémoire, à une langue, à une culture, à des traditions, à des lois, à des symboles...
Depuis la Révolution française (qui fait « référence » dans ce domaine des plus sensible et actuel) le centralisme étatique s'est imposé et souvent de façon très violente et dramatique...
Centraliser, c'est concentrer sur une personne, une communauté très limitée de personnes ou/et une institution, un ensemble de pouvoirs plus ou moins démocratiquement octroyé s'imposant à tout un pays, à toute une population, amenés à abandonner leurs particularités et spécificités culturelles, régionales, linguistiques, pour participer à l'uniformisation centralisatrice dogmatique et arbitraire...
Un écrivain catalan a résumé par les paroles qui suivent (ce qui vaudrait pour tous les acteurs régionaux partisan d'un fédéralisme européen.)...
« J'accepte d'être Espagnol si l'Espagne ne me refuse pas le fait d'être Catalan et de m'employer à faire vivre et à cultiver dignement cette appartenance. »
« L'Etat-Nation » ; les Celtes l'on refusé il y a déjà plus de trois mille ans considérant que chaque peuple était à même de s'auto-gérer et de s’auto-administrer tant sur le plan économique qu'identitaire tout en liant un réseau de « clientélisme » favorisant le commerce et l'échange des biens et des idées...
Tout corps, qu'il soit celui de l'individu ou social, a besoin d'un Centre coordonnant les fonctions et ce, si possible, de façon équilibrée et harmonieuse... mais cela sans que la dépendance biologique et anatomique des membres du corps soit l'objet d'un diktat (via le mental) …
Si le corps social est malade (et il l'est o combien), il est naturel que les membres de ce corps social affectés par ce dysfonctionnement maladif et pathologique se posent de légitimes questions quant à la capacité de l'organe centralisateur de maintenir des équilibres et des harmonies à partir des excès et positionnement extrêmes qu'il pratique et dispense !...
C'est ici tout l'art de faire concilier une indépendance au sein d'une dépendance lucidement et librement comprise et acceptée...
C'est l'art d'une inter-dépendance ; chacun des partenaires étant nécessaire à l'autre pour en retirer un bénéfice réciproque...
Les Celtes craignaient particulièrement toute forme de dictature individuelle ou collective et ont refusé le fait qu'un seul individu concentre tous les pouvoirs sur sa seule personne au détriment d'une régence harmonieuse des fonctions confiées selon des règles démocratiques...
Un vergobet, un « chef » de guerre, un roi, ne sont pas propriétaires de quoi que ce soit, mais dépositaires provisoirement et pour un temps déterminé, de charges qui engagent même leur vie selon la façon dont ils assumeront au mieux celles-ci...
(Toute richesse reçue pendant leur mandat se devra d'être redistribuée avec équité lors du banquet annuel de la Samain.)...
On a reproché, entre autres supposées faiblesses, aux Celtes de ne pas avoir constituer un Etat-Nation et on a expliqué leurs défaites en partie pour cette raison...
Ils auraient pu en effet s'organiser de cette façon , mais celle-ci ne pouvait en aucun cas correspondre à leur esprit et à leur pensée éminemment libertaires mais également « responsables » soit conscients de leurs actes et de leur application en parfaite connaissance de causes à effet...
Il y a là l'idée que le singulier, le particulier, le spécifique, l'unique sont des vecteurs et facteurs de complémentarité et non d'opposition et qu'il y a tout bénéfice commun à en retirer...
La Peur, encore elle, participe grandement des mains mises étatiques sur toute culture qui ne soit pas la norme imposée voire tolérée...
Un seul et significatif exemple : c'est quand la France, par ses représentants élus, refuse obstinément de signer la charte des langues régionales signée par tous les autres pays membres de la communauté européenne... Le prétexte étant (en substance) que cultiver et entretenir une langue régionale nuit à l'unité de la France et donc à sa cohésion sociale !...
Cela ressemble fort à un mépris et a pour effet d'accentuer et d'exacerber dangereusement des susceptibilités identitaires qui risquent de répondre à un excès par un autre !...
Personnellement, je suis né à Paris donc parisien dans un pays qui s'appelle la France donc français. Ma mère avait des origines bretonnes et mon père et sa famille étaient originaires des Monts du Lyonnais...
J'ai grandi en Bretagne avec mes grands parents maternels puis j'ai rejoint la capitale à l'adolescence et j'y suis resté plus de quarante ans...
A la retraite, je suis revenu par choix, désir et volonté, dans mon pays d'enfance ; là où je suis le plus en affinité élective avec mes aspirations et conceptions identitaires non en tant que Breton ce que je ne suis pas, mais en tant que « Celte » dont les ancêtres ont habité cette région et plus des trois quarts de l'Europe actuelle (et ce depuis au moins 3000 ans!)...
Par ailleurs, ayant de part mon père des ancêtres hongrois ou roumains (autres anciens territoires celtiques), mon appartenance culturelle, philosophique, spirituelle (appartenance volontaire, libre, censée, cohérente, lucide et bien pesée à cette civilisation) s'est fortement élargie et agrandie.....
