LES PLANTES "PENSENT" 2017 LECTURE ET COMMENTAIRES BRAN DU 27 12 DECEMBRE
Science et Vie : Elles pensent ! Révélations sur l'intelligence des plantes N° 1203 Décembre 2017 extraits
« Choisir, c'est l'éclair de l'intelligence. » Balzac
(Inter et legere, en latin, signifie « choisir entre ».)
« Au début on n'osait pas y croire. C'est une histoire fantastique. »
George Bassel. Il est le premier à avoir observé et analysé le processus de germination d'une plante pesant le pour et le contre avant de s'élancer vers la lumière...
(« C'est un très beau travail ! Le premier à montrer aussi finement le mécanisme de prise de décision chez une plante. »)
Stefano Mancuso
« On a longtemps sous-estimé la capacité des plantes à faire sens des informations extérieures et à prendre la décision la moins préjudiciable pour l'avenir. » Anthony Trewavas
« La botanique moderne s'intéresse maintenant à la cognition qui sous-tend des comportements intelligents des végétaux, et dévoile toute une forêt de mécanismes intelligents d'un autre genre. De quoi saisir enfin les pensées secrètes des arbres. »
Jean Baptiste Veyrieras jb.veyrieras@montadori.fr
« Douées de mémoire, capables de prendre des décisions et même d'apprendre : les plantes démontrent des capacités cognitives aussi exceptionnelles que celle des animaux. Une surprise qui s'en double d'une autre : leur intelligence se passe de cerveau parce qu'elles sont toutes entières leur propre cerveau.
Si elles pensent, c'est donc d'une façon radicalement différente de la nôtre. Décrypter cette intelligence du troisième type est-il possible ? Une chose est sûre : du brin d'herbe aux grands arbres, notre relation au monde végétal vient d'entrer dans une autre dimension. » J B Veyrieras
Définition de la cognition :
Selon la zoologiste américaine Sara Shettlewoerh :
« La cognition a trait aux mécanismes selon lesquels les animaux acquièrent, traitent, stockent et agissent sur l'information liée à leur environnement. Cela inclut la perception, l'apprentissage, la mémoire et la prise de décision. »
« ...Les plantes douées d'une forme d'intelligence ont une capacité à traiter une grande quantité d'informations liées à leur environnement...
Ceci, dès sa publication, a été vivement contesté par de nombreux scientifiques...
Francis Hallé à déclaré : « J'ai moi-même changé d'avis sur la question... J'ai renoué avec une définition plus large de la notion d'intelligence végétale qu'usait déjà Charles Darwin. »...
(Pour le fondateur de la théorie de l'évolution, être intelligent, c'est avant tout agir intelligemment, sans présupposer les moyens par lesquels cette action est réalisée.)...
Parlant des passiflores ; une plante grimpante qui a la capacité étonnante d'apprendre de ses erreurs, Francis Hallé dit : « C'est un très bel exemple de comportement intelligent. »
« Il faut toujours avoir à l'esprit que la question de l'intelligence ne se pose que lorsqu'un comportement jugé comme tel a été observé chez un organisme. » Paco Calvo (Philosophe et botaniste)(Responsable d'un laboratoire étudiant l'intelligence animale.)
« Je considère que l'intelligence chez les plantes a trait avant tout à leur capacité à survivre dans leur environnement. Il s'agit de leur aptitude à résoudre des problèmes spécifiques à leur existence. »
« … Les végétaux présentent des comportements que les neuroscientifiques eux-mêmes décrivent comme des formes basiques d'intelligence. »
« Chaque plante perçoit en continu son environnement, traite des informations, fait appel à sa propre mémoire afin de prendre la meilleure décision en vue d'améliorer ses chances de survie. »
Anthony Trewavas (Botaniste)
Une multitude de comportements intelligents dans le monde végétal :
Communication : Les feuilles émettent dans les airs des composés volatiles pour avertir leurs voisines d'un danger ou attirer des insectes gardes du corps...
Sociabilité : Chaque branche perçoit ses voisines et celles des autres plantes et tâche de trouver le meilleur compromis entre respect de l'autre et besoin de lumière...
Mémoire : Les arbres se souviennent parfois plusieurs semaines des dernières bourrasque pour éviter de s'y faire prendre...
Coopération : Les racines recrutent champignons, bactéries et même parfois des vers de terre pour mieux extraire les ressources minérales du sous-sol...
Entraide : A travers le réseau des racines des arbres connectés par l'entremise des champignons, les arbres plus âgés partagent leur nourriture avec les plus jeunes...
Lucidité : Les racines se dirigent sans perdre de temps vers les zones les plus riches en nutriments en anticipant les obstacles...
Anticipation : Chaque tige et chaque rameau croit en fonction du bénéfice escompté et des risques encourus, cherchant la lumière sans craindre le vent...
