lecture (extraits) Xavier Grall Le rituel breton....
Lecture Xavier GRALL (extraits) Le Rituel breton...
C'est à la fois un hymne à l'Armorique (sans concession et point funèbre) et une déclaration d'amour qui oscille entre sentiment païen et chrétien...
Le désert se confond ici avec les landiers, l'ajonc avec le dattier et les menhirs avec les oasis... Une écriture bardique et onirique ici tracée et gravée avec une volonté farouche de concélébrer des noces d'entendements, de rapprocher la distance culturelle, géographique, philosophique, poétique et de la fondre dans une universalité d'eaux et de feux...
Mémoire et souvenirs se chevauchent dans une cavalcade de mots ciselés d'orient et d'Occident...
Les extraits qui suivent correspondent à des "coupes" volontaires car je ne peux reproduire l'intégralité de l'ouvrage et du "poème"...
"Te nommant, Armorique,
je nomme le cap des hautes terres...
Te nommant, je dis les îles
et le vent et les joies déhalées...
Mon Dieu, des Celtes tant perdus
et sans armure,
Ayez pitié...
Par toi, il me faut tout aimer...
Mon Dieu, des Celtes tant altérés... tant assassinés... Ayez pitié....
C'est toi que je loue, ma terre charnelle...
O Sud tant aimé,
voici la fille du ponant
voici la presqu'île et le port
voilà la vestale aux yeux de jusant
Voici la chevelure en algue,
la vigne de l'occident, la voici..;
Mon Dieu, des voyageurs tant enivrés,
Ayez pitié...
O toi ;
C'est ton passé que je cherche,
c'est ton naguère que je quête
quand l'aventure jetait son chanvre en fête
et ses ancres d'espoirs
sur le pont des flottilles...
Te nommant Armorique,
je nomme la liberté...
Te nommant Armorique,
je nomme la témérité des Celtes
ivres de femmes et d'orangers...
O Mère légendaire,
qui désirais l'Eden des vergers
et le premier matin du monde
sur le sable du temps...
Il faut chaque jour gagner sa légende...
Il faut chaque jour célébrer la messe de l'univers...
Grande la foi au tréfonds de ton âme...
Garde le blé et le raisin des croyants...
Garde en toi, préserve, ma mère
ta religion de l'univers
et que de la bouche de houle
jaillisse la rogation de toutes terres...
Refuse ces messes modernes où des militants tristes et navrés ne savent plus chanter ni tressaillir... ô les vaincus !
Je te salue Toi l'Ancienne ...
Toi dont la géographie est une religion
et le rivage, une antienne...
Dis-moi dans quelle boue
on traîne nos fées et nos ondines ?
Cet aujourd'hui ne sait plus rêver...
Les hommes ne trépassent point qui ont aimé la mer...
Je te salue
Cantate de pierre
et de haute marée...
Faire son évangile
de la pensée du Soleil,
Il le faut...
je te chante, moi, Grall, Xavier Marie
je te chante pour ta folie,
pour tes bagages de rêves...
Je te chante avec ma bouche dans la bouche de tes vents...
je te chante avec mes mains dans la main de tes landes...