MICHEL ONFRAY PHILOSOPHE "COSMOS" SUITE 2017 BRAN DU 04 09 SEPTEMBRE
(SUITE DES EMISSIONS DE FRANCE CULTURE)
M Onfray Université populaire de Caen
A partir de son ouvrage « Cosmos » :
Voies d'accès au cosmos...
« Après-demain, demain sera hier. » Proverbe Tzigane
« Etre et persévérer dans son Être. » Spinoza
Le philosophe sur le mode d'une franche et libre « confidence » nous fait part de ses conceptions, de ses « entendements » intimes et profonds qui sont également des « propositions/invitations » éthiques, esthétiques à vivre selon une philosophie existentielle « pratique » conçue comme outil et méthode de « sagesse » et de jouissance autant hédoniste qu'épicurienne...
Pour rappel :
Hedonisme et Epicurisme : doctrines philosophiques de la recherche du plaisir et de la satisfaction (Sensualité et volupté de l'existence...)
Le philosophe conçoit et affirme que tout est « matière », que, toutefois, cette « matière » est aussi dotée d'une âme laquelle ne saurait cependant être « immatérielle »...
Il insistera à de nombreuses reprise sur cette position qui fait exclusion de tout propos métaphysique car, pour lui, seule la physique compte...
« On se doit d'avoir une vision du monde complètement matérialiste... »
Le cosmos étant « origine » (Nous ne sommes en fait que la résultante d'une étoile qui s'est « effondrée » sur elle-même) ; il nous appartient de renouer avec cette « origine ».)...
Cette pensée rejoint celle d'Hubert Reeves qui nous dit que « Nous sommes des poussières d'étoile ».
« Nous sommes dans le déracinement, il nous faut retrouver nos racines. »... « Il nous faut donner une « origine » à ce que l'on est et aspire à être et devenir. » M Onfray
Nous sommes des « héritiers » d'une pensée pré-chrétienne (païenne) qui avait des « racines » et par là-même une véritable et authentique « vision du monde » de par sa capacité entretenue, cultivée, de percevoir, de sentir, de toucher, d'entendre, d'avoir connaissance et entendement avec la Nature et l'Univers, de sorte que l'individu et sa communauté d'appartenance avaient sa « juste place » au sein de l'Univers...
De la Lumière :
Si la « Lumière » émise il y a des milliers d'années au sein de la grande nuit céleste ne nous parvient que maintenant il peut en être de même des sagesses anciennes qui sont elles aussi une forme de « lumière »...
Nous sommes nous aussi comme des lianes qui se propulsent vers la « Lumière » ; une lumière réelle non métaphorique, une lumière solaire... Nous devrions être des « êtres solaires »...
Le monde païen, c'est une culture de la Lumière...
La permanence d'un soleil invaincu dont la puissance fait la loi...
A l'origine du culte, il y a la Lumière...
De la Culture :
Les cultures préhistoriques regardent le monde et le comprennent...
Les êtres d'autrefois avaient une « culture de l'agriculture » qu'ils pratiquaient avec une connaissance précise et respectueuses des cycles saisonniers et de lois de la Nature...
Notre « culture » actuelle ne nous permet plus cela...
Cette « culture » qui nous permettait d'entrer en relation, de nouer contact, avec la Nature est perdue (Pas pour tout le monde ! NDR) …
Des « Gens du Voyage » :
Le penseur évoque alors les Tziganes et les derniers peuples nomades d'Europe qu'il tend à réhabiliter face aux vindictes dont ils font, si souvent et si dramatiquement l'objet...
Voici un «peuple fossile » qui a gardé la mémoire de ce que nous avons été, peuple de l'oralité et du silence, derniers gardiens des traces et mémoires de nos anciennes pérégrinations...
Un peuple qui a naturellement le sens de la nature et du cosmos, qui a le goût de la liberté et de la tribu, qui ignore la notion de pêché originel, et dont la « sauvagerie » est en fait une pure présence au monde...
Mais aussi un peuple qui est très souvent réduit à l'image de voleurs de poules et chassé régulièrement de toute l'Europe...
