MYRDHIN UNE NYMPHE NOMMEE VIVIANE / HELOISE LA SORCIERE (2020 29 01 JANVIER)
MYRDHIN Une Nymphe nommée Viviane...
Un vieil homme pleure à la croisée des chemins. Un mage venu dont ne sait quel mystère vient de lui apprendre que les Romains, honnis entre tous, guerroyent contre le roi Ban de Bénoïc.
Merlin s'arrêta près d'une fontaine cintrée de granit.. la femme qui s'y ébattait se retourna et lui lança :
« - Eh ! Vous le Mage, vous êtes nés comme les autres, de l'étincelle d'un baiser ! » Le silence de Merlin ratifiait cette fatalité du feu générateur. Le jour de cette rencontre, cette fille de Dyonas ; nommée Viviane, avait 22 ans. Merlin rompit son silence en lui contant qu'il faisait voler les pierres, qu'il marchait sur l'eau et connaissait encore bien d'autres jeux délectables. Il se tourna et fit apparaître sur la lande des herbes qui exhalaient les odeurs les plus envoûtantes.
« - M'apprendrez-vous l'un de vos jeux ? Demanda-t-elle alors qu'un serpent se glissait lentement entre les roches. »...
« - Il te faut me bailler l'assurance de ton amour », répondit Merlin .
Merlin étancha ses soifs et elle écrivit, mot à mot, les jeux qu'il lui révéla. Ils se quittèrent pour ne se revoir qu'au solstice d'été.
Quand elle vit merlin, le sang de la vigne tissa un voile rouge devant ses prunelles. Elle le pria de lui enseigner comment endormir un homme.
Pendant ce temps, le roi ban de Bénodïc fuyait devant l'ennemi emmenant sa femme et son fils nouveau-né. Du haut d'un tertre il vit sa forteresse flamber et il en mourut.
Da femme troublée posa son fils et courut vers son époux. Elle se lamenta longtemps et quand elle redescendit, une nymphe serrait le garçon contre ses seins...
A l'endroit où l'eau d'un lac paraissait la plus profonde scintillait un palais cerné d'une rivière poissonneuse. La Dame des céans, Viviane, fut aussi tendre pour ce jeune Lancelot que si elle l'eut porté en son ventre.
Elle aurait aimé le retenir au-delà de ses dix-huit ans.
Un jour, il la trouva étendue et pleurante. Elle avait préparé armes et vêtements pour le conduire à la cour d'Arthur où Guenièvre le fit chevalier. La nymphe avait achevé sa mission d'initiatrice.
Un vieil homme arrête Merlin à la croisée des chemins :
« - Garde-toi de la louve qui enserre le lion ! »
Merlin continua et visita celle qui l'attendait avec angoisse. Ils se firent fête trois jours durant ; puis il la mena près du lac de Diane.
Un tombeau s'y mirait et l'on pouvait lire : « Ci-gît Faunus, l'ami de Dyane. » Elle l'aima de grand amour et le fit mourir vilainement. Telle fut sa récompense de l'avoir servie loyalement. »
La femme reprend vie et faveurs comme elle les a données.
Et Viviane pensait qu'il devait être sien puisqu'elle était sienne :
«- Merlin, dit-elle, encore ne sais-je point comment enclore un homme sans murs ni fers. »
Merlin soupira, sachant bien qu'il allait s'abandonner pour les siècles des siècles.
« - Je veux continua-t-elle un palis pour nos extases : »
Neuf jours plus tard, elle l'endormi à l'ombre des aubépines et fit douze cernes autour de lui. Il s'éveilla dans la chambre la plus belle et la plus close du monde. Il n'y eut guerre de jour où Viviane n'ait merlin prêt à son plaisir.
L'aimait-il plus que sa liberté ?
Bibiographie : Les Romans de la Table Ronde (Boulenger)
Brechéliant (Bellamy)
Le Testament de Merlin. (Th Briant)
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MYRDHIN : « LES ARMORICAINES »
MYRDHIN Héloïse la Sorcière
Héloïse passa avec Abaillard plusieurs années en pays nantais, à la fin du XIième siècle et le bruit de son savoir se répandit partout en Bretagne. Elle avait douze ans lorsqu'elle arriva à Nantes, et ne parlait que le breton. Elle apprit bien vite à lire et à écrire aussi bien dans la langue des Francs que dans celle des Latins. La lecture des Evangiles l'amena bientôt à s'autoriser à consacrer l'hostie comme tout prêtre !
Mais pour que sa satisfaction fut complète, il fallait encore empêcher le prêtre de dire sa messe. La charmante Héloïse se métamorphose progressivement en inquiétante Loiza ;
« - Je sais trouver l'or pur, l'or au milieu de la cendre, et l'argent dans le sable. Je me change en chienne noire, ou en corbeau, quand je le veux, ou en feu follet ou en dragon. Je sais une chanson qui fait fendre les cieux et tressaillir la grande mer, et trembler la terre.
Je sais, moi, tout ce qu'il y a à savoir, tout ce qui a été jadis et tout ce qu'il sera... »
On croit lire Taliésin ou quelqu'autre grand barde Gallois. Elle décrit la manière avec laquelle, en compagnie de son clerc, elle compose ses mixtures qui permettent d'atteindre l'extase :
Il faudra un œil gauche de corbeau et le cœur d'un crapaud, et la graine de la verte fougère, cueillie à cent brasses au fond du puits, et par dessus tout cela, la racine de « l'Herbe d'Or » arrachée dans la prairie. Il faut observer le rituel dans les moindres détails, au lever du soleil, fête et pieds nus :
« - La première épreuve que je fis de mes drogues, fut faite dans le champ de seigle du seigneur abbé : de dix huit mesures de seigle qu'avaient semées l'abbé, il ne recueillit que deux poignées. »
Il s'en repentirait, celui qui ouvrirait le coffret d'argent qu'elle cache chez son père ; trois vipères noires et rouges s'entendent pour couver l’œuf de l’Apocalypse. Si la bête vient à bien, elle jettera des flammes de désolation à sept lieues à la ronde : « - ce n'est pas avec de la chair de perdrix, ni avec de la chair de bécasse, mais avec le sang sacré des Innocents, que je nourris mes vipères. »
La première de ses victimes aurait été un nouveau-né sur le point de recevoir le sacrement de baptême. Sa prétention est sans limite, et elle ne demande que deux ou trois ans pour être en mesure de faire tourner le monde à rebours !
Le pays nantais a toujours été le pays de prédilection des collèges féminins de tous genres ; fées, druidesses, prêtresses ou sorcières. Au Moyen-Age, le nombre de ces dernières devint si important que l’évêque fulmina contre elles une bulle d'excommunication.
Les druidesses de la Loire avant elles avaient soulevé lamer et le vent par leurs chants bardiques.. Elles prenaient à leur gré, la forme d'animaux divers, guérissaient les incurables et, comme Merlin, connaissaient et prédisaient l'avenir.
Biblio : Barzaz Breiz
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