Les dits du corbeau noir

Réflexions Bran du,

11 2011

Redistribuer la sève...

Se faire Enchanteur, Réenchanteur plus précisément, c’est redonner des lèvres au chant, c’est faire remonter la sève dans l’Arbre de notre vie…

Le «　bon Roi　» fait fructifier son royaume humain et les terres jadis gastes… Il est l’abeille qui approvisionne les ruches de l’esprit… Tout ce qu’il reçoit des dons de la nature et de sa Souveraine, généreusement, il le redistribue…

Laisser circuler les flux vitaux...

Le Sage éclairé est un «　état d’être conscientisé　»… Il va entre cosmos agencé, ordonnancé et chaos primitif, d’une berge à l’autre, d’une rive à l’autre de l’écoulement du temps, érigeant des ponts et des passerelles entre tout rivage opposé….

Laissez circuler, dit-il, les flux vitaux… Reconnectez-vous à eux…. C’est eux qui nourrissent toute Création, toute créature…. Ils sont la source, ils sont l’embouchure, et pour les cœurs ouverts, L’Estuaire de la Lumière…

N’entravez pas le courant de la vie, ne lui faite pas barrage mais accompagner son cours, écouter son dit et son débit… Laissez-vous porter par le fleuve de votre existence, mais tenez ferme l’aviron, les rames, la voile, le gouvernail…

Dirigez au mieux l’étrave de votre barque humaine soyez à la proue ses yeux… Le sillon est éphémère qui mène à l’océan des déesses et des dieux…

Accueillir le jaillissement du Verbe

C’est dans une certaine qualité de silence que peut s’élever la flamme de la parole… C’est dans l’instant propice à l’écoute et à l’attention que la parole à lieu et prend lieu pour son jaillissement et ses irrigations…

Le Verbe originel, instinctif dans sa résurgence sourcière, est profondément «　poétique　» géopoétique plus exactement… Il est l’enflammée première des enflammées secondes…

C’est une grave atteinte à soi-même que de retenir l’énergie captive qui cherche son libre écoulement. De s’opposer mentalement à la saine circulation de ce qui irrigue les veines du vivant…

Le ru interne cherche la faille dans la roche pour répandre à l’extérieur ses eaux bouillonnantes et guérisseuses…

Danser avec le Verbe

Chercher, rechercher, pratiquer la concordance, c’est se mettre en quête d’un corps qui danse avec…

C’est l’ouverture vers le possible, c’est un art «　libératoire　»…

Donner, offrir, partager la vie, c’est recevoir en retour semblable manne d’amour…

Il y a un temps pour couper les cordons et un autre pour remembrer les dons du corps, les dons du cœur…

L’Enchanteur est celui qui fait de l’instant un temps enchanté, qui est ébauche d’éternité…

Toute véritable connaissance se fait dans l’expérience conscientisée, analysée objectivement, de notre vécu, de notre passé…

Reconnaître en soi le cercle, l'axe et le Serpent

Se reconnecter à soi, c'est...

• se reconnecter au Cercle (O) , l’épouser et le laisser «　nous faire l’amour　»…
• se reconnecter à l’Axe (I) au pilier, au poteau, à la colonne, au tronc…
• se reconnecter au Serpent (S) le grand relieur, la Connaissance des Mondes…
  

Nous avons «　en SOI　» le Cercle, l’Axe et le Serpent ! Tous les outils pour une bonne navigation !…

Passer de l'en-dedans à l'en-dehors et inversement

La Passage dans la sagesse des pas n’est-il pas entre l’en-dedans et l’en-dehors, et à la Samain et au Solstice, entre l’ancien et le nouvel An (L’An de hors né de l’An dedans !) (Ceci vu du dedans puis du dehors et inversement…) Clarté intérieure illuminant la vision extérieure et de même en sens inverse selon la saison et l’entendement…. Intériorisation puis extériorisation, concentration puis expansion… Se confronter à la nuit extrême pour desceller en elle et du socle de l’attente, le germe de lumière (MAN RED en gallois) … Le jour extrême pour comprendre la nécessité d’une zone d’ombre dans laquelle se tient la matrice d’obscurité, le terreau et l’humus, cela qui constitue la fertilité des ténèbres….

