LE TERTRE DU SACRE (ST-JUST) TEXTE BRAN DU 2016 01 09 SEPT
Photos Bran du
Le Tertre du Sacre.... Bran du Septembre 2016
Sous le ciel d'Armorique, il est un grand dallage de schiste où les pluies déposent leur offrande céleste en des cupules creusées dans les roches millénaires...
L'eau du ciel a vertu sur la terre et cela les Anciens le savaient.
Ils le savaient si bien qu'il façonnaient des paumes et des mains à même la roche afin que s'y déposent l'eau et ses soins...
Ici tout est élévation ; toute horizontalité à rendez-vous avec la verticalité qui est conciliation, union et transcendance...
Il fallait, pour dire l'essentialité de ce qui fut, est et sera, projeter l'humanité dans les hauteurs, faire promontoire et envol des collines et des sommets....
Tous lors savaient que le plus bas avait correspondance avec le plus haut, que les mots, les chants, les danses, ne suffisaient pas pour aller "au-delà" se conjoindre à l'infini et à l'immense...
C'est la pierre qui fut chargée d'une monumentale prière....
C'est la pierre levée, dressée, fichée qui fût missionnée pour propulser vers la voute noire, grise, blanche ou bleue, le panier d'offrande et l'offertoire des voeux...
Concélébrer ; n'est-ce pas élever dans les hauteurs ce qui donne à l'homme ses profondeurs ?...
Vivre ; n'est-ce pas se dresser en liberté, conscience, volonté, compréhension et responsabilité et tenir debout à l’aplomb d'une étoile quand tout s'écroule et affaisse autour de vous ?
Les Grands Anciens vivaient dans l'intimité du sacré et leurs connaissances n'avaient rien à envier, en terme de fondamentalité et d'essentialité, à tous les apports de la science et de notre "modernité"...Ils avaient simplement (heureuse et intense simplicité) l'Âme plus proche de l'herbe et de l'écume et de l'écorce, de la lune et du soleil et ils en comprenaient l'énigmatique langage qu'ils façonnaient à partir d'une architecture faite de coeur, de sens et d'esprit....
Ainsi leur dit défiait le temps et les difficultés de l'espace investit ; ainsi il préparait le paysage afin qu'il serve de support à l'Eternel Voyage...
Par rapport à aujourd'hui, quatre à six mille ans de distance, représentent en fait bien peu en ce qui concerne l'entendement que peut avoir l'humain de ce qui le surpasse et dépasse...
Sans les moyens colossaux dont nous disposons maintenant, ils ont su observer, entendre, percevoir, concevoir, décrypter, bien plus que nous ne saurions le faire, l'étrange alphabet de l'Univers et en incarner l'Essence au point de donner, au Verbe, son Poème !...
Nous ne saurions de nos jours écrire de cette façon et aligner, avec sapience, dans l'humus et le terreau, une suite de mots ayant autant de ferveur, de saine croyance, de "signifiance" et de cohérence !...
Parler de primitivisme, de balbutiement, de société peu évoluée, d'expression frustre et rudimentaire, voire grossière, à leur sujet ; c'est méconnaître la "Connaissance" et ce dont elle se nourrit et s'abreuve !...
Quand la "Connaissance" est Reconnaissance ; cela signifie une extrême compréhension, une infinie espérance et une immense confiance...
Cela permet d'appréhender la mort comme un passage et non comme une ultime destination !...
Prendre soin et vénérer un "défunt", c'est assurer des lendemains qui maintiennent une "reliance" bienveillante et bienfaisante à partir de laquelle s'instaure un devenir guidé et accompagné par des forces, énergies et lumières qui puisent dans le passé un substrat spirituel et sacré lequel autorise une évolution et une croissance tant individuelle que communautaire...
Honorer la Mémoire ; c'est servir le devenir...
Le grand livre de pierres est éternellement ouvert à la face des cieux afin que les divins yeux puissent faire mémoire de la croyance humaine en ce qui anime tout le vivant visible et invisible et qu'ils sachent, à jamais, cette minérale et éternelle confiance et ferveur envers un "Créateur" qui n'a de nom véritable que dans le secret et le silence des coeurs...
Ce n'est donc pas sans frissons ni émotions que nous pouvons arpenter aujourd'hui ce "territoire de la ferveur"...
Cette concentration de monuments, ce vaste sanctuaire où tout est offrandes et prières, se tient là comme il se tenait hier faisant connexion et jonction entre le ciel et la terre...
Nous sommes, nous pouvons être si nous le souhaitons, si nous en avons amour, connaissance et compréhension chacune de ces pierres ; l'incarnation mouvante et émouvante de cette gigantesque prière, de cette monumentale adoration...
Ici, rien ne relève du hasard, mais tout est pensée et action ajustées en concordance et cohérence avec une suprême conception...
Tout ici fait sens car menant de diverses façons à l'Essence qui en est le Maître d'Oeuvre....
Cercles, quadrilatères, menhirs isolés, alignements...
Tout ici participe d'un même entendement, tout est en "correspondance", tout fait écho au Verbe, à ses assonances et à ses résonances dans l'amplitude d'une foi orientée vers son "Fondateur" et "Initiateur"...
Ce sont ici des chevaux qui, en file indienne, font chemins vers le soleil et qui attendent que notre âme nue les monte à cru !...
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