Lecture : Yann BREKILIEN Les secrets des Druides Bran du
Yann BREKILIEN Les Secrets des Druides Edition du Rocher (lecture) Bran Du
(Entré dans le Gorsedd de Bretagne en tant que barde en 1957, intronisé druide en 1966.)
«Je suis seulement quelqu’un qui, dans ses méditations d’homme des bois, plus ou moins initié, se pose des questions et n’a pas raison d’en faire mystère.»…
S’il fallait restituer les lignes de force et les axes majeurs qui articulent l’ouvrage elles seraient les suivantes :
- Les druides avaient pour fonction ( vocation ) de faire régner l’harmonie dans toute l’Europe… (Le celtisme contemporain est à considérer, pour les européens, comme un retour aux sources.)…
- Il faut acquérir une culture celtique qui pourrait s’assimiler à une véritable initiation druidique?
Un esprit de vérité et d’humilité…
Un perfectionnement intérieur qui implique la bonté, la bienveillance à l’égard de tous les êtres vivants…
Une préconisation à instaurer un idéal de fraternité, de concorde, entre les hommes, à favoriser une mutuelle compréhension entre eux par l’amour et la tolérance…
Un respect de la pensée de chacun…
Méditer sur les vérités dont l’évidence nous est concevable… Non pas une foi mais une «conduite»…
L’idée de conversion (de prosélytisme) est étrangère à la pensée celtique…
- Les Celtes étaient connus dans l’antiquité comme étant les «plus religieux des hommes»…
Mais plus qu’une «religion», il faudrait plutôt parler de spiritualité…
- Les druides (pour rappel) invitaient à «adorer les dieux», à être courageux et à ne pas nuire à son prochain… (Triade historiquement attestée)…
«Dieu» est un «pur esprit», transcendant, tout-puissant, infini et éternel… Il ne saurait être représenté figurativement…
(Se départir absolument de tout « anthropomorphisme».)…
«Dieu» est, par essence l’ Inconnaissable…
(Créateur du temps et de l’espace, il ne leur est pas soumis.)…
Aucune parole humaine n’est en mesure de l’exprimer…
- Les druides avaient conscience de la relativité du temps et de l’espace…Tout dans l’univers est « relatif »…
La matière est dans le présent, le non-être est appelé à être en esprit…
- Les sages de celtie enseignaient que l’univers était constitué d’une «poussière d’or», d’une «farine de l’air» soit une spéculation philosophique très intuitive et très moderne…
(De cette «soupe», de l’ensemble des mouvements des atomes et molécules, serait née la «matière.»)…(Tout cela est très proche des théories atomiques de la science physique)…
- Les diverses déités invoquées ne sont que les aspects variés d’une même réalité transcendante (idem pour les brahmanes dans l’hindouisme), d’un «dieu» suprême que l’on ne peut connaître…
Il y avait deux conceptions distinctes de la religion, celle des gens du peuple et celle des druides et des "connaissants", qui par la méditation s’élevaient jusqu’à la communion mystique avec l’unique Créateur…
- Des questions essentielles restent en suspend à propos du «Créateur»… Une essence, un anima infini face à des créatures «finies»…
Le druide poursuit cette recherche de la connaissance de l’essence même de l’univers…
- La pensée des druides antiques devait être proche de celle de la pensée brahmaniste, des Sages de l’Inde… «Rien n’est stable, tout change et se métamorphose…»
Entre «réalité» et «illusion», la seule vérité est celle de l’être profond, l’être en soi, immuable et immortel…
«Ce que nous prenons pour le monde extérieur est seulement la projection, en dehors de nous, par notre propre esprit, de notre monde intérieur…
Une chose matérielle ne peut se transformer qu’en une autre chose matérielle.»…
- D’où proviennent les règles physiques auxquelles le monde obéit ? Quelle volonté à conférer l’existence à ces forces, à cette énergie, à la matière telle qu’elle est ?…
(L’œuf de serpent marin, l’Oeuf primordial de la mythologie celtique, n’est-il pas une image de l’atome primordial d’une densité fantastique engendré dans les eauxet dont l’explosion ou big-bang - l’éclosion - fera naître l’univers ?)…
- Les druides, foncièrement attachés, à la notion de tolérance invitaient chacun à honorer les dieux sans définir une quelconque représentation de ceux-ci…
Chacun était libre d’une représentation à sa convenance, abstraite ou non…
Pas de dogme dans le druidisme mais des invitations constantes à la réflexion et à la méditation au sein d’un libre arbitre…
Ne pas imposer une opinion mais éveiller une aspiration…
Convaincre, (vaincre ensemble l’ignorance), argumenter, approfondir, s’interpeller soi-même (le doute étant une sorte de vertu protégeant de l’extrémisme, de l’intégrisme etc…) Mais ne jamais contraindre…
En sachant et en se rappelant que toute vérité est «relative»…
- Le sens de l’hospitalité et de l’accueil est très conséquent dans le monde celtique…
- La pensée druidique a pour aboutissement la croyance en «l’immortalité de l’âme»…
«…La mort n’étant que le milieu d’une très longue vie»…
Cette croyance ne s’impose pas (ce n’est pas un dogme.)
