Le Flot de Poésie Bardi 05 05 2015 Bran du
Le Flot de Poésie Bardi Bran du 04 05 2015
Il est venu au rivage, le Flot de Poésie
Comme le printemps vient sur la branche
Et l'essaim d'abeilles parmi les feuilles....
Les mots bourdonnent dans les vrombissements de l'été...
Le monde s'est ouvert comme une fleur...
L'aube rayonne sur sa tige...
L'aurore lave son front dans la fraîche rosée...
Le poème déferle aux rives d'entendement,
ruisselle sur la plage dans l'étendue de sa force...
Mots écumants, phrases ruisselantes ;
Tout cela avec vigueur se répand,
Courre sur la nudité de mon front,
Creuse au cœur son sillon...
Rien ne résiste à l'étrave de ce dire qui fend l'océan de l'ignorance...
Elle vient à moi la Vague Blanche ;
Toute gorgée de vin et d'hydromel....
Rouleau après rouleau, elle dépose en moi le chant des abysses, la mémoire océane des îles englouties, des navigations hauturières...
Le soleil lui a donné son torque d'or, de bronze et de cuir...
Des nobles chevaux galopent sur la prairie mouvante...
Devant eux trace, file et vole le char majestueux de Manannàn Mac Lir...
Viens o flot de connaissances, fouette mes flancs, submerge mes tempes, ravine mon corps et mes sens...
Inspire le Barde dressé à la proue des terres armoricaines...
Donne lui tes ailes de goéland, tes ailerons de marsouin, le vif de tes courants, l'obstination de tes marées, ta chevelure d'algues vertes et brunes, ta cape d'émeraude, ton grouillant de vie et de mort, tes embruns et tempêtes d'Equinoxe, tes coffres de cristal, tes trésors de pierreries...
O mer, offre ton sel à ma farine d'homme...
Flux généreux, flux bienfaisant, déverse à mon seuil le sang de tes couchants, le rire de tes levants...
Dis-moi, de la lune, la couche aux tentures d'argent....
Fait moi entendre la frappe de ton marteau sur l'enclume des continents...
Adoube-moi, lors, de ton épée, à la lame nue comme la femme et le vent ; lame au dur tranchant qui sépare le faux du vrai, la lumière des ténèbres, l'ombre de la clarté, le jour de la nuit....
O, lames des origines restituez-moi mon âme première, revêtez-moi d'écailles vermeilles, que je puisse retrouver la Source des commencements, des neufs jaillissements...
Apprenez-moi le chant des ondes, la danse écumante de vos marées d'amplitude...
Ma barque et d'écorce, de résine et de peaux...
Ma voile hisse au ciel son espérance et sa croyance...
Je suis, de chair, de muscle et d'os, cet audacieux bateau
Qui arde son désir et son vœux vers l'Île de Jouvence....
O, vie ardente et mystérieuse, flamme secrète, source méconnue...
Sève de souvenance, lait maternel jaillit du sein abyssal...
Je me porte à ta rencontre, dévêtu d'orgueil et de mensonge...
En toi je plonge, j'ose tes inconnus qui me remettrons au monde
De ce qui Fut, Est et Sera...
Mer, me voilà naviguant entre tes cuisses fougueuses,
Prenant le Nord au compas des étoiles...
Guide-moi vers la pommeraie de joie, vers l'île aux cents musiques...
O Mère, brasse et embrasse ton enfant en ton berceau de houles et de brises ; que mugissent le taureau de ta puissance....
Ouvre moi le passage vers la citée de l 'Immense, couvre moi de ton étendue, porte moi sur ta poitrine d'algues vertes et bleues...
Qu'il soit en mon corps, en mes pensées, en mon cœur, en mon sang, en mes songes... Ton Flot de Poésie !....