Les dits du corbeau noir

LE FEMININ ET LA SOCIETE ET RELIGION CELTO-DRUIDIQUE AMORCES DU COLLOQUE 2018 BRAN DU 28 09 SEPTEMBRE

 

 

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Dame noire et Dame blanche  Spectacle du Centre Arthurien de Comper

Photos Dominique PENVEN

 

 

 

IV COLLOQUE du 11 Novembre 2018 à Paris

La Femme (le Féminin) dans la Société et la Religion Celtique...

 

 

Bran du septembre 2018

 

Introduction et approche du thème :

 

 

Si nous ne manquons pas de documents de différentes natures nous permettant de connaître assez précisément le statut de la femme au sein de la société celtique, les « matériaux » nous autorisant une approche objective de ses fonctionnalités dans le cadre de la spiritualité et de la religion sont eux très pauvres et sujets a interprétations, controverses et projections, à défaut de sources authentiques argumentées, avérées et nombreuses...

 

 

La Femme, le Féminin, sont cependant assez représentés dans la statuaire celtique (certes assez tardive et plutôt gallo-romaine. On riait moins alors du rire de Brenus s'esclaffant devant « l'ineptie » des statues Grecs osant représenter les dieux et, qui plus est, à l'image des

hommes !)

 

 

Au temps des gaulois, les déesses ont figures et image, seules ou associées par trois assez souvent, en tant que divinités spécifiques liées à l'abondance ou à la fécondité ou encore comme parèdres d'un ou plusieurs dieux...

 

Nous les savons plus particulièrement présentes et nombreuses auprès des sources, fontaines, pluies et naissance des fleuves et rivières auxquelles elles donnent très souvent leur nom...

 

 

Elles sont réputées pour les soins qu'elles prodiguent avec bienveillance, bienfaisance et efficacité et ce par l'intermédiaire d'eaux guérisseuses et pourvoyeuses de bien être ou de mieux être...

 

 

 

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La mise par écrit par les scripts et clercs des temps médiévaux de ce qui subsistait alors de la culture et de la Tradition orales issues des bardes et « filid » irlandais, brittoniques, gallois a, certes, sauvé une part non négligeable de ce précieux patrimoine et héritage, mais l'idéologie propre à la christianisation en a expurgé une autre partie et principalement tout ce qui relevait de la religion, du sacerdoce, des rituels et cérémonies du paganisme ancestral...

 

 

Un vernis chrétien se superpose quelques fois à certains thèmes afin de les faire entrer en résonance et adéquation avec cette pensée religieuses et les concepts qui sont les siens...

 

C'est un vernis pas trop difficile à « décaper » lorsque l'on possède les connaissances requises pour cela...

 

 

Cela n'empêche pas des pertes de données conséquentes dans ce domaine, d'où les difficultés que nous avons aujourd'hui à dresser un état sur ce sujet...

 

 

Nous savons cependant et tout d'abord que les Dieux du panthéon celtique ont aussi une « mère » laquelle et pour des raisons de nature mythologiques peuvent être aussi : sœur, fille ou épouse des uns et des autres....

 

 

Ainsi et par exemple le personnage féminin de Brigit ou Brigh...

 

 

L'ancienne religion celtique issue du monde indo-européen est une religion dite « cosmique » basée et fondée sur la lumière et l'obscurité via le ciel diurne, nocturne et les deux crépuscules journaliers dont l'Aurore éminemment féminine : laquelle, apparaissant avant le ciel diurne lui-même, est censée « enfanter » les dieux, leur donner naissance, les mettre au « jour »....

 

 

Ce n'est donc pas là une fonction « mineure », mais bien majeure qui octroie cette préséance au féminin et lui confère de ce fait une dimensions divine et sacrée.

 

 

La notion de « Déesses-Mères » est une notion particulièrement polémiques et âprement débattues de nos jours certains chercheurs contestant l'existence même de celles-ci ou ne leur attribuant qu'une imagerie dénouée de « religiosité » et d'autres argumentant sur cette fonction religieuse...

 

Les uns et les autres confèrent donc aux diverses représentations connues de « Déesses-Mères » des fonctions et des attributs différents méritant ou non ce « qualificatif » !...

 

 

 

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Le colloque proposé en Novembre 2018 nous apportera, je l'espère, des éléments objectifs et argumentés sur ces divers positionnements et surtout dans le cadre qui nous concerne et interpelle !...

 

 

Nous aurons à entendre et à débattre sur la question même d'existence avérée de « druidesses » ou du moins de la présence du féminin au sein du sacerdoce druidique, axé et fondé sur la notion de « participation aux sacrifices »...

 

 

A ce sujet, nous avons a connaître un féminin spécialisé dans le domaine de la divination et de la voyance, développant une capacité et des facultés à vaticiner et à lire le destin individuel ou collectif...

