LA VOIE DRUIDIQUE et CERNUNNOS SELON G POITRENAUD (KELTIA N° 52) ET NOTES BRAN DU 2019 18 11 NOVEMBRE
Photo et création Bran du
La Voie Druidique (extrait)
Gérard Poitrenaud (Keltia N° 52)
L’auteur se base sur le texte écrit par Diogène Laërce au IIIè sièvle av J.C. à propos de l’éthique celtique formulée selon la base triadique qui convient :
« Honorer les dieux, ne pas faire de mal et exercer sa bravoure. »
J’ai traité de cela dans un article antérieur, mais voici une autre lecture proche, complémentaire et très recevable… (J'en valide l'esprit et le contenu)...
Les Celtes « pensent » trinitairement (d’où les « triades ») et « œuvrent » selon un principe ternaire induit par leur pensée… (Voir la figure ou motif du triscèle.)…
« N’est-ce pas cette dynamique partout à l’œuvre qui rend fausse chaque formule figée par et dans l’écriture. ?»
Il y a donc fort à penser que cette triade contient l’essence de l’éthique Celte, et que les règles de vie peuvent et doivent être générées à partir d’elle. C’est là aussi un indice d’authenticité… »
« L’ordre moral et l’ordre cosmique se correspondant, le monde et la société se conforment à un ordre universel régi par le nombre trois qui structure et doit structurer ses manifestations. »…
L’esprit des lois est partout présent et actif, car c’est le principe dynamique d’un univers tripartite (albios-bitus-dubnos), où les vivants évoluent entre les forces divines et celles des ténèbres. Dès que l’on a saisi que les trois préceptes forment un tout organique…
Honorer les Dieux
Cela signifie qu’il y a une dimension essentielle et sacrée au-dessus des tribulations profanes. Les hommes y font référence… par l’observation des rites…
Cette dimension essentielle est par définition sublime et intangible…
N’est-ce pas ici la conformité avec l’absolu des choses célestes qui « empêchent » la terre de s’effondrer ?
Car si l’absolu n’était pas respecté , les forces divergentes (dont les intérêts particuliers) ne tarderaient pas à désagréger le monde…
C’est donc dans cet ordre d’idées la dimension divine qui maintient la condition humaine hors du chaos.
« Honorer les dieux », implique en tout cas que les terriens ne doivent pas se prétendre au centre de tout, mais qu’ils doivent rester à leur place périphérique et respecter les règles non écrites depuis la nuit des temps, sans vouloir fixer arbitrairement leurs propres règles.
Force est de constater que les anciens Celtes, comme la plupart des peuples anciens, ne sont ni individualiste ni matérialistes.
Ne pas faire le mal….
C’est identifier, éviter le cas échéant ce qui nuit à la communauté, la « touta ». Celle-ci porte en elle la force de vie intemporelle dont l’avatar est Toutatis , le dieu de la tribu…
Le « mal », c’est, chez les Celtes, troubler l’ordre cosmique…
La notion de mal au sens Judéo-Chrétien est transposée chez les Celtes qui ne s'enferment pas dans une dualité, mais tentent de la transcender (recherchant ce que André Breton appelait l'harmonie des contraires)...
La notion de bien et de mal dans le monde Celte est évoquée par les notions de "faste" ou de "néfaste". (Ce qui concoure à perpétuer la vie et ce qui lui porte atteinte !)...
Cela se transpose, se perçoit et se conçoit en terme "musical". Il y a ce qui sonne juste, qui est "accordé" et ce qui sonne faux ( en désaccord, discordant)... Et cela s'entend au double sens du mot !...
