Le chant du Pays sous la vague Bran du 17 09 2012
Le Chant du Pays sous la Vague Bran du 17 09 2012
Viens, O beau dormeur dans le val du sommeil…
Entend ma musique qui est comme une pluie de printemps, comme une rosée d’été, sur la feuille de l’éveil…
Entend sa rumeur d’écume qui brasse l’arrondi des roches, entend l’entrechoquement des galets que lise la caresse appuyée des vagues et des houles…
Entend encore le bruissement des branches qui ploient sous l’oiseau aux plumes d’aubes et d’aurores…
Nid en cela pour l’éclosion du jour…
Entend cela dans le berceau de tes songes , jeune homme dormant comme un enfant sur le sein de sa mère, œuf de beauté dans les mousses de l’amour….
A tes tempes agitées d’une douce fièvre, je dépose le rameau d’argent ;
La promesse pommelée d’un verger de plaisirs,
Les trois fleurs éclosent pour tes désirs d’abeille !…
Entend, o noble garçon aux cheveux noirs comme le corbeau, au front ceint du bandeau de la force et de la sagesse,
Entend le chant du Pays sous la vague,
Entend le rire de la jeune fille, le juvénile éclat, qui scintille et frétille dans le bassin de tes bras aux généreuses largesses…
Entend et perçoit ses jeunes seins qui frémissent sous le souffle puissant de ta bouche, sous la pression aimante de tes longs doigts…
Entend le tendre appel de la source !…
La pomme s’en est venue au pommier et le chant sur mes lèvres…
J’ai sève dans ma voix
Par mes saisons convoquées…
Musique dans la pommeraie ;
Musique et grande paix…
Ni vieillesse, ni mort, ni maladie
Mais chants et danses dans la nuit,
Vie intense, vie pleine en ton corps ;
Joie, ivresse, volupté et« paradis »…
O beau guerrier qui dort,
Entend de ma harpe l’accord…
Vois, au rivage, la barque qui t’attend,
Arme ton bras, ton désir et ton sang,
Fais-moi veux-tu un juste sort
Lance ton coracle, arme ton esprit…
Franchir la vague neuvième suffit
Pour que tu viennes jusqu’à moi !…