LES DRUIDES (SUITE) FEMME OISEAU MUSIQUE : LES AMBASSADES DE L'AMOUR BRAN DU 2016 10 04 AVRIL
Les Druides suite : Du Féminin et des Oiseaux
Source : A partir de l'ouvrage « les Druides » de F Le Roux et CH J Guyonvarc'h Edition Ouest-France
« ...Est-ce ce que dit la femme qui te va au cœur, Ô Condle ? »
Lebor na hUidre
C'est, selon le Lebor na hUidre, dans une barque de verre, un coracle de cristal, que la messagère de l'Autre Monde emmène Condle (séduit par le féminin et fasciné par les splendeurs de l'Autre-Monde) vers :
« Le Pays qui rend plein de joie l'esprit de quiconque y va.
Il n'y a là que des femmes et des jeunes filles. »
Condle s'avère être digne de cet amour qui vient le ravir au double sens du terme et il n'aura aucune « nostalgie » à quitter pour lui le monde d'où il vient....
« ...tous les oiseaux, quels qu'ils soient, quand ils surgissent dans la légende, viennent du Nord, de l'Autre Monde, et ce sont des cygnes qui chantent une musique merveilleuse. »
F Le Roux et CH J Guyonvarc'h
« Quelle autre merveille y-a-t-il, Ô femme ? », dit Fingen.
« Ce n'est pas difficile », dit la femme. « il est venu trois fois neuf oiseaux blancs avec des chaînes d'or rouge et ils font retentir une musique merveilleuse sur les murs de Tara, si bien qu'il n'y aura ni tristesse, ni chagrin, ni angoisse, ni crainte, ni absence de divertissement pendant tout son temps à Tara ».
Airne Fingen la Veillée de Fingen
Des Femmes, des Oiseaux et de la musique.... Notes Bran du
Les textes anciens, qui traduisent la pensée des sages et bardes de Celtie, nous disent que le Pays de la Joie est régenté par le féminin qui en est le grand dispensateur...
C'est par le féminin que s'instaure et se déploie la joie ; une joie généreuse, fertile, abondante, qui guérit les blessures, les maladies et le chagrin ....
Bran s'embarque avec ses compagnons à la recherche d'un sens à donner à son existence ; sa « navigation » est une « initiation » qui concoure à cela et cela ne peut se passer du féminin d'où « l'Île des femmes » ; la « Plaine des plaisirs »...
La femme dispense les délices de la vie ; elle en est la « volupté » même...
Elle est ici « porteuse de paix, de félicité et de sérénité »...
Elle est l'ambassadrice d'un « Autre Monde » à l'opposé de celui où l'homme sème la destruction, la peur, l'ignorance, l'orgueil, la cruauté et le mensonge....
C'est dans une barque de verre que la « Messagère de cet Autre Monde » vient chercher l'heureux élu de l'Amour...
On pourrait comprendre que par son chant, par son dit « poétique » (une barque de vers donc un poème !), le cœur se trouve séduit par une invitation à aller jeter son coracle au-delà de la neuvième vague (au-delà des peurs, des freins, des réticences, des doutes, des hésitations) et qu'il sera alors « initié » aux Forces, Energies et Lumières qui condensent et expriment cet « Amour » même...
La Femme ; cette ambassadrice de l'Amour, vient, provient, d'un pays dit « La Terre des Vivants » ; c'est dire si elle est pleinement l'apporteuse de vie et de joie de vivre...
Elle ne vient pas du « pays des morts », de la désolation, de la ruine, mais bien de celui qui donne vie et en exalte l'Essence et les sens....
C'est en cela, par cela et avec cela que le Féminin (« qui ne craint ni la mort ni l'âge » est bien réellement l'avenir de l'Homme, mais aussi celui d'une meilleure destinée communautaire planétaire !
Mais ce féminin qui invite l'homme à habiter enfin et pleinement la « Plaine des Plaisirs », n'est « visible » qu'au cœur qui sait voir, comprendre, entendre ; qui a cette capacité de percevoir, de visualiser la « transparence » dont se pare un Féminin qui se dévoile à lui...
Rien ne peut s'opposer à cette « Parole, à ce Chant, à ce dit de l'Amour »... Même pas le Druide, car cette puissance (faite d'un condensé de Forces, d'Energies et de Lumières donc) est plus grande que tous les pouvoirs réunis !