 

C'est là des attributions certifiées dans le monde Indo-Européen et dans le monde Celte qui en est issu ; attributions qui perdureront dans le temps, pendant et bien après la romanisation tout en perdant peu à peu de leur « notoriété »...

 

 

Pour autant que la Femme fût « druidesse » ou au moins membre à part entière de la classe sacerdotale, son statut sera limité semble-t-il aux fonctions précitées avant que la christianisation n'en fasse, à des fins d'éradication du paganisme survivant, des « sorcières » au sens péjoratif et inadéquat du terme !...

 

 

Les textes mythologiques gallois, irlandais, brittoniques ou armoricains (à travers les traces qui subsistent dans les légendes, contes et hagiographies des saints et saintes bretonnes pour ces derniers), font de nombreuses références au féminin et ce avec des « colorations » diverses et souvent ambiguës ou contradictoires lui attribuant des rôles allant du positif au négatif, du majeur au mineur, selon les retranscripteurs et leur mode et affiliation de pensée et les idéologies ambiantes...

 

 

Il est incontestable que le féminin ait un rapport et une relation privilégiée avec le divin et le sacré tels que ces notions se sont développées depuis les premiers âges de l'humanité...

 

La femme est un « Mystère » pour les premiers hommes (elle l'est encore sous certains aspects de même pour eux aujourd'hui !) car elle détient lors les secrets de la vie et de la naissance...

 

 

Elle est donc « maîtresse de la vie » et de ses enfantements avec un rôle matriciel et maternel de prime importance...

Les attributs de la fécondité parcourent à travers le monde les parois des grottes, cavernes et abris sous roches...

Et ceci avec un rôle assigné évident de « protection » et d'aspiration à la bienveillance et bienfaisance pour le devenir d'une communauté regroupé autour de ses symboles universaux...

 

 

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La classe sacerdotale druidique est une classe de « spécialisations » entre druides, bardes et vates et, a priori, devineresses, prophétesses et voyantes dont les apports participent, sous une forme ou une autre, aux actes sacrificiels et aux pratiques « religieuses » afférentes...

 

 

Si le référent, dans le panthéon celto-druidique, est bien le Dagda (ou Dagodevos en Gaule) soit, le « dieu « bon », l'autre référent est Lug (Lleu pour les Gallois) ; le « polytechnicien », maître en tous les arts et techniques...

 

 

La classe sacerdotale s'efforce donc de s'approcher et de se doter au mieux des facultés et capacités de ces dieux majeurs en les réunissant, non sur un seul individu (qui ferait alors exception par ses prouesses phénoménales), mais plutôt sur plusieurs personnes aptes à regrouper cet ensemble d'heureuses dispositions...

 

 

Le panthéon celto-druidique nomme cinq dieux principaux, mais aucune déesse à ce stade. Toutefois ces dieux n'existent nous le savons que parce qu'une Déesse, une « Mère » leur à donné naissance... Sans cela pas de panthéon !...

(Cela devrait donner à réfléchir surtout si l'on conçoit la notion de Principe, d'Essence d’Anina et d'Animus ? !...)

 

 

l'Aurore est personnifiée par le Féminin à différents stades de sa représentation (mère, épouse, amante ou maîtresse, fille ou sœur) et préside à toute naissance et notamment celle du jour et de la « luminosité » de celui-ci, elle est donc particulièrement « courtisée » par le ciel diurne et les divinités liées à celui-ci, mais, le monde nocturne et ses représentants ont eux aussi, des désirs et volontés « d’accaparement » d'où ce combat éternel entre la nuit et le jour, le clair et le sombre, le diurne et le nocturne...

 

 

Ceci abondamment illustré dans bien des mythologies et repris plus tard sous forme de contes et de légendes impliquant une jeune et belle princesse, un héros amoureux et un grand « méchant »!...

 

 

Délivrer l'Aurore prisonnière du monde nocturne (et hivernal qui plus est) est ramener au grand jour la lumière « printanière » est le rôle assigné à tout héros digne de ce nom ; lequel devra après moultes épreuves réussies arracher celle-ci aux emprises des ténèbres...

 

 

 

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L'Aurore est aussi la Belle Saison de l'année, la période de clarté ; de Beltanos (mai) à Samonios (novembre) ; celle qui succède normalement à la sombre et périlleuse traversée hivernale.

Elle aussi attire des ravisseurs peu enclins au retour du lumineux et de la régénérescence solaire de la terre....

Retenue captive, elle devra également bénéficier du courage d'un héros pour échapper à l'emprise nocturne...

 

 

Tout cela transparaît dans les récits celtiques où le héros est « solaire » et la Matière de Bretagne, via le cycle de la Table Ronde, continuera d'accentuer cette dimension via les protagonistes de ces aventures prodigieuses...

 

 

A SUIVRE

 

 

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28/09/2018