Les dits du corbeau noir

Le Druide et la Politique Bran du Janvier 2022

C'est quoi la « politique » ?

C'est quelque chose de particulièrement complexe et très difficile à expliquer...

C'était, dans un temps lointain, la façon d'organiser, de structurer, au mieux une société humaine, soit de rendre agréables les rapports et les relations entre les Hommes et les Femmes dans la citée des Hommes et des Femmes afin que cela soit cohérent et harmonieux pour le bienfait, la santé, l'équilibre, le bien-être, l'avenir et l'espérance de tous et de toutes...

On appelait « démocratie » une société où le peuple était censé se gouverner lui-même et ce, dans l'intérêt général...

Cette cohésion humaine était basée sur un entendement commun et une compréhension commune soit des aspirations et des volontés en convergence, bien comprises, librement validées et consciemment acceptées...

La cohérence du groupe humain impliquait une très forte notion de solidarité et d'entraide, chaque membre de la communauté d'appartenance savait qu'il dépendait ce celle-ci pour la qualité de sa propre existence et le passage de diverses épreuves et réciproquement...

C'est un esprit de nature symbiotique qui lie l'individu à sa communauté et la communauté à chacun de ses membres...

Le fait d'extraire de la dite communauté un individu à qui on attribuera des privilèges que les autres n'auront pas est le début de nos très sérieux problèmes ! Ceci générera des attitudes et des comportements qui aboutiront aux sentiments de possession et de domination soit aux notions de pouvoirs, de puissances, d'autorités etc...

De toute évidence, la gestion des communautés humaines est devenue indispensable du fait de l'accroissement considérable des populations concernées...

D'où la nomination de « régents » chargés, pour le compte du peuple à l'origine, d'organiser au mieux la bonne marche, le bon ordre, de la communauté soumise autrement à un désordre à une incohésion fortement préjudiciable...

Il s'agissait à l'origine d'une véritable délégation de « pouvoirs » confié à des personnes censées représenter et incarner la volonté de la population et d'assurer le bien être individuel et collectif...

Cela impliquait aussi que l'élu ou les élus fassent serments de servir au mieux la dite collectivité et les intérêts exclusifs de celle-ci...

Cela c'était jadis.....

Qu'en est-t-il du monde politique actuel ?

Les pouvoirs de gestion, d'organisation, de structuration de notre pays sont toujours délégués auprès de personnes censées assumer au mieux ces fonctions pour le bien commun....

Ceci sur la base de promesses électorales rarement tenues et, via des « appareils » d'Etat, des manifestations autoritaires de plus en plus liberticides qui tendent à renforcer un pouvoir qui vacille sur ses propres arrogances et emprises...

Les bilans et constats démontrent ce que chacun et chacune peuvent constater quotidiennement dans l'environnement qui est le leur et les situations plus ou moins dramatiques auxquelles ils sont de plus en plus confrontés.... (lesquelles grèvent le devenir même de la société humaine et des nouvelles générations y compris le devenir planétaire !)...

Qui nous gouverne ? Qui a plein pouvoir ? Certes des individus démocratiquement élus mais qui ne sont en place que du fait de systèmes électoraux totalement manipulés excluant certains votes jugés non conformes...

Cette main mise sur l'appareil électoral à pour conséquence fâcheuse de voir des élections « manipulées » qui privent une part importante de l'électorat potentiel d'être dignement et librement représenté....

Ainsi une présidence se trouve validée par une minorité alors qu'une masse conséquente du corps électoral ne peut faire valoir sa voix et ses choix !... Si ce n'est, mais sans effet positif, en s'abstenant de voter ! (Tout en sachant que ce droit a été obtenu au prix de beaucoup de luttes et de sang!)...

La plus haute fonction si déterminante pour l'avenir d'une société est ainsi confiée à un individu soutenu et porté à cette haute fonction par plus ou moins un quart ou un tiers des électeurs potentiels. Et on appelle cela un processus parfaitement démocratique ? !...

Les « élites de la nation » sont des hauts fonctionnaires passés par de grandes écoles qui font « corps » quelque soit les couleurs politiques représentées...

Titulaires pour la plupart d'un pouvoir administratif, ils se sont dotés d'un pouvoir politique tout en s'arrogeant un pouvoir économique ceci en flagrante contradiction avec des lois qui interdisent les interférences et conflits d’intérêt entre une fonctionnalité étatique et un poste relevant du secteur privé !....

