Les dits du corbeau noir

LITTERATURE JAPONAISE DU HAIKU (SUITE) BASHO PAR SHUICHI KATO 2018 09 03 MARS

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Photos Bran du

 

 

 

 

Histoire de la littérature japonaise Shuichi Kato

Du HAIKU et de Bashô (extraits)

 

La forme littéraire connue sous le nom de haiku commença par l'usage des versets liés dits renga.

C'est l'emploi de la langue des petites gens dans la vie quotidienne commentée par ceux-ci...

On appelait les maîtres du haiku au XVIè siècle haikai-shi.

C'était une pratique très populaire. Des concours étaient organisés où les participants devaient composer autant de renga que possible dans un laps de temps imposé. Ces concours étaient appelés yakasu haikai (ou des haiku aussi nombreux que des flèches ceci faisant référence aux concours traditionnels de tir à l'arc.)...



Ihara Saikaku (1642-1693) composa en 1677 seize cents haiku en une seule journée.

Puis Sendai en composa 3000 dans ce même temps puis Saikaku porta ce score à 4000... (Seize à la minute en moyenne ! Mais, ce ne sont pas pour la plupart de la haute poésie.)...

 

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BASHO :

 

« Un ami au-delà des nuages

les oies sauvages s'envolent. ».. Bashô



« Il faut exprimer par des mots la lumière à laquelle les choses apparaissent avant qu'elles ne disparaissent de votre esprit. » Bashô



 

Matsuo Bashô 1644 – 1694. Son style particulier fut appelé shôfû. Il utilise ce style en forme de haiku non pas seulement à des fins de jeux de mots mais comme un mode de poésie lyrique. Il fait des 3 premiers versets du renga en 17 syllabes (le hokku) une forme poétique indépendante....

Bashô est né dans la province d'Iga. En 1672 il se rendit à Edo.

A Iga, Bashô est censé avoir pris une concubine.

Il était alors au service d'un samouraï local...

Puis, il sait retiré de la vie militaire...

Avec ses disciples, il cherche à créer son propre monde en marge de la société. Ils ne trouveront pas pour autant refuge dans la religion.



Bashô semble avoir considéré la littérature comme un moyen d'échapper à l'agitation et à la vulgarité de la vie quotidienne...

Il s'agit dans une certaine mesure de pratiquer de l'art pour l'art...

Il est difficile de trouver une forte influence bouddhique dans son œuvre... Il ne fait pas allusion au bouddhisme seulement à son éloignement du monde.



Bashô appelait sa voie « la voie de l'élégance » (fûga no michi)...

Il ne s'assimile à aucun groupe social...



« Lorsque l'on parle

les lèvres deviennent froides

vent d'automne.»... Bashô



Il critique la société en général. Il vouera sa vie à l'art et à faire d'elle une œuvre d'art ; ce qu'il apprit à faire par lui-même...

A 40 ans sa maison d'Edo (l'ermitage du bananier) est détruite par un incendie...

En 1682 sa réputation commence à être assurée...

Vers ses 50 ans, il commence ses voyages et périples qui le rendirent encore plus célèbre, et ce pendant 10 années et jusqu'à la fin de sa vie...



des journaux de voyage seront publié après son décès comme «Récits d'une sacoche poussiéreuse» ou le dernier : «La sente étroite du bout du monde (voyage dans le Nord profond.)»...

(Ce sont plus de mille de ses poèmes qui seront publiés.)...

Parmi les nécessités pratiques de ses voyages : raccommoder son pantalon ou refixer les cordes de son chapeau ou prendre soin de son kamiko (vêtement en papier) ou de la sarumino (pélérine de singe) ; manteau qui protège de la pluie...

Il place ses périples sous le patronage de Dôsojin : le dieu des chemins...

 

 

 

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Bashô ne passa sans doute pas une seule journée seul. Un disciple l'accompagne. Il ne descend que rarement dans une auberge étant logé par des amis poètes sur son parcours...



« Le silence

pénètre les rochers

cris de cigale »

Bashô lequel savait comment la voix des cigales pénètre les rochers...



C'est parce que Bashô décrivit la nature que les japonais en sont venus à croire qu'ils y étaient et y sont toujours sensibles.

Les journaux de ces voyages sont appelés haibun à la prose émaillée de hokku...

Bashô préside souvent à des séances de composition entre poètes où l'on compose des versets liés (haikai renga appelés renku par la suite.)



Il utilisera aussi des images « surréalistes » pour esxprimer ses perceptions subtiles. Il usera aussi de la moquerie envers lui-même...

Il représente la découverte personnelle et pénétrante de la nature...

Il a recours aux onomatopées pour rendre le vers plus vivant encore. Il use aussi de la répétition des sons...

Il pratique un éloignement intellectuel de sa propre vie...



« En cet automne

pourquoi je me sens vieillir

un oiseau dans les nuages » Bashô



La longue tradition subtilement érotique du vers lyrique japonais n'est pas ignorée de Bashô...



« En se rhabillant le lendemain

qu'elle était fine !

Et élégante ! » Bashô



Les poèmes de Bashô sont des poèmes lyriques complets.

Le haikai devient plus tard le haiku qui devient la forme clef de la poésie japonaise.

Le haiku de 17 syllabes ne se prête pas à la description de processus ou de pensées développées. Il tend à se consacrer sur des impressions instantanées...



En composant un haiku, dit-il, il y a des poèmes qui se réalisent tout seul et d'autres qui sont composés. Si vous vous concentrez sur les sensibilités intérieures en les faisant s'accorder avec les choses, l'essence de votre esprit et de votre cœur devient le haiku...

Si vous ne vous préoccupez pas de vos sensibilités intérieures, alors le kaiku ne se fera pas, et vous en produirez un à partir de vos propres pensées (l'écrire non pas à partir d'une expérience directe, mais le créer sciemment.)

Bashô privilégie l'expression de l'expérience directe...

Son intérêt va au monde présent et il s'attache au détail...



« Au soleil couchant

voltigeant dans une rue

un papillon ! » Bashô



« En voyage et malade

- mes rêves errent -

dans la plaine dénudée » Bashô



Bashô décrivit la poésie comme se composant de deux éléments :

l'immutabilité (kuefi) et ce qui est à la mode (ryûkô)

(Le mobile et l'immobile, l'invariant et le variant...)



Il adopte une attitude hédoniste...



De nombreux poètes s'inspireront de Bashô tout en développant leur singularité comme Buson qui pratiquera aussi l'art de l'élégance (sans banalité ni vulgarité donc). Il fuit aussi la renommée et la recherche du profit. Il fait partie d'un groupe de poètes appelé bunjin qui organise aussi des concours de poésie qui privilégient l'immédiat, le temporel et l'esthétiquement agréable et l'essence du plaisir humain : l'érotisme...

Il pratique une sensibilité à l'égard de la nature (shiori)...

 

 

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09/03/2018