MONOTHEISME/POLYTHEISME CELTIQUE APPROCHES 2017 BRAN DU 03 03 MARS
Spiritualité ; Religion, Âmes, Concepts, Doctrines, Théologie, Croyances, Pratiques... du Monde Celte... Monothéisme, Polythéisme et .....
Bran du 02/03 Mars 2017
En préambule :
Ce qui suit d'études, d'analyses, de réflexions, de conceptualisations n'est pas, et ne saurait être, de ma part, une affirmation ayant valeur de vérité absolue...
Les propos tenus, aventurés, plus ou moins habiles ou malhabiles, plus ou moins étayés ou esquissés, se veulent avant tout ceux d'une recherche permanente, difficile, osée parfois, d'une compréhension, d'un entendement, qui fasse écho et résonance avec mes dimensions sensibles, émotionnelles, analytiques et intelligentes de façon à ce que cela me semble « sonner juste » ; sans dissonance donc avec ce dont je suis en mesure, en accord, d'entendre, de voir, de comprendre, de connaître, d'intégrer et d'incarner en toute conscience, cohérence, volonté et responsabilité....
Puissent-ils seulement participer à leur simple niveau d'une recherche incessante d'équilibres et d'harmonies...
Avertissements... Bran du 03 03 2017
Aborder la spiritualité celtique dans le domaine du « religieux » en tant que vecteur et facteur de relation et de dialogue avec le divin considéré comme sacré est, et demeure, une entreprise audacieuse et des plus ardues...
Nous ne saurions en dégager que quelques éclats de lumière enclos en une obscurité qui enveloppe ceux-ci...
Toutefois, cependant, je pense que ces quelques éclats sont de nature à éclairer la Force et la Puissance, toute l'Energie, qu'une telle Lumière peut produire par Cela qui Fût, Est et Sera...
Faute de déclaration explicites et authentifiées de la part des « Druides » eux-mêmes, nous ne pouvons élaborer que des conjonctures, des hypothèses à partir d'interprétations plus ou moins étayées...
Quoi qu'il en soit et ce qui me paraît rassurant dans ce domaine de la nébulosité ; c'est que nous savons au moins que les dits druides se sont refusés à codifier leurs doctrines et à fixer celles-ci à demeure ; nous laissant le soin, l'exigence et la responsabilité de construire nos propres conceptions à partir de quelques pistes de propositions et d'invitations qui filtrent ici et là...
Il n'y saurait y avoir donc de « définition » à retirer des études et recherches qui demeureront enceintes de notions liées à l'absolu et à l'infini....
Ce qu'il ressort d'éléments étudiés :
Le monde Celte est intensément adonné aux pratiques religieuses...
Il a conservé pour partie des éléments des croyances et pratiques antérieures à sa venue sur les territoires « celtisés »...
Que les Dieux des Tuatha Dé Dannan (irlandais) ont reçu une initiation spirituelle et religieuse dans les îles mythiques du Nord du Monde et ce par quatre Druides (Hommes sacerdotaux primordiaux) occupant quatre îles dont chacune représente une « valeur » et détient un talisman protecteur ou attribut symbolique fonctionnel...
Des Druides qui initient des Dieux !
La question qui se pose d'évidence est : D'où les Druides, qui sont « hommes » en l’occurrence, détiennent-ils ces « connaissances », ce pouvoir et cette fonction d'initiateur ?
Nous ne disposons pas par ailleurs d'éléments doctrinaux et conceptuels précis, de première main, sur l'origine du monde et sur la « fin supposée » de celui-ci voire sur son « recommencement » ou sa « renaissance éventuelle »....
Il nous faut nous contenter ( à partir d'éléments comparatifs avec le monde-indo-européen parfois) de brides d'explications qui tournent autour d'un embryon d'or ou d'un oursin fossile, de l'apparition du Tribann et de ce que Menv le Vieux en déduit de la création lumineuse et sonore de notre monde et d'une terminaison de celui-ci ne laissant pour règne que ceux de l'Eau et du Feu et d'une « Vérité » absolue et infinie !...
Nous comprenons qu'il y a EVOLUTION et que celle-ci touche aussi l'ensemble du monde indo-européen dans ses conceptions et pratiques spirituelles et religieuses...
Il y aurait eu à l'origine, dans les premiers temps de ce qui est en cours d'advenir de la civilisation celtique, une religion dite cosmique avec un ciel diurne, (lumineux) et un ciel non diurne (obscure), séparé par des aurores crépusculaires.
Cet ensemble était doté de divinités fastes ou néfastes, bienveillantes ou malveillantes, certes opposées entre elles, mais inséparables...
Des divinités à concilier par les dévotions, invocations, offrandes, pratiques, protections, des humains à leur égard...
Des divinités parfois très anciennes et en provenance de croyances antérieures à l'arrivée des Celtes en Europe, mais assimilées en partie par eux...
Puis ce serait subsisté progressivement à cela une religion dite « politique » et sociale structurant, agençant, la société selon le modèle de la tri-fonctionnalité indo-européenne bien connue et attestée et appliquée chez les Celtes.
Ceci impliquant un panthéon regroupant des facultés, capacités, fonctionnalités, attribués à des divinités majoritairement masculines, mais dont l'existence même relève d'un féminin tout aussi divin...