Ces lois sont honteusement contournées et ne s'appliquent que très exceptionnellement, les « intéressés » faisant avec leur avocat promptement usage de toute jurisprudence démontrant les failles juridiques de tel ou tel règlement et ce, pour se mettre à l'abri de toute poursuite...

Ce corpus, cette « élite », est une sorte d'Etat dans l'Etat...et pour d'autres une sorte de « mafia » qui se coopte et se parraine à tour de bras et de « portefeuilles » pour accumuler des postes et des fonctions très rémunérateurs ! ... C'est une course à qui sera le plus rapidement possible « millionnaire » !....

Dans cette « famille », de tels résultats sont obtenus par un maillage d'obligations mutuelles et de réciprocité d’intérêts et par le passage à travers des lois défaillantes dans leur application ou trop imprécises voire absentes...

Les nombreux procès en cours et qui traînent en longueur contre d'anciens présidents ou de hauts fonctionnaires montrent la difficulté de faire aboutir la justice dans un domaine considéré comme « sensible » !...

Pour d'autres encore ce « Grand corps » constitue une sorte de nouvelle aristocratie, de nouvelle « noblesse » où chacun aide à l'accroissement de la fortune et de la richesse de l'autre  sous couvert d'appartenance politique mais surtout de parjures quant aux intentions électoralistes formulées !...

Ce sont des « intouchables » pour la plupart d'entre eux...

Le haut service de l'Etat est pleinement détourné de sa vocation initiale au profit d'individus sans scrupule censés être digne de leur fonction et mission...

On comprendra davantage les ruptures et divorces d'une part croissante de la population vis-à-vis d'un appareil politique qui est incapable de tenir ses promesses dans une dimension réellement et exclusivement démocratique et dans le respect scrupuleux de valeurs et d'éthiques constitutives de liberté, de fraternité et d'égalité !......

On comprendra de même combien la notion de « délégation» et de « représentation » est légitimement remise en cause !... 

(Voir le mouvement dit des « gilets jaunes » confronté au fins de non-recevoir, au dénigrement, au mépris !)

Mensonges, mépris et duperies sont d'une actualité permanente et d'un emploi devenu pour ainsi dire institutionnel...

Hélas plus le mensonge est « gros » et moins il fait l'objet de réprobation, sans doute parce que notre société est « EPUISEE », et que sa force de résilience diminue tant les coups de boutoirs portés contre sa cohésion sont conséquents et répétitifs...

Il est vrai que les processus de dislocation, de fragmentation, de séparation, de cloisonnement, de fractionnement pratiqués vis-à-vis de la population, plus formatée que réellement et objectivement informée, favorise le maintien et le renforcement des emprises d'une politique politicienne préoccupée essentiellement d'elle-même...

De tels propos seront jugés comme émanant de « comploteurs » ( une façon courante de dénigrer des citoyens libres, conscient et responsables qui interpellent là où c'est plus que nécessaire) mais ils sonnent juste face à la réalité de ce que nous vivons et de ce qui nous sera de plus en plus imposé...

Ce qu'en pense le Druide ?

Jadis celui-ci conseillait en sagesse, en pertinence, en efficacité, en cohérence le régent de la communauté humaine. Il parlait avant celui-ci et faisait part de son opinion en argumentant ses recommandations... Cela faisait partie intégrante de ses nombreuses fonctions parmi lesquelles la diplomatie...

Le « Sage » veillait sur les équilibres à instaurer, restaurer ou conforter et sur le maintien harmonieux de la cohésion communautaire...

Il organisait les rites et les assemblées (y compris juridiques et politiques) afin de réguler la gestion communautaire dans tous les domaines, de se concilier les « forces, énergies et lumières » émanées du monde divin et sacré, des cérémonies devant se dérouler dans la paix, la conciliation, le respect des « règles » de bienséance, l'absence de querelles etc...

Il aidait le souverain à incarner dignement ses fonctions et le contraignait à demeurer fidèle à ses engagements et à ses responsabilités...

Ses ennemis : le mensonge, le parjure, la duperie, la tromperie, l'orgueil et l'arrogance, le mépris et le déni, le non respect des valeurs inhérentes à la fonction....

