Les dits du corbeau noir

Les Vraies Richesses...... Réflexion Bran du

Réflexion   Bran Du            21 08 2008 et 03 01 2013

Des vraies richesses...

Les Celtes offraient aux divinités des eaux (lac, étang, rivière, fleuve) leurs biens les plus précieux, leurs oeuvres les plus achevées et de la plus belle facture...

Les nombreuses découvertes archéologiques faites en ces lieux nous démontrent que la richesse suprême constituée par les "trésors celtes" avait pour destination l'agrément des entités protectrices, des forces mystérieuses de la nature et la nécessité de se concilier leur bienfaisance et leur bienveillance...

Une société organisée autour de l'avoir aurait thésaurisé jalousement de tels richesses en les gardant pour elle même en signe de pouvoir et de puissance mais, dans une société où l'être constitue la pierre fondamentale de l'édifice communautaire, le don et l'offrande des biens les plus précieux représentent l'acte sacré par excellence...

Nous savons par ailleurs que les Celtes étaient considérés comme  des peuples particulièrement religieux qui donnaient la préséance au spirituel sur le temporel et le matériel...

Le rix (roi) occupait certes une place privilégiée mais ne devait son maintien que sous réserve de remplir bien des obligations, la première étant d'assurer sous son règne la prospérité de son clan, de sa tribu (paix sociale, fécondité et prospérité...) Il devait rendre compte d'une bonne gestion et d'une bonne régence en ce sens.
Par ailleurs dans la prise de parole celle du druide prévalait sur la sienne. Le druide entourait cette royauté d'un ensemble "d'interdits" obligeant le roi à respecter diverses dispositions constituants des contraintes susceptibles d'empêcher des "dérives" du pouvoir en place...
Les richesses reçue par le roi au cours de son mandat se devaient d'être redistribuées... (Il existe dans la tradition amérindienne des dispositions semblables sur la redistribution de ce qui a été offert au chef de la tribu.)...

Le rapport aux biens synonymes de richesse est donc un rapport qui implique le don et l'offrande de celles-ci et non une appropriation et une accumulation à des fins personnelles...

Les dieux et déesses sont eux-mêmes de grands pourvoyeurs et distributeurs de "richesses" et ce, pour le bienfait des femmes et des hommes, des hommes et de leur communauté de vie...

Ceci transposé analogiquement nous pouvons comprendre qu'une des valeurs premières du monde celte se situe dans l'être offrant le meilleur de lui-même à ce qui le transcende, à ce qui lui donne sens et essence tout en cimentant par là-même sa communauté d'appartenance et les relations instaurées et entretenues tant individuellement que collectivement avec le divin...

Donner et offrir le meilleur de soi-même, cela fait amplement partie des conceptions celtiques et ce, à l'image d'un panthéon qui a souci du sort des êtres vivants et qui sait répondre à leurs besoins et attentes ; panthéon qui sait, en retour des cultes et rituels fervents qui lui sont consacrés, partager "en abondance", avec eux, les fruits du ciel et de la terre...

Si l'on souhaite, si on a la volonté de faire de sa vie, un "chef d'oeuvre", c'est-à-dire de concentrer en soi toutes les formes potentielles et efficientes d'épanouissement et d'évolution possibles, il est recommandé de faire usage et emploi d'une dynamique, d'un moteur, d'un entraînement, de courroies de transmission, reposant sur ces notions de don et d'offrande...

(Au seuil du "Grand passage" nous offrirons notre corps, le support éphémère de notre terrestre existence, à la "Mère" afin que notre substance dernière nourrissent à son tour le vivant...)

Voici donc démontré une des conceptions primordiales de la mentalité, de la pensée généreuse du monde celte ; conception qui rejoint les grands préceptes altruistes et les plus profonds messages et témoignages de cette "Energie/Force/Lumière rassemblée au Coeur du coeur d'un cercle épousé et animé par les ondes et les flux bienheureux de "l'Amour"...

Tout cela, le plus simplement, le plus naturellement, le plus joyeusement, le plus librement, le plus consciemment et le plus humblement possible... Rappelons-nous à ce sujet que Lug, le Multiple Artisan, le Polytechnicien, le dieu qui cumule la pratique de tous les arts et de toutes les sciences est également échanson, fonction modeste s'il en est, et, qu'à ce titre, il sert humblement tous les convives aux banquets et festins rappelant en cela qu'il y a aussi une grandeur immense à servir son prochain...

Les Sages de la « Celtie » ; appelés mages par certains, druides par d’autres, concevaient l’organisation de leur société d’hommes et de femmes selon les modèles divins et sacrés et répartissaient leur communauté humaine selon  des fonctionnalités liées entre elles (sous forme d’une tripartition)… Certes, ce panthéon représentait une dominante masculine à travers les fonctions « distribuées » ; des fonctions uniques, partagées, réparties, complémentaires et parfois cumulées, mais tous les attributaires relevaient d’un principe majeur féminin : la Déesse, sans laquelle eux-mêmes n’auraient pas eu                 d’existence !…. Chaque fonction était indispensable aux autres dans une sage répartition permettant de « couvrir » l’ensemble des activités humaines…

On peut toutefois regretter dans cet ensemble « ordonné », agencé, la part négligeable accordée au peuple, à ceux et à celles qui n’étaient ni sacerdoces, ni guerriers, ni producteurs bien que cette dernière notion soit large en son entendement et que l’accès à la connaissance et à la formation n’ait pas été élitiste ( la capacité à devenir compte beaucoup et ouvre des possibilités à ceux et celles qui démontrent leur potentialité en ce domaine quelque soit leur statut natif…)

La règle d’or demeure la même pour le monde humain et le monde divin : maintenir les équilibres et les harmonies entre toutes les parties constitutives de l’univers et de la communauté des hommes et des femmes….

Lorsque les hommes , les dieux ou les déesses s’écartent de cette règle ; les mythes, les archétypes, les récits des bardes, les épopées relatent les risques encourus et survenus et leurs conséquences et dommages pour tous…

Le renversement des « valeurs » constitutives de la « pensée celtique » sonne le glas de la dite société qui lors oublie ses fondamentaux, ses assises, son sens de l’élévation, du vrai, du juste et du beau et…. s’écroule sous les boutoirs répétés de l‘orgueil, de la cruauté et du mensonge tant internes qu‘externes à la communauté mise ainsi en grand péril !


Puissent nos actes se souvenir de tels enseignements, puissions nous discerner en l‘homme et en la femme, les VRAIES RICHESSES !...



03/01/2013
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