Les dits du corbeau noir

ON PEUT REVER SA VIE (SLAM) 4 BRAN DU 30 06 JUIN

 

 

La poésie aujourd'hui n'est plus qu'une petite bougie sur le candélabre des lumières artificielles (mais quand le courant n'arrive plus au candélabre, seule demeure et flamboie cette petite bougie !)

Des Slameurs comme Capitaine Alexandre ou des rappeurs (Grand Corps Malade) sont les seuls apports récents qui redonnent à la Poésie une écoute et une attention qui ont disparu en très grande partie. Merci à eux....

 

Les textes qui suivent s'inspirent de la mise en rythme poétique d'un Verbe qui entend encore et toujours conjuguer ceux et celles qui aspirent à cette conjugaison...             Bran du 30 JUIN 2018 (la veille de ses 69 ans !)

 

 

 

On peut rêver sa vie...        Bran du            juin 2018

 

 

On peut rêver sa vie

on peu rêver ça oui

on peut aussi vivre son rêve

l'incarner, lui faire habit

lui trouver sang et sève

graine, semences et semis

on peut rêver sa vie

on peut rêver ça oui

ou peut aussi vivre son rêve

avant que crèvent nos désirs, nos envies

avant que retombe la fièvre

que s'abatte le glaive

sur nos rêveries

on peut rêver sa vie

on peut rêver ça oui

on peut aussi vivre son rêve...

 

 

La vie peut être brève

comporter des soucis

des épreuves qui prélèvent

nos forces, nos énergies

aussi la mort nous enlève

nos parents nos amis

un jour, une nuit la vie s'achève

et c'est fini c'est fini...

 

 

Il s'ensuit que cela soulève

des questions sur le sens de la vie

sur cela qui nous régit

nous abaisse ou nous élève

sur ce que « vivre » signifie...

 

 

La vie comme l'amour, la poésie

jamais ne se définie...

On peut toujours l'accuser

la juger, la condamner

lui dire notre mépris

On ne saurait que se tromper

d'adversaire, d'ennemi

Rien ne justifie de faire de la vie

un bouc émissaire

cela à rien ne sert

le tribunal est sans jury

la vie ne saurait y comparaître

ce n'est pas elle qui meurtri les êtres

elle n'a besoin de plaidoirie

de se défendre des cœurs aigris

la vie n'est que la vie

et il nous faut reconnaître

en vis-à-vis la part de l'être

en nos dépits en nos « mal-être »

quand on s'empêtre dans le déni

cherchant là ou ici

d'un argument prêt à paraître

un responsable pour nos dépits...

 

 

Le « vivant » est innocent

et ce dont il s'agit

c'est de notre rapport à lui

c'est du rapport entre les gens

la façon dont on s'y prend

pour dire non pour dire oui

pour faire effort d'entendement

pour éviter les conflits

les conflits, dont nous sommes

fragments et parties

et partenaires finalement

Nous sommes très souvent

de notre bonheur le pire ennemi

Bien trop de nos sentiments

sont chargés d'hypocrisie

de faux semblants, de « menteries »

Difficile d'être franc

on se protège, on se méfie

on doute, on craint, on réagit

a cru, à vif, on se rentre dedans

et s'accumulent les non-dits

et s'accumulent les ressentis...

 

S'expliquer on ne sait comment

cela on ne l'a pas appris,

le langage pas autrement

ni la maîtrise de nos dits

on fait sonner l'artillerie

et on s'épuise en combattant

des fantômes qui s'enfuient

ne laissant que des perdants

et des victimes de l'incompris...

 

 

On en veut, on s'en prend

le plus souvent à la vie

car il faut un coupable

il faut un responsable

quelque chose ou quelqu'un

qui soit l'artisan de nos tourments

on peut alors s'en prendre à lui...

 

Aussi entendons nous dire

la fureur tout à maudire :

oh saleté de vie

pourriture de vie

vie de merde, vie de chien

putain de vie, putain

vie qui me meurtrie

sans cause ni raison

qui n'est que déception

qui sans cesse me contrarie

je te hais, je te conchie

je te dis ma répulsion

je dis aussi tes vilenies

tes lâchetés, tes trahisons

je n'ai rien fait qui justifie

toutes ces abominations

ces tourments et ces soucis

ce n'est qu'enfer non paradis

putain de vie, putain de vie !..

