ODILON REDON PEINTRE ETUDE BRAN DU 2017 ET LA DRUIDESSE POEME EN HOMMAGE 20 03 MARS BRAN DU
ODILON REDON Peintre... Bran du 20 03 2017
Etude faite à partir de l'ouvrage (recommandé) de Michael Gibson édition Taschen
« REDON »...
Odilon REDON ( peut-être l'oeuf d'or ou l'embryon cosmique ?)
« Un homme rempli de bienveillance et de compréhension.»
Pierre Bonnard à propos d'O Redon.
« L'art est là où le rêve est vivant. » R Bresdin
Trop méconnu et pourtant si apprécié par nombre de ses confrères Odilon Redon est un des peintres qui m'ont
le plus « touché » avec J Bosch et Bruegel l'Ancien lors de mes premières approches picturales...
J'ai apprécié sa peinture avant que de connaître sa pensée et ses réflexions... Certaines vous dont présentées
ci-dessous :
« Un artiste est seul .»
« Tout se fait par la soumission à la venue docile de l'inconscient. »... « L'éclair imprévu de la minute
heureuse. »...
« L'art est une fleur qui s'épanouit pleinement hors de toute règle. »... « La fleur rare de l'originalité doit être
une fleur unique. »...
« L'art obéit à des lois secrètes »...
« La loi essentielle de la création ne peut être apprise par règles ni formules. »...
« L'art se fait selon soi seul. »... « J'ai fait un art selon moi. »...
« … Un don de sensualité délicieuse, native. On ne l'acquière pas. »...
« Faire avec les yeux ouverts sur les merveilles du monde visible avec le souci constant d'obéir aux lois du
naturel et de la vie. »...
« Nous naissons avec un autre homme en nous, en puissance, que la volonté maintient, cultive et sauve - ou ne
sauve pas. »
« La musique ; c'est le contact même avec l'au-delà. »
« Nos dessins inspirent, mais ne définissent pas. » « Ils ne déterminent rien.» « Ils nous placent ainsi que la
musique dans le monde ambigu de l'indéterminé. » « Une essence de vie exprimée autant par des contours que
par des reliefs. »... « Une clarté venue du dedans. »...
« J'ai su, avec les yeux ouverts plus grandement sur les choses que la vie que nous déployons peut révéler aussi
de la joie. »
« Dire sur la fin (de sa vie) la joie compensatrice des mauvais commencements. »
« Regardez passer les nuages changeants, les éclats féeriques de leurs fugaces changements. »
« Là-haut, se cabrent toujours les chevaux du soleil, triomphants et qui jamais ne se lassent de propager la
lumière. »
« C'est ainsi que la Nature créée du diamant, de l'or, du saphir, de l'agate, du métal précieux, de la soie, de la
chair. »...
«La Bretagne où s'est accumulé dans l'air même un long dépôt de l'âme humaine, pleine de jours et de temps,
comme un esprit des choses, de la légende aussi. »...
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Voilà un homme formé à travers une enfance faite de délaissement et d'abandon ; enfance qui trouva lors refuge
dans le silence et la contemplation... Ce fut une jeunesse qui a défaut d'une réalité bienheureuse fut livrée à la
grande rêverie...
Sa première et longue période picturale sera « sombre » et fera élection du noir (le noir, la couleur la plus
essentielle dira-t-il alors.)
La couleur fera son apparition au cours des 26 dernières années de sa vie... Il traquera lors, entre le clair et
l'obscur, le puits, la fontaine, d'enchantement...
Après avoir « maîtrisé » le noir, il se livrera au chatoiement des couleurs... ces tableaux seront dès lors de
« odes pour la lumière »... Une lumière qui se veut « ruissellement. »...
Regardant derrière lui il dira : « Les noirs où sont-ils maintenant ? »...
Ce sont maintenant des images étrangement mystiques et mythologiques et nombre de symboles s'épanouissant
dans les prairies du ciel...
Des femmes parées de leur nudité radieuse s'éveillent au creux des coquillages, nacre et chair mêlées...
Ce seront aussi des bouddhas avec leur aura de sérénité favorisant une méditation aurifère.et solaire...
Le rayonnement est là, irradiant tout alentour sans que l'on ne sache vraiment d'où provient cette « vibration
d'Amour »...
On dira encore de lui que ce fut un artiste solitaire et spirituellement apatride ayant certainement souffert d'une
crise spirituelle profonde...
Peut-être voulait-il, lui aussi se « perdre pour l'éternité au sein de la divine source de toute harmonie. » comme
le formula Gauguin qui fut un ami et que Redon admirait...
Il fut de ces « merveilleux nuages », de ce « monde flottant » cher à Lao-Tseu... Une rêverie tombant en averse
afin que soit l'arc en ciel dans le grisé du cœur...
En hommage ce poème à partir du portrait unique d'une...
Druidesse... (Peint en 1893)...
Odilon REDON La Druidesse 1893
La Druidesse
Vêtue de ciel et de soleil
Elle semble fixer l'horizon
Car c'est de là que s'en viendra
L'attente de son cœur
Le voile de lumière
Qui lui fera don d'une vêture d'étincelle...
La certitude est là dans ce regard
Dans l'observance de l’œil qui affouille l'espace
Qui s'en vient des profondeurs et qui remonte
Comme l'eau tirée du puits
Sur la margelle d'entendement
Où la soif s'en vient boire
Sa sève et son miel...
Peindre afin que boire, puisse le cœur !...
C'est un visage qui s'éclaire par le dedans
Puis qui se teinte d'aube et d'aurore...
Lors fleurit le mystère
Qui donne vie à toute mort...
Le Grand Observateur
Dilate sa pupille
S’entrouvre alors le champ du possible ;
Cela qui se doit d'advenir....
Mais « Cela » est sans miroir
Si ce n'est dans le cristal bleuté de l’œil aux reflets d'émeraude
L’œil qui seul, voit et sait
L'ombre dont se pare le manteau clair de la vie...
Femme parée et plus que Femme, Déesse...
Sa présence est absence
Voile voguant déjà vers l'ailleurs
Vers des îles où s'enlacent les mondes...
L'Immobile se fait Mouvement...
Le « Présent » est offert...
Le peintre a tissé la toile de ses rêves
(L'Echeveau tressé des crinières sauvages)
Lors la pensée voyage vers l'indicible et ultime demeure...
Bran du 20 03 2017