Exercer sa bravoure :
« Le secret de la liberté, c’est le courage ». Périclès
Le mal n’est que le désordre cosmique…
Sans bravoure, la communauté s’effondre…
Il n’ya pas de liberté sans courage…
Il n’y a pas non plus courage sans « mépris » de la mort…
Et il y a « mépris » de la mort si l’homme ne perd pas « tout » quand il perd la vie. Son être profond n’est autre que l’ordre cosmique qu’il défend, sa liberté, la conformité à l’ordre éternel du cosmos…
« Et vous druides (…) Pour vous les ombres ne recherchent pas les demeures silencieuses de l’Erèbe ni le blême royaume souterrain de Pluton. Un même souffle dirige nos membres dans un Autre Monde. Si vous chantez la vérité, la mort est le milieu d’une longue vie. Ils sont donc heureux (…) ces peuples qui regardent la Grande Ourse ; la plus grande peur, celle de la mort, ne les accable pas. »
Lucain Pharsale…
Il ne s’agit pas ici de « réincarnation »… Il y a l’idée essentielle de « milieu »… Comprendre par exemple que :
Le non-être est au milieu de l’être. Il le nourrit, il l’engendre, il le régénère et le vivifie…
A propos du fait que les Celtes regardaient la Grande Ourse…
(Ceci partagé par d’autres peuples du Nord)…
Soir, une commune vision d’un ciel et de l’univers tournant comme une roue immense autour de l’axe du pôle…
(La fameuse « roue ramante » du druide Mog Ruith (le Serviteur à la Roue) dont la résidence céleste se nomme Dairbre « forêt de chênes »…
Si ce rapprochement est juste, la vie (l’Être) est un cercle dont le centre est la mort, de même que l’intemporalité de Salin/Samonios est au milieu du cycle temporel ( et pas seulement au début ou à la fin)…
Cernunnos :
Son assise est une immobilité fondamentale mais sa ramure
Renvoie à la course du cerf céleste et des constellations. Archétype du héros qui se doit de passer par la case de l’Autre-Monde, il devient source, arbre et pilier de vie…
La voie du sacrifice est celle de la création cosmique…
Si la justice contribue à la bonne marche du cosmos, le sacrifice lui correspond qui maintient l’équilibre cosmique, la vie et la prospérité…
Le plan cosmique implique la réactualisation par le dieu-héros du sacrifice primordial.
Il contribue en cela à la vie éternellement renouvelée de l’univers, symbolisée par le torque…
A l’étude des préceptes énumérés précédemment nous saisissons qu’ils découlent d’une doctrine originale qu’on peut qualifier à bon droit de druidique, dans laquelle l’ordre cosmique nourrit la force vertueuse, et celle-ci en retour maintient et renouvelle le cosmos contre les forces de la désintégration…
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Voir de Gérard Poitrenaud
Cycle et métamorphose du Dieu cerf
Dans les cercles de Cernunnos…
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Notes Bran du
« Ce qui est « usé » sera renouvelé » disent les « Védas » hindous…
Et c’est bien de forte usure qu’il s’agit autant pour l’individu que pour ses communautés d’appartenance où des leaders imbus et aveuglés par leur « pouvoir » continuent d’user et d’abuser de l’héritage prodigieux appelé la Vie !...
Je pourrais même faire état d’une dilapidation du Vivant !...
Pourquoi ais-je tant d’affinités avec la pensée celto-druidique ?
Parce qu’elle met en relation, en connexion, en conjugaison constante l’être et son environnement visible et invisible, absolu et infini… et qu’elle met en rapport, équilibré et harmonisé, par entendement intime et profonde compréhension, le monde dit « humain » avec tous les autres règnes et le cosmos tout entier…
Ceci générant un sens aigüe du respect, de la solidarité et de la responsabilité.
Le sentiment de réelle liberté naissant de cette disposition à se sentir corporellement, sensiblement, émotionnellement et intellectuellement, en état de symbiose, de concordance et de correspondance ajustée…
C'est une éthique et un art de vivre librement consentis et acceptés car faisant intime et profonde résonance avec les affinités et les entendements qui ont vive demeure et agréable et jouissif séjour en mon coeur et en mes pensées...