Cette nouvelle organisation a été bien étudiée et des éléments conceptuels et fonctionnels de celle-ci se retrouvent dans les modes de pensée dont les bardes irlandais et surtout gallois assureront fidèlement une continuation à travers l'usage des « Triades » tant à l'époque médiévale que dans les débuts du dix huitième siècles...
Il nous est dit et cela est des plus concevables que le monde Celte, dans sa dimension spirituelle et religieuse, est, à son origine, fondamentalement polythéiste et non monothéiste...
C'est parfaitement et rigoureusement exacte et il n'y a aucun doute à cet effet... Mais, car il y a un mais !....
Quand nous étudions le Barddas qui est le livre de référence incontestable des bardes du Pays de Galles et les Triades bardiques qu'il contient, on s'aperçoit très rapidement qu'il ne fait pas état d'un Panthéon, ni de mythologie d'ailleurs, mais d'une conception spirituelle non liée à un polythéisme, mais étroitement mise en rapport avec une Unité appelée Dieu ou Duw ; Elle-même considérée comme une Puissance relative et non comme la Toute Puissance laquelle s'enveloppe d'autres Emanations des plus mystérieuses faisant état de notions d'Energies primordiales, cosmiques, atomiques... de Particules de Lumière...
Ce Barddas est considéré comme un instrument pédagogique (un mémento pédagogique) à l'usage de la formation bardique et il constitue un enseignement initiatique spirituel...
Nous savons que c'est une publication certes « récente », mais qu'elle n'est pas le fait ( o combien subtil, cohérent, pertinent...) d'un inventeur ou faussaire de « génie », mais qu'elle puise sa sève et son eau à la Souche et à la Source Bardique...
ll s'agit plus, de la part de son génial auteur, (Iolo Morganwg) d'une reformulation, d'une revisitation, d'un rajeunissement, du substrat ancien du bardisme médiéval, d'une reconstruction d'histoires anciennes parfois amplifiées que d'une totale invention moderne de sa part.
On note en effet peu d'innovations apportées par l'auteur de l'ouvrage, si ce n'est l'emploi accentué et constant d'une pensée exprimée sous forme de ...Triades...
L'ensemble des communautés druidiques issues des résurgences du 18è siècle en Angleterre fait état dans sa pratique religieuse et cultuelle d'une invocation ou prière majeure laquelle ne s'adresse pas à une pluralité de divinités, mais à une seule qui demeure (sous l'appellation narrative usuelle et nécessaire pour la communication et la relation) un « dieu »...
Toutefois celui-ci est le plus souvent innomé car innommable...
Par défaut, il est désigné sous le terme approximatif d'Incréé...
Cela n'exclut pas par ailleurs lors des cérémonies ou invocations ou convocations de faire usage de divinités particulières et spécifiques soit en gaulois, en breton, en irlandais ou en gallois ancien...
Il y a donc de façon « moderne », contemporaine, une cohabitation entre des éléments proches d'un monothéisme difficile à cerner d'ailleurs et un polythéisme conforme aux usages des Grands Anciens et Grandes Anciennes de la Tradition païenne originelle...
Il y a bien entendu des réticences ou des doutes à concevoir une unité plurielle ou une conciliation entre un modèle « unique » et un modèle « multiple »...
Mais, l'équilibre et l'harmonie (le but de toute réelle et exigeante quête de sagesse, de sapience...) ne résulteraient-ils pas, non d'une opposition de nature bi-polaire entre monothéisme et polythéisme, mais d'une conciliation et d'une conjugaison heureuse entre ces deux conceptions mises toutes deux au service d'un troisième Elément absolu et infini qui aurait conjonction, connexion, conjugaison, avec les notions d'Âmes, de Forces, d'Energie, de Lumière (vibrations, atomes, particules...) ?
Je suis persuadé que la future « religion » et « spiritualité » du monde Celte, rénovées, régénérées, revitalisées, dynamisées, trouvera dans ce processus éminemment symbiotique (et donc au service de tout le Vivant et de son devenir) une renaissance digne de ce nom sans pour autant occulté sa prodigieuse, spécifique, singulière et splendide mémoire, mais en la rendant plus vive encore en s'alliant sereinement, sensiblement, émotionnellement, poétiquement, écologiquement et scientifiquement avec des données universelles, avec les apports de la physique quantique et ceux d'une métaphysique revisitée, actualisée, adaptée, nous fournissant les précieux outils et instruments, les efficientes et opératives méthodes, les sagesses et éthiques, les plus aptes pour nous aider à un changement fondamental et salutaire de paradigme sociétal...
A bien étudier ces « évolutions », conformes d'ailleurs à l'esprit même de notre Tradition, on constate que celles-ci ne résultent plus dans la transition entre la période celtique des origines et la résurgence de sa pensée au 18è siècle du fait et de l'action sacerdotale directe et impliquée des « Druides », mais davantage de l'oeuvre des bardes, ceux-ci demeurant fidèlement au service de la Mémoire de leur peuple, en tant que détenteurs du « feu de la Parole », du Logos vivant en son Verbe et les conjugaisons de Celui-ci...
Ce sont les bardes qui ont restitué à certains et certaines d'entre nous, et en « dignité », un « Etat de Druidité » que l'Histoire et les idéologies humaines, étatiques, religieuses, se sont, pourtant et sans cesse, évertuées à faire disparaître à jamais !...
A SUIVRE bien évidemment...