 

 

Que tout cela est folie

aveuglement et déraison

des innocents sont en prison

(l'amour, la vie, sa poésie)

quelques mots pour cela ont suffit

et des colères à profusion

mais sans réponse a nos questions

sans écoute de nos cris

sans savoir vraiment de qui, de quoi il s'agit

dans l'ineptie de ces condamnations !...

 

D'où viennent nos déceptions ?

répondons ; franchement répondons

de moi, de toi, de lui

de telle ou telle situation

et de la projection qui suit

du manque d'écoute, d'attention

qui génère violence et bruits

de cela qui revient sans répit

comme guêpes et frelons

qui attisent le conflit

et ses contradictions...

 

 

Si vite, si vite on oublie

de la vie, les mille dons

sa beauté, son harmonie

l'instant exquis

des douces effusions

la joie qui nous emplie

quand nous sommes

femmes et hommes

en totale « cosmunion »

quand le bonheur nous sourit

et que nous lui sourions

la vie aussi nous guérit

des maladies que nous lui attribuons

bien trop souvent à tort

bien trop souvent à tort

comme si la vie jetait des sorts

mais sa magie n'est pas la mort

elle n'est que vie, elle n'est que vie...

 

 

Il y a certes ce que l'on subi

des événements fortuits

qui nous tombent dessus

et qu'ont pas pas voulus

ni suscités, ni induits

des graves maladies

la perte d'un ami

ou un amour déçu

ou un amour trahi

Rien de bienvenue

que peines et chagrins

qui pleurent en nos mains

des douleurs revenues

on n'en peut plus

on n'en peut plus

et la colère s'en vient

pour dire le trop plein

qui nous anéanti

colère dans le cœur

colère dans le sein

contre ce maudit destin

qui nous prend en ses serres

colère, colère, colère

pleurs et lamentations

orage orage et tonnerre

et tombe des yeux la pluie

et tombe des yeux la pluie........

 

 

Oui, évacuer est nécessaire

quand le poison fait son chemin

poison au cœur et dans le sein

qu'il faut extraire, qu'il faut extraire

par les larmes, le cri ou la colère

c'est certain, c'est certain...

 

 

Mais, la vie n'a pas programmé

de faire souffrir tous et chacun

d'imposer un destin

de souffrance, de misère

La vie pas plus que le ciel ou la terre

n'ont pour nous ce dessein

de meurtrir l'humain

de le martyriser

de jouir de ses blessures

Non, non, c'est sûr

il n'est en cela, de dessein

mais que l'intention, par nous, prêtée

afin de trouver raison à nos malheurs

pour apaiser le cœur, pour apaiser le cœur...

 

 

On peut rêver sa vie

on peu rêver ça oui

on peut aussi vivre son rêve

l'incarner, lui faire habit

lui trouver sang et sève

graine et semis

on peut rêver sa vie

on peut rêver ça oui

ou peut aussi vivre son rêve

avant que crèvent

nos désirs, nos envies

avant que retombe la fièvre

que s'abatte le glaive

sur nos rêveries

on peut rêver sa vie

on peut rêver ça oui

on peut aussi vivre son rêve...

 

 

On peut ne pas aimer la vie

la vie que l'on a

avoir des raisons pour cela

mais je ne crois pas

dans une vie qui ourdie

un complot contre moi

contre l'humain et ses joies

en sursis de trépas

non je n'y crois pas...

 

 

La vie n'est pas contre toi

la vie n'est pas contre moi

et si elle est contre moi

c'est pour me prendre en ses bras

La vie lors me dit

jouit, danse, chante, rit

défi le sort et fait pari

sur ton avenir, sur ton devenir

respire, respire la vie

prend bonheur, prend plaisir

et que l'amour t'inspire

du désir, du désir, du désir

qu'il soit le remède, l’élixir

de jouvences nouvelles

un bouquet d'étincelles

un retour d'hirondelles

des projets d'avenir

des projets d'avenir

vivre vivre vivre

cela qui te délivre

des doutes et des peurs

qui fait refleurir ton cœur

qui t'enivre de bonheur

en cet exemple à suivre

revivre, revivre, revivre...

 

 

Si on n'entend pas

le son que fait ma plume

je prend le marteau

et frappe sur l'enclume

j'ai forge en mon cœur

et braises en ma demeure

je forge, je forge des mots

qui se veulent faire écho

à la musique des sphères

aux rythmes de l'Univers

lors brasillent feu et eau

et résonne le marteau

qui façonne d'ardeur

avec art et manière

une épée de lumière...



30/06/2018
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