Enfouir dans l'humus

Pas de germination sans enfouissement. Homme vient d’humus et y retourne… C’est cet humus ; le fruit de la décomposition végétale et des chairs, qui autorise une nouvelle parturition spirituelle, une nouvelle composition, un nouveau chant de vie…

Atteindre ses profondeurs, c’est renouer avec l’axe et le sens de toute élévation…

Remonter vers une nouvelle vie

Au bout de toute descente se tient une remontée, un remontant possible… Ce qui a accepté de s’enfouir dans la terre se verra de nouveau élevé dans le ciel !!!

Accoucher, c’est-ce coucher avec cette pensée dans l’humus de l’humanité, s’allonger parmi les fougères rousses de la mort et laisser celle-ci oeuvrer pour une nouvelle vie, œuvrer à l’expulsion utérine d’une vie nouvelle dans l’azur entrouvert…

Se réguler dans des renversements périodiques

L’ordre a besoin de renversements périodiques pour se remettre en cause, sonder ses assises et fondements… D’où certains chamboulements et renversements…. La fontaine de vie ainsi troublée peu à peu retrouvera toute sa clarté tant en surface qu’en profondeur… La boue peu à peu se dissout au sein de la transparence !… Les fêtes dites du Carnaval qui sont libératrices salutaires de tensions sociales et individuelles procèdent des dimensions ci-dessus exprimées… C’est une fonction bénéfique qui veut que l’on incarne l’envers de la société et des ordres institués afin que les choses, une fois le «　délire　» passé, retrouvent une plus juste place, un assagissement des forces apaisées… le centre régulateur et médiateur est de nouveau au mitan de la société et ce jusqu’aux prochains tourbillons humains…

Se ressourcer au point d'origine

Un sens inverse nous ramène à un point d’origine lequel nous fera participer de son redéploiement vers la périphérie de l’existence et du Cercle de la Nécessité (Abred)…

L’Etre profond donne préséance et priorité à ce fond qu’il explore sans cesse afin de mettre en forme, de donner forme, d’animer forme !…

C’est le fondement qui donne l’assise et l’assise qui permet en son axe l’élévation !…

Le fond c’est aussi la fontanelle, la fontaine, le puits, le point source des écoulements majeurs…

Toute circulation de vie implique un point source et distributeur/redistributeur, un noyau, un moyeu, un centre régulateur et ordonnateur du mouvement et des orientations…

Et dans notre terreau... le Germe de Lumière !

Il a été question au chapitre antérieur du Man Red ( le Germe de Lumière) Celui-ci à pour vocation et destinée d’être enfoui en notre propre terreau, de s’y décomposer en abandonnant les enveloppes devenues inutiles puis de germer et de se redresser en une tige qui prend comme tuteur notre propre colonne vertébrale et d’étage en étage ( de chakra en chakra ) de percer le manteau enténébré pour rejaillir à la lumière, se frayer chemin dans l’azur des saisons afin de porter bourgeons, fleurs, feuilles et fruits… Tout cela pour le déposer dans la Corbeille du Don, pour l’offrir à l’autel de la Vie…

Ce qui, en nous s’éteint, sous les cendres du quotidien et du destin, reviendra au grand jour dans une nouvelle flamme d’amour !…

Se perdre dans le chemin labyrinthique pour mieux se retrouver

Tout labyrinthe est un rendez-vous donné au centre de nous-mêmes, un ensemble de circulations soumises à des errances et à des égarements qui nous aident à dresser peu à peu notre carte d’orientation personnelle et à réaliser le tracé qui doit être le nôtre… Notre être véritable se tient au bout de ce chemin labyrinthique qui nous donne à nous perdre afin de mieux nous retrouver !…

Pwill et son expérience renversante

Dans les Mabinogions, l’histoire de Pwill est interpellative à ce sujet car celui-ci est amené à rencontrer le Seigneur des abîmes Annwyn et à échanger une expérience diurne contre une expérience nocturne en quelque sorte, à régenter un monde inverse à celui régenter d’habitude… L’envers donnera à mieux comprendre l’endroit !

Ne soyons pas étonnés alors que les choses rencontrées seront proprement «　renversantes　» !