Les dits du corbeau noir

Des ami(e)s harpistes qui chantent la Bretagne et d'autres cultures   Johnny Robbels

Nouvelles de Bretagne

Magazine Bretons N° 168 octobre 2020 (extraits)

Fêtes de Bretagne Thierry Jigourel

La fête fait partie du monde traditionnel... "Tout était prétexte à la fête" Xavier Grall

"...Les fêtes font parties de notre identité... Le vieux fond celtique est toujours présent, par exemple, dans les fêtes qui ont lieu aux alentours du 1er août à la date de l'ancienne fête de la Lugnasad...

(Comme la fête de la Troménie de Locronan, la fête des chevaux qui a lieu depuis des siècles sur le Menez Bré...

On peut aussi citer la Samain qui est devenue la Toussaint puis Halloween. Même si c'est devenu une fête un peu commerciale, elle réveille un fonds celtique notamment dans le culte des morts.

La vie était rythmée par beaucoup de fêtes où se mêlaient intimement le profane et le sacré avec une dimension communautaire très présente...

Il reste en Bretagne des fêtes très enracinées comme Gwezenn an Avaloù (l'Arbre des Pommes) à Plougastel-Daoulas (on plante des pommes, symboles de l'Autre-Monde, sur les branches d'un arbre vert) ou à Beltan dans le pays vannetais, où, aux alentours du 1er mai, on accroche des branches de hêtre aux portes.

Ce qui reste des fêtes actuellement, c'est la dimension communautaire ( l'aspect « pénitentiel » un peu lourd est moins présent)... Ce qui est important c'est l'aspect réjouissance, convivial, spirituel...

Je pense que les gens sont en train de redécouvrir que ce sont de vieilles fêtes populaires, claniques et celtiques...

Ces fêtes, c'est la Vie dans ce qu'elle a de meilleur ert de plus convivial, tendre, magique...

Les danses préférées des bretons sont des danses en rond, solaires et sacrées...

Ces danses qui tournent en général sur la droite, (le sens solaire), viennent donc de très loin, elles nous relient à nos ancêtres... Elles sont communautaires et transgénérationnelles. Elles réunissent tous les membres de la communauté sans exception...

C'est un des rares moments de la vie communautaire où l'on se touche, on se prend par la main, on danse ensemble. C'est quelque chose de formidable et de précieux...

Je pense que l'Etat français est dérangé par l'existence de communautés enracinées qui ont leur identités, leurs langues, leurs saints, leurs dieux...

L'Etat français veut tout niveler et créer un citoyen à la fois universel et national français...

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Adragante

Jean Marie le Clezio

Le Breton fait battre mon coeur (extrait)

Magazine Breton N° 167 (Août/septembre 2020)

J M Le Clézio est Prix Nobel de littérature il vient de publier début mars 2020 "Chanson Bretonne" Gallimard éditeur...

"Bien que je ne sois pas né en Bretagne, c'est le pays qui m'a apporté le plus d'émotions et de souvenirs...

J'y est passé mon enfance... Il me semble que l'enfance est le temps de cette mémoire sensorielle et instinctive...

J'ai le sentiment que je porte cette Bretagne dans mon cœur, où que je sois et quoi q"il advienne......

Ce fut pour moi un grand choc, lorsque je suis revenu en Bretagne à l'âge adulte, après dix ou quinze ans d'absence, de constater l'abandon de la langue bretonne....

La Bretagne, dans les années soixante, à été soumise à un changement forcé et irréfléchi. On a laissé croire aux Bretons que leur différence leur était nuisible, que le bilinguisme était impossible et qu'il fallait abandonner leur langue pour entrer dans la modernité en adoptant les atours de la culture centrale et dominante...

Je pense qu'il y a eu une sorte de découragement...

Il est parfois difficile de rester objet de curiosité et de porter le poids de la différence...

Autonomie ?

« La Bretagne a l'avantage extraordinaire d'avoir été pendant la plus grande partie de son histoire, un Etat indépendant et souverain. »...

« Et si l'on pensait autonomie ? »

Il me semble qu'une autonomie culturelle et économique serait un véritable atout pour la Bretagne...

Elle lui permettrait de s'affirmer dans l'Europe des nations comme un pays et non plus comme une région ou une province... mais le sujet est sensible car, en même temps, la Bretagne me semble très attachée à l'histoire de France et répugne toute forme de violence...

L'autonomie doit néanmoins pouvoir s'affirmer (…/...) comme une forme de fédéralisme...

Au temps de la Révolution française, ce fut la thèse défendue par de nombreux bretons, s’enthousiasmant pour le changement de régime, mais qui se sentirent trahis par le totalitarisme des Jacobins et par la Terreur.

Oui, un jour la Bretagne peut réussir son autonomie sans tomber dans le piège du repli sur soi, car c'est dans l'ouverture au monde que se trouve la force de la Bretagne.... Elle doit affirmer sa capacité à inventer de nouveaux liens avec le monde, de nouveaux échanges et de nouveaux contrats...

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Alicia Du Coustel

« La Bretagne est partout, tout le temps, dès qu'il y a de la vie. »

Loïg Chesnais-Girard (Président de la Région Bretagne)

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Le Drapeau Breton : c'est un symbole populaire au sens noble du terme, le révélateur d'une identité fière et joyeuse...

Loïg Chesnais-Girard (Président de la Région Bretagne)

Ce drapeau a été conçu (entre 1923 et 1925) par René Ryckewaert et surtout Morvan Marchal (un druide et architecte).
Les 5 bandes noires représentent les régions de Haute Bretagne

(Pays de St Brieuc, de Saint-Malo, de Dol, de Rennes et de Nantes)

Les quatre bandes blanches représentent la Basse Bretagne

(La Cornouaille, le Léon, le Trégor et le Pays Vannetais)...
Le carré aux onze hermines noires sur fond blanc est un rappel historique du blason des ducs de Bretagne...

C'est un signe de ralliement... Il donne envie de s'affirmer avec fierté une appartenance, mais sans jamais être dans le rejet ou l’agressivité...

C'est un symbole d'autonomie et de souveraineté, mais aussi de révolte..
« Le Gwen-ha-du (le Blanc et Noir) ne souligne pas l'altérité, mais suscite au contraire l'ouverture » Roman le Goadic

En fait il ressemble beaucoup aux bretons d'aujourd'hui : festifs et solidaires... Régis Delanoé

Il se vend entre 300 000 et 350 000 drapeaux bretons chaque année !

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Patricia Peltier

Gilles SERVAT (ancien membre de la Gorsedd de Bretagne en tant que barde) extraits

La langue bretonne n'est pas sauvée, mais elle est reconnue, elle a un statut. Cela s'est amélioré et les bretons n'ont plus honte de ce qu'ils sont... Quand on tue une langue, on tue un monde...

Avant les années 1970 on percevait les bretonnants comme étant les héritiers d'une poignée de ceux qui, néo-nazis, avaient

collaboré dans les années 40. On avait oublié combien de bretons étaient morts pour la France (plus de 200 000) !!!

La France est l'un des pays le plus centralisé d'Europe. Nos régions ont un pouvoir extrêmement réduit...

L'identité bretonne est une force qui a résisté à plein de choses...

Le peuple breton est motivé pour que les choses aillent mieux...

Les gens ont besoin maintenant de se sentir heureux avec la culture bretonne...

C'est l'argent qui dirige le monde. Je ne le quitterai pas avec beaucoup de douleur, si ce n'est pour ma famille et mes amis...

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Volkert volkmann

« Avec la musique on touche l'âme d'un peuple. »

Nolwenn Montjarret

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