La société celtique se délitera peu à peu du fait qu'au sein ds classes guerrières et des « producteurs », certains au contact d'autres types de société, voudront de plus en plus s'exonérer de la classe sacerdotale et du « contrôle » éthique et moral dont elle avait et assurait la charge... Par la suite, la conquête romaine appuyée sur et par la christianisation s'emploiera à faire disparaître cette civilisation...

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Le druide d'aujourd'hui ne vit plus dans une société celtique mais dans une société dite moderne ; une société construite sur des bases différentes tournée vers les progrès indéniables de la science, la « matérialité » outrancière, la puissance économique, la compétition généralisée, l'iniquité croissante, l'individualisme forcené, le consumérisme exacerbé, des politiques suicidaires et éminemment portées sur la prédation du vivant et ce, dans tous les règnes et domaines...

Le « druide » ou la « druidesse » (l'un ou l'autre ne porte ce nom et en assume les fonctions afférentes que pour autant que certains et certaines de leurs semblables le ou la reconnaissent véritablement comme tel/le) !) est un simple citoyen (bien souvent un citoyen du monde) qui se doit de transposer au sein de sa ou de ses communautés d'appartenance l'héritage et le « patrimoine » mémoriel actualisé d'une spiritualité, d'une philosophie, de traits de culture et de civilisation, d'un esprit de symbiose, basée sur des valeurs constitutives d'une humanité digne de ce terme...

Il ou elle peut être engagé « politiquement » pour autant que cet engagement se base sur la défense de valeurs humaines sans être soumis à des appareils ou partis qui dévoient pour leur intérêt propre ce qu'ils sont censés défendre et représenter soit donc sans compromission de quelque nature qu'elle soit !...

Cet homme ou cette femme incarne un état d'être dit de « druidité » qui impose, naturellement et objectivement, une déontologie existentielle... et le service conscientisé d'une Tradition que se veut respecter, considérer, protéger, honorer, concélébrer et servir au mieux le « Vivant » de toute Vie...

A l'exception de quelques très rares pays, son existence, sa fonction, ses représentations, ne sont pas « reconnues » mais qu'importe, il œuvre en pensées et en actes selon son cœur avec l'intelligence de celui-ci, là où il se trouve, dans l'environnement qui est le sien, avec les moyens, supports, outils, liens qui sont les siens en incarnant de son mieux ce qui le fonde, l'instruit et l'anime...

Il témoigne avec simplicité et modestie de l'existence réelle d'une Sagesse, d'un art de mieux-vivre, d'une croyance et d'une espérance spirituelle et sacrée, tout cela fidèlement transmis autant par l'Univers, la Nature en la ronde des saisons que par l'exemplarité, l'ouvrage et le témoignage de frères et de sœurs en chemin et ce, depuis des générations...

Il œuvre au sens ancien du mot « politique » (si dévoyé et si fourvoyé de nos jours) pour l'éveil et la maturation des consciences, il accompagne les gestations en cours qui permettront peu à peu un changement salutaire de paradigme sociétal plus en phase avec la Vie et ce dans toutes les dimensions de Celle-ci...

Il restitue au mot rituel, cérémonie, sacrement, initiation, engagement... et aux termes exprimant la solidarité, l'entraide, la compassion, l'accompagnement, le soutien, le réconfort tout leur profond et véritable sens lequel à pour fontaine, source, souche et racine une Essence ; Celle de tout être et de toute chose...

La fonction druidique ne saurait en aucun cas valider ou cautionner et sous quelques formes que ce soient ce qui porte gravement atteinte au Vivant de la Vie et à sa pérennité....

Cette fonction fait de celui ou de celle qui l'assume en conscience, liberté et responsabilité un « acteur » ou une « actrice » du « Vivant », une personne qui se donne pour vocation dé générer la rencontre, la découverte, l'échange, le partage, l'évolution, le discernement et la mise en œuvre pour chacun et chacune de ce qui lui semble réellement satisfaire et parfaire les besoins essentiels d'une existence ayant de plus en plus sens et Essence...

C'est à ce titre et selon ce qui précède que l'on peut vraiment considérer que le druidicat, le cheminement au sein de cette Tradition, sont éminemment, objectivement, consciemment et volontairement « politiques » au sens étymologique de ce terme...

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