PANDEMIE ACTE 15 SOLITUDE/CONFINEMENT/ENFERMEMENT REFLEXION BRAN DU 20 04 AVRIL
EN FAISANT LE TOUR DE L ETANG
Solitude / Confinement / Enferment et Mutisme...
Réflexion Bran du Avril 2020
Beaucoup d'entre nous vivent en « solitaire » et pas par choix pour la plupart (Estimation en France plus de 3 millions de personnes), ils ont donc une certaine expérience de l'état de solitude et ce qu'il implique d'attitudes et de comportements pour gérer au mieux une situation parfois très pesante (psychologiquement surtout) !
(Rappelons nous que tout humain est un « animal social » et qu'il n'a de réelle existence que par sa relation aux autres!)...
Le confinement et ce qu'il comporte de forte accentuation dans la distanciation et la séparation accentue l'état préalable de solitude et donc les effets et conséquences de celui-ci...
Beaucoup de psychologues et psychiatres redoutent, une fois la « crise » censée être passée, de devoir faire face, d'une part, à une recrudescence de patients et, d'autre part, au retour de leurs anciens « malades» encore plus mal en point après cette épreuve !...
Solitude plus confinement donc ( soit « autant de balles engagées dans le barillet de la pensée » ais-je déjà écrit à ce sujet !)
Il manquerait plus que cette population déjà extrêmement fragilisée et exposée se « taise », ne communique plus et se recroqueville comme un chien malade au fin fond de sa niche pour que le « barillet » des sourdes et sombres cogitations (et flagellations mentales) se mette à tourner !!!....
Ne laissons pas nos ami(e)s sujets à de tels états seuls dans leur enfermement même et au contraire s'ils coupent les ponts de la communication n'étant plus en « capacité d'entretenir des liens ».
Ce n'est pas ne pas respecter leur vœu que de leur faire savoir que nous nous tenons près d'eux, tout prêt d'eux, sans vouloir forcer leur porte, mais parce que notre « amitié » (une amitié gouvernée par un cœur fraternel) s'inquiète en présentant un danger qui implique une prévention adéquate, attentionnée et aimante....
Nous ne leur disons pas, pas assez souvent que leur présence avec tout ce qu'elle contient de singulier, de spécifique, de particulier, de complémentarité en tant que richesse humaine, artistique, créatrice, conviviale, affective, émotionnelle, solidaire... nous est précieuse et que ce cadeau que la vie nous a fait à travers leur rencontre et leur découverte mérite toute notre attention, toute notre gratitude et tous les bons soins qu'un cœur reconnaissant et en désir et volonté de leur prodiguer...
Rien, non rien, ne peut remplacer une présence « physique », une chaleur humaine, une main qui se tend vers une autre main qui se tend, des bras qui se resserrent mutuellement, des lèvres qui s'embrassent, une poitrine ou une épaule qui reçoit, accueille réconforte , caresse, apaise la tête qui s'y pose... non rien ne saurait remplacer cela...
Et il faut en être cruellement « orphelin » pour en connaître toute la « densité » de don et de bonté que procure l'étreinte du vrai et du beau....
Même les mots me manquent pour exprimer le taux vibratoire d'une telle présence, d'une telle « réception », d'un tel « accueil » !....
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La qualité de « coopération » entre le monde qui m'est intérieur et celui qui m'est extérieur, c'est la qualité du dialogue « tempéré » et des entendements entre le Moi et le Soi....
Chacun dispose de son territoire aux frontières plus ou moins ouvertes ou fermées selon les circonstances... Mais la Vie n'a de réelle existence que dans la meure où il y a « circulation », échange, communication entre eux...
Que ce soit le Moi ou le Soi, ils ne peuvent s'ignorer sans préjudice final pour l'ensemble qu'ils constituent !...
Qu'ils se combattent et s'affrontent alors l'être est fractionné, divisé et perd son « unité », lors, il s'écroule et s'effondre du fait d'une position extrême et exclusive qui le prive de tout équilibre et de toute harmonie...
La jouissance d'être s'apparente à une situation de concorde entre le dedans et le dehors non plus instrumentés par une peur mais animés par un désir et une claire volonté...
Le besoin naturel, biologique, psychologique, philosophique de « solitude » se doit d'être satisfait au sein d'une période transitoire de « retranchement » où l'être se met en pause, prend du recul, se régénère, se ressource, se revitalise, se « revisite » à travers une distanciation volontaire avec l'en-dehors de son existence...
Mais il ne saurait perdurer à moins d'avoir une vocation tenace, obstinée, exceptionnelle et téméraire qui consiste à entrer dans une cellule hermétique et érémitique et à s'y enfermer afin de se « couper du monde » et de ses agitations futiles en kidnappant un « dieu » ou une idéologie de son choix pour trouver de l'aide dans cette expérience « contre-nature » et finalement assez mortifère il me semble!...
Les événements et les contraintes qui s'imposent brutalement à nous tous et à nous toutes nous font prendre, à travers les mesures d'isolement et de distanciation combien nous sommes « dépendants » de nos semblables pour prétendre avoir vie en ce monde... Et combien la relation humaine représente le « sel » de toute réelle existence...
C'est dans le manque, la carence, la distance que nous vivons plus ou moins bien que nous avons pleinement conscience de l'importance de l'autre et des autres....
Faisons en sorte de bien nous en souvenir dans la reprise pleinement existentielle qui suivra cette redoutable épreuve ; une épreuve devenue lors une salutaire leçon !...
A suivre