Proprioception : Afin de s'élever plus vite et plus sûrement vers la lumière, les arbres perçoivent leur forme et équilibrent leur propre poids...
Enracinées à vie, les plantes ont développé au fil des millions d'années un impressionnant arsenal de comportements intelligents en vue d'affronter les caprices et les dangers de la nature.
« Ce n'est pas parce que les plantes n'ont pas d'organe centralisée comme notre cerveau, ni même de neurones, qu'elles ne possèdent pas certaines de ces fonctions. Elles n'ont pas de poumons, et pourtant elles respirent. Il faut donc chercher ces fonctions un peu partout, distribuées au sein de la plante et de ses cellules. »
Stefano Mancuso
« Pour faire preuve d'un minimum d'intelligence, tout ce dont vous avez besoin c'est que l'information puisse être perçue, traitée, et que le résultat de ce traitement puisse persister au sein d'une cellule. » David Glanzman (Neuroscientifique)
Des essaims de cellules plutôt que des réseaux de neurones...
Dans le règne végétal il n'y a pas d'organe dédié à la cognition ; l'information est perçue et traitée par toutes les cellules qui interagissent par des signaux électriques et chimiques.
Les fonctions cognitives émergent alors de ce traitement distribué à travers toute la plante. (Dans le monde animal les fonctions cognitives sont réalisées par les neurones et les cellules gliales. Ces cellules très spécialisées échangent l'information par voie chimique ou électrique et la traitent à travers un réseau complexe d'interactions.)
(Essayer d'imaginer que votre perception de l'environnement et votre traitement de l'information émergent des interactions d'une grande partie des cellules réparties un peu partout dans votre corps.)
Les spécialistes des plantes sont en train de découvrir des mécanismes cellulaires de traitement de l'information jusqu'ici insoupçonné...
De quoi commencer à comprendre comment se mettent en place trois des fonctions cognitives fondamentales de la cognition végétale :
la mémoire, qui permet aux plantes d'enregistrer toutes sortes d'informations ;
l'apprentissage, pour tirer le meilleur parti de ces informations :
la prise de décision, qui leur permet de faire de bons choix...
Des découvertes récentes esquissent des réponses, déroutantes et fascinantes, qui permettent enfin de se représenter, autant que faire se peut, ce que cela fait à un arbre d'être un arbre...
Une plante en interaction permanente avec son environnement ne peut plier bagage à la moindre alerte. Il lui faut, pour survivre, tirer à chaque instant et en chaque saison le meilleur parti de son milieu.
« Il y a un parallèle fascinant entre les cellules des plantes et une grille de calcul informatique ; il semblerait que chaque cellule prenne sa part de traitement afin que l'ensemble du système puisse prendre la meilleure décision. » Gerorges Bassel
Si une plante fait quelque chose, c'est qu'elle l'a décidé...
« Il ne me semble pas plus choquant de parler de mémoire pour une plante que pour un ordinateur. » Michel Thelier
« Loin d'être une notion un peu abracadabrante, la mémoire des plantes apparaît essentielle à l'acclimatation des végétaux aux contraintes de l'environnement. » (Idem)
« Pour le moment, les recherches sur la mémoire des plantes restent très descriptives et nous sommes loin de comprendre toute la subtilité des mécanismes à l’œuvre. »
Mark Zander (Biologiste cellulaire)
« Dans un environnement complexe et un changement permanent, savoir utiliser des informations complémentaires pour localiser au mieux les ressources, et en premier lieu la lumière, à de force chance d'accroître les chances de survie. » Monica Gagliano
Elle ajoute : « Les plantes doivent prendre une décision extrêmement risquée et potentiellement coûteuse sur le plan énergétique. »
Pour Bruno Moulia chercheur à l'Inra, « ...Si cela se confirme, c'est un autre monde qui s'ouvre à nous, un véritable changement de paradigme. »
Et si c'était le début d'une nouvelle alliance ?
Maintenant que l'on sait qu'elles ont de la mémoire, qu'elles apprennent, qu'elles prennent des décisions, qu'elles partagent avec nous ces fonctions cognitives fondamentales, ne peut-on espérer renouveler la relation que nous entretenons avec les plantes ?
Il serait temps.. Elles étaient là bien avant nous – pionnières sous l'eau, elles en sont sorties il y a environ 500 millions d'années soit presque 100 millions d'années avant le premier animal terrestre. - et pèsent aujourd'hui 99 % de la biomasse terrestre...
Ces récentes découvertes de la cognition végétale nous invitent à réinventer l'agronomie...
En un mot :
à refonder notre lien avec le monde végétal... |
Mais la pensée des plantes est fondamentalement différente de la nôtre... Rien de commun avec notre intelligence centralisée ; leur intelligence est collective...
Une plante ne « pousse » pas, mais fourmille d'intelligence...
