Les dits du corbeau noir

MICHEL CAPMAL SUITE LE SYMBOLE ET SON DOUBLE/HABITER POETIQUEMENT LA TERRE 2018 28 02 FEVRIER

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 Photos Bran Du

 

 

 

 

 Michel Capmal   Août 2016

(Revue VOCATIF N° 28)



Le symbole et son double



«...Les symboles sont toujours pluridimensionnels. A l'origine le symbole est un objet coupé en deux. Tout symbole comporte une part de signe brisé ; le sens du symbole se découvre dans ce qui est à la fois brisure et lien de ces termes séparés. »

Jean Chevalier Dictionnaire des Symboles



(…///...) Le déficit existentiel de ce monde contemporain se traduit par un passé saturé de signes, d'allégories et de symboles dégradés et pervertis ; tous convergent vers un point de fuite sans autre perspective que l'Absence, la Béance, le Nihilisme....

La haine de la vie souffle d'un peu partout (et cela n'est guère nouveau!) mais paraît se concentrer chez le principal ennemi que « l'Occident décadent » s'est, en grande partie, lui-même créé. Mais n'est-il pas encore temps de refuser la soumission à l'invivable et à un état d'urgence liberticide ?...



(...///...) La fécondité du monde spirituel des symboles a été refoulé dans le folklore et la régression infantile, alors que l'allégorie est encore l'illustration dominante du dogmatisme religieux et de l'emprise du pouvoir politique....



(…///...)

Quand bien même on verrait le monde comme un indéchiffrable symbole, on pourrait considérer, par simple analogie, que le symbole évoquant le mieux ce monde contemporain serait celui de la séparation, de l'incommunication, de la mélancolie, du sentiment de l'absurde et de l'injustice, de la révolte autodestructrice devant l'atomisation et la démultiplication des murs et frontières, de la confusion de la guerre de tous contre tous amplifiée par l'universalisation des hautes technologies au service d'une hallucination collective et de son bavardage omniprésent et insensé, et du Monopoly de la finance mondialisée...



(…/...) En ces temps de détresse, c'est de civilisation nouvelle dont il s'agit, rien de moins ! (…/...)

 

 

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Il importe, par conséquent, d'être d'abord en résonance avec le moment présent, en ses multiples dimensions et connexions qui sont en nous et hors de nous. Le moment présent devenant un véritable miracle. Celui de la présence à soi-même et au monde. Tout advient ici et maintenant. La réconciliation des opposés et leur unification toujours à reconstruire. Se libérer de nos pensées-réflexes conditionnées par les idéologies politiques, religieuses, scientistes. Etre là, vivant dans la non-séparation et devant la possibilité et la nécessité d'une communication généralisée ; et pas seulement avec les téléphones portables et les ordinateurs.

 

Mais dans la certitude d'une perception directe que peut nous apporter une expérience sensible. Contempler le point du jour, écouter le bruissement de al terreau milieu nuit ou séjourner dans le silence bienfaisant d'une forêt primordiale.

Mais il n'est pas impossible non plus de repérer et saisir un signe de reconnaissance dans le vacarme et la dislocation de la ville contemporaine.

De toute évidence, la bonne distance et même l'écart sont des valeurs reliantes à ce moment présent.

 

Et aussi bien une respiration profonde à la mesure de notre compréhension de l'univers dans ses interactions infinies.

 



 

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C'est de la Poésie – Poesis, Poièsis, Poiein – d'une certaine poétique que l'on peut (presque) tout attendre. Dans un état d'urgence existentiel qui est le nôtre.

Cela ne veut pas dire « écrire des poèmes » seulement.

Le poème authentique, cependant, n'est-il pas aussi le symbole vivant de l'imagination créatrice ?

Un signe ascendant, un symbole a-symbolique.

 

De l'intensité? Intensité du sens. Du sens de la vie éprouvée en profondeur.

Un langage ramifié dès lors que l'énergie circule librement dans le continuum. Langage des dieux et champ d'énergie vibratoire.

La « démarche poétique » : un état de conscience vers une plus vive clarté qui n'abolira pas pour autant la part d'ombre essentielle.

Oui, habiter poétiquement la terre, habiter le monde, se ré-habiter.

(Approfondir l’œuvre de Kenneth White.)

 

(…///...)

 

Il y a, tout près et très loin de nous, la présence souterraine d'une vérité vertigineuse.

Entre « la réalité rugueuse » et les lendemains qui déchantent, la scène archaïque et le tout virtuel et consensuel, la voie est étroite. Le fil du rasoir ? Elle est encore praticable, semble-t-il...

Dans l'interstice entre l'ici et maintenant et l'ailleurs.

 

 

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28/02/2018
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