Les dits du corbeau noir

Le feu de la Parole...

« Les âmes et l'univers sont indestructibles mais un jour régneront, seuls ; le feu et l'eau et ceux-ci prévaudront sur toute chose...»

Plotin

« Nous le célébrerons sur la terre, le feu ardent de l'aurore... »

..."Ardeur du feu, feu de paroles... »

Source : Textes et récits mythologiques celtiques

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Ceux-là défrichèrent par leur langue de feu les landiers du mensonge, les hauts taillis de l'orgueil, les marais putrides de la cruauté...

Ceux-là boutèrent le feu dans les ronciers de la peur et de l'ignorance....

Ils avaient torches et flambeaux dans l'enflammée des mots dansant dans le foyer de leur être...

Toute nuit, toute obscurité, s'éclairait en leur lumière...

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Cinq ruisseaux de feu, cinq rivières de flots ;

cela jaillissant de la Source première, du premier brasier allumé sur le tertre du monde...

Mais un seul Océan pour le chant aux étincelles d'écume...

Le chemin est de braises sous le pas des saisons...

Le feu du couchant à nid en l'océan, l'aurore en déploiera les ailes...

Le sel boit le sang... Le sel boit le sang...

Pour que l'aube s'en revienne....

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De feux sont les saumons aux chairs meurtris par le voyage...

Parmi les noisettes pourpres, ils nagent, nourris de Connaissance...

Un feu les consume, un autre les revigore...

ils ont, lors, soleil au corps et étoiles qui s'allument...

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Fintan, Amorgen ; ceux-là la ont eu demeure dans « la Maison de feu » ; ceux-là on eu séjour et brûlures d'amour...

Du feu, ils sont la graine, la semence et leurs flammes s'élancent dans l'âtre grand des cieux...

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Il y a ceux qui boutent flamme en l'arbre mort des pensées

et d'autres qui étouffent l'étincelle du possible...

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La flamme enveloppe le corps qui se réchauffe à son feu...

Il en est de même pour la pierre et la feuille...

Et de même aussi pour les mots qui s'assemblent dans le brasier ardent...

Le feu est leur poème qui prend soin de leur âme...

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Bon est le feu que dispense le Dagda...

Douce noisette sur la langue...

L'ombre connaît enfin la lumière dont elle émane

Et cela s'éclaire comme aux matins de Mai...

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Bouquet rougeoyant est le foyer de Bel...

Bienveillants ses feux - étincelles des soins

que prodiguent la danse rouge des abeilles -...

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Cela qui est néfaste aux êtres et aux choses...

Cela part en fumée sous le souffle de Mog Ruith...

Sept portes pour ce feu, mais une flamme unique...

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Le Poème s 'éteint dans la longue nuit des hommes...

D'autres feux couvent sous leurs tempes qui ravagent les forêts du futur...

Cependant un contre feu s'allume dans le coeur des bardes qui font flamme douce de leur corps et dispersent les cendres des emprises obscures...

Leur Parole est dans l'eau qui bouillonne au Chaudron...

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