« Nous avons des leçons à apprendre de ce peuple. Ils sont notre « mauvaise conscience » d'où le mépris dont ils font l'objet. »...
Au mieux, ils devraient se fondre, se diluer dans notre société moderne en se sédentarisant « comme tout le monde » !»
Du Temps :
Le temps est partout présent en toute chose, en tout être, en toute matière...
Nous procédons d'une même matière ; les substances qui constituent le monde sont une même substance...
Il y a une même horloge interne pour tout le vivant (arbre, pierre, animal...)...
Le temps est un temps « plié » Les formes contiennent cette « force », ce « vivant » plié en elle...
Le temps est une affaire naturelle et il nous appartient de retrouver les rythmes de la nature pour s'y conjoindre de nouveau...
On a cru s'affranchir du temps mais on en est devenu l'esclave...
Nous vivons dans un temps virtuel et infligé...
Chacun se doit d'inventer un temps « hédoniste » qui lui est propre (le temps de son désir et de sa volonté) « Qu'on puisse vouloir ce que l'on voudrait voir se répéter sans cesse » G Deleuze
Si il y a du temps, il y a de la vie (et inversement)...
Ce qui est en nous veut la vie...
Il y a de la plante en nous et de l'animal et du minéral aussi...
Au bout des racines d'une plante il y a de l'intelligence...
Il n'y a qu'une différence de degré, mais non de nature entre l'animal et l'homme « cet animal social »...
Nous nous comportons nous aussi et bien souvent comme des animaux !...
Pour rappel : nous avons plus de signes qui nous rapprochent des animaux que de signes qui nous en éloignent...
Si nous avons connaissance et conscience du temps et de l'espace nous avons, lors, conscience de notre juste palace dans le monde...
Le vivant obéit à des nécessités , à des déterminismes......
Nous avons en nous des éléments « parasites »...
Nous sommes aussi des « prédateurs » l'important est de savoir comment cela fonctionne en nous, quand, de quelle façon , pour quelle nécessité....
L'homme généralement n'a pas de prédateur sinon lui-même...
Il s'avère que la nature pour être à besoin de proies et de prédateurs...
La réflexion mené sur la nature par M Onfray n'est pas une recherche de transcendance. Elle prône seulement une vision du monde permettant le contact réel avec la nature...
Quand il parle de l'art préhistorique, de l'art des origines, il évoque des objets qui avaient pour fonction de permettre un contact avec le sacré, le divin, la divinité non séparée du vivant, avec le monde des vibrations et des « petites perceptions »...
Mais dans une conception non transcendante, sans mythes, sans légendes, sans archétypes spirituels, sans métaphores, sans virtualité, sans dieux ni déesses, mais purement actuelle et matérielle, on ne voit pas, si on suit l'auteur, l’intérêt de la chose puisqu'il évacue par ailleurs et de façon récurrente du contact recherché ce qui faisait sa recherche même par les peuples de l'origine !...
(Pour étayer cela, il fait référence aux ouvrages de Darwin qui a abolit la métaphysique afin que la physique fasse loi.)...
De l'écriture, du livre :
L'écriture, le livre, ont détourné nos yeux du regard qu'ils portaient jusqu'alors sur le ciel , le monde, la nature et la vie...
Du Haiku :
poème japonnais tenant en trois lignes...
C'est un exercice « spirituel »...
C'est une invitation à mener une vie poétique et non exclusivement cérébrale...
Si nous n'avons pas de sensation, d'émotion, de perception, de lien, de rapports sensibles avec la nature, nous serons incapables d'écrire des haiku...
Si on n'a pas de « ressenti », on ne pourra comprendre...
Du land'art :
Le sublime est dans la nature...
Le land art est un art de la nature qui est trop méconnu et qui se doit d'être réhabilité, car il permet de rentrer densément et intensément en relation avec la dite nature...
La Musique :
Elle aussi permet et autorise ce contact surtout si elle se pratique à partir d'élément brut et naturel (pierre, bois, eau etc...)...
Les questions fondamentales :
Quel est notre univers ?...
Nous sommes certes, chacun et chacune, des occurrences uniques, mais comment construire une éthique de vie à partir de soi ?...
A SUIVRE...