Elle est soumise à l’intelligence d’une pensée éclairée, lumineuse, aiguisée, sincère avec elle-même, profonde, exigeante…
Les druides sont en fait des «libres-penseurs» et leur pensée est une pensée évolutive…
La croyance est une hypothèse susceptible d’enrichir la vie spirituelle de celui qui médite sur les grands mystères de la vie…
- L’auteur est convaincu que les druides croyaient à la «réincarnation comme les Pythagoriciens…(Pythagore lui-même aurait été, selon les Grecs anciens, instruit à la philosophie par des druides.)…
(Il appartient une fois encore à chacun de se forger son opinion sur cette notion de réincarnation.)…
Ceci n’est en aucun cas une "vérité révélée", mais une thèse philosophique proposée à la réflexion et à la méditation de tous et de chacun…
(La métaphysique, dans la pensée druidisante, n’est pas une science de l’absolu mais une quête.)…
- Les Triades (même christianisées) conservent cette idée à travers la «Croix druidique» qui résume cette conception à travers les Trois Cercles de Keugant ( domaine de l’Incréé – le Monde Vide inaccessible à l’homme), d’Abred, le monde humain de la nécessité, du passage, de l’épreuve, des élévations des plans de conscience, de la sortie de l’esprit de sa gangue matérielle, et de Gwenved (le Monde Blanc),
la spiritualisation absolue et éternelle de l’être «achevé»…
(«Tout état de vie y reçoit essence de vie») (L’état de plénitude spirituelle.)… L’être sort de l’abîme primordial (Anoun), du «Néant», de l’informe, puis accède, peu à peu, par volonté, amour et conscience, aux stades évolutifs, élevant ses niveaux et états de conscience jusqu’à sa «spiritualisation totale», mais il peut aussi échouer dans cette «progression» et retomber dans l’abîme indifférencié d’où il reviendra au monde dans un nouveau cycle existentiel…
- La sagesse druidique enseigne que le «mal» est une absence de bien et non «une puissance adverse»…
Les notions de péché n’existent pas dans la pensée druidique...
L’enfer est «inconnu» des Celtes.
L’homme se doit d’être libre et responsable de ses actes… Et c’est là sa vraie grandeur…
- Les druides considéraient que les hommes et les femmes étaient égaux et ce dans tous les domaines constitutifs de leur société humaine…
- Le druide est essentiellement un homme des bois communiant pleinement et en toute connaissance, quotidiennement, avec la nature qu’il aime comme une mère…Il s’efforçait de vivre en symbiose avec elle… Il la protégeait et en goûtait les félicités… Bien plus qu’un amour intellectuel, il s’agissait d’un amour instinctif, intuitif, de toute la création… Il est fait mention dans la Tradition que son enseignement se tenait au «Nord» et sous un «Pommier» dans une relation de sanglier à marcassin…
- La beauté présidait aux liturgies druidiques…
- Le druide exerçait de nombreuses fonctions et faisait bénéficier son peuple de diverses spécialisations tant dans le domaine de l’économie, de la gestion des sociétés, de la «mémoire», de la culture, de l’artisanat, de la recherche, de la médecine, de l’enseignement, des études astronomiques, des échanges, de la bonne conduite des cœurs et des esprits et de la spiritualité…
Il est garant des équilibres et de l’harmonie qui sont des vecteurs de paix et d’évolution…
Ces «valeurs» qui guidaient la vie de nos ancêtres n’ont rien perdu de leur force ni de leurs attraits…
Il s’agit d’approcher cette «spiritualité», de la comprendre, et de l’actualiser…
Avec elle, il nous est proposé de progresser en tant que femme et homme afin de nous élever peu à peu vers l’Amour infini du Divin Créateur dans le Cercle de Gwenved…
L’étude et la méditation, conduites dans l’ Esprit qui animait les anciens druides, nous invite à cela, nous en fait, en toute liberté d’adhésion, la simple et magnifique proposition…
Le renouveau spirituel actuel à pour assise la communion fraternelle entre tous les êtres solidaires et aimants, adhérents de cœur et d’esprit,
à la Force, à l’Energie, à la Lumière Créatrice, et voulant la servir, sans asservir qui et quoi que ce soit…
(Cela implique aussi des idéaux de justice, d’égalité, de compassion.)»