Cette option identitaire relève de réflexions majeures menées objectivement et confortées au fur et à mesure des questionnements que je me suis intellectuellement et émotionnellement posés à ce sujet...
J'ai fait volontairement et clairement choix, parmi d'autres possibilités, de cette « appartenance », elle ne ma jamais été imposée et ne relève ni d'un fantasme, ni d'une fantaisie, ni d'une mode...
Le monde Celte est, bien antérieurement au monde chrétien qui s'est imposé de la façon que l'on sait, un dénominateur commun à toute l'Europe et même au-delà (via le monde indo-européen dont les Celtes sont issus), et c'est ce monde, sa pensée même, ses conceptions qui ont été les fondements et les assises de la future Europe avant que l'idéologie chrétienne (appuyée par les armées romaines) mette à bas ces premières fondations... en introduisant, en mettant en place, la notion de centralisation, donc de pouvoirs centralisateurs, avec les conséquences que l'on sait...
Dans le domaine de la culture, de la « pensée libertaire et responsable », dans celui des conceptions philosophiques et spirituelles, les apports du monde Celte n'ont cessé d'alimenter, d'animer et de fortifier le cœur et l'esprit des européens et autres habitants du monde qui accueillent, reçoivent cet « héritage » en eux-mêmes ; héritage qui leur procure sens, conscience, cohérence et essence à leur existence et développe toutes leurs facultés sensitives, intelligentes, imaginatives et créatives...
Nombres d'artistes, d'écrivains, de poètes, d'artisans d'art, de musiciens et chanteurs, de danseurs, de philosophes (La liste non exhaustive serait très impressionnante !) ont, à toute époque et en de multiples continents, trouvés leur inspirations et œuvres en puisant abondamment dans ce substrat de notre Mémoire adaptée et actualisée car fondée sur des mythes et archétypes qui transcendent l'Histoire et les poids, contingences et mensonges de Celle-ci...
En tant que « barde », écrivain, penseur, sacerdote, musicien, chanteur, danseur, artiste, mais aussi en tant qu'acteur social et citoyen du monde ; en tant qu'amant et aimant de la Vie et de l'Amour ( l'Energie, la Force et la Lumière d'Amour), je m'inscrit, en actes et pensées, au sein même de cet héritage nourricier apportant ma modeste contribution pour enrichir le legs qui sera fait à la génération qui me succédera...
L'Autonomie pour cela est indispensable et vitale. Il appartient à chacun et à chacune d'être d'abord « autonome » ; c'est à dire libre et responsable et seul maître du gouvernail de sa navigation existentielle ! (automôme pour les enfants et adolescents de même!) afin d'assurer et d'assumer au mieux ses besoins fondamentaux et essentiels en respectant ceux des autres ; ces autres nécessaires à la construction d'une personnalité, d'une identité spécifique et singulière, et de la maturation de celle-ci...
Ce qui vaut pour un individu « autonome » vaut pour sa communauté d'appartenance (alliant le cœur, l'intelligence et l'esprit.)...
Nier, dénier ces « identités » sous des prétextes fallacieux qui masquent fort mal des velléités de pouvoir et de puissance concentrées dans une forme politique voire religieuse de centralisation, c'est déjà semer la discorde et alimenter dangereusement les conflits...
A cette « appartenance », qui n'est pas pour autant une volonté de totale indépendance et de non solidarité avec d'autres communautés, on oppose des lois et des règlements ; c'est-à-dire une « légitimité » centralisatrice, à d'autres légitimités non protégées elles par une loi mais combattue par l'appareil institutionnel voulant maintenir ses diktats...
De là naissent ce que l'on appelle les « fractures sociales » et plus dangereusement encore des formes pernicieuses de nationalisme indépendantiste dont l'exacerbération peut mener à des guerres civiles !...
Certains observateurs objectifs et « neutres » n'hésite pas à parler à leur niveau d'observation que nous sommes, en l'état des situations, face à un « purgatoire de la non reconnaissance ! » amenant l'état à faire dominer « les arguments de la force à défaut de la force des arguments »...
Tant qu'il n'y aura pas, en ces affrontements susceptibles d'accroissement et d'intensification, des volontés communes de « reconnaissance mutuelle », de conciliation et de dialogue objectif, positif et constructif ; soit la recherche conjointe de points d'équilibre et d'harmonie, nous avons tout à craindre de la dislocation des liens et relations maintenant un tissu social et culturel, cohérent et solidaire...
P.S. :
Un autre exemple est le procès inique fait à la Bretagne lors de la guerre de 39/45, à partir d'un groupuscule infime d'indépendantistes illuminés, pour avoir "collaboré avec l'ennemi".
La Bretagne a payé très cher, par le volontaire isolement économique qui a suivi, cet événement complétement disproportionné au regard ne serais-ce que des quelques 200 000 morts bretons qui ont défendu, à deux reprises, la France en lui sacrifiant leur vie !...