LE CHAOS DU GOUET (SUITE 3) PHOTOS PLUS TEXTE 2019 BRAN DU 10 08 AOUT
LE CHAOS DU GOUET ( SUITE 3) Bran Du
Le minéral, lissé, policé, jadis en place, là haut, sur les platières granitiques soumises à l'érosion, érodées par les millénaires...
Puis, les éboulements progressifs, la chute dans la crevasse des vallées taraudées par les vents, la glace, le gel et les pluies...
Les rondes pierres, aujourd'hui entassées dans le lit de la rivière et dans le cours des siècles, chargées, recouvertes de mousses et de lichens, d'arbustes et d'arbres audacieux lançant leurs racines comme un défi lancé à la mort...
Les hommes anciens, construisant des moulins sur le cours rendu impétueux, retenant cette force, cette énergie du ciel et de la terre, dérivant les courants, les « domestiquant », afin de faire farine de leurs blés, de leurs seigles et de leurs rêves...
Lieux de hautes herbes où virevoltent abeilles et papillons ; Eden d'une verdure dite « sauvage », préservée, relativement, pour encore quelques décennies peut-être !...
Epilobes et consoudes, berces et autres ombellifères offrant table de nectar aux ailes de l'ouvrage...
Frênes aériens et majestueux dans leur élancée vers le ciel...
Prairies de fougères et d'aulnes, de coudriers et d'aubépine...
Quelques sorbiers et merisiers ici et là...
Peu de fleurs en ce mois d'août...
Chaque plante à pousser sa semence vers le soleil...
Chansonnettes limpides allant de cascade en cascade et rythmant chaque saison d'un battement lent ou rapide...
Là-haut en amont des humains élevèrent des pierres pour dire au ciel les espérances de la terre...
Chaos du Gouet, si serein, si paisible, si loin du chaos sociétal lui aussi relevant pourtant d'un éboulement, de ruptures et de fractures, de dissociations multiples et diverses !...
La bruine ce matin dans le val ; cette autre rosée du ciel déposée sur le sec des roches et sur leurs empreintes solaires...
D'autres tonalités de ce fait, plus de contrastes, des parfums différents, plus ou moins accentués....
Et l'eau toujours à se répandre, à épouser la sinuosité des berges, à sculpter des courbes et des arrondis dans les rives soumises à ses larges paumes...
L'eau, la pierre, la feuille, l'arbre, la terre...et sur tout cela le ballet célestement chorégraphié des forces à l'ouvrage...
Là est notre véritable demeure, notre authentique séjour, notre habitat de songes qui font résonance avec la sève et la racine, avec les jeux de branches et de vents qui oscillent dans l'immense vitrail forestier d'une cathédrale qui prie avec la ferveur quasi érotique de ses eaux !....
C'est ici, en de tels lieux et nulle part ailleurs, que les revêtements essentiels nous font recouvrement, habillent la nudité du cœur et de la pensée d'un manteau d'herbes odorantes et parfumées...
FIN PROVISOIRE COMME CE COUCHER DE SOLEIL SUR LE CHAOS DU GOUET