LE MONDE CELTE AU FEMININ (SUITE) EN VUE DUCOLLOQUE A VENIR 2018 BRAN DU 29 10 OCTOBRE
Le Monde Celte au Féminin...
Bran du octobre 2018
Quelques questions qui se posent :
1 : Réalité et existence de la "druidesse" :
Les textes irlandais nous fournissent des noms qui mettent la femme en rapport avec des fonctions et des activités qui peuvent relever pour partie de celles des druides : prophétesse, devineresse, invocatrice, poète...
Dans quelles mesures et sous quelles formes rituéliques ces fonctions et activités participent-elles du « sacrifice » faisant alors de ces femmes des membres à part entière de la corporation druidique ?...
Est druide (ou druidesse donc) celui ou celle qui participe du « sacrifice » ; c'est ce que nous disent Françoise Le Roux et CH J Guyonvarc'h dans leurs ouvrages qui font références...
La fonction de druidesse n'est pas attestée en tant que telle dans les textes même si des femmes-druides « Bandrui » sont nommées sous cette appellation.
S'il s'avère qu'effectivement des femmes consacrées coparticipent à des rituels et à des cérémonies en y apportant leur concours avec des attributs et des fonctions spécifiques on peut considérer alors que sur la base précitée le monde Celte a bien connu des druidesses opératives au sein des actes « sacrificiels »...
Cela à une certaine importance pour la place et le rôle du féminin au sein des collèges et clairières druidiques contemporaines...
De même que le fait que ce féminin soit, sous divers aspects, initiateur du masculin, comme il est indiqué en de nombreux récits, cela confirme des fonctions et des rôles qui doivent trouver leur place dans la communauté druidique moderne....
Druidesse aujourd'hui ?
Qu'est-ce que la femme actuelle peut espérer trouver en ces études celtiques qui soit de nature à donner du sens à son existence ?
Qu'est-ce qui peut motiver et stimuler une démarche à cet effet ?
Que peut apporter l'état de druidité qui soit en mesure de susciter un cheminement et des engagements au sein de cette Tradition ?
Que peut-elle légitimement attendre de cet héritage pour inspirer, instruire et conduire au mieux son existence ?...
Autant de questions dont il appartient, au féminin, d'apporter une réponse claire....
Plus que les hommes, les femmes manifestent de nos jours un attrait, un engouement même, pour des figures et fonctions qui relèvent du monde traditionnel ainsi leur quête et recherche du « sacré » au sein de communautés issues par exemple du monde shamanique ou païen...
Pourquoi se tournent-elles vers ces Traditions anciennes ?...
Parce que celles-ci leur laissent, leur accordent, une place entière et l'accès à toutes les fonctions sacerdotales. Ce sont des dispositions qu'elles ne peuvent trouver dans le cadre des « religions révélées »...
Elle sont le très net et très juste sentiment de se voir restituer des fonctions, des attributs, qu'elles occupaient jadis et dont elles ont été exclues au fur et à mesure qu'un patriarcat dominant imposait ses lois et ses règles notamment dans le domaine spirituel et religieux...
C'est une ferme et vive volonté de se réapproprier ce dont on a été injustement dépossédé...
Par ailleurs la Tradition celto-druidique propose des valeurs, des sagesses, une éthique de vie, des mythes et symboles, des modèles, des références, des entendements et des compréhensions, des visions du monde et des mondes cohérentes, lucides, accordées, qui sont autant d'outils, de méthodes, de connaissances pertinentes et appropriées aptes à doter ce féminin (et le masculin tout autant) d'un Principe, d'une Essence, d'un Anima à partir desquels un Etre se construit, se réalise, s'épanouit et développe ses potentialités, capacités, compétences et talents...
Par ailleurs aussi, la dimension « maternelle » favorise grandement le « Service de la Vie » quand on est déjà en mesure de mettre Celle-ci au monde ; en mesure de la protéger et de la choyer également !...
Qu'elle soit mère, épouse, amante, maîtresse, concubine, souveraine ou déesse qu'importe la Femme Celte est généralement honorée au sein de la société celtique pour autant qu'elle ne déroge pas aux valeurs qui donnent à cette société sa cohésion et ses cohérences fondamentales...
Plus que la femme peut-être, ce sont tous les aspects du féminin (rôle, statut, fonction, attribut...) et de la relation avec le monde masculin qui ressortent à la lecture des récits celtiques...
Le féminin y est dépeint à travers de multiples expressions qui vont des plus lumineuses aux plus obscures...
Certains récits ont pour trame ce féminin autour duquel se brodent les aventures, les épreuves et les exploits...
Pour rappel : la question étant : en quoi la connaissance, l'apprentissage, la pratique et la maîtrise des fonctions féminines inhérentes à la place accordée au féminin dans la Tradition celto-druidique peuvent-elles procurer à la femme contemporaine un désir et une volonté d'investissement existentiel inspiré de cela ?
Il appartient au féminin d'apporter ses réponses...
Pour ma pat et en tant que simple observateur de ce « féminin », il me semble que l'effet de « découverte » réalisé au contact de notre Tradition fait largement place à un sentiment, très émouvant le plus souvent, de recouvrance de ce que l'on croyait perdu à jamais ou dont on ne soupçonnait même pas l'existence...
Situation très bouleversante dont j'ai été témoin à plusieurs reprises...
Se savoir « héritière » d'un dépôt aussi précieux, d'un legs aussi fantastique et merveilleux n'est pas sans bouleverser de toute évidence une vie...
Incarner la suite naturelle d'une lignée féminine qui remonte aux plus grandes Déesses, à la Matrice universelle, à la « Terre-Mère », à la Vasque d'abondance, au Sein des seins et à l'Essence de tout être et de toute chose, n'est pas non plus sans opérer des transformations élémentaires, primordiales et fondamentales qui orientent durablement une vie en lui fournissant des Forces, Energies et Lumières autant sacrées que divines...
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