Refuser cet amour, c'est sombrer dans un état nostalgique permanent (la nostalgie étant considérée chez les Celtes comme étant une grave maladie !)...
Les oiseaux sont les annonciateurs de la venue de l'Amour, de son renouveau au « printemps » des saisons et des êtres...
Pour annoncer l'Amour la Femme, le Féminin, se dote d'ailes blanches afin de faire « signe » au cœur humain....
Cuchulainn qui portera atteinte à ces cygnes et blessera l'un d'entre eux sera malade, alité, sans aucune force, pendant une année pleine soit de Samain à Samain....
On ne peut blesser impunément l'amour dans ses ambassades, dans sa « représentation féminine »...
C'est le Féminin qui dispense les « faveurs divines » et en cela il est bien l'ambassadeur du sacré et c'est sans aucun doute le plus grand de tous les « sacrements » qui soient....
Le « Principe » Créateur se manifeste dans son Essence qui en est l'émanation privilégiée et qui constitue son Anima et le « Canal vibratoire » à partir duquel se fera, sur la bonne fréquence de « réception » et « d'entendement », « l'Initiation consciente et aimante » attendue et espérée, mais non imposée... Car l'Homme conserve, en toute situation, sa liberté de choix, de croyance, de désir, de volonté et d'adhésion...
Refuser l'aventure d'Amour, vouloir revenir en arrière, c'est, en quelque sorte, « redevenir poussière » !...
L'Evolution ne peut, ne doit, aller que de l'avant....Tout en retirant les sages enseignements de ses « aventures » passées afin de mieux orienter son « devenir »....
« ...C'étaient des oiseaux blancs avec des têtes pourpres et des becs dorés. Ils chantaient une musique harmonieuse tout en consommant des baies et cette musique était mélodieuse et splendide. Ils auraient endormi des gens malades ou grièvement blessés. »
Echtra Thaigd mheic chéin ( les aventures de Tadg, fils de Cian)
L'Autre monde baigne dans une douce musique de jour comme de nuit et on y trouve des choeurs de femmes (et des cœurs aussi bien entendu.)
Femme. Oiseau. Musique. Pomme de la Connaissance...
Ce sont des ambassades divines de l'Autre Monde ; d'un monde « autre, différent ,» de celui que nous habitons le temps de notre périple existentiel et qui pourrait cependant se rapprocher Ô combien de ce modèle de paix, de sérénité et de félicité si nous étions davantage à l'écoute du Féminin ; d'un Féminin faisant l'économie des travers du masculin et puisant en ses propres ressources et valeurs...
Trois fois neuf oiseaux sont venus annoncer l'Amour en ce temps humain et les « merveilles de celui-ci »; vingt sept paires d'ailes (d'Elles)....
Étrangement cela correspond au cercle dit de 27 de la croix druidique qui est celui dit d'Abred soit le Cercle de la Nécessité, de l'Epreuve existentielle à partir duquel l'Etre peut faire choix d'Amour, de Connaissance, de Conscience et de « Lumière » ; une lumière qui le guidera lors vers le Gwenved ; le Monde de la Blancheur extrême, de l'Ultime Transparence d'Etre....
« On remarquera que les oiseaux de l'Autre-Monde ont pour fonction première de chanter une musique douce qui endort, fait disparaître toute souffrance et détruit toute perception du temps... » F Le Roux et CH J Guyonvarc'h
La chanson de l'Autre-Monde est bien une chanson d'Amour...
Elle propulse et fait jaillir notre corps, notre cœur, notre pensée, notre âme même, dans le ciel, dans la dimension céleste et cosmique là où le temps n'existe plus sinon sous la forme éthérée d'un instant « d'éternité » ou d'une « sensation d'éternité »....
Notre Vibration aimante se conjoint lors à la musique des sphères, à la symphonie de l'Univers...
Puissent ces oiseaux chanter dans les branches ramifiées de joie de l'Arbre de notre Vie !...
« Il alla à elle. Il tendit les deux bras vers elle. Ils dormirent sous la forme de deux cygnes et ils firent par trois fois le tour du lac...
Ils partirent sous la forme de deux oiseaux blancs et ils allèrent au Brug du mac Oc.
Ils chantèrent ensemble de la musique et ils plongèrent les hommes dans le sommeil pendant trois jours et trois nuits. Puis la jeune fille demeura avec lui. »
Textes mythologiques irlandais.