Si les végétaux s'apparentent plus à une colonie qu'à un individu, leur pensée devient une invraisemblable communauté de dialogues, un débat incessant entre les cellules...
« C'est un système auto-organisé qui permet l'émergence de comportements collectifs sublimant les capacités individuelles. »
Guy Theraulaz
« L'étude de la signalisation longue distance au sein des plantes est en plein boom depuis ces dernières années., ça bouillonne de toute part. » François Boiteau
En définitive, le vaste réseau cellulaire ultra-connecté traversé de signaux hydrauliques, électriques ou chimiques n'a rien à envier en terme de complexité aux réseaux neuronaux des animaux, hommes compris – ni à fortiori aux colonies d'insectes.
« Ici, la biologie doit devenir une science des interactions plutôt qu'une science des éléments pris séparément. » Guy Theraulaz
« Et nous sommes loin d'avoir découvert toutes les possibilités qu'offre cette auto-organisation remarquable. » Anthony Trewavas
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Notes Bran du déc 2017
Notre Tradition de sagesse, d'équilibre et d'harmonie, d'osmose et de symbiose, nous enseigne le respect, la considération, du monde animal et végétal abondamment présent au sein de notre mythologie, de nos archétypes et de nos récits et légendes...
L'homme, l'être, est «cosmos » et « univers », soit une partie intégrante de tout le créé passé, présent et à naître...
Il a conscience d'une indispensable inter-dépendance entre les règnes afin que ceux-ci œuvrent de concert pour maintenir ce qui se doit de l'être des agencements et des ordonnancements qui stabilisent, régulent et maîtrisent le monde et lui permet de croître sans préjudice notable pour le vivant sous toutes ses formes et expressions...
D'où les nombreuses relations instaurées au sein des rituels et cérémonies tant individuelles que communautaires pour se concilier pacifiquement avec toutes les Forces, Energies et Lumières, visibles ou non, qui animent le monde et les « mondes » …
Il est toujours apparu pour beaucoup de nos contemporains que le fait pour les servants traditionnels que nous sommes de parler, de dialoguer, de nous entretenir respectueusement avec d'autres règnes que le nôtre ne pouvait que relever d'attitudes naïves, stupides, farfelues voire abracadabrantes....
Il est vrai que nous avons liens avec ces règnes qui co-participent, chacun à leurs façons, selon leurs buts, moyens, possibilités à entretenir au mieux la vie et à la perpétuer et que, de tous les règnes, celui de notre humanité, est, sans aucun doute, le plus prédateur de tout le vivant !...
Nous ne sommes pas vraiment « étonnés » des formes d'intelligence que développent les plantes et les animaux ; nos Traditions, Mythes et Légendes nous ont depuis longtemps entretenus de ces facultés...
Bien des Traditions et les plus anciennes notamment, nous disent que l'homme des premiers temps, la femme des origines, avaient langage avec ces règnes...
Comprendre ces règnes, comprendre leurs mécanismes de fonctionnement, tout ce qu'ils réalisent de force, d'énergie, de volonté, de désir, de courage pour croître et se perpétuer est indispensable pour établir avec eux des relations elles aussi animées d'intelligence et de sens, d'entendements, qui amènent le respect et la considération...
Les apports récents de la science et l'éclairage apporté au cœur de nos propres obscurités est une forme de ré-évolution, qui modifie angle de vue et nature du regard porté sur le végétal et l'animal (le « minéral » n'est pas à exclure non plus)...
Notre Tradition n'a jamais fait exclusion de ces autres règnes partenaires du vivant...
Les « mandalas » que nous réalisons lors de nos fêtes et rituels sont des œuvres réalisées à partir d'éléments mis à disposition par la Nature , éléments « recyclés » qui nous servent à « louer », à exprimer une gratitude, des remerciements, pour tout ce que cette « Mère ou Déesse Nature » nous offre de façon prodigue et abondante....
Ce que nous prélevons, avec respect et gratitude, pour nos offrandes, nos fumigations est sacralisé et s'adresse, sous forme de louange, d'hommage, aux entités qui animent toute cette Nature, nous y compris... Tout « Don » reçu généreusement est restitué sous forme de « Contre-Don » au sein de la grande Loi d'échanges et de réciprocité...
Bien des oreilles contemporaines sont restées sourdes à toutes les sagesses traditionnelles dispensées sur cette terre ; la science moderne, ses avancées spectaculaires, époustouflantes mêmes, sont de nature à déciller enfin les yeux de nos semblables et à changer profondément leur vision des mondes et de l'univers et surtout leur rapport et leur relation vis-à-vis du végétal et de l'animal...
Cela devrait amener l'humain à plus d'humilité et de modestie et réduire l'anthropomorphisme ambiant si destructeur, hélas !...
Cela devrait... et c'est là aussi notre espérance...